Chapitre 30 : le peuple de l'ombre ( partie 1)

Une semaine avaient permis à la guilde de trouver un équilibre, tangible serte, mais un équilibre. La guilde des dragonniers et la guilde des dragons dans un même lieu. Ce soir, maître Huto m'emmène au royaume de diamant.
Je marchais dans la cour intérieur de la guilde en prenant appuie sur une béquille. Je demeurais très faible, et forçais trop apparement. Le sommeil m'avait saisit en haut des escaliers et ma cheville n'avait pas apprécié. Mais cela semblait tellement dérisoire.
Seulement, je ne réagissais plus à aucune magie de soin. Un verrou avait sauter en moi, décuplant ma maîtrise magique. J'avais en moi une quantité d'énergie tellement importante, que je devenais insensible à celle des autres.
Cela n'étais pas douloureux. Mais pour ne pas perdre le contrôle, maitre huto me faisait faire des exercices de maîtrise toujours plus dur, toujours plus coûteux en énergie, et une fois les exercices achevés, c'était seulement là que la magie pouvait agir sur mon organisme.
Seulement nous avions convenu avec mon maître de laisser ma cheville guérir naturellement. Cela me fatiguerai encore plus. Et puis cela devrait me servir de leçon aussi, même si j'ignore pourquoi.
Il n'était pas tard encore, j'attendais les autres.
Le hêtre au fond de la cour , dans l'angle, était devenu notre repère. Le début de notre vie d'apprenti nous occupait tous. Je laissais ma béquille dans l'herbe et m'assis en tailleur, le dos droit face à l'arbre.
Mes mains se posaient sur le sol. Mes cheveux prirent un halo vert et immédiatement, l'arbre m'apparut dans sa totalité, le nombre de ses aiguilles au nombre de branches et le labyrinthe formé par ses racines. Et je fermai les yeux.

Quelque chose tomba à côté de moi. Ian venait de se jeter dans l'herbe. Le contact avec les autres membres du groupe lui permettait de s'ouvrir et de perdre ce côté froid, distant et c'était bien.
Il était suivit de Charlie et d'Ester. Mon gardien m'observai sous toutes les coutures du regard avant de s'assoir non sans m'avoir ébouriffé les cheveux.
Elwin et Kira arrivèrent ensemble mains dans la mains, j'aperçus le collier coquillage au cou de mon amie. J'étais content de la voir le porter, mais en même temps triste de ne pas le voir à son cou à elle.

Elle arrivait justement, dans sa tunique violette. Charlie se leva et la prise dans ses bras. Puis ils vinrent s'assoir à côté de nous. Je me perdit un instant dans sa beauté et ne sentit même pas venir Jo.

- La vache, tu ressens vraiment plus rien.

Il se tenait derrière moi, des éclairs crépitant au bout de ses doigts.
J'attirai les éclairs de Jo au bout de mes propres phalanges. Non je ne sentais plus la magie, un fourmillement, c'était tout. Même si le feu me réchauffe encore, qu'il peut me brûler, les éclairs de Jo n'avaient pas encore basculés dans la réalité.
Une différence que j'avais appris à faire cette semaine. Il y'a l'électricité et l'électricité. L'électricité fabriquée par la magie, et celle qui bascule en élément réel.
C'était la différence qui marquait un fossé entre les niveaux des apprentis.

