« Les connes lâchent un comm: "Tu t'es amochi, t'as pris quoi?"
Emoji couteau, hashtag tass-pé
Nude sur le darknet, emoji abricot
Emoji goutte d'eau, hashtag tar-pé
Jet de cyprine, je t'ai surpris
Je t'en supplie, je t'aime
Supprime »

Amir est vraiment un parfait abruti. Mais ce n'est rien en comparaison de la méchanceté dont a fait preuve sa cousine.

Je n'en reviens pas.

Nous venons de terminer une conversation téléphonique avec son frère et Ilyes ne cesse de répéter les mêmes insultes et menaces envers Ania.

Moi je ne comprends pas... Mais qu'est-ce que je lui ai fait ?

Je sais qu'elle a toujours rêvé d'être incluse dans le groupe d'Amir, et d'être proche d'Ilyes. Mais de là à me faire payer à ce point ma proximité avec ses cousins, alors même que c'est elle qui m'a jetée, c'est assez incroyable.

— Putain et mon reuf il est trop con, qu'est-ce qu'il avait besoin de mentir à sa hlel lui aussi... C'était sûr que ça allait finir par arriver aux oreilles de l'autre sheitana.

Ça me fait vraiment mal au coeur parce que depuis le début, je cherche des excuses à Ania, je me refuse à la détester, allant même jusqu'à tenter de gentilles approches pour me réconcilier avec elle. Je lui ai écrit une lettre dans laquelle je lui présente des excuses, j'ai essayé de lui proposer des sorties, etc... Mais elle a l'air réellement résignée à me haïr jusqu'au restant de mes jours.

Pile au moment où je commençais à me sentir mieux. Maintenant tout le lycée est persuadé que je couche ou cherche à coucher avec toute la famille Akrour.

C'est quand même assez dingue de penser ça d'une fille comme moi qui a eu pour seul contact avec un garçon un smack douteux sans même son consentement.

Malheureusement c'est bien ça qui a provoqué toute cette situation.

Un gars du lycée m'a vue très proche de Naël à la soirée d'Amir, il a demandé si on était ensemble, puis les versions se sont croisées avec le fait qu'Ilyes a pété un câble. Ilham a demandé à Amir devant d'autres si j'étais réellement avec Ilyes, cet abruti a dis que oui. Ania s'en est mêlée et a commencé à raconter à tout le monde que j'avais toujours été amoureuse de son frère, que je l'avais utilisée elle, puis les jumeaux pour arriver à mes fins. Et vous savez comment fonctionnent les rumeurs. Il y a un compte Instagram sur lequel les élèves du lycées publient anonymement des ragots, des infos sur telle ou telle personne. Je déteste ce truc, ça finit toujours très mal.

Bref, un texte anonyme a été publié sur moi, avec une version de la réalité tout à fait particulière.

"Jade Castelle est une manipulatrice, elle utilise les gens et fait croire à tout le monde qu'elle est gentille et timide. Elle voulait pécho le frère d'Ania Akrour, alors elle faisait semblant d'être sa meilleure amie. Puis elle l'a trahie pour se faire bien voir par lui. Après elle s'est rabattue sur Amir, ils étaient sex-friends et elle profitait de lui pour se rapprocher de son cousin. Sauf que quand Amir a commencé à s'intéresser à Ilham, Jade était pas d'accord, alors elle a essayé de foutre la merde entre eux. Après elle a fait croire qu'elle sortait avec Ilyes pour se rendre intéressante, même Amir la croyait et pensait que son frère lui mentait. Mais à la soirée d'Amir, askip' la semaine dernière elle a fait sa chaudasse avec le frère d'Ania, y'en a qui lui ont demandé si elle sortait avec lui ou Ilyes, il a dit "ni l'un ni l'autre". Tout ça pour dire, méfiez vous des gens qui ont l'air timides et réservés, ce sont souvent les plus sournois."

