Il affiche une heure du matin sur mon téléphone. Nous n'avons toujours pas de nouvelle de maman. Papa m'a expliqué que maman était tombée en allant aux toilettes. Vu qu'elle s'est cognée la tête, il a préféré appeler les pompiers. J'espère qu'ils pourront faire quelque chose. Avancer l'opération par exemple. Ou bien encore des médicaments ? Ils doivent bien pouvoir l'aider à aller mieux. Ils sont médecins après tout. Les larmes coulent sur mon visage sans que je ne puisse les contenir. J'aimerais qu'on me prenne dans les bras, qu'on me serre et qu'on me dise que tout ira bien. Même si c'est faux. Juste être réconfortée.

Loïc : Tu me tiendras au courant demain, je dois aller me coucher.

Ce message me met en rogne. Je comprends qu'il doit aller se coucher, mais son manque de compassion m'énerve de plus en plus. On a l'impression que ça ne lui fait ni chaud ni froid. Pourtant ma mère a toujours été très gentille avec lui. Si ça arrivait à sa mère, je sais que je serai présente pour lui.

Lilween : Heureuse de voir que tu t'inquiètes...

Je ne peux pas m'en empêcher. J'ai envie de balancer mon téléphone à travers la pièce. Comment peut-il être aussi serein ? Oui, ce n'est pas sa mère, mais un minimum de soutien. Je ne demande pas plus.

Loïc : Recommence pas... Elle est avec des médecins, que veux-tu que je fasse de plus ?

Lilween : Que tu sois là pour moi, pour me soutenir... Ça changera un peu de d'habitude...

   Je le vois commencer à écrire et ça s'arrête. Les minutes passent, mais aucun message n'apparaît. Il a dû aller se coucher. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. J'ai l'impression qu'il va sortir de ma gorge pour s'écraser au sol. Je sais que demain il doit aller encours à huit heures. Peut-être que je m'énerve sans raison, mais depuis le début, il ne se soucie pas de l'état de maman alors que c'est grave ce qu'elle a. L'écran reste allumé sans que rien ne bouge. Je l'éteint et le range, énervée. Je reste un moment à regarder le sol, l'esprit vide, jusqu'à ce que j'aperçoive pour la première fois un petit sac que papa tient.

- C'est quoi ce sac ?

- Elle n'a malheureusement pas pu se retenir et s'est fait pipi dessus lors du trajet. Elle m'a envoyé un message me disant de prendre des changes car ils ne lui ont rien donné.

- Comment ça ? Ils ne l'ont pas aidé à se changer ?

Il ne répond pas à ma question, mais attend l'air furieux.

   Les heures passent et je n'ai pas réussi à m'endormir malgré ma fatigue. Nous levons la tête en même temps lorsque nous voyons les portes s'ouvrir. Maman a l'air très fatiguée. Un monsieur la pousse dans un fauteuil roulant. Nous prenons le relais en l'emmenant dans un premier temps dans les toilettes pour l'aider à se changer. Je reste dehors en attendant. Comment on-t-ils pu la laisser dans cet état ? En peu de temps, les voilà ressortis. Je serre maman dans mes bras et elle répond à mon étreinte.

- Merci ma puce.

- Que-t-ont ils dit ?

- Au vu de mon rendez-vous pour poser une date pour l'opération, ils m'ont dit d'attendre. Ils ne peuvent rien faire pour l'instant. Sinon par rapport à ma chute tout va bien, j'ai juste une belle bosse.

Je regarde papa, inquiète de toute cette situation.

- Aller, on rentre. Il est déjà assez tard.