Chapitre 10


   La neige tombe depuis plus d'une heure. Les puys commencent à avoir un léger manteau blanc, ce qui rend le paysage plus beau que jamais. Il ne fait pas trop froid, c'est encore très agréable de se balader. Laïka court dans les bois et saute comme une biche. Toutefois, je fais attention car il commence à avoir un peu de brouillard. Nous avons l'habitude de ces chemins, je pourrai ne rien voir devant moi, que je retrouverai facilement mon point de départ.

   Mes pensées divaguent, tandis que je marche. Je n'ai toujours pas osé raconter à Loïc mon rendez-vous chez la psychologue. Une chose est sur, je ne lui raconterai pas la partie qui le concerne. C'est évident. Ça risque de ne pas lui plaire. Je n'aimerais pas non plus qu'il remette notre couple en question. Après plusieurs hésitations, j'attrape mon téléphone et me décide enfin à lui écrire.

Lilween : Bonjour chéri. Comment est-ce que tu vas ? Je voulais t'expliquer un peu le rendez-vous que j'ai eu hier avec la psychologue. C'était très particulier. Je m'attendais à parler seulement, mais non, c'était différent. Elle m'a alors dit qu'elle avait apaisé mon esprit par rapport à mes inquiétudes pour maman. Malheureusement, elle ne peut rien faire de plus car nous n'en savons pas plus sur l'état de maman. Donc il n'y a plus qu'à attendre.

  Il met peu de temps à répondre.

Loïc : Tu t'inquiètes toujours trop vite et je te l'ai toujours dit. Tant que tu te sens soulagé, c'est déjà une bonne chose.

   Je relève à vive allure la tête en entendant des aboiements. Le brouillard s'est épaissit et je n'arrive plus à voir Laïka. Je commence à la chercher partout du regard.

– Laïka!!!

Je crie plus fort :

– Où es-tu ? Reviens ici. Laïka !!!

Les aboiements continuent, mais ils ont l'air de s'éloigner. Sans perdre de temps, je commence à courir en continuant de l'appeler.

– Laïka!!!

   Je commence sincèrement à paniquer. Je n'arrive pas à voir plus de cinq mètres devant moi. J'essaie de reprendre mon calme, m'arrête et écoute attentivement pour savoir quelle direction prendre. Ma tête s'oriente en un instant vers la droite. Je me remets à courir en évitant les branches. J'arrive à trouver des empreintes de pas dans la neige. Quand tout à coup, j'entends une voix grave au loin hurle un prénom que je n'arrive pas à bien distinguer. Les chiens ont cessé d'aboyer.

– Coco !!! Au pied !!!

   Cette fois, je l'ai entendu plus distinctement. Nous n'avons pas l'air d'être loin, l'un de l'autre. J'ai l'impression d'apercevoir des queues s'agiter. Et c'est à ce moment que le souvenir me revient. Lorsque j'avais fait la balade la dernière fois, j'avais vu un animal marron et blanc. « La queue en plumeau». Est-ce le même ? Je franchis les derniers obstacles qui me séparent d'eux. Ce chien est magnifique. Les deux animaux s'amusent ensemble. Ils n'ont pas l'air de m'avoir vu. Je les vois se chercher, courir, se mordre mais sans être méchant. Ils ont l'air de bien s'apprécier. Je continue à regarder le spectacle sous mes yeux lorsqu'un homme apparaît derrière les branches. Il les repoussent d'un geste de la main et se redresse doucement. Dans un premier temps, il regarde les chiens. Je n'arrive pas à voir son visage. Une écharpe lui couvre jusqu'à son nez et le haut de son visage par son bonnet. Ses yeux marrons foncés pivotent jusqu'à moi. Surprise et gênée car je le fixais, je lui fais un signe de la tête pour le saluer.

– Bonjour, me répond-il.

   Nous observons les chiens tandis qu'eux se moquent totalement de notre présence. Leurs petits aboiements me font rire. Je n'ai jamais vu Laïka jouer autant avec un autre chien. Elle a l'air si heureuse. Nous restons là sans bouger, jusqu'à ce que l'homme se rapproche de moi. Il retire l'écharpe qui lui couvre la bouche et me laisse découvrir ses lèvres ainsi que sa barbe de quelques jours. Il me sourit et continuant de marcher jusqu'à arriver à côté de moi.

– Vous venez souvent ici ? Me demande-t-il.

Sa voix est plutôt grave et très séduisante.

– Assez souvent oui, dis-je doucement.

Il me regarde toujours avec un grand sourire.

– Et vous ? Lui demandais-je pour continuer la conversation.

– Pas tant que ça. Ce n'est que la deuxième fois que je viens.

– J'ai un doute, mais je crois avoir aperçu votre chien une fois. C'était il y a quelques semaines, en fin de journée.

Je le vois réfléchir un court instant

– Oui ça devait être nous. Coco était encore parti loin. Il adore faire ça, mais je sais très bien qu'il revient. Il est un peu trop explorateur. Mais nous avons instauré un code. Lorsque je souffle dans mon sifflet, il a obligation de revenir. Ça signifie que c'est le dernier rappel. Comme un rappel d'urgence si vous voulez.

C'est très agréable de parler avec une personne qui a bien éduqué son chien. Je prends aussi beaucoup de temps avec Laïka pour lui apprendre plein de belles choses et subvenir à ses besoins en faisant des sorties en liberté ou en ville. La ville est aussi très importante. Il y a énormément d'odeurs, de mouvements, de bruits et encore plein d'autres choses. Pour les chiens, ça les épuise mentalement. Contrairement à la balade en liberté qui les épuise physiquement.

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