1


Sujet : Vos solution pour sauver la banquise ?

Si tout le monde fait un effort, on peut encore aidé le climat à s'améliorer ! Mais il faut changer notre manière de vivre, car recyclé dans la poubelle jaune ça suffit pas ! Vous proposez quoi ? :)
Posté par LuLuCat100.

Enculaillon a répondu :
Je lis ce topic en tapant une accélération sur l'autoroute avec mon tracteur. En chemin pour aller irriguer mes champs de riz :)

Start-upNation a répondu :
ouvrir un Bescherelle pour apprendre à écrire ne sauvera pas la banquise mais ça soulagerait nos yeux

LuLuCat100 a répondu :
Pardon si y'a des fautes, j'ai tapé vite ! Et c'est pas le sujet de toute façon !

PorteDeClichy a répondu :
Stopper la consommation de viande/œufs/ produits laitiers pour détruire l'agriculture animale qui est responsable de la moitié des émissions de Co2. Manger, s'habiller, cultiver, vivre, penser vegan, c'est la solution !

2pacIsAlive93 a répondu :
C'est pas Twitter ici, dégagez les hippies communistes vous servez à rien ! Y'a que les bobos parisiens qui ont le temps pour ces conneries et retourner à un mode de vie survivaliste.

Fermentation_illégale a répondu :
Les manifs écolos filmées avec des iPhone 11 par des reines du shopping surconsommatrices qui postent des vidéos sur les réseaux sociaux et leurs serveurs qui consomment masse d'énergie : c'est comme ça qu'on empêche le réchauffement climatique, oui monsieur :) Et surtout, n'oubliez pas de faire pipi sous la douche :D

11,7cmdedouceur a répondu :
Le réchauffement climatique est une arnaque créée pour remplir les poches des francs-maçons et pour nous faire manger des cafards.

PorteDeClichy a répondu :
Les complotistes attardés, changez rien, c'est parfait.

LuLuCat100 a répondu :
Arrêtez de vous battre svp, et donnez-moi plus de solutions pour améliorer le climat !

2pacIsAlive93 a répondu :
T'as déjà eu des réponses des écolos du dimanche. On va pas faire tes devoirs à ta place.

LuLuCat100 a répondu :
J'ai déjà fini mon devoir !

11,7cmdedouceur a répondu :
Bravo le veau, tu veux quoi de plus alors ?

LuLuCat100 a répondu :
Je voulais juste avoir vos idées pour sauver les pandas, mais y'a pas grand-chose qui vous intéresse sur ce forum de mongolitos déscolarisés !

Start-upNation a répondu :
c'est trop tard pour les pandas. accepte sereinement le sacre apocalyptique d'une ère nouvelle lavée de toute imperfection

LuLuCat100 a répondu :
Non je veux pas cramer !

Start-upNation a répondu :
si tu veux des infos sur comment sauver la planète t'as plein de documentaires de propagande vegan sur Netflix

LuLuCat100 a répondu :
J'ai pas Netflix, mais si t'as un compte je veux bien les codes hihi.

PorteDeClichy a répondu :
Moi aussi stp, frérot.

Start-upNation a répondu :
sinon t'as un site bien fait c'est Actnowfortom*rrow.com

LuLuCat100 a répondu:
Je trouve pas, ça met « 404 not found » :'(

Start-upNation a répondu :
t'as remplacé * par un o mongolito ?

LuLuCat100 a répondu :
Oui, je suis pas débile !

PorteDeClichy a répondu :
Envoie les codes Netflix c'est plus rapide.

Après un rapide coup d'œil à l'heure et un soupir, je clique sur le pseudo de LuLuCat100 puis sur « démarrer une conversation privée ». Une fenêtre de messagerie instantanée s'ouvre. Un voyant vert à côté du pseudo indique que la personne est en ligne. Je change d'onglet, copie l'adresse du site, change d'onglet et colle le lien dans le tchat.

LuLuCat100 : Ah... Je croyais que tu me donnais tes identifiants Netflix...

Start-upNation: tu pourrais dire merci non ?

LuLuCat100 : Merci, mais c'est en anglais ton site, je comprends rien !

Start-upNation: débrouille-toi. utilise un traducteur comme tout le monde...

LuLuCat100 : Et tout le monde sait que le traducteur, ça prend des années et c'est tout pourri... Tu peux m'aider stp ? :B

15: 39 .

Encore vingt et une minutes d'ennui à tuer avant la pause.

La classe est silencieuse. Tout le monde a la tête baissée sur son cahier, stylo à la main, à gratter les kilomètres de cours dictés par M. Adamantiadis.

