VIII - « Réveille-toi, la vie c'est pas un beau rêve » (partie 2)

Angel se réveilla en sursaut. Il ne cria pas, ne se redressa pas brusquement. Il resta seulement allongé un moment, émergeant lentement du rêve, moitié méditant, moitié démêlant le fouillis des événements, la tête dans le brouillard. C'était douloureux. Il était en sueur. Il sentait les gouttes dégouliner sur son dos, son visage. Ses mains en étaient toutes poisseuses. Il prit finalement la résolution de se lever et s'étira les bras. Les levant haut au-dessus de sa tête, il les trouva couverts d'une étrange substance. Il mit plusieurs secondes à réaliser et plusieurs minutes à l'accepter : c'était du sang ! Le garçon sauta sur ses pieds, notant au passage qu'il ne se trouvait plus au Manoir des Apparitions où il s'était endormi mais dans sa chambre. Il ne s'attarda pas sur ce changement de lieu, bien plus préoccupé par son état physique. Les plaies ensanglantées zébrant son corps n'étaient autres que les blessures infligées par les vipères de l'ombre.

« Les monstres de nos cauchemars peuvent donc bien nous atteindre dans le monde terrestre. Je comprends ce qu'ils voulaient tous dire en répétant que j'étais faible et qu'il risquait de m'arriver quelque chose. »

L'adolescent emporta ses couvertures collantes d'hémoglobine dans la salle-de-bains pour tâcher de les nettoyer. Il s'examina dans la glace en passant et prit une douche. L'eau chaude le piquait. Les plaies n'étaient pas profondes mais le sang coagulé s'écoulait en méandres jaunâtres et Angel eut l'impression qu'il n'en finirait jamais de se vider de son sang. Il se sentait embourbé dans ses actes qui nécessitait une certaine concentration, chassant les questionnements, ne laissait filtrer qu'une honte grossière, immonde, irréfléchie. La situation encourageait aux activités purificatrices. Il aurait rincé toute la pièce si cela avait pu la désinfecter des traces d'humiliations contenues dans l'éclairage trop faible et dans les moisissures du plafond qui couronnaient la souillure de son sang vil. « J'ai du sang sur les mains. C'est le mien. Je suis mon propre...non, mon sale, seul meurtrier. » Il finit par sortir de la douche et tamponna son corps endolori avec le pyjama qu'il portait en s'éveillant, de toute façon fichu, et dont il serait facile de se débarrasser. Il sortit ensuite la trousse de secours du placard et enveloppa les plus mauvaises blessures d'un bandage. Les plus fins saignements calmés et les plus préoccupants protégés, il s'habilla et fila sans plus attendre au Manoir des Apparitions, profondément inquiet pour les autres. Il avait eu de la chance, ce qui n'était pas le cas du policier ou de Maximilien.

Mais le portail qui s'était pourtant décidé à autoriser sa présence derrière lui resta hermétiquement clos ce jour-là. Angel ne prit même pas la peine de s'acharner sur la poignée.

- Yara ! cria-t-il, fortement agacé. Ça y est, elle va bouder dans son coin sans raison. Tu parles, elle ne perd rien pour attendre.

Il se retourna et partit en sens inverse, sans se rendre compte que le Manoir n'avait plus rien de son attirante beauté noire et n'était plus qu'une coquille vide de toute apparition damnée.

