Prologue




Si on observe les choses avec un peu de recul, l'humanité, c'est quand même incroyable. Une probabilité infime : une planète bien lancée autour de son étoile, une atmosphère, de l'eau. Un vrai coup de bol. Les statistiques n'étaient pas de notre côté, mais, finalement, il y a eu de la vie, les poissons ont rampé hors de l'océan et, bon an mal an, entre les extinctions de masse et les génocides, on arrivait quand même à vivre. Vers la fin, il s'est passé beaucoup de choses en très peu de temps. Comme les colonies de bactéries qui prolifèrent dans les boîtes de pétri des laborantins, on s'est un peu emballés et on a fini par s'auto asphyxier.

Moi, je suis née peu après qu'un abruti ait cru que c'était une bonne idée de rendre les gens immortels. Devinez-quoi ? C'était pas une bonne idée.

Pendant que le type en question dépensait des milliards pour trouver une manière de télécharger la conscience humaine sur un serveur ou de ralentir le vieillissement au point de l'arrêter, un autre a décidé que terraformer Mars serait plus facile que de nettoyer le merdier qu'on avait foutu sur Terre. Devinez-quoi ? C'était pas plus facile.

En parallèle, les leaders de la troisième guerre froide ont décidé que, foutu pour foutu, autant saupoudrer la Terre de têtes nucléaires comme s'il s'agissait de sucre-glace sur un cupcake. Les chauvesouris milliardaires suceuses de sang pompèrent donc à toute vitesse les dernières ressources naturelles, au lieu de se transformer en Batman pour lutter contre le crime comme elles auraient dû le faire, alors que le reste de la population était occupé à crever de faim ou à se battre.

Comme il faut toujours des bonnes nouvelles au milieu de l'obscurité : mes parents ont décidé que c'était un bon moment pour s'envoyer en l'air, et huit mois après, j'étais là. Coucou. Comme si cette première erreur ne leur avait pas suffi, ils m'ont appelée Hope. Espoir. Quel humour, je vous jure, alors que tout était déjà bien mal parti. Des petits malins, mes vieux.

Un enchaînement de catastrophes nous est ensuite tombé sur le coin de la gueule. Mon cadeau de naissance, ça a été l'effondrement de la civilisation industrielle. J'aurais préféré un hochet en forme de lapin.

Le niveau des eaux a grimpé, le permafrost s'est ratatiné comme une petite vieille et a libéré la peste verte qui s'est sérieusement attaquée au problème de surpopulation. On a pris des tsunamis, des étés à 60 °C, le combo sécheresse plus incendie sur plusieurs continents. Ceux qui avaient survécu à la peste, à la pollution et aux inévitables guerres liées aux migrations climatiques ont commencé à mourir de faim. Au milieu de tout ça, la plupart des gens normaux – comprenez, tous sauf mes parents – n'ont plus eu très envie de faire subir tout ça à leur progéniture. De toutes façons, cela faisait déjà plusieurs décennies que la politique de l'enfant unique était devenue une norme internationale. Le taux de natalité a dégringolé et l'humanité est passée de neuf milliards d'individus à moins de deux en un battement de cils.

Ça va, vous êtes encore là ? Vous pensez que c'est fini ? Non. Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?

L'histoire que j'ai envie de vous raconter débute un peu après, le jour même de l'an Zéro. Là où la vraie galère a commencé. Oui, on a repris le compte du temps à zéro. Après tout ce qui venait d'arriver à l'humanité en un siècle, il ne semblait plus très pertinent de compter les années à partir de la naissance d'un type quelconque né des milliers d'années plus tôt.

Mon histoire, donc, commence une dizaine d'heures avant le premier jour de l'an Zéro.

Accrochez-vous.

***

Rendez-vous en Août 2025 aux éditions bookmark pour une aventure pleine de suspense, d'humour cinglant et d'héroïnes badass ! Un roman de post-apo (un peu) optimiste, sisi ça existe :)

Charlie Eriksen

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