Elwin avait dépassé ce fossé le premier depuis longtemps. Il n'avait même jamais remarqué ce clivage.
Ester l'avait passer en deuxième il y'a quelque jours surprenant maitre Anila et lui même. Il a passé cette barrière au cours du premier dîner avec la guilde au complet. Il avait eu un déclic et avait condensé dans la salle de gouttelette d'eau en minuscule perles volant dans la salle.
Charlie avait suivit bien rapidement, quelques secondes après. Avec son esprit il avait bien tout analyser et avait compris avance une vitesse incroyable. Et de minuscules particules de braise avaient volées autour des perles d'eau. C'était la panique dans le réfectoire. Maitre huto les avaient éteintes d'un mouvement de la main permettant au apprentis de bouger sans se brûler.
Deux jours plus tard c'était Kira.
Ian et moi même n'avions comme Elwin, pas remarqué cette différence consciemment, et la faisions naturellement.
Les autres attendaient encore. Nous avions appris au contact des résidents de la guilde des dragons que cela s'appelaient l'éveil. Nos maîtres nous en parlèrent ensuite.
Les habitants de la guilde des dragons avaient un mode de vie bien plus simple que la guilde des dragons, basé sur l'équilibre. Ils s'adonnaient volontiers à une sorte de retraite spirituel qui s'appelle le yui, soit le fil de paix en langue des dragons, une sorte de méditation. Si maitre huto utilisait beaucoup cette retraite, ses tentatives pour me l'enseigner s'étaient soldé par des échecs pour l'instant. Il paraît que c'est normal, le Yui était censé nous permettre de visualisé notre filament. Plus le filament est grand, plus il est dur à trouvé, vous parlez d'un paradoxe. Mais malgré ces échecs, cela ne m'empêchait pas de plonger dans le Yui encore et encore. Si j'me filament demeurait invisible, le fil de paix, bien que fragile restait là.

C'était à ce moment là que perdu dans mes pensées que Jo me rappela à l'ordre.

- Jolan tu veux bien me rendre mes éclairs, s'il te plaît.

C'est lorsque je lui rendit ses éclairs que les princes du desert et Côme arrivèrent.

Le maître de la terre demanda :

- Garance n'est pas encore là ?
- Non pourquoi ? Demande Charlie
- Notre maitre nous a libère plus tôt. Mais elle voulait faire quelque chose. La question est qu'est ce qu'elle fait, mais d'ailleurs... Kira dort ?

Nous nous tournons vers la maitre des métaux. Elle avait posé sa tête sur les genoux d'Elwin. Je fronçais les sourcils en apercevant sa lèvre coupée. Qu'est ce qu'elle s'était faite ? Je m'approche d'Elwin er Kira et posa ma main sur son front. Mes cheveux prirent un halo vert et je fus stupéfait. Son corps entier était meurtri. Comment était ce possible. La vie d'apprenti du métal était donc si rude ? Il faudra que je demande à maitre huto.

- Coucou tout le monde !

Garance était arrivée tout souriante. Aussi un détail me frappa.

- Garance ...

- Tu t'es coupée les cheveux ! S'exclame Côme.

- Toujours aussi perspicace mon très cher frère.

- Pourquoi ?

Garance rejeté ses cheveux couleurs de blé derrière elle, et ajuste une barrette.

- J'en avais assez d'avoir cette frange devant les yeux et de devoir les tresser chaque matin. Mais c'est Jolie quand même ?

Son regard vers Ilyes n'échappa ni à Elwin ni à moi. Alors que Côme se levait, Elwin me regarda et mis son doigt devant sa bouche. Compris, nous devons nous taire.
Le frère prit les mains de sa sœur dans les siennes et la regarda dans le blanc des yeux.

- Tu es toujours magnifique sœurette.

- Oh le gentil grand frère ! Rigole Charlie.

Garance tapa du pied et un mini tramp le ment de terre le fit basculer à l'arrière emmenant Camélia avec lui.

- Dit tout de suite que je suis moche ! D'ailleurs excuse moi mais Côme est mon petit frère !

- De deux minutes !

Garance lui pince la joue.

- Beaucoup de chose peuvent se passer en deux minutes petit frère.

- Ahhhhh Rayan ! Regarde !

Le prince du désert montrait du doigt Côme. Alors que la gaité s'installa dans le groupe, une fois Kira guérit, je retirai ma main de son front et m'allongea dans l'herbe.

- Quoi ?

- Le blondinet a de la barbe ! Il n'y a plus que nous qui sommes imberbes !

Rayan éclata de rire tandis que je fronçais les sourcils en regardant Côme derrière moi.

- Ian et Jo non plus n'ont pas de barbe, moi non plus.

Ilyès me montre du doigt à son tour.

- Toi tu es un gamin. Et pour ta gouverne, Jo et Ian se rasent.

Je haussai les épaules.

- Bref et pourquoi c'est un problème ?

- Le problème ! S'écria Ilyes.

Il pinça les deux joues de son jumeaux avant de dire :

- Le problème c'est que nous non !

Je rigolai. Ça j'avais bien compris.

Garance tira l'oreille d'ilyes pour le forcer à lâcher son frère.

