Chapitre 9
J'ouvre les yeux avec difficulté, il est neuf heures, je suis carrément en retard, je suis fatigué, j'ai encore mal à la tête. Je décide de me rendormir, tant pis pour mes absences et de toute façon avec le prof absent je n'aurais pas eu beaucoup de cours cette après-midi, donc raison de plus pour ne pas y aller.
* * *
Je me réveille à cause des rayons du soleil qui tape sur mon visage, non ce qui m'a réellement réveillé c'est le bruit assourdissant que j'entends, on frappe à ma porte, le bruit était sûrement multiplié par trois avec la dose de médicaments que j'avais pris hier soir pour ne plus ressentir la douleur, ce qui a dû vite marcher, car je ne me souviens même pas m'être endormie, et me voilà allongé n'importe comment en travers de mon lit, avec une de mes jambes en dehors de mon lit, touchant le sol.
Je n'ai pas la force d'aller ouvrir
Si les bruits avaient cessé, je ne me serais pas levé, mais là ça devenait insupportable, quel timbré décide de venir me déranger le matin?
Je traverse mon appartement, les yeux à moitié clos, tout en zigzaguant et me cognant contre les murs, J'ouvre la porte en me tenant à celle-ci.
– Gueule de bois ? T'as une sale tête.
J'ouvre un œil pour identifier mon interlocuteur. Mes deux yeux s'ouvrirent d'un coup en le reconnaissant.
– Comment tu as trouvé le numéro de mon appartement Jimin ? Et pourquoi tu viens chez moi dès le matin, tu n'es pas en cours ?
– C'est pas compliqué c'est écrit sur ta boîte aux lettres, et il est quinze heures, donc non je ne suis pas en cours, toi par contre t'as pas bonne mine et en plus tu sèches les cours.
– Qu'est-ce que tu fais là ? Dis-je en secouant la tête, encore un peu perdu.
Combien de temps j'ai dormi sérieusement ?
– Le prof m'a demandé de t'apporter les devoirs vus que personne ne se proposait.
– Merci. Je pris les deux cahiers qu'il me tendait avant de refermer la porte.
Exaspéré je soupir et part dans la salle de bain juste en face pour y prendre un dernier médicament, pour être sûr que mon mal de tête de s'empire pas. J'ouvre la petite armoire à pharmacie accrochée au mur, c'est tellement mal attaché qu'une des étagères se détacha pour partir à la rencontre du carrelage sous un bruit de fracas. C'est quoi cet appartement sérieusement ? j'ai failli me la prendre sur le pied, il manquerait plus que ça. Je remplis un verre d'eau et le bu avec le médicament.
– Bah alors on m'invite pas à rentrer ?! Et c'est quoi le bruit que je viens d'entendre ?
Sous la surprise d'entendre qu'il c'était immiscé dans mon appartement, je manque de m'étouffer en avalant de travers.
– Je t'ai fait peur ? Dit-il en rigolant.
– Tu rentres souvent chez les gens sans leur permission ? Dis-je entre deux toux après avoir avalé de travers.
– C'est bon, je vais t'aider à ranger le bordel que tu viens de mettre. Dit-il en s'agenouillant pour ramasser ce qui traînait.
J'ai un peu la tête qui tourne, mais accepte finalement son aide, car de toute façon je ne trouve même pas la force pour le faire partir. Sérieusement pourquoi il est venu ? J'aurais très bien pu rattraper le peu de cours que j'avais manqué à mon retour et pourquoi il fait le gentil tous d'un coup je veux le savoir, car je ne comprends rien.
[...]
Il est resté toute la journée chez moi, non en fait il a skouaté ! Je lui ai dit plusieurs fois de partir, mais il ne m'a pas écouté, on dirait que ça l'amuse et qu'il n'a rien d'autre à faire, je suis mal à l'aise en sa présence, son visage me perturbe. Je le hais, mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il puisse être gentil, tous ce contredit dans ma tête.
Mon ventre se mit à gargouiller sans prévenir, il est déjà vingt-heures, il est resté combien de temps sérieux ? D'autant plus qu'on a fait que regarder la télévision ou jouer à des jeux vidéo sans vraiment parler. Je crois qu'il n'a vraiment rien à faire de ses journées.
