La fuite des heures

Le dernier client quitta la boucherie, Achille alors soupira de plaisir à l'idée que sa journée était enfin terminée. Il rangea ses locaux d'un mouvement du poignet et quitta les lieux précipitamment. Après avoir passé sa journée à découper et vendre de la viande était il épuisée. Sans doute devrait-il rentrer à la maison retrouver sa femme et ses enfants. Il traina la jambe sur le chemin néanmoins, peu motivé à cette idée. Son épouse était toujours d'une humeur massacrante. En passant devant la taverne à trois pas de chez lui il songea qu'il pouvait s'attarder un peu, il avait bien le droit de s'accorder un petit plaisir. Et sa femme ne saurait pas dans quelle taverne le chercher, parce qu'à Fiorenze le commerce qu'on rencontrait le plus c'était bien des tavernes.

Il poussa la porte pour rentrer et le brouhaha des bavardages monta à ses oreilles et celle du vin à son nez. Dans la salle qui peinait à être éclairé par quelques bougies il reconnut quand même quelques visages amis parmi la foule et se dirigea vers eux en criant au tavernier :

— Une bouteille patron !

Il se faufila entre les tables toutes prises d'assaut et rejoignit ses amis tandis que le patron fit apparaitre une bouteille sur la table. On l'accueillit sous les vivats !

— Tu viens avec nous ?

— Juste une coupe ! Deux à la limite.

Il prit un verre qu'il descendit en quelques gorgées. C'était trop rapide, il n'avait pas eu le temps de profiter alors il se resservit. Ce second verre descendu il se resservit en attendant qu'Alexis finisse son histoire. Au suivant il hésita. Ses amis l'encouragèrent.

— Helena trouve que je bois trop, se justifia-t-il.

— Les femmes disent toutes ça ! Mais un verre ou deux c'est pas grand-chose.

— Elles savent pas s'amuser ! approuva Adrien.

— La mienne elle peut rien dire elle picole plus que moi ! s'amusa Hector.

— Il faut pas que je m'attarde trop, dit Achille en se servit un autre verre.

Ils burent, ils rirent encore et encore.

Quand il sortit la nuit était tombée. Il se figea étonné. Où était passé toutes ces heures ? Il n'avait pas vu le temps passé. Il tituba jusqu'à la maison en se sermonnant d'avoir encore passé trop de temps à boire.

Le lendemain il ne put se rappeler sa soirée mais avait l'impression qu'une enclume martelait son crâne. Il se promit que ce soir il serait de retour à la maison, il le promit même à sa femme à la moue contrariée. Comme tous les jours il ne tiendrait pas cette promesse.

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