Mais où aller ? À quoi dépenser sa journée ? Il lui sembla qu'il y avait une éternité qu'il n'avait plus mis les pieds au collège. Pourtant, ça ne faisait que quelques jours. L'école, c'était une partie de sa vie à oublier. Il mettait un point d'honneur à séparer les cours de sa vie d'animal nocturne. Tandis qu'il redécouvrait toutes ses capacités sensitives, ses semblables s'étourdissaient dans de multiples occupations irraisonnées. Des publicitaires éhontés vantaient ces activités en promettant aux gens qu'elles les rendraient plus vivants, leur permettant de renouer avec leurs fiers instincts primitifs, sans préciser que n'en seraient éveillée qu'une infime partie, la plus violente. L'école elle-même devenait source d'engourdissement plus que de liberté. Méthodes terre-à-terre, profs mécaniques, phrases monotones, les mêmes jour après jour : « T'as d'la colle ? », « Tu termines à quelle heure ? », « T'as fait les exercices de maths ? Tu m'passes ton cahier pour que j'recopie ? » Ces sollicitations se déclenchaient par automatisme et ne laissait de place à aucun imprévu. Rien de tout cela ne convenait aux aspirations d'Angel. Mais il ne voulait pas non plus perdre sa place parmi les hommes, sentait qu'elle lui échappait, résistait. Le collège était le meilleur moyen de rester présent sur terre, au moins sur les listes d'appel. Il allait se présenter à l'accueil, le pion lui tendrait machinalement un billet de retard en lui faisant quelques observations déplacées, ce serait rassurant.

Mais Angel trouva les portes du savoir aussi fermées que celle de la spiritualité. Et pour cause : c'étaient les vacances ! Le cœur du garçon se compressa une fraction de seconde, loupant un battement, avant de repartir de toutes ses forces. Il n'avait pas pu rater ça tout de même ! Ses pensées subirent un phénomène identique à celui qui s'était produit dans sa pompe cardiaque. Bientôt, il se calma. Non, il n'avait rien oublié derrière lui. Il avait passé ses examens deux semaines plus tôt et cela l'avait laissé de glace. Il estimait s'être d'ailleurs plutôt bien débrouillé pour quelqu'un que l'air articulé soufflé par les professeurs n'intéressait pas. Suffisamment pour décrocher une mention assez bien. Sans doute aurait-il même pu remporter les félicitations du jury si Roland, l'ange gardien un peu trop possessif de sa sœur, avait pris au sérieux son rôle éducatif, car il s'était illustré comme excellent enseignant le peu de temps qu'il avait exercé.

L'adolescent éclata d'un rire soudain, saccadé et explosif, une hilarité comparable à celle de Mephisto dans ses meilleurs jours. Il imaginait l'ange tournant les pages du manuel et lui-même prenant des notes comme si de rien n'était. Maître et disciple ! Est-ce qu'on se rendait compte que son stylo quatre-couleurs aurait pu glisser du bord de la table pendant que Roland récitait des conjugaisons ? Alors, Angel se serait penché pour le ramasser. Si ça se trouve, les chaussures du professeur seraient même entrées dans son champ de vision. En plus, il aurait dû s'y reprendre à deux fois pour rapatrier le stylo vadrouilleur, l'attirer vers lui du bout du pied. Ensuite il l'aurait reposé dans sa trousse pour prévenir toute nouvelle fugue. Et puis il aurait hésité à faire de même avec sa gomme mais, quand même, elle était plus stable et il aurait pu en avoir besoin dans la minute si le griffonnage qu'il avait commencé dans la marge pour griser la grammaire soudain ne lui avait plus donné satisfaction. Alors, peut-être que...

Soudain, il fit volte-face ; il avait senti une présence. Quelqu'un l'avait-il entendu délirer ? Sur le trottoir d'en face, il repéra un garçon appuyé contre une palissade grise. Ses vêtements, de la même couleur, se confondaient avec le béton. Angel écarquilla les yeux en découvrant en cette personne une ancienne connaissance. Depuis combien de temps ne s'étaient-ils pas parlés ? Qu'étaient-ils à présent l'un pour l'autre ? Tout cela le mettait mal à l'aise. Il semblait trop tard pour s'ignorer et passer son chemin comme ils l'avaient fait chacun des jours où ils avaient pu se croiser depuis la mort de Mika : leurs regards s'étaient trop profondément ancrés l'un dans l'autre.

- Content de te voir revenu parmi nous, dit seulement Julien avant de tourner les talons, les mains dans les poches.

Il avait passé son chemin.

