Bonus #2 Jade

Bon vous me réclamez que du Ilyade, et ça m'arrange parce que j'ai de l'inspiration. En plus en bonus je peux me permettre de me lâcher et d'être un peu niaise, ça impacte pas le reste de l'histoire. Vraiment c'est un chapitre qui n'a d'autre intérêt que de passer du temps avec eux.

*******

La sonnerie retentit et je récupère mon sac, c'est vraiment nul cette année je ne suis pas dans la même classe qu'Amir, il me manque beaucoup.

Et puis Gabriel me colle un peu et ce malgré le fait que je n'ai jamais laissé de doute possible quant à une possibilité d'évolution de notre relation. Même Amir lui a dit de lâcher l'affaire.

D'ailleurs le voilà qui se précipite à ma suite quand je prends la direction de la sortie.

— Eh Jade !! Attends !

Je pousse un soupir et m'arrête pour attendre le grand blond.

— Qu'est-ce qu'il y a Gab ?

— Je fais une soirée vendredi, mes parents sont pas là. Amir vient.

Premièrement je déteste les soirées.

Deuxièmement les soirées chez Gab sont toujours des immondes beuveries où il se passe sans cesse des histoires glauques.

Troisièmement c'est l'anniversaire de Léo, on va voir un match de hockey sur glace.

Oui parce que c'est sa passion du moment, apparement son nouveau héros de manga préféré fait du hockey. 

On remonte la rue et j'explique posément à Gabriel que ce ne sera pas possible pour moi.

— Ah c'est archi dommage, j'aurais bien aimé que tu viennes.

Il me fait un sourire entendu et je reste de marbre. C'est quand même fou, je n'ai jamais intéressé aucun garçon, et maintenant que j'ai quelqu'un, ils se rendent compte que j'existe.

— Toi plus que les autres, ajoute-t-il.

J'ouvre la bouche pour bredouiller un phrase cohérente. Mais il poursuit.

— J't'aime bien Jade, je veux dire, tu me plais. Je crois que j'en ai marre des meufs bonnes et pas très futés.

Oh super.

Donc premièrement je suis intelligente donc potentiellement mal foutue.

Deuxièmement, « bonne » est égale à « pas très futé. »

Je connais plusieurs filles qui le feraient baver tellement elles sont « bonnes» et qui sont infiniment plus intelligentes que moi. Je pense notamment à Iris.

— Je veux pas dire que t'es pas jolie mais euh tu vois... t'es pas comme les autres filles avec lesquelles je suis sorti.

— Je pense que j'ai compris. Écoute Gab, pour moi ça va pas être possible.

Il écarquille les yeux, évidemment, qui met un râteau à Gabriel ? C'est comme Amir, si tu sors avec ces mecs là c'est que t'as tout gagné.

— Bah pourquoi ?

Au même moment mon regard se pose sur le garçon qui vient de s'arrêter de marcher, juste derrière lui.

Oh oh.

— Parce que j'ai déjà quelqu'un.

Un sourcil se hausse au dessus d'un iris glacé et je sens que le « quelqu'un » en question apprécie ma phrase. Gabriel lui, paraît atterré par la nouvelle.

— Sérieux t'as un mec ?

Sérieux je ne suis pas le premier à me rendre compte de ton existence ?

— Oui et d'ailleurs si tu permets je voudrais le rejoindre.

Gabriel semble se rendre compte que je fixe un point derrière lui et pâlit en se retournant. Ça se voit qu'il est étonné.

Je décide de l'ignorer et de rejoindre Ilyes qui ne desserre pas les dents et atomise Gab du regard.

— Hey ! Je savais pas que tu venais, dis-je en glissant mes bras autour de sa taille pour embrasser sa joue.

Il ne semble même pas le sentir.

Vous voyez quand deux chiens dominants se croisent et qu'il faut éviter un affrontement entre eux ? Cette tension quand ils se fixent en grognant, pendant que chaque maître essaie de détourner l'attention du sien.

Bah on est en plein dedans.

