La fin de la colère
— On devrait rentrer, murmura Léna en observant la foule par la fenêtre.
Charlie ne l'avait même pas entendu, en pleine conversation avec Travis et Abélard. Yvan assis près d'elle qui observait lui aussi la manifestation en bas par contre se tourna vers elle.
— Ne t'en fais pas ! Tout va bien se passer, affirma-t-il. On ne risque rien. Ce n'est pas contre nous qu'ils sont en colère.
Néanmoins la foule était vraiment agité, des projectiles volaient, l'armée avait visiblement du mal à contrôler le peuple qui grondait. L'adolescent était content d'être à l'abri dans cet immeuble. Bien que le moment de sortir n'allait pas tarder. Il jeta un regard vers son grand-père, son associé et Charlie, ce dernier à peine plus âgé que lui était plongé dans une très sérieuse conversation avec les adultes. Tous les trois semblaient très enthousiastes et aveint des yeux brillants. Il regrettait que son aïeul et lui n'ai pas la même relation. Il aimait Travis, ce dernier l'aimait aussi et était toujours là pour lui mais il était loin d'avoir cette proximité qu'il avait avec le jeune homme.
— Allons-y ! dit son grand-père en se levant.
Charlie les rejoignit à la fenêtre et prit sa sœur par le coude.
— Viens Léna !
— C'est une mauvaise idée Charlie, dit-elle les yeux baissés, regarde l'agitation dehors ! Tous ces gens sont tellement en colère ! C'est dangereux.
Il jeta un coup d'œil à la fenêtre avant de se retourner vers sa sœur avec douceur.
— Ne t'en fais pas, on va se tenir éloigné de tout ça. On n'est pas venu manifester contre le gouvernement, on ne risque rien. Allez viens !
Elle s'accrocha au bras de son frère nerveusement. Yvan lui prit sa veste et rejoignit son grand-père.
Ils quittèrent l'appartement et débarquèrent dans cette foule en colère. Les murs et fenêtres leur avait masqué les hurlements, insultes et hués de la foule. Léna apeuré s'agrippa plus fort à son frère qui pâlit.
— Allez les jeunes ! C'est justement le moment pour récupérer le talisman.
Les trois jeunes gens suivirent Travis, rasant les murs, Abélard ferma la marche.
— Il faut espérer que personne ne mette la main dessus avant nous, dit ce dernier. On ne doit pas être les seuls chercheurs ici.
— C'est pour ça qu'il faut faire vite ! conclut Travis.
— Et puis qui sait si le peuple ne va pas finir par réussir à pénétrer le sanctuaire, ils ont l'air assez violent, compléta Charlie.
Le groupe avançait vers le sanctuaire, tandis que la foule s'agitait encore et encore. Malheureusement pour eux, comme l'avait prédit Charlie, un groupe en colère força l'entrée du lieu sacrée.
— Dépêchons-nous ! poussa Travis.
Mais difficile de se hâter dans ce contexte agité. Déjà les manifestants jetaient par les fenêtres du sanctuaire des objets sacrés ou même des prêtres. La foule lançait également des pavés dans ses fenêtres, sur ses murs.
— Quel gâchis ! soupira Abélard. Un si beau lieu !
Puis par la fenêtre fut lancé la mangeuse de cœur, le talisman des sorcières. Léna écarquilla les yeux en le voyant. Une étrange sensation se saisit d'elle. Elle ne remarqua pas le silence autour d'elle, se sentant juste vide, comme si on lui avait arraché son propre cœur. Tandis qu'il y avait cette voix. Une voix qui l'appelait.
Autour d'elle il n'y avait plus que le silence, tout le monde se sentait presque léthargique. Toute colère s'était éteinte, toute autre passion aussi, il n'y avait plus que ce pendentif qui occupait leurs pensées. Chacun avait le regard rivé en direction du talisman fasciné. Pour Charlie c'était exactement comme dans ses souvenirs. Cette sensation était puissante, presque grisante. Il s'avança vers l'objet de ses convoitises. Mais une main s'en saisit, le cacha sous sa chemise et s'enfuit à toute jambe tandis que chacun reprenait ses esprits.
La foule se dévisageait ébahi, la gronde semblait désormais fini, laissant chacun vide. Léna elle se tourna vers son frère :
— Charlie s'il te plait ! Rentrons à la maison.
Il dévisagea sa sœur, reprenant ses esprits, et hocha la tête.
— Travis ! Abélard ! Yvan ! C'est trop tard ! Rentrons !
Les interpellés le suivirent tandis qu'ils se frayaient un chemin bien plus facilement à travers la foule.
— Cette sensation.... murmura Abélard en extase.
— Incroyable ! s'enthousiasma Travis
Léna de son côté frissonna. Elle détestait les voir ainsi. Elle détestait le pouvoir qu'avait ce talisman sur les gens. Ce n'était pas une bonne chose. Elle même regrettait de ressentir une telle attraction.
— Charlie dis-moi que tout ça c'est fini !
— Enfin Léna tu as vu ce que la mangeuse de cœur a fait ? Comment veux-tu renoncer à cela ? Et cette sensation.... C'était terriblement grisant ! Non Léna je vais retrouver ce talisman.
La jeune fille baissa la tête, ne pourrait-elle jamais lutter ?
Prequel à la mangeuse de cœur
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