— On ne devrait pas faire ça, souffla Ann' entre deux baisers.

Je hausse les épaules, je m'en fou, je veux l'embrasser eh bien soit je l'embrasserai, j'en ai marre qu'on me prive de tout ce que j'aime. J'aime bien la sensation d'être aimé, et putain Ann' le fait tellement bien.

— Désolé mais je t'aime, alors je n'arrêterai pas, dit-il.

— Tais-toi et embrasse-moi, idiot.

Il prend mon visage en coupe et il laisse choir ses lèvres sur les miennes, et il bouge ses mains sur mon visage comme pour s'assurer que j'étais bien là, et que je n'étais pas un simple mirage. Moi aussi je prends son visage de la même façon, et j'essaye d'approfondir le baiser, si c'est possible. 

— Putain, tu m'as manqué, on dit tous les deux en même temps.

— Je suis désolé.

— Tais-toi, gâche pas ce moment.

— Vraiment désolé, Layl, putain, Layl, tu sais pas à quel point je m'en veux.

— Chut, c'est du passé, je ne t'en veux plus.

À moitié, je souffle dans ma conscience.

— C'est vrai, l'espoir perce dans sa voix, et quand j'ouvre les yeux pour savoir pourquoi nom de Dieu il s'est retiré, je le vois pleurer.

— Putain, Nhar non ! Pleure pas, merde.

— D-Désolé, m-mais j'ai cru que ja-jamais tu ne me pardonnera, putain Layl t'es je ne sais pas, tu mérites pas toute cette merde, franchement.

— Tais-toi, t'es entrain de gâcher un bon moment, je grogne.

Il rigole -et Dieu que ça fait du bien de l'entendre rire- et hoche la tête :

— Compris, tout ce que tu veux cap'taine. (Puis en murmurant, comme honteusement :) J'aime quand tu m'appelles Nhar.

Je grogne :

— Si tu ne m'embrasses plus je ne t'appelle plus Nhar.

— Okay okay.

Il pose ses lèvres sur les miennes, (et putain c'est bon ça) comme timidement, et il me demande l'accès à ma bouche, chose que j'accepte avec joie. Des putain de papillons ne cessent d'éclore dans mon ventre depuis tout à l'heure, ça fait tellement du bien.

*   *   *

Je ne sais plus ce que je fais, je suis perdu, perdu et je ne suis pas prêt encore à être retrouvé. Ma relation avec Ann' me plaît énormément, Ann' est tout ce qu'il y a de plus gentil, de plus adorable et on évite constamment de parler de l'incident qui s'est produit la dernière fois. Pourtant je sens qu'il veut toujours dire à quelque chose à ce propos mais il n'ose pas, ça se voit à ses yeux, quand ses yeux se dérobent quand ils m'aperçoivent, à la façon dont il est de plus en plus réticent face à mes touchers. Je ne sais pas quoi penser. Je ne veux pas en parler mais je ne peux pas vivre sans Ann' qui m'embrasse. Que faire ? Je ne sais absolument pas. Putain. Peut-être que je devrai au moins essayer de l'écouter ?

*   *   *