C'est possible que Naël ait répondu quelque chose comme ça. En revanche, je suis certaine qu'à part Ilyes, personne ne m'a vu l'embrasser. Et puis c'était tellement bref... Je pense que les rumeurs viennent uniquement du fait qu'on a passé une bonne partie de la soirée ensemble et que Ilyes a pété un plomb.

— Viens on bouge.

Ilyes balance mon portable à l'autre bout du canapé.

— Où ?

— À Paul Bert, y'a des mères à niquer.

Manquerait plus qu'une esclandre provoquée par Ilyes.

— Non Ilyes. Après ils vont appeler mes parents... Papa va péter un plomb, ça va retomber sur Amir et Ania.

— Ania mérite que ça lui retombe dessus.

La dernière chose que je voudrais c'est que cela puisse créer des tensions entre mes parents et ceux d'Ania et Naël.

— T'sais quoi, reste là, moi j'y vais.

Mais quelle tête de mule, c'est incroyable d'être têtu à ce point. Je sais d'avance que je pourrai pas l'en empêcher et ça me fait flipper.

— On devait aller courir...

— Mais tu devrais venir avec moi, répond-il en ignorant ma phrase, T'as rien à te reprocher alors t'as pas à te cacher, t'inquiète qu'on va rétablir la vérité.

Mais Amir a dit qu'il s'en occupait... En même temps est-ce que je lui fais confiance pour régler ça ? Est-ce qu'il ne va pas inventer de plus gros mensonges pour se sortir de cette situation délicate ?

— D'accord je viens.

Il est peut-être temps que je m'explique avec Ania une bonne fois pour toutes. Ilyes a l'air parfaitement satisfait par ma réponse et une demi-heure plus tard, nous voilà partis pour le lycée. Je stresse un peu, mais pas pour moi, j'ai vraiment peur qu'Ilyes fasse des bêtises.

— Quand même je me demande pourquoi Ania m'en veut à ce point... murmuré-je en me laissant tomber sur un strapontin.

Ilyes s'adosse à la barre en métal en face de moi, sa casquette baissée sur ses yeux bleus.

— J'crois qu'on peut toujours expliquer ce genre de bails avec de la jalousie, fait-il.

Je ne résiste pas à l'envie de le chambrer et regrette ma phrase à l'instant où je la prononce :

— Comme toi qui frappe Naël ?

Il hausse un sourcil, j'ai peur de l'avoir énervé, je ne sais jamais vraiment jusqu'où je peux aller dans mes plaisanteries.

— Tu crois que j'suis jaloux zahma parce que t'as embrassé Naël ?

Je reste interdite de peur de dire une bêtise plus grosse que moi. Je rougis violemment, c'est le malaise. Il faudrait que je réussisse à rire et faire passer tout ça pour une plaisanterie. Mais je suis juste gênée.

Alors Ilyes hausse les épaules et répond d'une voix blasée :

— J'suis pas jaloux tu fais ce que tu veux.

— D'accord, je disais ça pour rigoler.

C'est un peu tendu entre nous, jusqu'à ce qu'on finisse par arriver, en remontant les escaliers de la station, il s'arrête brusquement, provoquant les protestations de quelques parisiens pressés.

Sa main se referme sur ma mâchoire et il plante son regard dans le mien.

— J'te conseille de pas jouer au jeu de la jalousie avec moi, parce que tu vas perdre.

Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il se passe dans sa tête ? Je ne comprends rien à ce ton menaçant, ni même au sens de sa phrase.

— Ilyes, c'était juste une blague.

— Je parle pas de ça. Retiens juste que je me laisserai jamais mener en bateau par une racli. Même pas toi.

Je sais qu'il est imprévisible, mais là il est surtout incompréhensible, je sens mes joues me brûler et il m'est très difficile de soutenir son regard glacé. Malgré sa démonstration de force, j'ai presque la sensation qu'il panique.

