Chapitre 7
Lundi matin, je termine de faire mon sac. Je ne vérifie pas s'il me manque quelque chose, car de toute façon il me reste des affaires chez ma mère.
Je le mets sur mon dos et sort de chez moi pour me diriger vers la gare.
Je trouve tant bien que mal mon train, je n'ai pas l'habitude de sortir de chez moi et encore moins d'aller dans des endroits aussi peuplés, sa pousse de partout de peur de louper leur train, ça me rappelle le lycée un peut, ils bousculent tout le monde de peur d'arriver en retard. Ce que je ne comprends pas, c'est que s'ils ont si peur de ne pas être à l'heure, pourquoi ne partent-ils tout simplement pas plus tôt ?
Je monte dans le train et m'assis à la place indiquée sur mon ticket. Je regarde le paysage défiler à toute vitesse à travers la vitre. Il n'y a presque personne, en même temps vu l'endroit paumé ou je me rends, c'est tout à fait normal. Il n'y a aucun bruit à part le son des rails, c'est assez relaxant quand on ferme les yeux, on a presque l'impression d'être bercé, mes pensées se vident, comme si je les avais laissés à Séoul. Le train allant plus vite qu'elles pour les éviter, mais elles reviendraient une fois arrivées à destination, après avoir rattrapé le retard que le train avait sur elles.
– Votre ticket s'il vous plaît.
Je lève les yeux et aperçois une jeune contrôleuse. Je ne pensais pas qu'il y avait des contrôleurs même lorsque le train avait aussi peu de passagers, on devait être maximum trois ou quatre.
– Tenez.
Elle le composta et me remercie avec un léger sourire, elle est assez petite et fine, si quelqu'un n'avait pas son ticket sa m'étonnerais qu'elle arrive à se faire respecter.
Après un certain temps de trajet, le train arrivait dans le village où j'étais née et où j'avais fait le début de ma scolarité avant d'aller à Seoul. Je n'avais gardé contact avec aucun de mes camarades, cela ne m'intéressais pas vraiment et je n'avais prévenu personne de mon déménagement.
Je me rendis à mon ancienne maison à pied, elle n'était pas très loin de la gare. Une fois arrivé au seuil de la porte je déposais à peine le doigt sur la sonnette que ma mère ouvrit la porte.
– Te voilà enfin !! ça fait une heure que je regarde par la fenêtre en espérant de te voir arriver ! Me dit-elle en me prenant dans ses bras.
– Me voilà maintenant. Dis-je en lui rendant son câlin.
Elle se décolla de moi, en gardant ses mains sur mes épaules, me scrutant dans les moindres détaille, comme si elle ne m'avait pas vu depuis plusieurs années.
– Ho mon Dieu tes cheveux ! Qu'est-ce que tu as fait ?
Elle me tira par le bras pour faire rentrer à l'intérieur et me força à m'asseoir sur une chaise du salon.
– Assis toi que je fasse quelque chose à cette horreur !
Ah oui, ma mère est une ancienne coiffeuse, si je ne suis pas bien coiffé elle se met dans tous ses états, alors là ça doit être l'apocalypse dans sa tête avec mes cheveux mal coiffé, trop long et une de mes mèches coupées à une longueur différente des autres.
Elle revient après quelques secondes avec tous ses instruments de coiffure. Je me laisse faire, j'aime qu'on me touche les cheveux, je ne sais pas pourquoi ça m'apaise.
– Alors mon Kookie ? Ton voyage n'était pas trop long ? Comment vont les cours ? Tu as une petite copine ? Je t'ai manqué hein ? S'exclama-t-elle à toute vitesse me laissant à peine répondre à sa première question.
Je vois qu'elle n'a pas perdu sa curiosité de coiffeuse, sous toutes ses questions je sais que celle qu'elle voulait réellement me poser était si j'avais oui ou non une petite copine, désolé de te décevoir, mais non j'en ai pas.
– Oui, je vais bien et le trajet n'était pas si long que ça et pour les cours j'ai d'assez bonne notes.
Ma mère doit être la plus grande commère du village vu qu'elle continue à coiffer à domicile, elle doit connaître pas mal de potin et de petit secret sur tout le monde.
- Voilà mon bébé j'ai fini, tu es beaucoup mieux ! Elle prit mes joues entre ses mains et me regarda avec satisfaction.
– Merci, maman.
– Bha alors on ne vient pas dire bonjour à son beau-papa ? Dit une voix venant de derrière moi.
Je me retourne et le vis, je le salue avec un aussi beau et hypocrite sourire qu'il avait affiché sur son visage.
– Ho kookie, ça ne te dérangerait pas d'aller faire quelque course s'il te plaît, je suis en train de faire ton plat préféré et il me manque quelques ingrédients. Intervint ma mère en me tendant quelques billets.