Angel rentra chez lui, perplexe. Il fut distrait un instant en remarquant, posé dans un coin de sa chambre, le sac-à-dos qu'il avait emporté au Manoir pour y camper. Les affaires qu'il contenait étaient soigneusement rangées dans l'armoire. À se demander si elles avaient seulement été transvasées des étagères au sac, un jour, dans un lointain passé. Par esprit de contradiction, Angel les attrapa furieusement et les roula en boule dans une pochette du sac. Cela fait, il se trouva totalement désœuvré. Il aurait pu faire un millier de choses mais n'avait de goût pour rien. Il se remit alors à penser aux paroles de Julien. Que signifiaient-elles ? Probablement une invitation à rejoindre ses vieux amis. Il la refusa : il voulait être seul. On a besoin de personne pour rêver dans la douce atmosphère de la solitude désirée et redoutée, aux limites de l'isolement imposé, quand ça devient trop fort. Évidemment, il savait que même avec toute la bonne volonté du monde il ne pourrait pas dormir. En fait, s'il faisait abstraction de ses blessures et de son énervement, il se trouvait en grande forme, prêt à courir un marathon ou à se lancer dans une séance intensive de parkour tant son corps s'était reposé ces derniers temps.

Quand on s'ennuie, on peut faire n'importe quoi avec la plus grande concentration. Angel commença donc par se couper les ongles patiemment. C'était une activité agréable, relaxante, de presser l'étau d'aluminium et de sentir l'ongle céder en un claquement sonore. Simple et efficace. Puis, avec enthousiasme, il passa dans sa chambre l'aspirateur dont le vrombissement faisait taire ses pensées. Il fut même heureux de retrouver sous son lit une carte Pokémon. Ensuite, comme la faim lui tiraillait l'estomac, il ouvrit le frigo et constata avec joie que ce dernier était presque vide, ce qui lui donnait une occasion supplémentaire de se rendre utile, de rester en action. Il profita que sa mère soit sous la douche (il entendait l'eau couler) pour filer sans la croiser. Une douche à deux heures moins le quart de l'après-midi. Pourquoi pas. Ça aussi, ça assassine le temps avant que ce tueur ne laisse trop de meurtrissures apparaître.

Angel se rendit aux supermarché, remplit deux sachets en papier de fruits, attrapa un paquet de pâtes, une baguette de pain. Il dépensa ce qui lui restait d'argent dans des produits de consommation quotidienne tels que du liquide vaisselle ou une boîte de mouchoirs. Rien qui nécessite d'être rapidement placé au réfrigérateur. Enfin, il ne résista pas à l'appel d'un sandwich. Il ne renouvela pas le stock de bouteilles de sa mère, moins parce qu'il savait qu'il était inutile de mentir sur son âge au moment de passer à la caisse que parce qu'il était temps que l'alcool s'épuise comme les larmes et les déchirants souvenirs de Mika, taris depuis déjà bien longtemps.

Angel alla s'asseoir sur un banc dans un parc non loin. Il se trouvait face à une fontaine fonctionnant deux mois l'an, pendant l'été. Ainsi, son large bassin habituellement asséché et jonché de feuilles mortes était pour une fois rempli à ras-bord d'une eau presque trop limpide, à peine troublée des plis réguliers causés par la chute de l'eau. Au sommet de ces plis et dans leurs vallées flottaient de petits cotillons roses, les derniers pétales du printemps qui se dispersaient pour laisser la place aux feuillages luxuriants. Une averse de pièce d'or qui n'ont de valeur que pour le cœur tombaient des branchages. Angel mordit à belle dent dans son sandwich. Tout était si agréable.