Maintenant j'ai envie de rire tellement tout ceci me paraît exagéré. Alors je pose ma propre main sur sa mâchoire et lui répond en souriant :

— Je crois que tu réagis un peu fort pour une blague sans importance, fais attention, on pourrait croire que j'ai touché en plein dans le mille. Heureusement que je ne tire pas de conclusions hâtives.

Il me grogne un "ferme ta gueule si c'est pour raconter de la merde" et lâche mon visage, je crois alors percevoir un demi sourire sur ses lèvres. Ouf, j'ai réussi à débrancher la machine infernale. Cette fois j'ose rire devant son attitude grognon.

— Je ne comprendrai jamais tes réactions.

— J'ai pas besoin d'être compris.

Pas besoin d'être compris mais besoin d'être aimé. Comme tout le monde. J'espère qu'un jour il arrêtera de se mentir à lui-même. Parce que maintenant que j'ai découvert des facettes d'Ilyes que je n'imaginais pas auparavant, j'ai très bien compris que c'est un ultra sensible derrière une porte blindée.

Le stress me serre la gorge en approchant du lycée, d'autant plus qu'Ilyes est tendu. Je glisse ma main dans la sienne.

Il me jette un regard étonné sous sa casquette.

— J'ai envie de me ronger les ongles, me défens-je.

Cette fois ses lèvres s'étirent en un réel sourire et ses doigts serrent plus fermement les miens. Nous sommes devant le lycée, quelques Secondes sont assis sur les trottoirs, d'autres fument leur clope à l'angle de la rue Huygens. Il va falloir attendre la sonnerie pour que les 1ère sortent.

— Tu veux faire quoi ? je demande à Ilyes qui fixe le portail avec insistance.

— Faire en sorte que tout le monde voit qu'Ania est une putain de mytho et qu'Amir passe pas pour un con.

Ça va être compliqué parce que techniquement, la version d'Ania sur instagram est plus proche de la réalité que la fable d'Amir dans laquelle je suis en couple avec son frère. Ce même frère qui me menaçait quelques minutes plus tôt dans un escalier.

— T'inquiète, fait-il, je vais pas commencer à te pécho devant tout le monde pour faire zahma on est en couple, juste mettre un coup de pression aux fdp qui t'ont insultée, ils en déduiront ce qu'ils veulent.

Je pousse un soupir de soulagement même si venant d'Ilyes ça aurait été clairement hallucinant qu'il se comporte ainsi. J'avoue que je n'aie aucune envie de rejouer une romcom américaine pour ado devant tout un lycée dans lequel je ne me sens pas à l'aise.

C'est alors qu'une voiture que nous connaissons tous les deux très bien, se gare à l'angle de la rue et je vois les sourcils d'Ilyes se hausser quand une femme d'une classe folle sort de de la place passager.

Nos mains se lâchent instantanément.

— Pourquoi y'a ma daronne ?

Ses talons claquent sur le trottoir et la belle berline noire qui l'a déposée redémarre, sans doute pour trouver une réelle place de parking. Quand le regard de Maya se pose sur nous, elle dévie aussitôt son chemin pour pour se rapprocher.

— Tu as quinze secondes pour m'expliquer ce que vous faites ici.

Ilyes ne cherche même pas à mentir.

— Y'a des enculés qui insultent Jade sur les réseaux, on va régler ça.

Le regard de sa mère se fixe aussitôt sur moi et je rougis un peu, je l'adore mais elle m'impressionne.

— Pourquoi ont-ils fait ça ?

Oh non je ne veux pas mentir à Maya... Mais je ne veux pas que les parents sachent.

— Jade, je ne suis pas obligée d'en parler à ton père, explique-moi. Amir est dans le bureau du proviseur parce qu'il s'est battu. Ça m'étonnerait que les deux ne soient pas liés.

Hakim a dû trouver une place car il arrive à son tour.