– Pas de problème, je reviens dans une demi-heure.
Je déposais mon sac dans ma chambre avant de partir à la supérette.
Je pris tout mon temps dans les rayons et mis dans le panier ce que ma mère avait écrit sur la liste de course, je vois qu'elle a prévu plusieurs repas, donc elle espère que je reste plusieurs jours.
Je dépose mes articles à la caisse et salua la caissière sans vraiment la regarder.
– Jeon Jungkook ?
Je relève la tête un peu étonnée qu'elle connaisse mon nom. Je la regarde quelques secondes avant de me rappeler de son visage. C'est Jina, elle était dans ma classe l'année dernière, je dois avouer que son air timide la rend assez mignonne. Si je me souviens bien elle était comme moi, elle n'avait pas beaucoup d'amis et ça ne semblait pas la déranger, au contraire même.
– Ho salut, ça fait longtemps. Dis-je d'un sourire amical.
– Oui c'est vrai, je fais un petit job pendant les vacances comme tu peux le constater.
Elle passa mes articles un as un devant le scanner. Je ne sais pas si elle était lente suite à son manque d'expérience ou si elle faisait cela pour allonger notre temps de discussions.
– J'ai été étonné quand j'ai appris que tu étais parti étudié à Séoul, pourquoi tu n'as rien à personne ?
– Qui ça aurait pu intéresser ? Dis-je avec un faible rictus.
– M-moi, j'aurais aimé le savoir... Dit-elle en rougissant avant de m'annoncer le prix de mes achats.
– A une prochaine fois peut être Jina.
Je pris mes sacs et elle me rendit la monnaie avant de partir.
Une fois rentré, je déposais les sacs dans la cuisine avant de rentrer dans ma chambre. Je m'affale sur mon lit les bras et les jambes en étoile. Je pensais que cette chambre m'aurait manqué, mais en fait non et je vois qu'elle a était redécoré au goût de mes parents, il ne reste que mon lit et mon armoire qui m'appartiennent. Parfois je me demande quel aurait été ma vie si j'étais resté ici, peut être que je serais sortis avec cette Jina, ma mère aurait été contente de me voir avec quelqu'un et j'aurais fini par reprendre l'entreprise de mon beau-père. Une vie déjà toute préparée et sans risque.
Mon téléphone vibra.
« Viens mettre la table, aide ta mère, mal polis »
Je n'ai même pas besoin de lire le destinataire que je sais qu'il s'agit du beau-père, il me méprise tellement qu'il n'a même pas la force de se déplacer pour venir me parler en face.
Je remarque par la même occasion un autre message non lu.
« Alors je manque pas trop à la petite pédale ? »
Un peu étonné de ce message je répondis en demandant qui c'était et de comment il avait eu mon numéro.
En attendant je partis mettre la table et manger.
– Tu comptes rester combien de temps ? Dit l'homme qui me servait de père.
– Quatre jours. Dis-je d'un ton sec en continuant à manger.
– C'est tout ?! Intervint ma mère.
– Quatre jours et amplement suffisant chérie, il devrait étudier au lieu de venir ici.
– Oui et de toute façon je dois rentrer avant le week-end pour me rendre à mon travail.
J'ai envie de rester plus longtemps juste pour le faire chier, mais je dois vraiment aller au club si je veux pouvoir payer mon loyer.
Je retourne dans ma chambre après avoir débarrassé mon assiette et me pose devant la télévisons.
Tous en lisant le message que je venais de recevoir sur mon téléphone.
« Qui c'est ? Jimini le plus beau, voilà qui je suis, et pour ton numéro je l'ai volé à Hoseok, je ne vois pas pourquoi il l'aurait et pas moi. »
Pardon ? Je savais que ce n'était pas une bonne idée que Hoseok possède mon numéro. J'espère juste qu'il ne va pas faire le tour du lycée je n'ai pas envie de changer de numéro.
« Ah et à samedi ! »
De quoi à samedi ? Je ne cherche même pas à comprendre, il m'énerve.
* * *
On est jeudi et c'est le jour où je rentre. Je ne peux pas dire que je me suis amusée, mais je me suis moins ennuyé que si j'étais resté chez moi. Ça m'a fait plaisir de revoir ma mère même si son mari était toujours là pour me lancer des piques.
Il n'y a pas beaucoup de train qui parte de mon village pour aller à Séoul, le seul que j'ai trouvé est à vingt-et-une heures, ça m'embête un peu de le prendre si tard, je déteste traîner seul la nuit.
– Au revoir mon Kookie ! Reviens aux prochaines vacances. Me dit-elle en me faisant plein de bisous.
– Ne te sent pas obligé hein. Marmonna son amant.
Je fis comme si je n'avais rien entendu et le saluais avec le même sourire que j'avais eu lors de mon arrivée ici.