Évidemment je ne peux pas mettre de laisse à Ilyes et tirer dessus en lui ordonnant d'ignorer ces provocations.

— On y va ? Coucou, je suis là !

J'ai presque l'impression d'être un fantôme.

Heureusement mâle dominant numéro deux n'est rien de plus qu'un dominé qui tente de faire illusion. Il lâche un juron et courbe l'échine en s'engouffrant dans la bouche de métro.

Mâle dominant numéro un ayant gagné son combat de regards haineux, peut donc enfin reprendre conscience du monde qui l'entoure.

— Youhou j'existe, dis-je quand il baisse les yeux vers moi.

— Il a trop confiance l'autre bouffon wesh.

Il me fait rire parce que je sais que tout ça n'est qu'une question d'ego. Ilyes sait parfaitement que Gab ne m'intéressera jamais. Je déteste ce genre de mecs populaires pour lesquels tout est toujours facile.

— C'est un crétin, réponds-je, Il a essayé de me draguer en sous-entendant que j'étais moche mais intelligente.

J'en rajoute un peu, juste pour la confiance.

Et ça marche.

— Je le recroise je lui nique ses grands morts.

— Tu vas rien niquer du tout, on s'en fiche complètement.

Je glisse ma main dans la sienne et tente de l'entraîner tout en faisant la conversation. Mais Ilyes ne fait pas vraiment d'efforts.

— Ton père te passe souvent sa voiture en ce moment, dis-je alors qu'il déverrouille la BM noire garée de l'autre côté de la rue.

— Il bosse à la maison.

Un peu plus tard alors que je pianote sur mon téléphone pendant qu'Ilyes conduit. Il se met soudainement à me prévenir :

— Je le sens pas ce mec, y'a un truc chelou, reste loin de lui.

Je n'arrive pas à savoir s'il me dit ça par excès de possessivité ou si c'est parce qu'il a réellement senti un truc pas net.

— C'est un super bon pote d'Amir.

— Ouais je sais mais son attitude avec toi elle était chelou. S'te plaît je dis pas ça par jalousie, reste loin de lui.

Il a l'air vraiment sérieux et ça m'étonne un peu. Je sais qu'il n'est pas jaloux parce que si c'était le cas il serait réellement énervé. Là on dirait plus qu'il est inquiet.

Alors je décide de lui faire confiance, peut-être qu'il se trompe mais ce n'est pas bien grave, rester éloignée de Gabriel n'est pas quelque chose qui me pèse énormément, au contraire.

******

Je n'ai compris que quelques jours plus tard qu'Ilyes avait finalement parfaitement raison. J'ai béni tant de fois le ciel de l'avoir mis dans vie au moment où j'ai découvert la vérité en entendant une conversation.

Si Gab s'est subitement intéressé à moi, c'est tout simplement à cause d'un pari. Avec Wassim, un autre gars de la bande, chacun a choisi une fille « coincée » et le premier qui réussissait à coucher avec elle, avait gagné.

Charmant non ?

Quand j'ai demandé à Gab si c'était vrai, il m'a rétorqué que j'étais finalement pas si intelligente que ça d'avoir pu croire qu'il s'intéressait réellement à une fille banale et sainte-nitouche comme moi.

J'aurais pas dû être atteinte par ça.

Mais ça m'a fait vraiment mal au cœur.

J'y pense depuis deux heures en me disant que c'est quand même idiot d'être aussi faible, pourquoi l'avis de Gabriel et Wassim devrait avoir de l'importance pour moi ?

Peut-être parce que je me traîne cette réputation de bonne sœur depuis le collège et que ça devient franchement pesant. La plupart des filles que j'ai côtoyé ont eu des copains et des rapports super jeunes. Moi j'ai jamais su parler aux garçons et j'étais amoureuse de Naël. J'ai toujours détesté cette pression sur la première fois, où tout le monde se demande sans cesse qui l'a fait ou pas fait.

On en a toujours parlé librement à la maison et Maman m'a dit que quand c'était le bon moment on le savait et qu'à partir de là ça se passait déjà beaucoup mieux. Moi j'ai jamais eu de copain avant Ilyes, ni même eu de flirt de soirée... Donc ça réduit les possibilités pour savoir que c'est le bon moment .