Comment leur expliquer sans révéler des secrets qu'Amir m'a confié. Sans remettre toute la faute sur Ania aussi...

— Jade, dis lui c'est bon, me presse Ilyes, Elle mérite et tu le sais.

Jade la balance, Jade la petite chouchoute à ses parents, Jade qui raconte toujours tout. Ania m'a tellement reproché tout ça que maintenant je n'ose plus rien dire. Elle va me haïr encore plus.

— On s'est disputées avec Ania et... Elle a tendance à raconter des mensonges sur moi parce qu'elle n'aime pas le fait que je passe du temps avec les jumeaux.

Hakim et Maya échangent un regard entendu.

— Elle, elle va prendre un aller sans retour pour Tizi elle va rien comprendre, grogne mon oncle, En ce moment c'est n'importe quoi.

— On a vu Idriss et Lucie hier soir, explique Maya, Ania leur mène une vie impossible, elle fait le mur, ment sans arrêt, s'est mise à fumer et boire. Même Naël n'arrive plus à lui parler. Ilyes je pense que s'il y'a quelqu'un avec qui il faut régler des choses, c'est elle. Amir a dû s'occuper de ceux qui ont insulté Jade.

Le garçon hoche la tête et son père pointe le lycée avec son menton.

— On a reçu un appel pour nous dire que : notre fils s'en est pris de façon violente à ses camarades, son comportement est inexcusable et ce genre d'intimidations ne peuvent être tolérés dans un établissement scolaire, ânonne-t-il, Les parents des élèves agressés se réservent la possibilité de porter plainte.

Vraiment Amir... Était-ce réellement la solution ? Il devait se sentir coupable et a voulu faire du zèle...

— Bon courage, fait Ilyes, Avec le proviseur.

Maya rigole avant de nous adresser un sourire séducteur et doucereux.

— Nous sommes vraiment très déçus de l'attitude d'Amir, ce n'est pas comme cela que nous l'avons élevé et nous ne manquerons pas de prendre toutes les mesures pour que tout ceci ne se reproduise plus, dit-elle sur un ton aussi hypocrite que formidable, Ça va c'est convaincant ?

Je ris à mon tour et la sonnerie résonne dans le collège. Ils vont sortir.

— Elle joue bien la comédie dans la rue, grogne Hakim, Mais dans le bureau je vais devoir la retenir pour pas qu'elle se mette à gueuler sur le proviseur qui a osé punir son fifils adoré.

Ça doit être bizarre pour un proviseur, d'avoir dans son bureau une mère qui fait l'objet d'une enquête pour homicide et un père qui a déjà pris une peine de prison pour coups et blessures. Effectivement à sa place j'éviterais de trop punir leur cher petit trésor.

On les regarde s'éloigner et je secoue la tête de droite à gauche.

— Ils sont incroyables tes parents.

— Ouais c'est clair. Guette ma cousine, fait-il en pointant Ania qui sort du lycée, Comme elle fait trop la belle, j'vais la hagar.

Si on pouvait éviter d'en arriver là ce serait vraiment bien. Quelques regards se posent sur Ilyes et moi, ça doit réellement étonner les gens de nous voir ensemble après ce qui a été posté. Il me reprend par la main et m'entraine vers le portail pour rejoindre Ania.

Évidemment dès qu'elle nous voit, l'adolescente cherche aussitôt à nous esquiver et prend la direction opposée.

Nous devons nous faufiler dans le flot d'élèves pour tenter de la rejoindre, mes doigts se crispent sur ceux d'Ilyes quand j'entends murmurer mon nom et des commentaires peu agréables.

Finalement nous parvenons à la rattraper.

Ilyes l'attrape par le bras et la tire sans ménagement à l'écart du reste des lycéens.

— Lâche moi sale trou d'uc, lance-t-elle en tentant de se dégager.

Mais son cousin la maintient fermement et la coince contre le mur.

