Hello ! J'espère que je vous ai pas perdu avec toute cette attente et que vous apprécierez ce petit chapitre du dimanche soir. Perso le dimanche soir me fou le cafard, en plus j'ai un peu mal à la tête et je rentre de vacances alors j'ai surement 1 million de mails qui m'attendent demain T-T

Bonne lecture <3 

***

Je descends timidement, ma mère est déjà là et salue un des papa de Neito. Je m'avance jusqu'à la porte et fais un petit sourire. Je me rends compte que je devrais peut-être dire quelque chose mais je n'y arrive pas. Les présentations se font sans que j'ai à ouvrir la bouche. Les adultes parlent de banalités et nous, on n'ose pas se regarder sous leurs yeux. A la place je détaille Yoann, le beau père de neito. Grand et plutôt mince, il est souriant et rigole facilement. Il finit par déclarer qu'il passera chercher Neito vers cinq heures et demie et ma mère retourne jardiner avec mon père.

Ça y est, on est enfin seuls. Mais finalement ce n'est pas plus simple de se regarder, parce qu'on sait tous les deux quelles sont les implications de cette visite et la tension est palpable.

-Tu me montres ta chambre ? demande finalement le blond.

J'acquiesce d'un signe de tête un peu vif, les joues rougies. Je grimpe les escaliers, entendant les pas de Neito derrière moi. J'entre dans ma chambre et me retourne vers lui, écartant les bras pour signifier que c'est ici.

Kami, qui se trouvait sur mon lit, se lève tranquillement pour aller renifler Neito.

-Alors c'est ça ton chien de garde ? demande-t-il en riant.

J'ouvre ma bouche, mais aucun son ne veut en sortir. Alors je sors mon petit carnet de ma poche.

"Ma peluche" écris-je.

Il le gratouille entre les oreilles sans faire de remarque sur mon mutisme. Kami se met debout et pose ses pattes avant sur les épaules de Neito, en lui léchant le visage.

-Beuuuurk ! dit-il en repoussant gentiment mon chien.

Je souris et il rigole. Il passe ensuite en revue ma chambre. Je le regarde faire, ou plutôt je le regarde lui, légèrement mal à l'aise mais ne sachant pas quoi faire d'autre. Je contemple ses yeux bleus qui papillonnent, scrutant les mangas sur mes étagères et les fournitures de dessin. Je regarde ses mains déplacer quelques objets, puis tourner les feuilles sur mon bureau pour regarder mes dessins.

-Ils sont vraiment très beaux...

Je souris et rougis.

-Bon et du coup, c'est où que tu planques tes vraies affaires ? demande-t-il.

Ça me fait plaisir qu'il considère que l'apparence de ma chambre est un mensonge, car il n'a pas tout à fait tort. Si je ne devais pas me cacher, ce serait bien plus girly ici.

Je prends mon sac de cours et lui montre la petite trousse avec tous mes accessoires et mon maquillage.

Dans le grand tiroir où je mets mes affaires de dessin, je récupère un carton où je cache mes t-shirts. Au fond de mon placard à vêtements, je lui sors la dizaine de tomes de shonen-aï que j'ai pu m'acheter avec mon argent de poche et la veste que je mets à l'école.

-Comment tu fais pour les lessives ? demande soudain Neito.

J'écris : Quand mes parents ne sont pas là ou sinon je vais à la laverie.

-La galère que c'est en fait.

Je hausse les épaules, "Pas le choix". On s'est tous les deux assis sur mon lit et il me regarde fixement. Je rougis, baisse les yeux et cherche une idée pour nous occuper.

-Tu sais finalement, je te trouve pas très différente de d'habitude. Disons, juste, que c'est le week-end quoi. Enfin ce que je veux dire c'est que ma mère quand elle sort et que c'est pas pour le boulot, elle se maquille, elle met des talons, des fringues classes et elle passe huit plombes à se coiffer. Mais quand on passe un de ses jours de repos tous les deux, elle se maquille pas, se coiffe pas, elle porte son jogging et un grand t-shirt et on regarde une série en mangeant des pizzas. Et elle est jolie quand même.

Je lui souris. C'est touchant et ça me détend. Je prends mon carnet et écris "vous regardez quoi ?".

-Oh, on choisit à tour de rôle, là c'est son tour et elle a décidé de me faire regarder une vieille série : Alias, c'est intéressant, mais après c'est mon tour de choisir et je sais déjà ce que je vais prendre !

Je mets un petit "?" sur mon carnet.

-Teenwolf !

Je le regarde étonné, fronçant les sourcils, j'ai regardé la série il y a quelque temps, j'aurais pas cru qu'il aimerait ce genre de choses. Il comprit ma question muette et expliqua.

-J'adore entendre ma mère faire des remarques aigries contre les séries pour ado, c'est hilarant. Quand on aura commencé Teenwolf je t'inviterais chez ma maman, faut que tu vois ca !

J'imaginais un instant la mère de Neito avec le même caractère que son fils, ce qui me fit sourire, tandis que mon cœur battait fort à l'allusion d'une nouvelle journée tous les deux.

-Tu aimes les séries ?

