Chapitre 4 : au rythme de tes mots


Salut, voilà le joli chapitre 4, qu'il vous apporte plein d'amour <3 

*** 

Baiana :

Illenium : https://youtu.be/gbxxpSNE5o4

J'attends le début du cours, assise contre le mur du couloir, assez loin de la porte pour pas être dérangée par mes camarades... ou pour pas les déranger. Être la meuf bizarre, celle qui est là et qui parle pas... Mon casque enfoncé sur mes oreilles alors que mon téléphone joue une musique de Muse, je suis coupée du monde. Je relis pour la 2ème fois les romans Twilight. Soudain, on me met un coup dans le pied. Je relève ma tête, pensant que quelqu'un ne m'a pas vu et a peut-être trébuché sur moi, mais non, il s'agit de Neito. Comme je suis au sol et lui debout, il tend sa main et je tape dedans. Je vois ses lèvres bouger mais je n'entends rien. J'enlève mon casque et le fixe avec des grands yeux ronds.

- Tu fais quoi ?

Je tends la couverture de mon livre vers lui.

- Tu lis ça ? dit-il sur un ton plein de jugement.

Je fis la moue.

- Nan, mais j'ai pas lu, c'est peut être bien, mais ça a surtout l'air bien nul quoi.

Je lève les yeux au ciel tout en tournant ma tête de droite à gauche, souriant un tout petit peu.

- Attends, tu le lis en anglais ?! s'exclame-t-il.

Je voudrais lui répondre mais je peux pas. Je lève le doigt pour lui demander d'attendre et fouille ma poche, sors mon téléphone, ouvre un message et écris "je l'ai déjà lu en français" avant de le tendre vers lui pour qu'il lise. Il se penche un peu, fronce les sourcils puis dit :

- Ouais...

Il m'arrache mon téléphone des mains avant que je n'ai pu faire quoi que ce soit. Je le regarde faire, je ne peux rien dire mais je me lève, inquiète. Il pianote sur l'écran un instant et au bout de quelques minutes, il me tend mon tel de nouveau en me laissant là avec un "à plus !". Je regarde l'écran et je vois l'application de contact ouverte, il s'est ajouté...

"Neito the best"

Je soupire en souriant. Je ferme l'application et là je vois sa tête en grand sur mon fond d'écran. Je retiens un éclat de rire. Je vais dans mon application "appareil photo" pour aller voir cette photo et souris. Je regarde son visage concentré mais aussi un peu fier et ses beaux yeux bleus. Puis, je navigue dans mes photos et remet mon chien en fond d'écran.

Le cours est passé vite et la sonnerie annonçant la pause de midi retentit. Je sors dans le couloir et une main agrippe mon bras. Neito me tire en avant, je dois presque courir pour le suivre.

- Dépêches-toi, tu viens manger avec moi, mais j'aime pas faire la queue devant le self.

Je cours derrière lui jusqu'au self, sur le chemin on entend un pion qui dit "On ne court pas dans les couloirs !". Ça a juste pour effet de faire accélérer Neito en riant, il semble prendre un malin plaisir à faire des choses interdites.

On arrive dans les premiers. Je suis un peu gênée. Souvent j'y vais tranquillement, en dernier, après que la foule soit passée. Mon cœur cogne un peu, les gens sont tellement proches. Ça se bouscule, je sens la personne derrière moi me mettre un coup d'épaule, je respire un peu fort. Neito me regarde.

- Ça va pas ?

Je secoue la tête de haut en bas en essayant de le rassurer.

- Je sais pas pourquoi on se dépêche en vrai, c'est trop mauvais ce qu'on sert ici ! Tu manges ici depuis 4 ans, t'en as pas marre ?

Je fouille mon sac, sors une feuille que je plie en 4 pour la rendre plus rigide, un crayon et écris "je suis arrivée en 5ème".

- Toi aussi tu t'es fait viré de ton collège ?!

Je levais les yeux au ciel.

- Ouais ben en tout cas, vivement le lycée !

Je note "Tu crois vraiment que la cantine sera meilleure ?".