* * *
Arrivé à la gare de Seoul, je m'empressai de prendre un taxi, hors de question de rester dans ce quartier à cette heure si. J'ai l'impression d'être une jeune fille avec m'a façon de penser.
Avec un peu de fatigue, je pose ma tête sur la vitre. Le taxi roulait le long d'un fleuve, le fleuve Han. Est-ce-que c'était ici ? Où un autre ? Est-ce-que le fleuve qui avait pris mon père était le même ? Je ne me souviens même pas de ça. De toute façon tous les fleuves mènent au même endroit, dans la mer.
Le taxi s'arrêta devant mon immeuble, je payais mon trajet avec les quelques billets d'argent qu'il me restait.
Le lendemain je me réveillais assez tôt et passais l'heure du petit déjeuner à réfléchir à ce que j'allais faire pendant le reste de mes vacances. C'est à dire rien, je vais rester ici avec mon ordinateur et ma télévision et sortir que pour aller chercher de quoi me nourrir.
C'est bizarre je n'ai pas vu ma voisine du dessus, elle n'a pas fait ses courses, d'habitude elle vient toquet chez moi pour que je vienne l'aider. Bon bah je n'aurais parlé à personne aujourd'hui.
* * *
Dans l'après-midi du samedi, quelqu'un toquât vigoureusement à ma porte. Un peu surpris de qui pourrais venir me rendre visite, j'ouvris la porte. Un homme habillait avec costume noir avec un air sérieux et professionnel se trouvait devant moi.
– Je suis bien chez Jeon Jungkook ?
– Oui. Dis-je perplexe.
– Je suis notaire, je suis venue pour que vous remplissiez quelques formulaires concernant l'héritage que l'on vous a laissé.
– Quel héritage ?
Je ne comprends rien il devrait s'agir d'un autre Jeon jungkook, ma mère ne pouvait pas m'avoir laissé un héritage, j'étais avec elle il y à peine quelques jours, il n'a pas pu lui arriver quelque chose en si peu de temps, si ? ce n'est pas possible.
– Vous êtes le seul nom inscrit sur le testament de Madame Lee.
Mes yeux s'écarquillèrent tout en le fixant, je devais être soulagé qu'en réalité il ne s'agissait pas de ma mère, mais je suis également horrifié par cette nouvelle, il m'annonçait ça comme ça ? De but en blanc sans me préparer psychologiquement. Je n'avais que deux amis, Taehyung et madame Lee même si je la considérais plutôt comme ma grand-mère, et là on m'annonçait qu'elle était décédée ?
L'homme rentra dans mon appartement en posant sa mallette de papier sur ma table de cuisine.
Ça se voit qu'il n'a pas de temps à perdre, il doit avoir l'habitude, mais il ne devrait pas être si brusque.
Je m'assis en face de lui, toujours sous le choc, mes mains tremblantes. Je savais que c'était une femme âgée, mais je ne pensais pas qu'elle partirait aussi vite. Je l'appréciais réellement, elle était la famille que je n'avais pas ici.
– Je suis le seul qu'elle a écrit ? Vous êtes sûr qu'elle n'a pas de famille ?
– Oui. Dit-il en me plaçant les papiers à signer sous mon nez.
Je lis chaque papier avec mal, j'avais juste envie qu'il parte, je venais tout juste d'apprendre la nouvelle qu'il m'harcelait déjà pour que je remplisse tous ses papiers.
Je vis le montant de l'argent qu'elle m'avait laissé, c'est un assez gros montant, mais je m'en fiche, j'aurais préféré sa présence plutôt que son argent.
Il me donna aussi quelques papiers concernant son enterrement, il est normale que je lui paye un joli emplacement pour y déposer sa tombe.
L'homme parti en fin de soirée. Je reste assis à ma place. Je suis triste et énervé, quelques larmes s'échappent de mes yeux pour aller couler le long de mes joues. Et partis me coucher pour ne plus penser.
* * *
Le vibreur de mon téléphone me réveilla. On était déjà le lendemain.
Je regarde mon téléphone pour y apercevoir la personne que j'avais tout de même enregistrée dans mes contacts, Jimin.
« Pourquoi tu n'es pas venue à ton travail hier, tu m'évite ? Je m'en fous je reviens ce soir »
Ho mon Dieu mon travail ! j'avais complètement oublié après ce qu'il s'est passé hier. J'espère que la gérante du club ne va pas me renvoyer. Il faut que je lui explique ce soir.
La soirée étant arrivé à grands pas, après avoir mangé je me rendis à mon lieu de travail où j'expliquai ma situation à la gérante tous en m'excusant de ne pas l'avoir appelé.
– Bon ok pour cette fois, met toi au boulot maintenant.