– Tu as faim ? Me dit-il en étant tous les deux assis sur le canapé à regarder la télé.
– Mmh... Dis-je ayant la flemme de répondre, et déjà à moitié endormie.
– Je commande pizza ?
– Fait comme tu veux.
Il ne s'est pas gêné pour squatter chez moi, et c'est maintenant qu'il me demande l'autorisation de faire quelque chose ?
Je l'entends commander au téléphone, je ne le regarde pas, je n'ai pas envie, je veux juste qu'il parte pour que je puisse dormir.
Après une dizaine de minutes, mes yeux se ferment sans grandes difficultés.
– Tu dors ?
Je garde les yeux fermés, à moitié allongé sur le canapé, ma tête posée sur l'accoudoir. Peut-être que si je fais semblant de dormir, il se décidera enfin à partir, j'aurais dû y penser avant !
Un poids se fit en moins sur le canapé, je le sens se lever, il est désormais en face de moi, j'ai les yeux fermés, mais je le sens, cette sensation d'être observé de prés, j'ai juste envie de les ouvrir pour voir ce qu'il fait, mais je ne veux pas rater la chance de le faire partir.
J'essaye de ne pas rougir et de garder ma respiration la plus calme possible, il passe sa main dans mes cheveux tous en la faisant glisser le long de ma joue.
– Tu dors vraiment ? Dit-il d'une voix basse.
Je ne répondis rien, je ne bouge pas d'un poil, telle une statue. Je veux savoir à quoi il pense, pourquoi son comportement a changé tout d'un coup ?
Je me perdis dans mes pensées sans même m'en rendre compte.
* * *
J'ouvre les yeux et me retrouve dans mon lit, je me suis réellement endormie hier soir ? Et pourquoi je suis dans mon lit, il m'a porté jusqu'ici ? Je me lève et vois sur la table de la cuisine la pizza commandée la veille, je me prends en flagrant délit entrain d'avoir un léger sourire au coin de mes lèvres, je ne vois pas ce qu'il y a de bien dans cette situation qui puisse me faire sourire.
Je n'ai plus du tout mal à la tête, je ne suis plus malade, il fait beau et je ne suis pas en retard pour les cours, ça change de d'habitude, tout va bien.
Je prends une part de pizza froide, j'ai tellement faim que je mangerais n'importe quoi de mangeable, puis je partis à mon arrêt de bus comme chaque matin.
* * *
Je sors du lycée, il n'y a déjà presque plus personnes. J'allais traverser les grilles du lycée, mais au même moment une main m'agrippa le bras et une autre se posa sur ma bouche.
Je me retrouve dans un coin, où très peux de personne passe. Qu'est-ce qu'ils me veulent, Je panique, ne comprenant pas ce qui se passe. Ils me poussent, les deux personnes son devant moi, ce sont Namjoon et Jin.
– Un petit conseil à te donner, arrête de tourner autour de Jimin, peut-être que tu lui fais les yeux doux où je ne sais quoi et qu'il a pitié de toi, mais avec nous ça ne marche pas. Dit-Namjoon avec un regard sévère et sérieux.
Mais quel genre de film ils se font au juste ?
Voyant que je ne réagissais pas Jin continua.
- On sait très bien que Jimin est venue chez toi, mais ne te fait pas de faux espoir, s'il est devenu gentil avec toi c'est qu'il y a une raison et si tu veux mon avis c'est uniquement pour ton cul. Dit-il en rigolant.
Commença pour le cul ? Il me déteste tant que ça ? Il m'humilie au lycée, et maintenant il joue avec mes sentiments jusqu'à s'imposer dans ma vie privée, c'est pour ça qu'il est venu hier ?
– Hee tu ne nous ignores pas quand on te parle, t'as compris ?! Me cria Namjoon, en me donnant un coup de poing dans la cage thoracique.
Sur le coup, ma respiration se coupe, se bloque, je m'agenouille au sol pour essayer de la reprendre tant bien que mal. Il ne faut surtout pas que je panique pour ne pas faire de crise. Une larme s'échappe de mon œil droit sous l'effort que je faisais pour rester calme.