Un peu plus loin, des enfants qui n'avaient pas deux chiffres au compteur de leur âge sautaient d'un toboggan à une balançoire, se couraient après, criaient tout d'un coup pouce ! pour se disputer un instant avant de reprendre le jeu, à peu près mis d'accord sur le script et le scénario à suivre. Ils inventaient des histoires extraordinaires. Angel les connaissait pour les avoir vécues avant eux : quels que soient les personnages qu'ils avaient choisi d'incarner, ils étaient prêts à réaliser ensemble des missions impossibles. Ils s'imaginaient déjà grands. S'ils savaient ce qu'était un adulte ! S'ils savaient que les adultes déformaient leur rêve perpétuel où un quart d'heure de joie valait une heure au moins de bonheur parfait. Pour les adultes, seules importent la candeur et la naïveté. Ils en taillent la représentation dans les bonbons roses et les vieux jouets que peut-être leur génération n'a même pas connus. Pourtant les adolescents, désarçonnés par l'obstacle de la première dizaine, se cramponnent inconsciemment à cette vision de la puérilité proposée par des inventeurs dépourvus d'imagination. La témérité, l'impatience, le grain de folie ont disparu. Le jardin tenu secret à l'enfant s'ouvre pour celui qu'il est devenu. Les véritables jours heureux qui y ont été semés ont donné des fleurs époustouflantes. Comme il est interdit de les cueillir, on se résout à apprendre seulement leur nom : Nostalgie.

- Bon sang ! Réveille-toi, la vie c'est pas un beau rêve !

Angel dressa l'oreille. Puis il tourna la tête vers un salary man, lui aussi venu déjeuner dans le parc. Il semblait râler au téléphone après un de ses subordonnés. Quelle tristesse. Il y avait de vieux vers qu'il pouvait maintenant évoquer à haute voix sans rougir de honte d'avouer les trouver trop vrais :

- Ô temps, suspends ton vol pour ces enfants



***



Le soir venu, Angel se blottit sous des couvertures propres. Il était détendu et le sommeil le gagna rapidement. Il avait tant à faire dans le monde spirituel. Une étoffe obscure piquée d'ombres indéfinissables et de points de lumière rémanente tomba paresseusement sur ses yeux puis se transforma en reposante inconscience.

Quand il releva le voile de ses paupières comme on ouvre des volets, machinalement, en reprenant douloureusement ses marques dans un monde tangible tandis que la lumière du jour l'agressait, il se rendit compte qu'il avait passé une nuit sans rêve.

Il soupira, déçu mais pas inquiet. Pas encore.

Cependant, le phénomène se répéta plusieurs nuit d'affilé. Le garçon s'impatienta d'abord avant de carrément tirer la sonnette d'alarme. Il n'arrivait plus à rêver. Quelqu'un ou quelque chose devait l'en empêcher. Il commença par songer à la Police Céleste mais le dernier flic qu'il avait croisé s'était retrouvé englouti dans un cauchemar, sans compter qu'un esprit renommé l'avait fait évader de leurs geôles, les dissuadant sans doute de lui chercher encore des noises. Et puis, il était loin d'être considéré comme l'ennemi public numéro. Il avait bien compris qu'on le rapprochait davantage de l'idiot du village. Par ailleurs les portes du Manoir restaient closes, il n'y avait plus trace de Yara ou de Libellule. Angel essaya de garder son sang froid face à cette nouvelle épreuve mais les doutes s'installaient malgré lui jusqu'à l'assaillir à chaque instant de sa vie . Et s'il avait rêvé toute cette aventure ? Vraiment rêvé. S'il ne s'était fait que des amis imaginaires, dans un mirage, un gigantesque océan dans le désert qu'il avait fini par assécher en y lavant ses peines ? Qui sait quelles proportions peut prendre la carapace mentale d'un adolescent brisé ? Le monde des rêves était son unique espoir de retrouver Mika.

Juste après sa mort, il se recroquevillait silencieusement sur son lit, épongeant ses larmes avec son oreiller. Et il revoyait défiler dans sa tête des instants datant de moins d'une semaine. Elle lui souriait ou il lui criait dessus, il lui tenait la main dans un monde où on ne doit pas dévoiler ses sentiments, sachant qu'il faudra payer de regrets demain de ne pas avoir laissé paraître ce qu'on a sur le cœur mais ne pouvant pas admettre que demain obéirait réellement à son nom. Les pauvres détails suffisamment poignants pour percer à travers la tristesse blindée de plomb étaient pour un temps comme une consolation : les souvenirs de bonheur ensemble étaient comme la garantie qu'elle se savait aimée malgré le dur comportement qu'il avait parfois eu. Angel s'accrochait tant à ces détails insignifiants que ces derniers se faisaient soudain moins rares dans le passé. Soudain, il les rencontrait partout, il inventait de l'affection dans une crise de colère, la vie d'autrefois qui lui paraissait injuste et maussade rayonnait subitement de toute la lumière de l'univers, lumière qui déclinait doucement à mesure que les réminiscences trop embellies se dissociaient de la réalité et ne lui appartenaient plus. Elles se muaient en fadeur laissée à la vie future et, sans qu'il puisse réaliser qu'elle n'était plus là, c'était comme si elle ne l'avait jamais été.

