✨Chapitre 4✨Partie 2✨

Au bout de la troisième tenue, Filipin avait mis assez d'ordre dans ses pensées pour lui donner son avis, objectif, sur la tenue. C'était la jupe tennis blanche, associé à un haut rose à col bateau.

« Celle-ci te va bien. »

« T'as raison. Ça met en valeur mes clavicules. J'aime beaucoup ce mot, clavicules. Je sais pas trop pourquoi. »

Il sourit.

« Bon, maintenant, à toi. Montre-moi ce que tu as pris, qu'on fasse un choix. »

« J'ai pas prit cinq mille tenues. Juste une jean et un sweat. »

Elle fit une petit moue, comme déçue.

« Bon, c'est pas grave, montre-moi quand même. »

Il trouvait cela un peu bête, mais il sortit tout de même le jean et le pull qu'il avait dans son sac. Il s'agissait d'un jean noir, effiloché vers le bas et le sweat, sans capuche, de la même couleur, floqué avec une image d'yeux de statue antique qui versait d'authentiques larmes.

« Bon. » Dit-elle encore. « C'est pas mal pour une base, mais va falloir agrémenter.

« Kara ? »

« Hum ? Oui ? »

« Je suis pas venu pour un relooking tu sais. Juste parce que t'avais peur que je renonce à la soirée si t'étais pas là pour me surveiller. »

« Oui oui. Je sais. Mais tant qu'on est là, autant en profiter. T'es vraiment à rien d'avoir un style super canon, tes fringues sont juste un peu simples. Et ça peut être un atout, parce que comme ça tu peux tout te permettre dans les accessoires. »

Elle était passionnée. Et c'est ce qui faisait toute la différence. Il aurait entendu n'importe qui d'autre lui parler chiffons, il serait simplement partit, parce qu'il estimait ne pas avoir de temps à perdre avec ce qui ne l'intéressait pas. Mais Kara ne parlait pas de modes qu'il s'agissait de suivre comme un mouton, elle parlait réellement d'une passion. Une passion qu'elle avait depuis toujours, pour la mode, la création et le stylisme.

Elle ouvrit une fois de plus son placard et en sortit rapidement une chemise blanche.

« Tiens, tu peux rajouter ça sous ton pull, elle est extra oversize et c'est une coupe mixte alors c'est sûr qu'elle t'ira. Le col qui dépasse, ça donne tout de suite plus de style et ensuite, tu peux mettre un collier, comme celui-ci. »

Elle attrapa un gros coquillage sur sa table de nuit, remplis de bijoux, et en extirpa une chaîne épaisse ornée d'un cadenas.

« Hell, tu vas être top canon ! »

« T'es sûre que ça fait pas un peu too much ? »

« Mais non. Ça va juste te donner un petit style eboy, tu vas faire craquer tout le monde. »

Tout le monde, vraiment ?

« Aller, enfile-moi tout ça, je vais me maquiller et on part. »

Dans le fond de la chambre, elle avait une coiffeuse en face de laquelle elle s'installa. Elle mit un peu de musique et se concentra sur son maquillage. Font de teint, poudre, bronzer, highlighter, fard à joue, fard à paupières, liner, faux-cils, gloss et encore un peu d'highlight pour finir, elle en ajouta également pour souligner ses clavicules. Elle se trouvait mignonne.

Elle ajouta encore quelques colliers, elle aimait beaucoup en combiner plusieurs de longueurs différentes.

Filipin de son côté s'était changé, et Kara avait l'œil, il se trouvait vraiment pas mal. Il n'avait jamais fait attention à ce dont il avait l'air, mais il remarqua qu'il aimait bien se sentir beau, apprêté.

« Et la touche finale... »

Kara s'approcha de lui, et glissa un coup de pinceau sur chacune de ses pommettes. Elle avait un péché mignon pour l'highlighter et voulait juste que tout le monde dans ce foutu univers en porte. C'était comme une nuée d'étoiles pour chaque visage. Essentiel selon elle.

« Tu fais quoi ? »

« Je t'illumine. »

Il tourna la tête vers le miroir. En effet, ses joues semblaient capter la lumière et la retenir, mais c'était assez discret pour passer inaperçu. Ce n'était pas désagréable. Il choisi de faire comme de rien.

« On est partis ? »

« On est partis. »

Elle saisit un petit sac en perles nacrées et enfila ses bottines et un manteau.

« Clothilde -c'était le nom de la baby-sitter- est en route, on va commencer à avancer un peu. »

Au bout que quelques minutes de marche, une voiture ralentit effectivement en arrivant à leur hauteur et il grimpèrent à son bord. Kara s'occupa de faire la conversation, tout en donnant les informations sur le trajet depuis le siège passager. Filipin, à l'arrière était simplement sur son téléphone.

Une fois chez Flora, il ne fallu pas bien longtemps pour la convaincre de laisser ses cousins à Clothilde. Elle avait déjà tant envie d'aller à cette soirée. Filipin n'était d'ailleurs pas bien sûr de saisir pourquoi. Kara s'extasiait presque devant les deux enfants endormis et la jeune cambodgienne la rouspéta.

« Ne va pas les réveiller. Si tu fais ça on est bon pour au moins une demie heure de berceuses et crois-moi, au bout de dix minutes tu en auras sacrement marre. »

C'est à pieds qu'ils se mirent en marche pour rejoindre la maison qui abritait la petite soirée. Par chance, Hugues n'habitait pas si loin de chez Flora. En à peine trente-six minutes, ils se trouvèrent tous les trois devant la grande bâtisse ou vivait l'ami de Filipin. De l'extérieur, la musique se faisait déjà légèrement entendre. La soirée avait débuté depuis un moment et certains semblaient deja un peu éméchés quand il entrèrent dans le salon. La première chose qu'il firent, initié par Kara, fut de faire la bise à un certain nombre de personnes -pas tous, fort heureusement- Filipin et Flora étaient plus ou moins obligés de l'imiter, pour peine de passer pour de gros impolis. Puis ils allèrent déposer la bouteille qu'ils avaient apporté dans la cuisine. C'est là que Filipin croisa son groupe d'amis. Il resta à leur cotés quelques instants. Kara se présenta, puis elle présenta Flora, et ils discutèrent tous ensemble.

Les verres commençaient à s'échiner un peu trop vite quand Kara rejoignit Filipin. Elle avait disparut avec Flora pendant un sacré bout de temps. Toutes deux semblaient comploter quelque chose, mais Filipin n'avait pas l'esprit assez clair pour y réfléchir sérieusement. Il fut entrainé par Kara dans un jeu d'alcool, une sorte d'action ou vérité remasterisé ou tout le monde buvait à chaque tour, avec en plus de cela des devinettes alambiqués à chaque fois que quelqu'un choisissait action, et quelque soit la nature de la réponse, vraie au fausse, tout le monde s'arrangeait pour trouver une raison de faire boire un shoot de plus. Filipin voyait de plus en plus flou, mais il aimait beaucoup cette sensation le lâcher prise, de perdition. Il aimait le fait de ne plus savoir comment réfléchir droit.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top