Et les lacrimas-caméras ?
Pdv Lucy
Je me réveille une énième fois dans ce lit que je commence à détester. Il me rappelle trop... Vous-savez-qui.
Je sors de ma chambre, me change après m'être douché, prends mes clés, avale un verre d'eau avant de courir pieds nus jusqu'à cette guilde que j'aime de moins en moins.
À vrai dire, je n'y reste uniquement parce que je ne sais pas quoi faire sinon. Et puis, j'y ai encore des amis.
Tout n'est pas perdu.
En chemin, une pensée me travaille.
Ça va faire au moins dix jours que je n'ai pas vu Elfman. Il passe son temps enfermé avec le Maître dans le bureau du Maître, justement. Et quand je le vois, il tire une tête d'enterrement. J'espère qu'il n'y a rien de grave.
Je baisse la tête, pensive.
Au fond moi, j'espère bientôt avoir une réponse à cette question.
Dès que je pose un pied dans la guilde, Lisanna pousse un couinement apeuré et se cache derrière son petit copain.
Celui-ci m'envoie le regard de la mort qui veut dire: «qu'est-ce que tu lui as encore fais, toi?»
-T'inquiète, j'y touche pas, à ta poupée Barbie.
Grey réagit instantanément à mon commentaire.
-En quoi c'est une Barbie?
-Poses-toi la question de ce qu'on fait avec une poupée Barbie et tu comprendras.
La concernée sursaute face à mes accusations et me fixe, suspicieuse, alors que tous s'offusquent de mes dires.
Mais elle détourne bien vite la tête, semblant conclure pour elle-même que je ne peux de toute façon rien savoir.
-Tss...
Je me détourne et vais m'assoir au bar où je commande une grande bière.
Mirajane me la donne en souriant et me murmure:
-Merci de ne pas m'avoir dit pour... Lisanna et son bordel.
Je lui répond, toujours en chuchotant:
-Je n'y serais pas arrivé, de toute façon.
Reby a dû lui raconter l'histoire avec Lisanna et son maître. Bah, c'est bien comme ça.
-Et sinon, quoi de neuf? dit-elle en parlant à nouveau normalement.
-Rien d'intéressant.
-Dommage.
Je lui lance un regard plein de sous-entendus en disant doucement:
-Et toi? Ça va avec le beau Luxus?
Elle rougit brusquement alors qu'une quinte de toux se fait entendre au premier étage.
-Maimaimais c'est n'importe quoi! Il n'y a rien entre nous, qu'est-ce que tu racontes? balbutie-t-elle en jetant des regards de tous les côtés.
-Oh, quel dommage! Dans ce cas, pourquoi ne pas lui demand...
-Oh, tant que j'y pense! me coupe-t-elle. Le Maître te demande. Allez, zou!
Elle se détourne, aussi rouge qu'une betterave.
Je ricane et me lève pour aller vers les escaliers. Mais avant d'y parvenir, une voix m'interpelle en disant:
-Eh, la faible! T'as pas le droit d'y aller, t'es pas assez forte. C'est réservé aux forts, là-haut.
-Alors déjà Natsu, si je n'ai pas le droit d'y aller parce que je suis faible, c'est logique que ce soit pour les forts, tu n'as pas besoin de le répéter. Sauf si tu veux avoir l'air débile. Mais ça, tu y arrive très bien en te taisant, je te rassure. Pas besoin de nous casser les oreilles avec ta voix criarde pour ça. Et ensuite, si le Maître m'a demandé dans son bureau, j'ai le droit d'y aller, que je sache. Ou alors, j'ai peut-être une question à poser à Luxus et je n'ai pas envie de déranger vos pauvres petites oreilles en lui criant de descendre pour ça. Tu crois pas?
Bien des gens en restent bouche-bée.
Moi qui ne me suis jamais emportée, je viens d'envoyer Natsu péter avec violence.
-Bon.
Je reprend mon ascension des escaliers et aperçoit le regard triste, si triste de Mirajane.
Pourquoi?
Pdv Mirajane
C'est bien dit. Bien joué ma petite Lucy.
