1 | sol(ei)licitement. (bonus)

s h a m s ;;

Quand je suis chez moi, eh bien, justement, je suis chez moi.

Je ne sors pas ; je ne joue pas dehors. Parce que moi, j'aime bien rester à la maison.

Mais ce jour-là, c'était différent. J'étais à la maison, et je m'y plaisais bien. Aucune pensée du genre "et si je sortais ? je m'ennuie" n'était venue me déranger, pourtant, quand j'ai reçu un message de la part de Layl me demandant de le rejoindre devant chez moi, j'ai tout de suite eu envie de sortir.

Depuis notre première rencontre, Layl et moi avons continué de nous voir, rarement, puis de plus en plus souvent.

Layl est un garçon timide, c'est pourquoi je l'aime bien en tant qu'ami très proche. Je suis tout le contraire, alors, quand je suis avec lui, je parle ou gesticule pour deux, et ça l'arrange. Ça nous arrange tous deux, à vrai dire.

Il se contente de me sourire ou de rire quand je fais quelque chose de drôle et, rarement, très rarement, il parle.

Il y a des gens qui parlent peu pour ne dire des choses insensées ; d'autres beaucoup pour ne toujours rien dire, mais Layl parlait très très peu, mais quand il ouvrait la bouche pour prendre la parole, je me retrouve toujours subjugué et je bois ses paroles, à mesure qu'il les prononce.

Ce qu'il dit n'a pourtant rien d'extraordinaire, un avis sur tel ou tel sujet, une remarque sur le temps qu'il fait, mais la façon dont il parle, les mots qu'il choisit pour mettre un mot ce qu'il ressent, ses yeux fuyants, qui s'accrochent partout, partout sauf dans mes prunelles ; ses joues qui rosissent quand je le reprends sur telle ou telle chose, tout ça le rend unique parmi tant d'autres qui n'ont rien à lui envier pourtant.

Il est peut-être enfantin ou adorable quand il le veut, il n'en reste pas moins intriguant.

Cette étrange manie de se pincer les cuisses, ce sursaut quand il entend quelqu'un dire "gros" et cette frayeur qui se lit dans ses yeux quand on est dans une foule dense.

Ai-je déjà dit que ça lui donnait un air mignon ?

Quand je l'ai retrouvé sur le devant de ma porte, dix minutes après son message, il m'a semblé... effrayé.

Mais quand il m'a vu sortir, il a tenté de sourire.

— Salut Shams !

— Hey Layl !

C'était peut-être la première fois que je remarquais que nos prénoms sonnaient tellement bizarres par rapport aux autres... Mais c'est ce qui les rend uniques, non ? Enfin, aux yeux de Layl, oui, lui qui voue un si grand dévouement aux prénoms et à leur signification — d'ailleurs, il m'a dit à quel point il est étonné de voir que je ne savais pas la définition de Shams.

En parlant de prénoms et de leur signification, il m'a dit que "kamar" voulait dire lune, et que si l'un de nous s'appelait comme ceci et que l'autre aurait été nommé Shams, nous aurions eu droit à un sacré coup de chance, et nous aurions été encore plus rapprochés. Il m'a aussi avoué qu'il aimait bien mon prénom, parce qu'il me représentait beaucoup.

Lumineux, rayonnant, extraverti, tout le contraire de lui et de la nuit — qui est calme, introvertie et discrète.

Et je lui ai répondu que s'il aimait le mien parce qu'il me représentait, alors le sien aussi me plait parce qu'il le représentait tellement.

Les discussions qui parlent de prénoms peuvent durer jusqu'à des heures, sans qu'aucun de nous ne se lasse.

Il m'explique que le prénom Kenza signifie trésor et que sa soeur est tellement fière de porter ce prénom.

Et puis, chaque jour, petit à peu, j'apprends à le connaître et je crois que jamais je ne m'en lasserais.

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