Chapitre 10 BIS

– Vous voudriez qu'on termine la promenade ensemble pour qu'ils puissent jouer un peu ?

J'hésite. Je ne connais pas cet homme, je ne l'ai jamais vu.

– Oh, excusez-moi, je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Gabriel et comme vous avez pu le comprendre voici Coco, un mâle de trois ans.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire en lui répondant :

– Je m'appelle Lilween et voici Laïka elle a cinq ans, même si clairement on dirait qu'elle a un an dans sa tête.

Il me montre un chemin de la main et nous commençons à marcher. Les chiens nous passent devant, mais reste à une distance où nous pouvons les voir malgré le brouillard de plus en plus épais.

– Du coup vous connaissez bien les chemins ? Car comme je vous ai dit, je ne suis venu que deux fois et j'avoue que si on doit se quitter, je ne saurai pas retrouver mon chemin vu le brouillard.

Je rigole de bon cœur à sa remarque.

– On pourrait peut-être se tutoyer ? Vous ne m'avez pas l'air d'être si âgé ? Lui demandais-je toujours en rigolant.

– Tu es vraiment sûr de toi ? Me pose-t-il comme question en mimant une personne âgée s'appuyant sur une canne.

Nos rires se font bruyants.

– Pour répondre à ta question de tout à l'heure, oui, je connais tous les chemins. Même s'il n'est pas facile de se repérer là. Au pire, j'ai mon GPS.

– Je ne sais pas si je dois être rassuré ou non ?

Je me moque de lui sans me cacher. Sachant qu'il n'y a qu'un parking, je n'ai pas besoin de lui demander où il s'est garé.

– C'est par ici, je lui montre le chemin d'un geste de la tête pour éviter de sortir les mains de mes poches.

La neige continue de tomber et laisse des petits flocons sur le poil des chiens. J'admire la couleur de Coco, elles sont très belles. Son corps a des nuances de marron, tandis que le bout de ses pattes et la collerette tout autour de son cou est blanc. Les derniers poils de sa queue sont également blancs. On pourrait croire que c'est un lion. Je ne m'y connais pas vraiment dans cette race, mais je crois qu'il en existe plusieurs.

– Quelle est la race de Coco ?

– C'est un berger australien. Sa robe est rouge tricolore. Dans un premier temps, je souhaitais un bleu merle. Mais lorsque j'ai vu Coco, ça atout de suite été une évidence.

– Je suis entièrement d'accord. Quand nous sommes allés chercher Laïka, nous avions hésité avec sa sœur, mais il fallait bien faire un choix. Elle avait cinq mois quand nous l'avions prise.

– Pour Coco, je l'ai pris à ses trois mois. C'est incroyable la vitesse où ils grandissent.

– Qu'est-ce qui a fait que tu aies choisi Coco ?

Il réfléchit un court instant et me répond :

– Au moment où je suis venu les voir, ils dormaient tous. Je suis resté là à les regarder sans faire de bruit. Coco dormait à poings fermés, jusqu'à ce qu'il pleure. Il faisait un rêve. Peu de temps après, il s'est réveillé. Quand il m'a vu, il a été surpris. Ses yeux verts m'ont tapés dans l'œil, c'est à ce moment où j'ai fait mon choix.

Je souris à cette petite histoire. C'est si mignon. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi attaché à son chien et surtout un homme à vrai dire. J'ai toujours trouvé que les hommes avaient du mal à montrer leurs sentiments. J'ai plus connu des personnes qui s'en foutaient des animaux.

– Dernière ligne droite et nous serons arrivés. Tu vois, je ne nous ai pas perdus.

– Sait-on jamais avec une femme dans la nature, dit-il en pouffant de rire.

– Oh le macho. J'ai un très bon sens de l'orientation, dis-je sur la défensive.

Il me pousse l'épaule doucement le poing fermé et me dit :

– Je te taquine.

Un léger sourire se forme sur mon visage.

– Nous y voilà, dis-je en arrivant au parking.

Je rappelle Laïka en l'amenant à la voiture. Après avoir bien joué avec Coco, elle décide enfin de m'écouter. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas trouvé un copain pour se balader. Je me retourne pour dire au revoir à Gabriel lorsque mon téléphone se met à sonner.

Lilween : Papa ? Tout va bien ?

Papa: Où es-tu ?

Je n'ai pas le temps de comprendre ce qu'il se passe.

Papa: Rentre à la maison. Maman a été emmenée à l'hôpital, elle est tombée.

Il raccroche sans en dire plus. Je garde l'œil sur mon téléphone la bouche entre-ouverte.

– Tout va bien ? Me demande Gabriel.

Je ne prends pas le temps de lui expliquer.

– Je dois rentrer. Je suis désolé. J'ai été heureuse de te rencontrer.

   Je monte à la hâte dans la voiture et attache ma ceinture. Je pars sans regarder derrière moi. L'inquiétude me prend. Je roule à toute allure, ne respectant pas vraiment les limitations de vitesse. Une fois arrivé chez moi, mon père monte dans la voiture et nous partons sans plus attendre.

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