— Fais pas la ouf ou j'te jure que je t'en colle une.

Je sais pas s'il est capable de la frapper pour de vrai, je crois que je n'ai pas envie de me poser cette question trop longtemps.

— Alors, pourquoi t'ouvre ta gueule et tu parles sur Insta ? fait-il, Pourquoi j'vois mon nom dans tes histoires de gamine ?

— C'est pas moi, répond-elle.

— Pourquoi tu mens, on sait que c'est toi l'administrateur du compte a poucave.

Alors là il bluffe totalement, j'espère pour lui que c'est pas Ania elle-même qui gère ce compte.

— Aby ?

Ah donc c'est Abygaëlle qui tient cette page démoniaque ? Ça ne m'étonne pas tellement. Avec Ania elles aiment trop jouer les princesses grandes gueules qui étendent leur hégémonie sur le lycée.

— Ouais, répond Ilyes, Pourquoi tu fais ça ?

Ania ricane et me jette un regard agressif.

— C'est elle qui ment à dire que vous êtes ensemble et qui chope mon frère. C'est elle qui a un problème avec les mecs de ma famille.

Ilyes ouvre la bouche pour répondre mais je parle plus vite que lui. Ania ne m'impressionne pas quand je suis avec lui.

— Je traine avec "les mecs de ta famille" comme tu dis, parce que tu m'as laissée seule. Je n'ai rien inventé concernant Ilyes et moi. Et concernant ton frère tu savais très bien que j'étais amoureuse de lui depuis des années.

— T'as rien inventé ? Alors pourquoi Ilham a dit que vous étiez ensemble ? T'es une menteuse Jade. Ça te dérange pas qu'elle raconte de la merde sur ton dos ? fait-elle à Ilyes.

Il souffle bruyamment par le nez et crache sur sa gauche avant de lui répondre d'une voix moqueuse :

— Elle raconte pas de la merde sur mon dos, toi oui. T'as deux jours pour dire sur ton compte Insta du sheitan que t'as tout inventé, ou je balance à ton daron que t'as couché avec Anthony et que tu lui as envoyé des nudes.

Hein quoi ?

C'est quoi cette histoire ?

Anthony est un des meilleurs potes d'Ilyes, enfin je présume que si cette histoire est vraie, ils ne sont plus potes. Je ne crois pas qu'il soit du genre à rester ami avec des gars qui couchent avec sa cousine.

Ania est soudainement pâle comme la mort.

— Tu feras pas ça ?

— T'as deux jours, répond Ilyes, Et j'veux plus rien entendre sur Jade venant de toi, tu la lâches.

Elle pousse violemment son cousin en lui lachant un "bara nayek" des plus polis, je commence à avoir l'habitude de ces insultes avec Amir. On la regarde s'éloigner et je me sens un peu coupable.

Cela me peine que sa propre famille se retourne contre elle à cause de moi.

— C'est quoi cette histoire avec Anthony ? je demande à voix basse.

— C'est Nabil qui me l'a dit la semaine dernière, Antho commençait à partager les photos à droite à gauche. Je l'ai chopé et je me suis débrouillé pour qu'elles tournent pas. J'aurais préféré jamais voir des tofs de ma cousine à poil sah.

C'est quand même dingue, il n'a rien dit à personne, a supprimé les clichés, finalement il a protégé sa cousine.

Ilyes...

Si Ania savait ce qu'il a fait pour elle, peut-être se rendrait-elle compte que les "mecs de sa famille" l'aiment et que ce n'est pas en se comportant comme une garce qu'elle va obtenir leur intérêt et leur affection.

— C'est bien ce que tu as fait. Et... Merci de m'avoir défendue.

Il hoche la tête pour dire que c'est normal, et il y a un instant de flottement entre nous, jusqu'à ce que je me racle la gorge et lâche son regard pour fixer la rue.

— Je crois que ça va me faire du bien de partir à Toulon.