Seule la rangée du fond préfère s'occuper différemment. Bruno et Valentin, installés sur les tables d'à côté, jouent sur leur portable.

Appuyé contre le radiateur, le téléphone à moitié caché dans la trousse, Arthur fait défiler les profils de filles Tinder d'un geste mécanique. Sa page de cahier est aussi vide que la mienne, à l'exception du titre du chapitre et d'un gribouillage dans la marge.

D'humeur généreuse, j'accepte de traduire un texte sur la restauration des mers peu profondes pour LuLuCat100 et commence ma lecture.

Un coup de coude m'interrompt au bout de cinq minutes. Arthur se redresse et fait discrètement glisser son portable sur mon bureau.

— Regarde qui je vais choper ce soir.

À l'écran, une photo de Francesca, brune, bouche en cœur, 20 ans, étudiante à la fac de lettres de Nice Sophia Antipolis, localisée à 5 km d'ici.

— Elle est chaude pour aller boire un verre, dès que je me casse de cet enfer. T'en penses quoi ?

— Elle a l'air très gentille, très généreuse et très ouverte.

— Une Italienne, en plus. Ça va être l'occasion de mettre en pratique ma maîtrise de la langue.

— C'est Mme Gianino qui va être fière de toi, et Francesca qui appréciera.

Arthur ricane, retourne s'enfoncer dans sa chaise avec son portable, et je continue de lister les solutions pour protéger les poissons et les barrières de corail.

Lorsque la sonnerie annonce enfin le début de la pause, toute la classe se rue à l'extérieur.

Assis sur un banc dans la cour, Arthur et moi observons des troupeaux d'élèves parler, hurler, rire, ou s'énerver contre un prof, carnet à la main, tandis qu'ils quittent l'établissement. Certains ont déjà une cigarette au bec, incapables d'attendre une minute de plus de passer les portes.

— Tu fais quoi, ce soir ? demande distraitement Arthur. Tu vois ta gonz'?

— Tu sais que Kenza te parlerait plus pendant un mois si elle t'entendait parler d'elle comme ça?

Il glousse.

— Tant mieux. Au moins elle nous collerait plus comme une sangsue...

— T'es sérieux ? C'est elle qui nous colle ?

— Carrément, mec, elle nous lâche pas. Alors, je sais qu'elle s'ambiance plus avec nous qu'avec sa bande de guignols, mais ça fait des plombes qu'on a pas passé une journée rien que tous les deux. Je te parle même pas des soirées...

— C'est toi qui t'incrustes toujours avec nous, même quand on t'invite pas !

— Et si je m'impose pas, quand est-ce que je te vois ? Jamais. Bref, tu me délaisses grave, Cléandre, et ça me blesse de ouf.

Épaule contre la mienne, il se laisse tomber sur moi tout en m'adressant son air de fiancée éconduite. Je le repousse et me décale en soupirant, mais impossible de réprimer mon sourire.

— Je comprends pas pourquoi tu te plains, on se voit tous les jours...

— Parce qu'on est dans la même classe, Dieu merci ! Mais après les cours, plus rien. Et les week-ends, j'ai le droit qu'à une soirée... Mais d'un côté, je t'en veux pas de passer tout ton temps libre avec ta gonz'. T'as des besoins naturels à satisfaire comme moi, comme elle, comme nous tous...

— Ta gueule, putain...

— Mais je me sens obligé de te rappeler que j'étais là avant Mademoiselle, et qu'il me semble légitime que j'aie autant d'attention qu'avant son arrivée.

— T'auras de l'attention le jour où Kenza me larguera à cause de toi, parce qu'elle aura l'impression qu'on forme un couple à nous trois.

— Avoue que ça serait bien un plan à trois, sans elle.

— Vraiment, trouve-toi une meuf et lâche-moi la grappe.

Une nouvelle sonnerie annonce la reprise du cours.

Pour terminer la journée, le prof nous donne une étude de documents à faire par deux. C'est mon moment préféré, quand tout le monde se met à parler plus ou moins fort et à glousser. Quand le brouhaha remplace le silence des dictées de cours.

Je profite de ce champ libre pour mener à bien ma bonne action de l'année. Je reprends ma traduction de texte sur les oursins, pendant qu'Arthur fait son intéressant avec les filles assises devant nous. Une fois terminé, j'enchaine avec l'importance de maintenir le taux de salinité des océans, puis envoie mon pavé à LuLuCat100, qui attend bien sagement.

LuLuCat100 : MERCI ! Je vais pouvoir améliorer mon exposé grâce à toi :B

Start-upNation: formidable

LuLuCat100 : Je t'écris demain pour te donner ma note !

