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Mercredi 10 juin — 15 : 22

Lucyle : Arrête de me harceler et révise ton bac !

Cléandre : c'est trop chiant j'essaie mais c'est dur

Lucyle : Je m'en fiche ! Révise sinon je te bloque >:B

Cléandre : Ok et toi révise ton brevet xptdr

Lucyle : Je l'ai déjà mon brevet grâce a mes super moyennes :B

Cléandre : bravo caliméro j'en attendais pas moins du top 3 de la classe

Lucyle : Oui donc rates pas ton bac stp :'(

Mardi 16 juin — 21 : 12

Lucyle : Bonne chance pour demain !

Cléandre : la flemme putain merci

Lucyle : Tu donnes tout hein ! :'(

Cléandre : ouais je vais limiter les dégâts mdr

Mercredi 24 juin — 18 : 16

Lucyle : Alors ????

Cléandre : ben j'ai fini faut attendre les résultats maintenant

Lucyle : Tu penses que t'as réussi ???

Cléandre : je sais pas mdr on verra

Lucyle : Je vais prier pour toi !

Cléandre : c'est trop tard maintenant c'est avant qu'il fallait prier

Lucyle : Oh non !!! :'(

Mardi 7 juillet — 07 : 12

Lucyle : Alors les résultats ??????????

Cléandre : putain limite t'es plus stressée que moi

Lucyle : Ben oui ! :'( alors ???

Cléandre : je suis pas encore au lycée

Lucyle : Mais dépêche-toi !

Cléandre : mais c'est pas encore ouvert mdr !

Mardi 7 juillet — 10 : 53

Kenza : Salut Cléandre, c'est Kenza (au cas où)... J'espère que tu as réussi et que tu fêteras tout ça ce soir... Bisous.

Cléandre : je vais aux rattrapages

Kenza : Ah... T'as raté de beaucoup ?

Cléandre : 9,13 de moyenne

Kenza : C'est pas catastrophique, tu devrais t'en sortir facilement :)

Cléandre : et toi t'as eu mention quoi ?

Kenza : Bien :)

Cléandre : bravo

Kenza : Merci... Bonne chance à toi...

Cléandre : ouais

Kenza : Si jamais t'as besoin d'aide, je suis là :)

Cléandre : ça ira

Mardi 7 juillet — 11 : 03

Lucyle : Je suis trop dégouté que tu l'es pas eu... :'(

Cléandre : tu fais des fautes tellement dégueulasses que je me demande comment t'as pu avoir mention très bien à ton brevet

Lucyle : C'est à cause du chagrin !!!

Cléandre : mdr t'inquiète je vais juste passer 2 oraux et je suis doué à l'oral

Mercredi 8 juillet — 00 : 29

Arthur : Ça me fout la haine de devoir encore réviser pour ce bac de merde alors que tout le monde s'enjaille !

Cléandre : je te jure cette vie à chier putain

Arthur : Vivement qu'on en finisse...

Lundi 13 juillet — 12 : 21

Kenza : Salut, c'est moi... Alors tu l'as eu ?

Cléandre : oui

Kenza : C'est cool :) Tu vas faire quoi l'année prochaine ?

Cléandre : licence AES à Lyon

Kenza : Ah pourquoi Lyon ?

Cléandre : parce que

Kenza : Arthur sera avec toi ?

Cléandre : toujours

Kenza : Ça m'étonne pas x)

Cléandre : tu vas à Paris ?

Kenza : Oui j'ai eu l'école dont je t'avais parlé :)

Cléandre : cool

Kenza : Oui ! On sera pas loin du coup :)

Cléandre : ouais

Kenza : On pourra peut-être se voir un de ces jours...

Cléandre : pour quoi faire

Kenza : C'est pas parce qu'on est plus ensemble qu'on peut plus être amis non ?

Cléandre : mdr

Cléandre : on verra

***

L'été qui suit le bac est surement la période la plus chargée jamais vécue dans ma vie.

Aussitôt nos résultats obtenus, Arthur et moi devons nous déplacer sur Lyon pour l'inscription à la fac. Comme le pire tyran refuse de me laisser prendre ma voiture, nous achetons des billets de train pour un aller-retour dans la journée, soit 9 heures passées dans le TGV.

