Chapitre 9


   Mes petits talons compensés tapent sur le sol. Je couvre la moitié de mon visage dans mon écharpe. Il ne fait pas chaud aujourd'hui. Les personnes marchent rapidement autour de moi. Je continue mon chemin en faisant attention de ne pas me faire bousculer.

   Je suis bientôt arrivé. Enfin, je crois. Mes mains sont dans mes poches pour essayer de les réchauffer. Il faisait meilleur dans ma voiture. J'attrape mon téléphone et regarde une dernière fois la direction que je dois prendre. Une fois à droite et la deuxième à gauche. Je lève le regard pour voir où je me situe par rapport à mon GPS. Mes pieds avancent au ralenti.

   Après être resté pendant des heures avec ce numéro dans les mains, j'ai décidé de prendre rendez-vous. Entre temps, j'ai parlé à Loïc pour avoir son avis. Sa réponse n'était pas très agréable : « en espérant que tu retrouves la joie de vivre. » Il est vrai que je suis triste. Mais, je trouve qu'il ne m'aide pas à aller mieux. Je n'ai donc plus eu trop de choix que de prendre rendez-vous avec la personne que m'a conseillée maman. Je me retrouve face à cette porte en bois ancien. Je reste figée et regarde son enseigne. «Cabinet de psychologie – Aline MARTIN – Psychologue –Psychothérapeute ».

   Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais eu le besoin d'aller voir une psychologue. Je crois que maintenant, il est nécessaire que j'aille mieux. Comment je pourrai aller mieux avec tout ce qu'il se passe dans ma vie en ce moment ? D'un doigt tremblant, j'appuie sur le petit bouton à côté de son nom. J'entends au loin la sonnerie et en un rien de temps, un son raisonne pour que je puisse rentrer. Je pousse la porte et rentre. Le couloir amène à un escalier. Plusieurs professionnels travaillent ici. Je monte les quelques marches et regarde la porte où il est inscrit « coupeur de feu ».Une grimace se forme sur mon visage. Je ne connais absolument pas ce métier. Encore quelques marches et j'arrive devant la salle d'attente de madame Martin. J'inspire fortement et rentre.

   Il n'y a rien d'extraordinaire dans cette pièce. Quatre chaises, une plante et la fenêtre qui montre le petit-bois qui se situe à l'arrière du bâtiment. Je suis toute seule et tout paraît très calme. Je n'entends absolument rien en dehors de cette pièce. Jusqu'à ce qu'une porte s'ouvre dans un grincement et que j'entende deux personnes parler. Il s'agit de deux femmes.

– Je vous souhaite une excellente journée.

– Merci encore. À vous aussi, passez une bonne journée.

   Mon cœur se met à battre si fort dans ma poitrine. Je ferme les yeux un court instant et les ouvre vite lorsque la porte s'ouvre.

– Bonjour mademoiselle. C'est à nous.

Mes yeux s'attardent un peu sur son visage. Sa mâchoire un peu carrée et ses cheveux blonds mi-long illumine ses yeux verts. Je trouve qu'elle a un teint très pâle. Elle me regarde en souriant. Je me lève et la suis. Son cabinet se trouve juste à côté. Le vieux plancher grince lorsque nous avançons jusqu'à une pièce très clair. Deux petits fauteuils sont disposés au milieu de la salle. Son bureau est installé sur la droite de la pièce où plein de petits dessins d'enfants décorent le mur. Elle me montre le siège et me propose de m'asseoir. C'est assez drôle, j'ai toujours cru que les séances de psychologie se passaient avec le patient allongé sur un divan à raconter tous ses malheurs. Un peu cliché. Nous sommes face à face. Je ne sais pas par où commencer. J'ai peur aussi de ce qu'elle pourrait me dire. Si c'est pour me dire que je dois subir et c'est tout, ça ne sera pas utile, je le sais déjà.

– Pouvez-vous m'expliquer pourquoi vous êtes venue ici ?

Je regarde mes doigts se tordre entre eux. Par où commencer ?

– Je... Euh...

   Je ressens tout d'un coup mon corps lourd. C'est une drôle de sensation. Comme si j'allais m'endormir. Comme si mon corps s'écrasait sur ce fauteuil. Je cligne plusieurs fois des yeux et me remets à parler :

– Je ne sais pas trop par où commencer.

– Prenez votre temps, je suis là pour vous écouter.

J'inspire et essaie de mettre de l'ordre dans ma tête, il faut que je me lance. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top