Start-upNation: pas la peine

LuLuCat100 est hors-ligne.

Chaque minute s'éternise, toujours plus longue que la précédente. Je m'ennuie tellement que je préfère encore lire un paragraphe sur le rôle du plancton dans l'écosystème marin.

Le brouhaha s'éteint quand nous passons à la correction des exercices, qui consiste en un énième monologue du prof.

Autre coup de coude.

— Mec, t'as pas 20 euros à me dépanner, je te rembourse la semaine prochaine, chuchote Arthur.

— T'es sérieux ?

— S'te plait, pour payer des verres à mon rencard.

— Comment tu fais pour te faire servir de l'alcool, de toute façon ?

— Je t'ai déjà dit, c'est tout dans l'attitude, explique-t-il à voix basse. Si t'agis comme un ado de 17 ans, forcément qu'on va te demander la carte. Mais avec des Raybans et une attitude de vrai daron, ça passe crème.

— Dans tous les cas, tu vas pas aller loin avec 20 euros...

— Pas si j'y vais pendant l'happy-hour avec les pintes de Stella Artois à 3,10. C'est aussi pour ça que j'ai besoin que tu me déposes direct en scoot' au port, car j'ai rendez-vous à...

— Coiraton et De Mercière, je vous dérange pas j'espère ?

Nous relevons la tête vers M. Adamantiadis, qui nous regarde sourcils levés, l'air d'attendre une réponse de notre part.

— Pas du tout, monsieur, répond Arthur. Sachez que nous étions en train d'échanger des opinions sur ce sujet très particulier que vous abordez et qui a soulevé moult interrogations en nous.

— Vous ne voyez donc pas d'inconvénient à partager vos précieuses opinions avec toute la classe ?

— Ça sera avec grand plaisir. Je laisse mon camarade De Mercière s'en charger.

— Qu...

Je lance un regard noir au traitre à côté de moi et son sourire caché derrière son poing. Des gloussements et ricanements fusent depuis les autres tables devant, et des yeux rieurs sont tournés dans notre direction.

— Nous...

Aucune aide n'est disponible au tableau, où seul le titre à rallonge du chapitre est inscrit au marqueur.

— Au sujet des... facteurs explicatifs des comportements du consommateur...motivations et freins, processus d'achat... valeur perçue... Franchement, monsieur, on écoutait rien.

— C'est bien ce que je me disais. Pour le prochain cours, vous nous ferez une petite présentation résumant ce qu'on a appris aujourd'hui pour rattraper votre retard.

— Mais monsieur ! chouine Arthur. Ça tombe toujours sur nous alors que tout le monde parle tout le temps !

— Notez-le, car ça comptera dans votre moyenne.

Dans un geste nonchalant, Arthur envoie valser son agenda sur la table.

À la page du lundi 13 octobre vient donc s'ajouter la présentation d'un cours dont nous n'avons pas une ligne. Mais chanceux que nous sommes, nous pouvons compter sur les deux intellos de la classe qui seront ravies de nous envoyer une photo de leurs cours.

— Vraiment, merci, Arthur.

— Le bon côté des choses, c'est qu'on est entre fratés dans cette épreuve.

— De quel frère tu me parles ? Tu viens de me jeter sous un tank.

— Il fallait bien qu'un de nous deux soit sacrifié, et c'est tombé sur toi. Pas de chance.

Nous restons silencieux et attentifs jusqu'à ce que la sonnerie annonce la délivrance tant attendue depuis la première heure ce matin.

Le prof n'a même pas commencé à dicter les devoirs que nos affaires ont été balancées dans nos sacs. Une fois l'autorisation reçue pour décoller, il nous faut moins de deux minutes pour être à l'extérieur du lycée, casques sur la tête, culs sur le scooter.

— Fonce, Cléandre ! Francesca doit déjà m'attendre, et un gentleman ne fait pas poireauter son futur plan cul.

Comme d'habitude aux heures de pointe, les boulevards et les rues sont saturés de monde. Mais en nous faufilant entre les voitures quand les voies de bus sont occupées, et en coupant par les sens interdits via les trottoirs, il nous faut moins de temps que nécessaire pour arriver au port.

Garé sur un passage piéton, je fouille mon sac à dos à la recherche de mon porte-monnaie.

— Merci, mec, tu me sauves la vie, répond Arthur lorsque je lui tends un billet de 20 euros. Et à tout hasard, t'aurais pas une petite pièce à me donner pour prendre le tram, après ?

— T'es vraiment un sale clochard...

— Et toi, un sale gosse de riches. Mais est-ce que je te le reproche ? Jamais.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top