Quand je termine les cours ce soir là je fonce aussitôt au métro pour rejoindre le garage de Tom. J'ai besoin de voir Ilyes.

Il paraît surpris de me voir arriver et comprend directement que quelque chose ne va pas.

Après avoir dit à son collègue qu'il revenait il se dirige vers moi en s'essuyant les mains sur un chiffon, dans un autre contexte sa combinaison de travail et sa casquette Mercedes m'auraient fait rire. Là je me précipite juste contre lui. Il déteste qu'on soit proches physiquement quand il y a du monde et je sais qu'il va râler.

— Azy me colle pas tu vas être toute sale.

— Ilyes...

— Je finis dans vingt minutes, si tu me lâches je te paye un verre après. Si ça peut attendre vingt minutes évidemment.

Je hoche la tête, sachant très bien qu'il va mal réagir quand il saura toute l'histoire.

Il m'embrasse quand même sur le front avant de rejoindre son collègue qui fait danser ses sourcils en appuyant ses index l'un contre l'autre.

Une petite demi-heure plus tard, Ilyes vient me trouver dans le bureau de Tom que je suis allée saluer.

Et quand je peux enfin lui confier ce qui ne va pas, je me retrouve à agiter nerveusement ma touillette en plastique fuchsia dans mon diabolo, finalement j'ai un peu honte.

Est-ce qu'Ilyes trouve aussi que je suis banale et sainte-nitouche ?

— Bon tu me dis c'que t'as ?

Un peu rouge je noie mon regard dans la grenadine qui m'obsède soudainement.

— Jade.

Je réussis alors à bredouiller ce qu'il s'est passé, quand j'ai terminé, Ilyes serre les dents et je sens qu'effectivement il est énervé.

— Il veut mourir lui en fait, j'vais le soulever.

Ce n'est absolument pas ce dont j'ai besoin.

Mais trop tard il a déjà descendu sa bière et s'est levé.

— Lève toi on va s'expliquer, il habite où ?

N'importe quoi.

— Ilyes... J'ai pas besoin que tu lui règles son compte...

Il ne répond absolument pas et je sais qu'il va tenter d'esquiver toute mes tentatives de le raisonner.

Il voit son égo blessé, mais sûrement pas mon besoin d'être rassurée.

— Je ne te dirai pas où il habite.

— Ok bah je vais demander à mon frère. Hors de question que je laisse ce fils d'eup nous chier dessus comme ça.

Alors là.

Je suis déçue.

— T'es vraiment à côté de la plaque.

Blessée par son attitude, je le plante là en retenant mes larmes et me dépêche de prendre le chemin de chez moi. Je le connais suffisamment pour savoir qu'il ne me courra pas après et qu'il va surement me faire la tronche pendant trois jours. Mais tant pis, ce sera à lui de mettre sa fierté de côté.

******

J'ignorais qu'il lui faudrait si peu de temps.

Trois heures plus tard, alors que je suis seule à la maison pendant que les parents, mon frère et ma soeur sont au ciné, on sonne à la porte et je tombe nez à nez avec un Ilyes mi énervé mi contrit.

— Replante moi encore une fois comme un con devant tout le monde, tu verras. J'suis pas ton pantin.

— Tu l'as mérité.

— Ah ouais ? T'aurais dit quoi si j'avais fait la même chose ?

Un point pour lui, mais je persiste, il l'a mérité.

— T'es toute seule ?

Je hoche la tête et le laisse entrer avant de rejoindre ma chambre.

— Pourquoi tu voulais pas que je lui nique sa race ?

Peut-être parce que ça ne sert à rien, Gabriel est un con et même si Ilyes lui tombe dessus, il recommencera à faire ce genre de choses. Et puis je voulais simplement qu'il me réconforte.

— J'avais pas besoin de ça... j'étais juste mal à cause de ce qu'il avait fait et dit.

— Attends, t'avais le seum parce que c'était un pari et que t'aurais préféré que ce soit vrai ?

