Suis-je morte?
Tout d'abord, c'est le noir.
Le noir et c'est tout.
Il n'y a que ça, le noir.
Ce noir vide qui fait douter de l'existence de tout.
Le néant.
Le néant où rien n'existe.
Le néant où rien n'est.
Le néant où on ne trouvera jamais...
Ni lumière...
Ni joie...
Ni douleur...
Ni tristesse...
Juste l'obscurité.
Cette obscurité pourtant si douce...
Comme du velours...
Où on pourrait juste se laisser aller...
Et...
Juste...
Dormir.
Pour l'éternité.
Puis, une lumière m'atteint.
Mais ce n'est pas une lumière douce et agréable, qui caresse délicatement la peau...
Non.
C'est une lumière qui brûle.
Elle brûle la moindre petite parcelle de peau qu'elle atteint.
Elle donne envie de se réfugier à nouveau dans l'ombre.
Elle donne envie de retourner dans le néant.
Premièrement...
Parce qu'elle brûle.
Deuxièmement...
Parce qu'elle ramène vers l'enveloppe charnelle, celle qui brûle dans cette lumière, celle qui saigne quand on la coupe.
Et troisièmement...
Parce qu'elle ramène tous les souvenirs.
Les souvenirs qui brûlent de l'intérieur.
Les souvenirs qui détruisent de l'intérieur.
Les souvenirs qui disparaissent dans la douceur du néant.
La brûlure de cet lumière s'intensifie.
Elle me ramène vers ce corps que qui me fait si mal...
Elle me ramène vers tous ces souvenirs si douloureux...
Elle me ramène vers ces gens qui me haïssent...
Elle me ramène à Fairy Tail.
Quand j'ouvre les yeux, je suis allongée sur un lit de l'infirmerie de Fairy Tail.
Tout me semble encore si lointain...
Il y a des bruits à côté de moi. Quelqu'un qui bouge quelque part à gauche. Et des conversations au loin. Et de la circulation dehors.
Et c'est tout.
Je ne bouge pas.
Je fixe juste le plafond encore flou.
Mon esprit vagabonde.
Il repense aux événements survenus récemment.
Et soudain, plein de questions me viennent à l'esprit.
Combien de temps ai-je dormi? Pourquoi suis-je là? Qui m'a amené ici? Que pense les gens de ce qu'il s'est passé?
Et la question:
Pourquoi m'a-t-on ramené?
Ma vision devient plus net.
Que s'est-il passé ensuite?
J'essaie de lever ma main.
-Aïe!
C'est douloureux...
-Bouge pas, me dit quelqu'un, sèchement. Tu ne vas que te faire mal.
Je tourne légèrement la tête et rencontre le regard froid de Wendy.
-T'es fier de toi?
...
-L'attaquer comme ça par derrière, comme tu l'as fait, c'est minable, comme comportement.
Mais c'est pas moi qui...!
...
C'est pas moi qui...
...
C'est pas moi...
...
C'est...
...
-Moi, je croyais que tu étais quelqu'un de bien, Lucy.
Mais je...
-Regarde dans quel état tu l'as mis, dit-elle en montrant un lit à côté d'elle.
Lisanna y est allongée avec plein de bandages partout. Plusieurs perfusions sont plantés dans ses bras et un masque à oxygène la fait respirer. Elle est dans un état visiblement instable.
-Je suis déçu... Tu m'as déçu. Tu m'as déçu, Lucy. Je ne te croyais pas comme ça.
Et elle sort.
Je fixe un instant la porte où elle a disparu et soupire.
Idiote...
Je fixe à nouveau le plafond.
Je suis une idiote.
Une voix dehors dit que je me suis réveillée. Une autre commence à crier comme quoi il ne faut pas me laisser à côté de Lisanna parce que je suis dangereuse et que je risque de la tuer vraiment, cette fois.
Bizarrement, je me doute pas une seconde de l'identité du propriétaire de la voix.
La voix de Wendy tente de résonner Natsu, mais il ne décroche pas.
La chasseuse de dragon finit par revenir à l'intérieur et s'avancer vers moi suivie de dame Polyusika.
Celle-ci soulève ma couverture et me fixe avec attention.
Elle finit par me recouvrir en demandant à Wendy de déplacer le lit de Lisanna dans la pièce d'à côté, ce qu'elle fait.
Dès que la porte s'est refermée sur la mage aux cheveux bleus, la guérisseuse s'assied sur une chaise à côté de moi et prends la parole.
-Tu as été grièvement blessée et tu as perdu beaucoup de sang. Et en plus, tu as faillit perdre des orteils et des doigts à cause du froid. Alors pourquoi es tu restée dehors sous la neige? Tu aurais pu mourir! En plus, la neige a accéléré l'hémorragie de ton ventre. Si le froid ne l'avait pas déjà bien stoppé, tu te serais vidée de ton sang.
Elle s'interrompt. Sa voix est tremblante.
-Pourquoi n'es-tu pas rentrée? Tu as faillit mourir!
-Je... Ça n'aurait gêné personne.