À la mi-juillet, mes parents m'embarquent pour deux semaines des vacances aux Canaries puis au Portugal. Dès notre retour, Arthur et moi enchainons avec la recherche d'appartement pour notre collocation tant rêvée. S'en suivent les visites, avec encore plus d'aller-retour sur Lyon. Au milieu de tout ça, Arthur fête ses dix-huit ans début aout. Et enfin, vient le grand départ.

Accompagnés par nos parents déprimés à l'idée de nous savoir loin d'eux — sauf mon père — nous aménageons notre bête d'appart' pendant deux jours. Le troisième est consacré à un dernier moment tous ensemble, avant qu'on ne nous laisse enfin en paix. Mais faire partir nos parents s'avère plus difficile qu'on le pensait, et voilà bien dix minutes qu'ils s'accrochent au seuil de notre porte.

— Pourquoi tu abandonnes ta maman, mon petit lapin ?

Pour la quinzième fois, ma mère me prend dans ses bras et me compresse à m'en briser les os.

— Je t'abandonne pas... Je reviendrai pour les vacances...

— Tu m'appelleras, hein ?

— Oui, oui...

— Tous les jours ?

— Mais, maman ! Faut pas abuser, quand même !

— Cléandre, tu appelles ta mère tous les jours, et c'est tout. N'oublie pas qui paie ton loyer et remplit ton compte bancaire, saleté de gosse.

— Oui, d'accord...

— Si tu as un problème, tu nous appelles immédiatement, mon lapin, d'accord ?

— Oui...

— Sauf si c'est pour plus d'argent, tu nous oublies, ajoute le tyran.

— Oui, oui...

— Et tu fais attention à ta bagnole. Si tu l'abimes, t'assumes.

— Oui, oui...

— Et tu manges pas n'importe quoi, tous les jours, hein !

— Maman, tu faisais que des surgelés, ça pourra pas être pire...

— Des bons surgelés Picard ! corrige-t-elle. C'est pas pareil que les surgelés Carrefour discount des pauvres !

— Jamais je mangerai la bouffe de ces sales prolos, tu le sais !

— Bien. Bon... Fais attention à toi, mon cœur.

Ma mère m'enlace encore, mon père me serre la main, les parents d'Arthur le saluent et tout le monde s'éloigne, jusqu'à l'ascenseur.

Juste avant que les portes de celui-ci se referment sur nos darons, celui d'Arthur lui fait signe.

— Éclate-toi bien, mon fils, et profite à fond !

— T'inquiète, papa ! Je vais serrer un max de gonzesses !

Puis ils disparaissent tous.

Nous restons silencieux quelques secondes, le temps de réaliser et d'être bien sûr que nos parents sont bel et bien partis pour de bon.

— Fraté, tu les entends ?

Arthur lève son index en l'air.

— Quoi ?

— La liberté, les gonz', les fiestas, les pizzas, la fraternité, les potos !

— Putain, Arthur, tu vas pas foutre le bordel chez nous tous les soirs, hein !

— T'es sérieux, là ?

— Non, je déconne ! De ouf qu'on va manger des pizzas tous les jours entourés de notre harem dans notre bête d'appart' !

— Voilà ! C'est qui les darons, ici, maintenant ?

— C'est nous !

— Qui va nous empêcher de fumer et de boire jusqu'au matin, maintenant ?

— Personne, mon gars !

— Qui va nous casser les couilles pour faire la vaisselle ?

— Personne !

— Qui va nous...

— Vos gueules, putain !

La voix résonne dans le couloir du bâtiment. Une seconde plus tard, un grand baraqué sort de l'appartement d'en face en mode furie.

— Dans cet immeuble, c'est pas la foire, ok ! Plus de musique, de cris, ou autre bruit après 22 h, sinon on appelle les flics ! Y'a des gens qui travaillent, ici ! C'est compris ?

— Oui, monsieur, répond Arthur.

— On a l'habitude de gérer les étudiants, vous inquiétez pas !

