Sur le toit du monde
Maïk s'avança vers lui, posa la couronne impériale sur son crâne et s'inclina. Villaz exultait intérieurement. Voir cet homme qui avait été son bourreau se soumettre devant lui était une victoire. Il se leva avec un regard conquérant. La foule s'inclina à son tour.
Au premier rang se trouvait les autres bourreaux de sa vie, le prince Chlotar qui l'avait pris comme souffre-douleur dans leur jeunesse avec Maïk et son propre père qui ne l'avait jamais vu que comme une nuisance. Ils se tenaient là en compagnie de tous ces rois qui l'avaient pris de haut, ne l'avait jamais vu que comme une menace mineur et qu'il avait tous vaincu. Désormais il était l'homme le plus puissant au monde. En songeant à quel point ils devaient regretter il sentit son plaisir se décupler.
Son regard se posa sur la reine des fées, qui inclina sa tête en signe de respect. Elle n'était pas encore à genou mais elle le serait bientôt. Il jeta un regard à Menila à l'écart, son visage et sa silhouette dissimulé sous un voile bleu. Ensemble ils s'en assureraient.
Il avança parmi les foules, on l'appela Supremissime, on demanda à baiser son anneau impérial, à recevoir une bénédiction. Il sourit à ceux qui étaient désormais son peuple, accorda quelques faveurs. Ce jour était sa victoire.
— Merci à tous ! Aujourd'hui une nouvelle ère est arrivée ! Votre empereur est un homme de bien, un homme qui s'est élevé à cette condition par ses efforts. Un homme dont le mal n'a pas touché le cœur et prêt à tout pour ses sujets. Je vous protégerez, me battrais pour vous et grâce à moi toutes les autres espèces s'inclineront devant les humains. Ce monde sera le notre.
Il jeta un regard à la reine des fées qui resta impassible. Le peuple l'acclama, la noblesse elle se contenta d'applaudir mollement. Ils ne s'en rendaient pas encore compte mais ils étaient désormais totalement soumis, il les écraserait sans remords s'ils lui posaient problème.
Au buffet alors que tous ces rois, princes et ducs venaient lui offrir félicitations et compliments qui l'amusaient intérieurement, surtout quand ce fut Chlotar lui-même, la reine des fées s'approcha à son tour.
— Félicitation Villaz ! J'ai toujours su que vous étiez un homme exceptionnel.
Il se retint de rire devant cette affirmation.
— Vous me flattez, affirma-t-il avec un sourire amusé.
— J'espère que nous avancerons main dans la main à l'avenir. Les empereurs ont toujours maintenu d'étroite relation avec mon peuple.
— Vous voulez dire qu'ils se soumettaient à chacun de vos ordres.
Son sourire se fit vorace désormais qu'elle devait tenter de se débattre de ses attaques.
— J'ai toujours vu ça comme un partenariat, temporisa-t-elle.
— Étrange conception du partenariat quand les partenaires ne sont pas sur un pied d'égalité.
Il ne la laisserait pas s'en tirer. Il fallait qu'il comprenne que lui ne serait pas un pantin entre ses doigts. Qu'il ne se soumettrait jamais.
— Nos natures sont différentes, notre espèce est plus forte, plus solide que la votre....
— Ce qui ne justifie pas d'un traitement différent. Écoutez Majesté je ne tiens pas à prolonger cette discussion. Je ne me soumettrai jamais à votre peuple, vous allez devoir apprendre à me traitez en égal et même en supérieur. J'ai tous les hommes derrière moi, nous sommes bien plus nombreux que l'entièreté du peuple fée. Et vous avez besoin de nous, nous, nous pouvons très bien décider de traiter avec les démons plutôt que vous. Je vous invite à y repenser à l'avenir avant chacun de nos entretiens.
D'un pas victorieux il se glissa dans la foule. Pourrait-il un jour se sentir plus comblé qu'en cette journée ? Pour rajouter à son plaisir, Melina s'approcha de lui en lui offrant une coupe de vin.
— Félicitation Votre Supremissime ! dit-elle avec douceur. Vous avez obtenu ce que vous désiriez.
— Oui et je vous donnerais avec plaisir ce que vous vous désirez. Je veux plus que jamais que ces gens comprennent à quel point je me suis élevé à un niveau supérieur à eux, à quel point ils ne sont que de misérables insectes comparés à moi. Tout ça grâce à vous mon amie. Je ne l'oublie pas.
— Sans les qualités exceptionnelles que vous possédez je n'aurais rien pu faire.
De n'importe qui il aurait prit ses paroles pour des flatteries, mais il savait que ce démon le pensait, sinon il l'aurait écrasé sans sourciller. Alors il souleva sa coupe et but une gorgée, savourant l'onctuosité de ce vin en observant la foule. Cette journée était celle de son triomphe.
— Admirez-les tous ces gens ! Ils ignorent ce qui va leur arrivée. Ils ignorent que je ne suis pas seulement leur nouvel empereur mais aussi leur fléau. Ils ignorent à quel point ils nous sont soumis. Nous les tenons dans le creux de notre main et pouvons les écraser à tout instant.
— Ils sont au pied de la montagne et nous mon ami au sommet. Ils ne peuvent plus rien faire contre nous. Leur sort et celui de ce monde est scellé.
Elle lui prit sa coupe des mains et y but à son tour. Jamais il ne l'avait désiré autant qu'en cet instant glorieux où il était devenu le maître du monde.
Prequel à l'oracle de Salaam
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