Et voilà, il se terminait, le rêve était fini. Il n'avait plus de preuves pour étendre la réalité aux songes. Paradoxalement, elle n'avait besoin de rien pour se transformer en cauchemar.

Angel respira un grand coup. Ce n'était pas parce qu'il n'avait pas conservé ses draps ensanglantés qu'il allait se désespérer. Dès qu'il fut rentré, il se rua sur son ordinateur. Il trouverait forcément sur Internet un site rassemblant des adeptes de combats spirituels qui pourraient le guider. Là-haut, il aurait facilement pu se croire dans un jeu en ligne s'il avait pris le temps d'y réfléchir. Tout le monde s'agitait plus ou moins caché derrière un avatar. Amanda n'était pas le genre de fille à se teindre les cheveux en rose ni Maximilien un type à s'arranger un manteau déjanté. De même, la communication était grandement facilitée : il comprenait ce que tout le monde lui disait alors que beaucoup des personnes rencontrées s'exprimaient sûrement dans un langage différent. L'esprit comprend naturellement et ne se crée pas de barrière. Tel est Internet. C'était l'évidence même pour Angel.

Mais plus les sites semblaient receler de mystères palpitants, moins ils mettaient en confiance, plus ils faisaient du monde des rêves une terre de périls à rendre insomniaque. Angel s'arrêta de dérouler la page quand il arriva aux témoignages de gens s'étant réveillés le matin avec d'inexplicables marques sur le corps. Le garçon poussa un soupir et agita son T-shirt. L'agacement lui donnait chaud. Lui-même ne pouvait formuler que des hypothèses sur le phénomène. Peut-être, les bestioles ayant essayé d'aspirer son âme directement liée à son corps, son cerveau avait-il capté les coups reçus et commandé aux cellules de reproduire d'elles-même les dégâts. En tout cas, l'ignorance affichée du site le convainquit qu'il n'avait rien à en attendre.

Les multiples résultats sélectionnés furent ainsi éliminés les uns après les autres tandis qu'une nouvelle évidence prenait le dessus : après tout, quel besoin les esprits élevés avaient-ils de se servir d'Internet ? Lisant quelques textes en diagonal, Angel se désespéra. En suivant les enseignements les plus répandus, il lui faudrait des années de jeûne, de réclusion sur lui-même, de séances de tai-chi forcées, d'exercices de respiration, méditation, concentration, et quelques privations supplémentaires sans garantie d'obtenir la consécration. Un temps qu'il ne possédait pas.

Le garçon essaya en dernier recours d'accéder par la seule force de sa volonté au monde spirituel comme il le faisait avant, allongé par terre, relaxé. Tout en sachant que seul, il n'y arrivait pas.

En fin de compte, la cause la plus plausible de son empêchement à rêver devait venir de Yara. Depuis un moment, elle voulait arrêter leur quête sous prétexte qu'elle était trop dangereuse. Le cauchemar où ils avaient failli tous y passer était une occasion parfaite pour démontrer ses arguments et mettre fin à leur folle équipée. Elle attendait qu'il oublie tout, qu'il ne croit plus en rien.

Ça ne se passerait pas comme ça ! Ils allaient avoir une petite discussion tous les deux, qu'elle le veuille ou non. Angel ne voyait qu'un lieu qui puisse élever suffisamment ses sentiments pour qu'ils atteignent l'ange, un lieu où le contact se créerait, aussi éloignés qu'ils soient l'un de l'autre. Mais bon Dieu, qu'est-ce qu'il n'avait pas envie d'y aller !

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