Je secouais vivement la tête de haut en bas.

-On regarde quelque chose ?

Je lui souris, puis quitte ma chambre. On s'installe dans le canapé et je lance netflix pour choisir ce qu'on va regarder. Je lui fais une petite grimace quand il propose de regarder H, il refuse catégoriquement de se lancer dans gilmore girl, et on finit par se mettre d'accord pour Brooklyn 99.

Je vais fermer les volets pour éviter d'avoir des reflets sur la tv et quand je m'approche du canapé, je me demande à quelle distance je suis censée me mettre. Il n'est pas assis sur le bord, donc je me mets au centre de la moitié restante du canapé, vraiment très gênée. La série commence et on rigole rapidement. Les personnages sont amusants, Neito lance des petites remarques et rit fort et moi je suis captivée par ce qu'il se passe. Pas uniquement par la série mais par ce moment-là, la lumière tamisée, le canapé, nos corps qui sont à quelques centimètres et le rire de Neito, détendu et heureux d'être là, avec moi. La vraie moi, il est vraiment la seule personne de cette terre qui me connaisse entièrement. Quand je réalise cela et ce que sa présence implique, j'ai presque envie de pleurer, mais un gag me fait rire à la place.

Nos regards se croisent et je rougis puis me concentre de nouveau sur l'écran. Si je tendais mon bras, je pourrais le toucher. J'ai envie de le faire mais rien qu'à l'idée, mon cœur s'emballe. Je jette un coup d'œil de son côté, il regarde l'écran, je me détourne. Si ça se trouve il me regarde aussi quand je regarde l'écran. Je me mord la lèvre. J'aurais dû choisir un truc qui fait un peu peur, même si j'aime pas ça, au moins j'aurais eu une bonne excuse pour me rapprocher de lui. Je soupire sans m'en rendre compte et je le vois tourner la tête vers moi du coin de l'œil, ce qui est suffisant pour que mes joues s'enflamment.

Il bouge un peu sur le canapé, semblant s'enfoncer un peu mieux dedans. Il semble plus proche, est-ce qu'il en a profité pour se rapprocher ou je me fais des idées parce que je pensais faire ça ? Je prends une longue inspiration et me déplace de quelques centimètres alors que je me mets en tailleur. Lorsqu'il rigole, nos épaules se touchent et je souris, je rougis, je tremble un peu, mon ventre se serre. C'est n'importe quoi. Je n'ai plus aucun contrôle sur ce que je ressens, ça n'a aucun sens, je me sens juste si bien.

Je sens des doigts glisser sur mon avant bras, et je me fige, fixe la TV et je le laisse attraper ma main. Mon cœur cogne fort et je n'ose pas tourner la tête vers lui. Je ne sais pas si il est dans le même état que moi ou pas, sûrement pas, c'est Neito, il est sûr de lui, il sait ce qu'il fait, il sait ce qu'il veut. Il ne doute pas. Je dégluti et tente de profiter de ce moment, simplement, je serre un peu sa main dans la mienne et il me répond.

Je souris, je rougis et je sens chaleur de sa main autour de la mienne, je n'arrive presque plus à me concentrer sur ce qui se passe à l'écran et alors que j'allais tourner la tête pour le regarder dans les yeux, dans l'espoir qu'il se passe quelque chose d'autre, on entend la porte de la cuisine s'ouvrir. On sursaute et on se lâche précipitamment la main, se redressant dans le canapé.

Finalement personne entre dans le salon mais mon cœur bat encore à cent à l'heure. Nous regardons encore un épisode sans oser se rapprocher de nouveau avant que j'entende le ventre de Neito gargouiller et que je propose qu'on aille goûter. On se rend dans la cuisine et je sors du jus d'orange et des gâteaux. Mon carnet sur la table on s'échange quelques remarques sur la série avant que j'ose écrire "Tu regarderas pas la suite sans moi ?".

- Si ! Et après on les regardera de nouveau ensemble et je te ferai croire que je devine trop bien la fin des épisodes et comme ça tu te diras "Oh mon dieu, Neito est si intelligent".

Je rigole et écris "Si tu crois que ça m'impressionnera..."

- Ah bon, alors il faudrait quoi pour t'impressionner ?

Je réfléchis mon stylo dans la bouche. "Que tu ne suives aucun cours et que tu arrives quand même à passer dans la classe suivante avec 15 de moyenne... oh mais attend c'est déjà le cas".

- Je t'impressionne, alors ? dit-il avec un sourire arrogant.

Je lève les yeux au ciel.

'Un peu, mais pas que !"

- Pas que ?

"Tu n'es pas que impressionnant, tu es aussi suffisant, arrogant, drôle..."

- Que de compliments

"Ce ne sont pas tous des compliments !" écris-je en lui lançant un regard exaspéré. Il ricane en réponse.

- Toi aussi tu es impressionnante, déclare t-il sur un ton détaché.

Je lève un sourcil, intriguée. J'aime le fait que, comme je ne parle pas, il est spécialement attentif à mes expressions et parfois je n'ai même pas besoin d'écrire quoi que ce soit et il répond à ma question muette.

