Idylle imprévue

Aurore était scribe, elle écrivait pour qui le demandait ou rapportait par écrit des faits importants. Elle voyait des clients aux profils très différents. Peu de troll savaient réellement écrire. Un matin ce fut une troll immense, une couronne de fleur dans les cheveux qui poussa la porte de son échoppe.

— Bonjour, je viens d'emménager dans le quartier et j'aurais besoin d'aide pour écrire mon courrier.

— Je suis là pour ça.

La jeune troll s'assit et dicta quelques lettres pour des fournisseurs et clients. Ainsi la scribe comprit que la jeune femme était potière. Elle prit avec curiosité son adresse ayant besoin de nouvelle vaisselle régulièrement du fait de sa maladresse.

La troll laissa dans son sillage un doux parfum fleurit. Aurore qui cassa une énième assiette le soir même passa à la boutique de la troll le lendemain à la sortie du travail. La boutique avait quelque chose d'agréable avec de jolies décorations fleuris. La potière sembla ravie de la revoir, elle elle le fut. Elle lui passa commande.

Elles se croisèrent au travail régulièrement dans les semaines qui suivirent et Aurore qui s'attachait à cette grande troll finit par lui proposer de sortir entre amies. Mais ce soir là ce ne fut pas de l'amitié qui naquit mais un sentiment qu'elle ne pensait pas pouvoir un jour éprouver pour une femme. Et pourtant elle se sentait rougir de ses compliments, ne cessait de la trouver belle, de penser à elle, de vouloir la toucher. L'idée même lui semblait tellement déplacée. Jamais sa famille n'approuverait et les autres que diraient-ils à l'église, dans la rue, ses clients ?

Elle garda pour elle ce qu'elle ressentait en luttant contre ce feu intérieur qui la saisissait à chacune de leur rencontre. Un soir néanmoins son amie lui confia ses sentiments.

— On ne peut pas faire ça ! s'écria Aurore.

— Et pourquoi donc ?

La scribe rougit.

— Que vont dire les gens ?

— On n'est pas obligé de leur en parler ?

Comment pouvait-elle être aussi désinvolte.

— Mais ça finira bien par ce savoir !

— Crois-moi que les gens préfèrent ne pas voir ce genre de choses, dit-elle en lui prenant ses mains.

— Et tu penses que c'est vivable une vie comme ça ? s'enquit-elle.

— Eh bien on n'en sait rien sans essayer non ?

Elle avait ce sourire qui la faisait tant craquer, entraînant son estomac dans tous les sens. Aurore ne put qu'accepter, elle en mourrait d'envie au fond. Elle savourait cet instant où enfin elle put la toucher, la caresser, l'embrasser. Pour l'avenir elle ne pourrait que voir venir.

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