— On vous croit, monsieur.

— Parfait. Bonne soirée et bienvenue.

— Merci, monsieur. Bonne soirée, monsieur. Au revoir.

La porte claque.

— Putain, c'est quoi cet immeuble de relous... je chuchote.

— De ouf... Viens, on rentre à l'intérieur...

— On se mate un petit replay de 4 Mariages pour 1 lune de miel ?

— Carrément, fraté. Tu veux un chocolat Nesquick, Banania, Poulain ou Ovomaltine ?

— Du Nesquick, frérot, c'est le meilleur.

Nous passons donc notre après-midi et notre soirée au calme, calés dans notre nouveau canapé, devant l'écran plat anciennement dans ma chambre. Suite aux efforts des derniers jours, nous commençons à nous endormir en début de soirée devant notre émission. Nous ne tardons donc pas à aller nous coucher et inaugurons notre première nuit dans notre nouvelle maison.

Malheureusement, je n'ai plus de salle de bain personnelle et je dois attendre des plombes qu'Arthur finisse de faire je ne sais quoi avant de pouvoir me doucher.

Mais une fois dans mon nouveau lit, dans ma nouvelle chambre, je tourne et me retourne sans parvenir à m'endormir, malgré la fatigue.

Je suis en train de chercher le numéro de ma mère dans mes contacts, quand on toque doucement à ma porte.

— Cléandre, tu dors ? chuchote Arthur depuis l'autre côté.

— Non...

La porte s'entrouvre et laisse apparaitre sa petite tête.

— J'arrive pas à dormir...

— Moi non plus...

— Je peux dormir avec toi ?

— Vas-y, viens.

Arthur rentre, referme la porte derrière lui, je me décale et il se glisse dans mon lit.

— Ça fait trop bizarre de plus être à la maison...

— Carrément, fraté... Mes parents me manquent trop, et tout...

— Pareil, sauf pour mon père, alors que j'étais trop content d'enfin partir...

— Grave...

— Et puis je viens de capter qu'on va devoir tout faire nous-mêmes, maintenant. Déjà, rien que pour mettre les draps sur mon lit, c'était l'enfer ! J'ai galéré avec la couette, c'est grave chiant, en fait...

— T'as vu ?! Et puis faudra qu'on fasse les courses, et tout...

— Les lessives...

— Et le ménage, fraté !

— Putain ! J'avais zappé !

— Cette vie de merde qui nous attend, en vrai...

— Je te jure...

Dans la faible lumière bleue diffusée par mon réveil, on se fait face, même si on ne peut pas trop se voir.

— Cléandre, on peut se faire un câlin ?

— Oui... mais tu connais les règles...

— Bien sûr... Pas plus de 15 secondes et pas de contact entre nos couilles parce qu'après, ça devient gay.

— Voilà.

On se rapproche, et Arthur enroule ses bras autour de mon buste, comme un koala.

— Tu sens vachement bon, fraté...

— C'est mon nouveau savon parfum caramel. Mais toi aussi, t'es pas mal niveau odeur.

— Ouais, mais toi, t'as les bras grave doux.

— C'est parce que je mets de la crème, des fois.

— Ah ouais... ça doit plaire aux petites gonz', ça, les bras doux... C'est vachement agréable à toucher.

— Ouais...

— C'est grave réconfortant et rassurant de t'avoir avec moi, Cléandre.

— Grave, putain, heureusement que t'es là...

Dix minutes de conversation plus tard, on finit par s'endormir après un câlin réconfortant transgressant toutes les règles, mais nécessaire à notre moral.

***

Dimanche 16 août — 11 : 41

Lucyle : C'est quand qu'on se voit ? :B

Cléandre : euh quand tu veux mdr...

Lucyle : Ça serait bien avant la rentrée :B

Cléandre : ok choisis une date

Lucyle : Demain ? :B

Cléandre : t'as pas encore plus tôt xptdr...

Lucyle : Ben tu m'as dit de choisir !

Cléandre : vendredi prochain ?

Lucyle : jeudi ?