– Oui. Dis-je en allant mettre mes vêtements de travail.
Une fois derrière le bar, j'observais la salle des yeux pour vérifier si ce que Jimin avait dit était vrais. Soulagé de ne pas le voir traîner dans le club je continuais de servir quelques clients.
– Hey mon mignon un autre vers !
– Désolé monsieur je ne peux pas vous en resservir un, ça va faire votre cinquième.
– C'pas cool, je peux avoir ton petit cul à la place ?
Ce genre de personne il y en a pratiquement à chaque fois que je viens travailler, j'ignore donc ses avances sans grandes difficultés. Il est bientôt deux heures du matin, je vais bientôt y aller de toute façon.
Je remets mes vêtements de tous les jours et sors du club. Il fait nuit et il pleut, je me dépêche donc de partir, mais une main m'agrippa violemment le bras.
– Te voilà, tu m'as pas répondu tous a l'heure.
C'est le client de tout à l'heure, il a l'air beaucoup plus grand que ce que j'avais imaginé. Je défais mon bras de sa main, et commence à partir. Voyant que je ne lui prêtais aucune attention, il recommença, mais cette fois en me plaquant contre le mur.
– Lâchez-moi s'il vous plaît, vous avez trop bu donc rentrait chez vous.
J'essaye de rester le plus calme possible, mais en réalité je suis plutôt paniqué, j'essaye de me débarrasser de son emprise, mais il se rapprocha de moi, son visage tout près du mien.
Je ferme les yeux le plus fort possible tous en tournant la tête pour ne pas voir ce qu'il allait se passer. Il pleuvait encore plus que tout à l'heure, je sentis sa main se poser dans mon dos. J'essaye encore une fois de lui donner des coups, mais on dirait que ça ne lui fait rien.
– Je peux savoir ce qui se passe ?
J'ouvre les yeux, pour savoir qui venait de parler, avec la pluie battante j'eus du mal à le reconnaître, mais oui c'était lui, Jimin, donc il est venu comme il l'avait dit... Je crois que c'est bien la seule fois que je suis content de le voir.
– Dégage morveux ! Réponds l'homme à la question de Jimin.
– Alors toi t'es tombé sur la mauvaise personne. Ajouta Jimin en fronçant les sourcils.
Il le décolla violemment de moi et lui donne un violent coup de pied dans le ventre, ce qui fit tomber l'homme au sol. Il se mit à son niveau et le prit par le col.
– Alors de un, tu vas mieux me parler le vieux et de deux tu ne touches pas les affaires des autres sans permission, ok ?
Jimin laissa le vieux pervers partir. Encore un peu perdu je regardais Jimin.
– Quoi tu veux ma photo ?
Je papillonnement des yeux, pour revenir à la réalité, je reste debout sans rien dire, trempé de partout même dans mes chaussures.
– Si tu veux dire quelque chose, je pense que « merci » serait le bon mot.
– M-merci...
– Heureusement que ta gérante m'avait donné tes horaires de sortis. Je t'avais dit que je viendrais nan ?
– Pourquoi ? Tu as quelque chose à me dire peut-être ? Dis-je en commençant à marcher.
– Non je m'ennuie juste alors je voulais te voir, mes potes sont en vacances. Dit-il en marchand à côté de moi.
– Je te remercie pour ce que tu viens de faire, mais voilà maintenant tu m'as vu, donc tu peux rentrer.
J'ai peut-être l'air d'une personne pas reconnaissante, mais il reste tout de même la cause de ce qu'il m'arrive au lycée, et ça je ne peux pas l'oublier même s'il essaye d'être gentil avec moi je ne sais pas s'il se joue de moi ou non.
Au final, il m'a raccompagné, on n'a pas couru pour éviter d'être mouillé, car on l'était déjà et on ne pouvait pas être plus trempé qu'on ne l'était déjà.
– C'est ici que tu habites ?
– Oui.
– Tu me laisses rentrer ?
– Il ne pleut plus maintenant, donc non t'as pas d'excuse pour vouloir venir chez moi.
Je monte mes escaliers et me retrouve devant ma porte, l'ouvre et me dirige directement dans ma salle de bain tout en laissant une tracée d'eau aux endroits où j'étais passé.
Je me déshabille lentement, même mon sous-vêtements est trempé, j'ai super froid, j'ai la gorge sèche et le nez qui coule, j'ai dû attraper froid c'est obligé avec cette pluie. Super en plus demain je reprends les cours.
Je rentre dans la douche, les gouttes chaudes recouvrent mon corps, j'ai l'impression de décongeler petit à petit, goutte par goutte. Des larmes se sont mises à couler de mes yeux, elles se sont fondues à l'eau de la douche. Je ne peux plus les contrôler comme avant, maintenant elles sortent quand elles en ont envie.
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