Oh mais comment peut-il être si perspicace et bête à la fois.

— Non, parce qu'il a dit que j'étais banale, sainte-nitouche, et qu'ils ont fait ce pari parce que je suis "la coincée" de service. Je les ai entendu discuter, ils disaient que j'étais une des seules à être encore vierge et que c'était marrant d'en faire un challenge.

Ilyes reste complètement interdit pendant que des larmes perlent à mes yeux. Je crois qu'il ne comprends vraiment pas pourquoi je suis blessée par ces mots.

— Attends tu vas me faire croire que t'es atteinte parce que deux fils d'eup qui trempent leur queue partout disent que t'es coincée ? Mais putain tu devrais juste être fière. T'es beaucoup trop bien pour eux.

C'est à mon tour de ne pas comprendre.

— C'est blessant, j'ai l'impression d'être anormale.

Il secoue la tête de droite à gauche, j'ai l'impression qu'il est presque prêt à se moquer de moi. Ses mains se posent sur mes hanches et il m'attire vers lui. C'est fou comme j'ai honte.

— Eh c'est eux qui sont anormaux à checker si les meufs sont vierges ou pas. Qu'est-ce qu'ils en savent en plus, si ça se trouve on a fait plein de bails.

J'ai envie de le claquer tellement je suis gênée par sa phrase. Baissant les yeux, je me dégage de lui pour me réfugier sur mon lit.

On n'a pas trop parlé de tout ça pour l'instant, même si à Toulon au printemps dernier, on avait un peu frôlé les limites. Je sais qu'il a connu pas mal de filles, ça me fait un peu flipper. Je me dis que tôt ou tard il va vouloir aller plus loin, moi aussi sûrement, mais je me sens nulle d'avoir aucune expérience.

— Tu veux pas me faire à manger ? demande-t-il, J'ai archi faim.

Ah ça c'est sa nouvelle phrase préférée depuis qu'on est ensemble. Et c'est même pas pour me prendre pour sa bonne, c'est juste qu'il est une calamité culinaire, à l'instant où il touche une casserole un drame se produit. Et puis moi j'aime bien, d'habitude.

— J'ai pas très envie, y'a une pizza au congel, t'as juste à la mettre au four à 220° pendant 12 minutes.

— Mais t'es vraiment mal en fait...

Bah oui sombre idiot.

Il s'assoit à côté de moi et pose sa main sur ma taille pour me forcer à me retourner vers lui.

— C'est quoi le vrai problème ?

— J'ai l'impression que ce que je suis... c'est pas assez bien... pour toi.

C'est horrible mais depuis qu'on est ensemble j'ai souvent un sentiment d'insécurité, comme si j'avais peur qu'il se lasse ou qu'il se rende compte qu'il s'est complètement trompé.

— Eh mais hmara tu crois que t'es la seule meuf avec laquelle j'ai eu envie de sortir pourquoi ? Zahma je me suis dit "celle là elle est banale, c'est la bonne".

Je me retourne vers lui.

— Tu vois c'est exactement ce que j'avais besoin d'entendre tout à l'heure plutôt que de te voir monter sur tes grands chevaux.

Il se marre. Il va vraiment falloir que je m'habitue à son absence totale de psychologie parfois. Soit il s'énerve, soit c'est pas grave.

— Ok j'suis désolé, j'aurais d'abord dû te dire qu'il disait que des conneries, mais il méritait un coup de pression cet enculé.

Je comprends alors qu'il y est allé.

— Ilyes, t'as fait quoi ?

Oh je lui ferais ravaler son sourire s'il me faisait pas autant fondre. Quel abruti vraiment.

— Je l'ai pas frappé. Juste menacé, parce que c'est le genre de mec qui porte plainte pour walou.

— Oh mais quel progrès, tu veux une médaille ?

Il me pince les côtes et se penche vers moi, son air fier et amusé vissé sur le visage.

— T'arrête de faire la princesse ?

Mon coeur rate un battement quand son nez effleure le mien, est-ce qu'un jour ça va s'arrêter cette drôle de sensation dans l'estomac à chaque fois qu'il s'approche trop de moi ?