Mon souffle revient au bout de plusieurs secondes, minutes ? Ça m'a semblé tellement long, ils sont toujours là à me regarder de haut comme si j'étais leur attraction favorite et que ça les faisaient plaisirs de me voir comme ça.
– Qu'est-ce qu'il se passe ici ?
Je relève la tête et vis celle de Jimin, nos regards se croisent, je ne cherche pas à comprendre. J'utilise ce moment d'inattention des deux autres pour me relever et partir en courant. Je passe la frontière des grilles du lycée, la main au ventre. J'entends quelqu'un crier mon prénom, on dirait la voix de Jimin, mais n'y prête pas attention et décide de ne pas me retourner, je ne veux rien savoir, je ne veux plus y retourner, je ne veux plus les voir. Je veux juste qu'on me fiche la paix, c'est trop demandé ? Je ne me souviens même plus comment ça en est arrivé là, pourquoi ils me détestaient, pourquoi ils s'amusaient avec moi. Je pensais qu'il y avait une chance que tout ça change, Jimin semblait devenir gentil, mais apparemment, tout ça, était prévue.
Madame Lee qui est décédée, Taehyung qui ne m'a toujours pas reparlé depuis, je me retrouve sans explication. Mon travail qui devient de plus en plus pénible avec tous ces vieux pervers, j'en ai marre, ça m'énerve. Depuis le début j'essaye de rester calme, de me dire que ça va passer, mais rien ne passe !
Je marche de plus en plus rapidement dans les rues, malgré mes jambes tremblantes, Je sens ma respiration s'accélérer et les larmes dévalant à une vitesse folle sur mes joues, il fait déjà pratiquement nuit alors qu'il doit être même pas dix-huit heures, c'est toujours comme ça en fin d'année et il fait froid. J'essuie mon visage rempli de larmes à l'aide des manches de mon uniforme.
Mes poings qui étaient serrés depuis tout à l'heure commencent à se desserrer, à court de souffle, mes pas ralentissent, je me calme, je n'ai même pas remarqué que j'avais marché jusqu'ici, près du lieu de la mort de mon père, ce fleuve qui avait pris un de mes parents.
Je m'en souviens comme si c'était hier, la journée avait bien commencé, comme celle-ci d'ailleurs, comment tout peut changer en si peu de temps ? Par je ne sais quels moyens j'avais était propulsé de la voiture pendant l'impact, mais lui était resté coincé, quand les secours son arrivé, il était trop tard, j'ai su plus tard qu'il avait été tué sur le coup, d'une certaine façon je suis content qu'il n'ait pas souffert.
Je m'avance sur un des pontons du fleuve, pour faire face à tous ces souvenirs, combien de temps je ne me suis pas baigné de peur de me noyer, est-ce que je sais nager ? Je ne le sais même pas, depuis ce jour j'ai toujours évité d'aller dans les endroits où je n'avais pas pied.
Quelques larmes commencent à couler le long de mes joues pour continuer leur chemin dans mon coup tandis que d'autres, une fois arrivé à mon menton, décident de tomber, de choisir un autre chemin et de rejoindre l'eau du fleuve. Elles étaient comme moi, certaines continuaient leur chemin et d'autre tombaient et décidaient d'abandonner.
Est-ce que la mort n'avait pas voulu de moi ce jour-là ? Ou m'avait-elle simplement oublié ?
Mes yeux se ferment, c'est tellement calme et apaisant d'entendre les mouvements de l'eau, je me retourne, inspire un grand coup...et me laisse tomber en arrière, je ne réfléchis pas, je veux juste me sentir bien et c'est le cas.
Puisqu'elle m'a oublié il y a dix ans... je décide de venir à elle, tel un dernier sommeil.
– Jun-....
L'impact entre mon corps et l'eau interrompit cette voix, ce cri, j'ai même pensé un instant qu'elle m'était destinée, un signe qui m'empêcherait de faire ça, mais c'est trop tard. La fraîcheur de l'eau d'hiver me recouvre totalement, ne sachant quel sentiment ressentir.
FIN
Non je rigole, je suis pas aussi sadique quand même x)
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