- Ce qui m'impressionne c'est la force que tu as pour faire tout ce que tu fais, être qui tu es dans un milieu hostile et que ça ne te détruise pas.

Un petit silence s'installe alors que je tente de contrôler mon rougissement.

- Tu dessines un truc pour moi ? me demande-t-il alors.

"Si tu veux".

On retourne dans ma chambre et je sors une feuille et mes affaires. Je décide de dessiner un petit personnage style manga, cheveux blonds, yeux bleu, regard fier. Il met de la musique sur mon enceinte portable et raconte des trucs tout en me regardant faire par-dessus mon épaule, assez près pour que mon coeur rate quelques battements. Parfois j'ai l'impression que si je tournais la tête, il se passerait quelque chose et alors mon ventre se serre et je rougis.

Il murmure parfois quelques paroles de chansons, d'autres fois il esquisse quelques mouvements quand la musique est trop entrainante et il me demande de temps en temps de choisir une musique. Quand il se reconnaît sur le dessin, il exige que j'ajoute une petite couronne sur la tête du manga-Neito. Je lève les yeux au ciel mais finis par le faire, parce que c'est drôle quand même.

Pendant que je termine, il me raconte l'histoire d'un film que sa mère lui a fait voir, il y a pas longtemps et qu'il avait bien aimé. Parfois je note des questions ou des remarques sur le côté de ma feuille de dessin pour participer à la conversation. Tout est parfait, simple, facile et je voudrais que cette journée ne se termine pas. J'ai même complètement oublié que je n'avais pas pu me maquiller, ou mettre mon soutien-gorge.

Quelques coups retentissent à la porte de la chambre et ma mère entre.

- Ton père est là, Neito

Mon cœur se serre, il est déjà l'heure ? Comment est-ce possible ? J'ai l'impression qu'il vient tout juste d'arriver, j'avais encore des choses à dire, à faire... Je suis déçue et triste.

Nous descendons à la suite de ma maman, d'un pas traînant. Yoann demande à Neito s'il s'est bien amusé, ce à quoi il répond oui en montrant fièrement le dessin avec lequel il a exigé de repartir. Yoann rigole à la vue de la couronne sur la tête du petit Neito et me dit qu'il espère me revoir bientôt.

Neito va partir et dans ma tête il se passe un truc du genre "tu peux pas juste le laisser partir comme ça, dit quelque chose, fais quelque chose !!!" et il tend alors la main vers moi, je l'attrape dans la mienne et la serre quelques secondes et il disparaît. J'ai les joues en feu et j'espère juste que ma mère n'a rien capté de l'étrangeté de la scène.

Je remonte dans ma chambre, il est parti... et soudain j'ai des regrets. Est-ce qu'on aurait pas dû en profiter pour parler face à face ? S'embrasser ? Mes joues s'enflamment encore à cette pensée qui m'a traversé l'esprit à quelques reprises dans la journée.

Ou peut-être que finalement il m'aime bien, mais qu'on ne restera qu' ami. Il m'avait comparé à sa maman à un moment, non ? On ne compare pas une fille avec qui on veut sortir à sa maman. Ceci dit, il m'avait pris la main dans le canapé et il avait parlé de se revoir aussi, chez sa maman. Mais c'était au tout début, il avait peut être changé d'avis après...

Pourquoi je devais tant me prendre la tête ? Je devrais juste être contente parce qu'au final, ça s'est trop bien passé. J'étais en train de coller mon oreiller sur ma tête quand je reçu un sms.

De Neito à 17h23

C'était vraiment cool ajd mais j'ai juste un regret. J'aurais pu t'embrasser ?

Ouiiii, oui, oui, oui !!!! J'aurais pu danser, chanter, crier. Je tremblais légèrement, trop heureuse. J'ai dû lui faire peur avec tout ce que je lui ai dit sur le fait de pas pouvoir être moi et d'être fragile et d'avoir peur... Finalement, pas un seul moment je ne me suis sentie mal avec lui. J'étais bien trop préoccupée par le fait qu'un garçon qui me plaisait et à qui je plaisais peut-être se trouvait chez moi. Et maintenant il m'avoue qu'il veut toujours m'embrasser !!! Je suis censée lui répondre quoi ? C'est là que je me dis qu'il me manque une meilleure amie avec qui je pourrais parler de tout ça. Elle me donnerait des conseils stupides sans doute mais je me sentirais moins seule. Je ne devrais pas le faire attendre trop longtemps, le pauvre. Je sais qu'il se la joue fort et arrogant, mais il doit quand même être un peu stressé de ne pas recevoir la réponse, non ? Je regarde Kami qui est avachi sur mon lit comme à son habitude, il relève la tête vers moi.

- Tu en penses quoi toi ? Je lui répond quoi ?

Il me fixe avec son air de chien qui n'en a rien à faire, puis repose sa tête entre ses pattes. Je tergiverse encore quelques instants avant d'envoyer ma réponse.

A Neito à 17:26

Ça m'aurait plu.

***

Alors, alors ???? 

Trop bien non ? 

Allez, je vais me coucher xD Plein d'amour sur vous et faites de beaux rêves !