Quand il m'embrasse j'ai déjà oublié d'être fâchée contre lui, j'espère quand même que ce ne sera pas toujours ainsi et que j'arriverais parfois à lui faire changer d'avis.

Alors que notre échange s'approfondit je me dis qu'il a quand même raison, c'est ridicule d'être affectée par le point de vue de garçons stupides alors que j'ai celui-là qui, même s'il a sa façon à lui de le montrer, m'aime vraiment.

— T'sais que pour une coincée t'embrasses bien.

Son pouce fait des allers-retours sur mon ventre, le long de la ceinture de ma jupe, on échange un long regard et je dois être cramoisie parce qu'il rigole un peu avant de poser sa tête contre ma clavicule. J'en profite aussitôt pour glisser mes doigts dans ses cheveux.

— Est-ce que ça te saoule que j'aie jamais rien fait ?

— Ça me fout la pression, répond-il directement, J'ai peur de te faire flipper et que tu veuilles plus que je te touche. Que tu me prennes pour un mec en chien parce que j'ai envie de plus, et aussi... Enfin quand ça arrivera, j'ai peur de pas gérer du tout et te faire mal, ou que ça te donne pas envie de recommencer.

Mon Dieu j'ai jamais été aussi gênée par une conversation. Et en même temps je suis très surprise qu'Ilyes ait la pression, pour moi il était simplement impatient.

— Mais t'inquiète pas on y va tranquille, j'aurais du mal à attendre le mariage comme mon reuf avec Ilham, mais ça va pour l'instant, te stresse pas pour ça.

— C'était comment toi la première fois ?

Oh je n'en reviens pas d'avoir réussi à poser cette question qui me trotte dans la tête depuis des lustres.

— Nul, répond-il, Vraiment. La meuf était plus âgée elle l'avait déjà fait, j'étais bourré et elle aussi, j'ai dû tenir trois minutes. Et elle a béger juste après. Mais j'étais quand même trop fier parce que j'étais le premier de ma bande de potes en 4ème. Genre ça y est, j'étais un vrai rajel.

Mon Dieu, 4ème c'est si jeune... Mon père aurait fait une syncope si j'avais couché avec un garçon à 13 ans...

C'est fou mais le fait d'en parler enfin avec Ilyes, ça me soulage beaucoup, même si c'est un peu gênant. Je me dis que c'est quand même important qu'on réussisse à discuter de ça. Je sais que j'ai envie que ce soit lui, mais je veux laisser les choses se faire toutes seules, naturellement en fait, qu'il n'y ait rien de programmé.

— Et toi ça te fait chier que j'aie fait beaucoup de bails ?

S'il dit lui-même qu'il y en a beaucoup... J'ai du mal à imaginer le nombre, je ne veux d'ailleurs pas le connaître.

— Un peu parce que j'ai peur d'être comparée. Les filles avec lesquelles je t'ai vu avant... Elles étaient quand même mieux faites que moi.

— Déjà pas toutes, et ensuite peut-être mais elles ont jamais rien eu d'autre qui m'a intéressé chez elles. Je dis pas qu'elles avaient rien d'autre d'intéressant, mais j'ai pas eu envie de le voir.

Je me sens tellement chanceuse d'avoir accès à cette partie de la personnalité d'Ilyes. Un peu comme si j'avais découvert un endroit secret sur terre. Je comprends maintenant pourquoi Iris passait autant de temps avec lui.

Finalement la stupidité de Gabriel aura au moins permis cette discussion qui m'apaise quand même énormément.

La porte d'entrée claque et j'entends les voix du reste de ma famille résonner dans l'appartement. Ça va être très vite la fin de notre moment, il le sait très bien lui aussi car il relève la tête pour m'embrasser brièvement avant de se redresser.

Dans la minute, mon père frappe à la porte.

— Les jeunes on a ramené le dîner, vous êtes priés de sortir.

Papa a forcément un sixième sens, c'est ma seule explication au fait qu'il sache qu'Ilyes est là.

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