Mais tu as changé. Mon dieu, que tu as changé...
Avant, tu n'aurais jamais si parlé comme ça. Tu n'aurais jamais commandé de bière non-plus. Tu aurais demandé un jus de fruit et tu aurais ta jolie couette sur le côté. Maintenant, tu n'as plus que cette queue de cheval et cet air dur.
Tu n'es plus la même.
Et à cause de qui? De ma propre sœur! Enfin, je ne sais même plus si je peux l'appeler "sœur".
Cette fille est un monstre. Une démone prostituée par dessus le marché. Non, tu n'es plus ma gentille et jolie sœur, Lisanna Strauss. Tu es un monstre.
Je pose mon torchon et soupire.
Monstre...
Pdv Lucy
Pourquoi était-elle si triste?
Cette question me triture depuis un moment.
Pourquoi?
À force, j'arrive devant la porte du bureau du Maître bien plus vite que ce à quoi je m'attendais. Je toque et la voix du Maître me répond immédiatement.
-Entrez!
J'ouvre la porte et pénètre dans la petite pièce.
Elle n'est composée que d'un petit bureau, d'un petit fauteuil de cuire, d'une chaise qui fait face au bureau et d'une petite fenêtre. De sobres rideaux entourent la petite fenêtre et une petite lampe pend du plafond. Le tout est assez sombre mais très confortable.
Le Maître est assis dans son fauteuil. Elfman est également présent, assis sur le chaise en face du Maître, la tête entre les mains.
-Ah, Lucy. On attendait plus que toi.
Je m'avance doucement.
-Vous m'avez demandé?
-Oui.
Et...?
-Puis-je connaître la raison de cette entrevue?
Le Maître baisse la tête. Il semble s'en vouloir pour une raison que j'ignore.
-On doit te montrer quelque chose.
C'est Elfman qui a parlé.
-Tu sais qu'il y a des caméras de surveillance dans la guilde, dit le Strauss en se redressant.
-Oui, Mirajane les a même piratée pour retrouver la video de surveillance où je cloue le bec à Lisanna, dis-je en riant au souvenir de sa joie alors qu'elle brandissait la bande.
-Eh bien... Il y en a une qui a filmé la cour arrière.
...?
-Pendant tes jours de guérison, dit le Maître en venant vers moi, j'ai cherché, et j'ai trouvé une lacrima-caméra qui a tout filmé. Quand Lisanna te plaque dans un coin, quand elle te blesse au ventre, quand elle se blesse elle-même, quand tu l'arrête avec ton fouet et quand on arrive suite à ses cris.
Mes yeux s'écarquillent de surprise.
-Juste avant ta sortie de l'infirmerie, Elfman est venu me demander si j'avais pas par hasard une lacrima-caméra qui avait filmé ça, puisque les caméras normales avaient été éteintes juste avant et rallumées après.
Encore l'œuvre de Lisanna, je suppose.
Je soupire.
-En fait, continue le Maître, Elfman n'arriva pas à y croire que tu ai fait ça, mais il ne pouvait pas croire que sa sœur avait fait ça non-plus.
Il s'interrompt un instant.
-À la fin de votre combat oral, je l'ai fait monter dans mon bureau pour les lui montrer, et on est tombé d'accord sur un point:...
-Ils sont tous complètement cons.
Je tressaille.
-Je...
-Lucy, si je t'ai fais venir, c'est pour te montrer les images si tu le souhaites et te demander ce que tu compte en faire. Les montrer aux autres ou voir si ils ne vont pas s'apercevoir que quelque chose cloche chez Lisanna. À vrai dire, ça fait un moment qu'on attend, mais je pense que ça ne sert plus à rien.
-...
Je baisse la tête.
Tous des aveugles.
-Et pour finir, je voulais te demander si...
Sa question me fait tomber à la renverse. Mes jambes cèdent et je tombe assise par terre.
-Je... Mais... Je... Oui. Oui! Ou du moins, pour le moment... Mais... Merci.
Je me relève et m'incline.
-Merci pour tout.
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