Cléandre : vendredi

Lucyle : Pfff :'(

Cléandre : ça va tu peux attendre 5 jours de plus non ?

Lucyle : Non :'(

Cléandre : pour patienter je te donne les codes de mon compte netflix si tu veux

Lucyle : POUR DE VRAI ??? :D

Cléandre : oui mdr

Lucyle : ENFIN ! TROP BIEN !

Cléandre : utilise mon profil pour regarder tes merdes

Lucyle : Je vais regarder des documentaires jusqu'à jeudi soir \o/

Cléandre : grosse semaine en perspective

Mardi 18 août — 19 : 36

Cléandre : tu sais que tout ce que tu regardes sur netflix s'affiche sur mon compte non ?

Lucyle : Ah oui ? :B

Cléandre : oui grosse nouille mdr !

Lucyle : Ah ! :B

Cléandre : vraiment très intéressant les « documentaires » que tu regardes...

Lucyle : C'EST À CAUSE DE MA COUSINE ! JE JURE !

Cléandre : t'inquiète regarde 50 nuances si ça te fait plaisir même si a priori c'est pas de ton âge

Lucyle : C'est sa faute à elle c'est vrai T_T

Cléandre : elle a quel âge cette mauvaise cousine qui te fait faire des trucs pas bien ?

Lucyle : 15 ans :B

Cléandre : eh ben...

Lucyle : Et je lui ai montré ta photo, et maintenant, elle est jalouse de moi :B

Cléandre : pourquoi elle est jalouse ?

Lucyle : Parce que :B

Cléandre : parce que quoi ?

Lucyle : Je lui ai fait croire que je sortais avec toi hihihihi

Cléandre : et t'as pas peur qu'elle le dise à tes parents ?

Lucyle : Non car elle a un copain et je garde le secret pour elle !

Jeudi 20 août — 15 : 29

Lucyle : On se voit toujours demain ? :B

Cléandre : oui

Lucyle : Hihihihihi j'ai peur :::::BBBBBBB

Cléandre : t'es débile mdr

Lucyle : Je suis sûre que tu viendras pas...

Cléandre : bien sûr que si

Lucyle : Jure !

Cléandre : promis je serai là

Lucyle : On verra :B

Cléandre : par contre j'espère que t'es vraiment pas Kylian 16 ans en manque d'affection parce que je t'assassine sinon

Lucyle : Mais non loool ! Et moi j'aurais une bombe au poivre au cas où t'es Cléandre, 56 ans, viticulteur lol !!

Cléandre : xptdr putain

Lucyle : Hihi... tu viens en train ou en voiture ?

Cléandre : avec ma camionnette blanche et mon gros scotch t'inquiète

Lucyle : Je m'en fous on a rendez vous dans un endroit avec plein de monde ! Je suis pas idiote hein ! >:B

Cléandre : c'est bien t'as raison

Jeudi 20 août — 20 : 27

Cléandre : putain je te jure que je te casse la gueule si t'es un fake

Lucyle : mais pourquoi t'as peur d'un coup lol !

Cléandre : je sais pas mais si tu m'as mytho je t'explose

Lucyle : mais pourquoi t'es méchant comme ça ?! :'(

Cléandre : je suis pas méchant je te préviens c'est tout

Lucyle : ok :'(

Jeudi 20 août — 21 : 07

Lucyle : J'ai menti sur rien ! je jure ! :'B

Cléandre : ok c'est bien

Vendredi 21 août — 00 : 51

Cléandre : tu dors ?

Lucyle : Non j'ai des fourmis dans le ventre hihihihihohoiooioji

Cléandre : ouais... désolé pour tout à l'heure c'est juste que j'espère ne pas avoir quitté ma maison et fait tout ça pour rien... surtout si je dois encore me taper 2 h de trajet pour voir ta sale tête...

Lucyle : C'est pas grave je comprends :) C'est vrai qu'au pire je rentrerai juste chez moi si t'es trop vieux ou moche LOL !

Cléandre : LOL PUTAIN

Lucyle : ;B

Cléandre : bon bonne nuit... à demain Caliméro :B

Lucyle : Voui bonne nuit à demain !!! :B

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