Elle tends une main vers mon front et chuchote:
-Si Gajil ne t'avais pas trouvé là ce matin, tu serais morte. Une demi-heure de plus et tu ne te serais plus jamais réveillée.
Gajil?
-Quand il est arrivé à l'infirmerie, il avait l'air terrifié à l'idée que tu meures. Il était en panique totale. Un peu plus et il se serait mit à pleurer.
Gajil? Pleurer?
-Il y a des gens qui tiennent à toi ici, jeune fille.
Je me mord la lèvre.
-Quand il saura ce qu'il s'est passé, il fera comme tout le monde. Il sera furieux et...
-Il savait déjà quand il t'a trouvé.
Quoi?
-Il était au courant de tout, mais il n'y a pas cru une seconde.
C'est...
C'est vrai...?
-Il n'arrêtait pas de répéter que tu n'aurais jamais fait ça. Qu'un cœur pur comme le tien n'aurait jamais pu faire une chose pareille.
Les larmes me montent aux yeux.
Il a vraiment fait ça pour moi?
-Reby ne cessait de confirmer ses dires.
Reby... Gajil...
-Et... je murmure. Et Mira? Et Elfman?
-Mirajane ne te tient pas pour responsable. Elle est d'accord avec Gajil et Reby.
Un petit sourire apparaît sur mes lèvres.
-Apparemment, elle a vu dans ton regard que tu n'avais rien fait. Elle a été horrifiée quand Gajil est arrivé avec ton corps meurtris dans les bras.
Mira...
-Il y a la bande à Rajin qui n'y a pas cru non plus.
Vraiment...?
-Et Elfman...?
-Lui, il te considère comme une jeune fille trop gentille pour commettre un tel acte.
-Tant mieux... je murmure en souriant, les larmes aux yeux.
-Et... Lucy?
Je tourne la tête vers elle.
-Oui...?
-Moi aussi, je tiens à toi. Moi non plus, je ne veux pas te voir mourir. Moi aussi, je veux te voir sourire.
Sérieux...?
Elle semble hésiter un instant, puis se penche à mon oreille et me chuchote:
-Moi aussi, je t'aime, Lucy.
(NDA: comme si Lucy était sa fille, hein? Allez pas vous imaginer des choses XD)
Elle se redresse, caresse mes cheveux et dit:
-Tu as de la visite. Ça te dit de les voir?
Dame Polyusika qui propose de la visite à un blessé? C'est du jamais vu!
-Oui! je répond en souriant.
Elle m'aide à me mettre en position assise et va à la porte appeler des gens. Quand elle s'enlève du passage, Reby, Gajil, Mirajane, Luxus, Fried, Evergreen, Bixrow, Elfman et Kinana entrent.
-LUCY!!! s'exclament-ils en chœur.
Les filles me sautent dessus et me font un énorme calin en prenant garde à mon ventre blessé alors que les garçons font preuve de plus de réserve.
-Tu nous as fait une de ces peur... chuchote Reby.
-Pourquoi t'es resté dehors? demande Mirajane alors qu'elles me lâchent.
Je baisse la tête et perds mon sourire.
-...
-Eh, Lucy! dit Elfman en se penchant vers moi. C'est pas possible qu'une gentille petite mage comme toi puisse faire tant de mal pour si peu. Je sais pas qui a fait ça à Lisanna, ni comment, ni comment vous avez pu vous retrouver comme ça, mais ce qui est sûr, c'est que tu es innocente. Alors arrête de faire cette tête.
Il m'ébouriffe affectueusement les cheveux en souriant alors que mes larmes reviennent.
-Tu nous fait un beau sourire?
Je me met à pleurer tout en faisant un immense sourire.
-Merci.
-De rien petite Lucy, répond-il.
-C'est bien ça, comme surnom, dit Gajil. Petite Lucy... Vendu?
-Vendu, confirme Luxus.
-Dites... Elle a raconté quoi, Lisanna?
Leur regard devient orageux.
-Cette petite peste a dit que tu lui avais donné rendez-vous à la fin du service derrière la guilde, raconte Mirajane. Elle a dit qu'en y arrivant, tu lui as sauté dessus et lui a dit qu'elle allait payer. Après, tu l'as jeté dans un coin de la cour et lui a raconté toute ta rancoeur ainsi qu'un plan pour tous nous faire subir le même sort. Et après, tu l'aurais frappé, frappé et frappé encore et même appelé Loki pour ça, jusqu'à ce qu'elle réussisse à appeler au secoure. À ce moment là, Loki serait partit en te laissant "seule dans ta merde".
Je soupire.
Tout marche, dans ce plan. Tout concorde. Tout, jusqu'au dernier petit détail.
-Mais y a plusieurs trucs qui marchent pas, reprend Gajil.
Ah bon?
-Premièrement, elle a plusieurs blessures qui ont saigné dues à des coups de fouets et il n'y en a pas sur ton fouet stellaire.
-Elle a dit que c'est avec lui que tu l'as frappé, précise Mirajane.