- Aucune idée, mais je suis sans doute quelqu'un d'optimiste.

Je souris. On arrive rapidement au niveau des plateaux et on les remplit puis on entre dans le self. Je suis Neito qui se dirige vers une table déjà occupée par Hanta, Tetsutetsu, Eijiro, Denki et Katsuki.

J'ai un petit pincement au cœur, c'était stupide, mais je pensais qu'on allait manger que tous les deux. Je suis un peu déçue mais surtout, surtout, j'ai peur de me retrouver à la table de toutes ces personnes. Je me concentre sur Neito, il s'assoit et je prend la place vide en face de lui.

Denki me regarde avec un peu d'insistance et mon rythme cardiaque s'accélère. Je n'aurais pas dû venir.

- T'es dans notre classe toi ? me lance-t-il.

- Bravo Sherlock ! se moque Eijiro

- Elle va pas te répondre, elle peut pas parler, lui rappelle Hanta.

- Hé ! Elle est pas sourde, je vous rappelle, ni débile, intervient Neito.

- Oh, pardon, s'excuse Hanta.

Je rougis, baisse la tête et lui fait un petit signe de la main pour lui signifier que ce n'était pas grave. Mais ce n'était pas très agréable non plus. J'avais arrêté d'essayer de passer du temps avec les autres, j'ai toujours l'impression que tout le monde parle comme si je n'étais pas vraiment là.

Et puis j'ai peur qu'en me regardant, qu'en passant du temps avec moi, les gens finissent par s'apercevoir ce que je leur cache. C'est débile et dangereux pour moi d'essayer de nouer des liens avec des personnes. Qu'est-ce que je suis en train de faire? Ma gorge se noue et je n'ai plus très faim, je commence à avoir peur.

- T'es obligé de ramener des boulets supplémentaires à notre table crétin ? dit Katsuki avec humeur.

- Non, mais regarde t'es pas obligé d'avoir l'air d'un con à chaque fois que t'ouvre la bouche et pourtant tu le fais bien, répliqua-t-il.

Des rires fusent et Tetsutetsu lance un petit "popopopo". Mon cœur bat fort à l'idée que Netio vienne de prendre ma défense. Katsuki lance un flot de d'insultes à Neito qui semblait prendre ça pour une victoire tandis qu'Eijiro le calmait pour pas qu'il nous balance tout son plateau à la figure.

Le repas fût animé, l'attention n'était plus sur moi grâce à l'intervention de Neito et j'oubliais presque mes peurs. Je souris même à plusieurs reprises en écoutant leurs conversations et leurs blagues stupides. C'était quand même plus amusant que quand je me retrouvais seule à une table, avec mon bouquin et un pion qui vient me demander si je vais bien par pitié.

En quittant le self, je vois Denki se rapprocher de Neito et lui souffler assez bas "pourquoi tu l'as ramené, tu la kiffe ?", "Quoi ?! Nan ! J'peux pas avoir des amis ?". Je fis comme si je n'avais rien entendu mais je m'éloignais un petit peu et attendis seule le début du cours suivant, perturbée par mes sentiments.

J'aurais dû sauter de joie à l'idée que Neito me considère comme une "amie". Je n'aurais jamais pu espérer ça au début de l'année. J'avais renoncé à me faire des amis depuis la fin de ma première semaine de 5ème. Je pensais que c'était ce que je voulais le plus au monde. Mais je ne pouvais pas contrôler les sentiments forts que je ressentais pour Neito. Même si je n'avais aucun espoir qu'il se passe quoi que ce soit.

Je me répétais en boucle que c'était déjà si bien qu'il me considère comme une amie, au point de vouloir que je mange avec lui et ses amis. C'était bien. Très bien. Génial. Incroyablement génial même. Alors pourquoi je devais me mordre la joue pour me retenir de pleurer ?

Je fus surprise quand, à la fin de ces 3 interminables heures de cours de l'après-midi, Denki et Eijiro me dirent au revoir et à demain. Je leur répondit par un petit signe de main tardif, pas sûre au début que ça m'était destiné, avant de rentrer chez moi.