-Par contre, on a trouvé un fouet avec du sang séché dessus dans la poubelle, reprend Reby. On voulait vraiment prouver ton innocence, Lucy, dit-elle en répondant à mon regard surpris («Fouiller dans les poubelles? Toi?»).
-Ouaip, confirme Gajil.
-Pour revenir au fouet, le sang date d'hier, il appartient à Lisanna avec la confirmation des chasseurs de dragons et les empreintes qu'on a trouvé dessus appartiennent à Lisanna uniquement, appuie la mage des mots. Tu n'y as pas touché.
-En d'autres termes, tout indique que Lisanna est masochiste, dit Luxus. Et donc, qu'elle s'est fouettée elle-même.
-Pour continuer, on a bien étudié ses blessures pendant son sommeil, et aucune ne correspond au coup qu'il aurait fallu pour la propulser dans le mur. Pas avec assez de force pour laisser de tels marques dans les briques, en tout cas.
-Lisanna est donc masochiste, dit Luxus, puisqu'elle s'est jetée elle-même dans le mur.
-Merci pour cette intervention riche en informations utiles, Luxus, soupire Reby en levant les yeux au ciel.
-Bah quoi? C'est vrai!
-... Bref, je reprend, s'exaspère Reby alors que je ris de bon cœur. Elle a raconté que tu l'as jeté un coin poussiéreux de la cour et il y a effectivement des traces en forme de personne qu'on jette par terre et qui se traîne par terre. Mais la est un des problèmes, justement: la personne s'est traînée elle-même dans le coin de la cour. Personne ne l'y a poussé. Il y a un bout où la personne a glissé suite à un choc qui la fait tomber, mais la majorité, c'est la personne qui se traîne elle-même. Ensuite, il y a du sang par terre. Et ce n'est pas son sang, c'est le tien, Lucy.
-Et en plus, ton odeur y est encore, ajoute Gajil.
-Pour finir avec ce détail qui colle pas, la poussière qui correspond aux marques est sur tes habits, pas sur les siens.
-En d'autres termes, c'est toi qui t'es traîné par terre après que Lisanna t'aie mis la droite qui t'a fait ces griffures, dit Luxus en montrant ma joue.
-Ensuite, reprend Reby, la blessure de ton ventre n'est pas une blessure que Lisanna aurait pu te faire en se défendant, comme elle a dit. C'est elle qui t'a attaqué alors que tu te relevais en t'aidant du mur.
-On y a trouvé des traces de ton sang qui concordent avec la forme de tes doigts, explique Gajil. On suppose que tu as essuyé un peu de sang de ta joue alors que Lisanna te parlait pendant que tu te traînais par terre.
-Après, son poignet cassé est louche aussi, puisqu'il a la forme d'une cassure faite sur le sol. Or, aucune de ses autres blessures n'indiquent que tu l'aies précipitée par terre de la sorte.
-Elle s'est cassé le poignet elle-même en le fracassant contre quelque chose, probablement le sol, dit Gajil.
-Quand aux coups de source humanoïde qu'elle s'est pris, ils ne correspondent pas à la force de Loki. Il est beaucoup plus fort et ne se serait probablement pas retenu, vu comme il t'aime et vu ce que cette peste t'a fait, dit Reby avec un regard de tueur.
-Vrai, confirme Loki qui, comme d'habitude, sort de nul part. Et si j'avais pu, je serai venu te défendre, mais ça t'aurait tué. Tu n'avais plus assez de force.
-Et pour finir, reprend Mirajane, il n'y a aucun moment où tu aurais pu lui donner rendez-vous puisque tu ne l'as pas approché sans Luxus, Evergreen ou moi. Donc ça non plus, ça marche pas. Conclusion?
-La supposition que j'ai obtenu avec tout ça, dit Reby, c'est que Lisanna t'as accosté pendant que tu sortais les poubelles, t'as jeté contre le mur, t'as balance ses quatre vérités, t'as fait cette coupure dans le ventre avant de se faire toutes les blessures qu'elle a elle-même. Ce faisant, elle a poussé ta bonté à l'empêcher de continuer avant d'appeler au secoure. Et vu la position de supériorité que tu avais, tout devait te retomber dessus.
-Ça n'a pas raté... je soupire amèrement.
-Eh... Lucy? dit Fried.
Je relève la tête et le regarde.
-Nous, on te soutiendra, quoi qu'il arrive. Quoi que tu fasse, on sera avec toi. D'accord?
-Vous... je murmure. Vous feriez ça?
-C'est ça, une famille. Non?
-Je...
Ils me regardent tous, souriants, même dame Polyusika.
-Vous tous...
Mes larmes coulent à flot sur mes joues rougies.
-Vous...
J'ouvre mes bras où les filles se jettent sans attendre.
-Les gars...?
Gajil lève les yeux au ciel en souriant alors qu'ils se joignent à nous.
-Dame Polyusika...?
Elle rit légèrement et se joint à nous.
Là, entre ces gens que j'aime, je me sens bien.
Enfin!
Une pensée me vient à l'esprit...
Eh ben vous savez quoi? La famille que j'ai perdu... Eh ben je l'ai retrouvé.
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