Enfermée dans ma chambre pour faire mes devoirs, je suis bercée par une musique d'Illenium. J'essaie de faire mes maths mais je n'arrive pas bien à me concentrer. Je repense à Neito, à ce qu'il a dit. C'est nul, une pure perte de temps. Ca ne sert qu'à me faire mal. Je secoue ma tête et essaye de me focaliser sur la géométrie.

Je prends mon rapporteur et trace le triangle demandé dans l'énoncé quand mon téléphone fait un petit son joyeux. J'ai reçu un sms. Le premier qui ne vient pas d'un membre de ma famille. De Neito...

Je ne peux retenir un grand sourire. C'est étrange qu'on puisse ressentir autant de sentiments différents en un seul instant : un bonheur intense à l'idée qu'il ai pensé à moi, un espoir inouï à l'idée que je puisse l'intéresser, puis la peine de savoir que je me fais des films car je ne l'intéresse pas et la douleur d'être sûre que même si je l'intéressais, tous mes espoirs seraient vains...

De Neito the best à 18:56
Tu fais quoi ?

A Neito the best à 18:57
Des devoirs en écoutant de la musique. Et toi ?

De Neito the best à 18:57
J'me fais chier. J'ai vu que tu avais toujours ton casque sur tes oreilles au collège. Tu écoutes quoi comme musique ?

A Neito the best à 18:57
J'aime bien les chansons tristes, pas mal de dubstep.

De Neito the best à 18:57

Ça m'étonne pas... Moi j'aime bien les chansons qui bougent un peu ! En ce moment je suis à fond sur celle là

Son message était accompagné d'un lien vers une vidéo youtube. Je cliquais dessus, la chanson s'appelait Baianá. Ca commençait doucement avec une voix au loin puis le rythme se posait.

J'écoutais ça, avec l'impression précieuse que je partageais un truc important avec Neito, des frissons me parcoururent. Mon corps se met à bouger un peu, cette chanson était vraiment très entraînante. Je montais le son, souriant et me lève de ma chaise.

Je commence à bouger mes hanches, un peu timide, rougissant malgré moi. Je ferme les yeux et mes épaules se balancent également. Le rythme accélère et l'arrivée du refrain m'entraine, je perds toute pudeur, dans ma chambre personne me voit. Je fais quelques pas en rythme, bougeant les bras, remuant mes hanches... C'est libérateur. Mon chien me regarde comme si j'avais perdu la tête et je rigole alors qu'il saute de mon lit pour venir jouer avec moi, ne comprenant pas que je danse. La chanson s'arrête presque trop tôt à mon goût.

A Neito the best à 19:03
Elle est géniale, je l'adore !

De Neito the best à 19:04

Normal, et toi tu m'en envoie une ?

Je sais déjà laquelle, je lui envoie rapidement la chanson que j'écoutais juste avant de recevoir son message et lance la vidéo sur mon téléphone.

Je laisse la musique envahir les murs de ma chambre et je chuchote les paroles que je connais maintenant par coeur, pensant fort à l'idée que Neito est en train d'écouter la même musique à cet instant. Comme si je la lui chantais.

It was easy, natural as breathing air
C'était facile, naturel comme respirer de l'air

And when the sky went dark
Et quand le ciel s'est assombri

You think I would have know
Tu penses que j'aurais su

Before we let it get this far
Avant de le laisser aller aussi loin

I should have let you go
J'aurais dû te laisser partir

Now I gotta crawl outta love
Maintenant je dois ramper hors de l'amour

La musique se termine et mon cœur bat fort, j'espère qu'il a aimé. Et je me demande si je dois fuir moi aussi, avant de souffrir trop. Ou est-ce déjà trop tard ? J'ai l'impression que je ne devrais pas me laisser ressentir tout ça pour lui, mais je suis incapable de lutter, j'en veux juste encore un peu plus. 

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Toujours un énorme merci à @Himeka11 qui lit et relit inlassablement mes chapitres 😍

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