- Mais ça suffit non ! Vous êtes très bien comme ça. La vrai question c'est : comment un dragon peut-il avoir cette couleur ?

Elle montrai la tunique de Charlie. Effectivement le vert qu'il portait depuis un certain moment n'était pas vraiment beau. Une espèce de vert anis.

Charlie rigola et ajusta son bandeau.

- Je sais c'est absolument hideux. En plus je suis roux pour rien arranger. On peut pas dire que le vert m'aille bien au teint.

Camélia, se colla contre lui et murmura :

- Arrête tu es très bien comme ça.

Il l'embrassa sur le front et je fermais les yeux, comme si cela pouvait empêcher mon cœur de saigner. C'est ce moment là que maitre Hûto choisit pour m'appeler. Il se tenait à l'autre bout de la cour je le sentais.

« J'arrive maitre. »

Avec efforts, mes barrières mentales pouvaient être amoindries, et je laissais un passage connu de maitre Hûto. Même avec des explications, aucun autre de mes amis n'avaient trouvés, le fil de confiance, comme maitre Hûto l'appelait. Il permettait de s'y retrouver dans mon esprit, de donner le chemin jusqu'à lui et surtout pour pouvoir en ressortir.

Je quittais les autres rapidement et Ester m'attrapa par les épaules. Je le regardai et il me dit :

- Attends je t'accompagne.

Nous nous éloignons des autres qui rigolaient après un : à demain ! Lancer joyeusement.

- Jolan, tu compte lui dire ?

Je m'arrêtais, la béquille toujours en l'air et fronça les sourcils.

- Dire quoi à qui ?

- A Charlie que tu aimes Camélia, ou à Camélia que tu l'aimes.

Je secoue la tête avant de me remettre en marche.

- Ca va pas, bien sur que non. Ils sont heureux ensemble.

- Oui mais...

- Il n'y a pas de mais Ester. J'ai été beaucoup trop long à comprendre ce que je ressentais. C'est comme ça, c'est lui qui a gagné son cœur pas moi.

Ester attira l'eau ambiante  au bout de ses doigts. Étrangement il avait pris cette habitude en réfléchissant.
Nous arrêtions de nouveau notre marche presque arrivé à maitre Hûto.

- A quoi tu penses ?

L'eau se dissipa autour de ses doigts et son regard bleu profond se posa sur moi avec un sourire.

- Que tu as bien grandi. Trop même. Tu n'as que 16 ans.

Je fronça les sourcils avant de dire :

- En réalité je crois que j'ai eu 17 ans.

- Comment ça ?

- Tu sais quand tu as grandi au début de l'apprentissage, je crois que moi aussi. Attends je demande confirmation.

« Soliane ? On a quel âge ? »
« Nous avons eu 17 ans il y'a une semaine pourquoi ? »
« Quel est notre vrai date d'anniversaire ? »
« Le 11 juin, comme le jour de la venue du roi, mais nous avons eu ce qu'on appelle une pousse de croissance par énergie. Ça arrive tu sais. J'aurai du te le dire. »
« C'est pas grave, je crois que je le savais. Merci mon grand. »
« Mais je t'en prie petit dragonnier. »

- J'ai demandé à Soliane, on a fait ce qu'il appelle une poussée de croissance par énergie. Je me demande si Ian aussi.
- Oui il en a parlé à Charlie, Ian a 21 ans.

Je regardais mon gardien.

- Comment tu sais ça ?

Ester sourit et se remet à marcher.

- Les gardiens ça parlent entre eux tu sais.

Il s'incline devant maitre huto qui lui rends son salut. Puis tourne les talons et retourne vers le groupe. Maitre huto à été clair. Nous y allons uniquement tout les deux.
Il me rends son bras.

- Qu'Est ce que je dois dire ?

- Emmène nous à Esmeria, voir Hoku d'abord.

- Hoku ?

- Oui.

- D'accord.

- esmeria

Le filament apparaît devant moi et je referme ma main dessus.
Nous nous retrouvons immédiatement dans la forêt à l'herbe violette.

*******

Nda :

Je pensais pas que la fin d'un tome serai là partie la plus dur à écrire. Même si on sait ou on va et comment est ficelé le chapitre c'est dur de l'écrire.

Enfin bref j'espère que le chapitre vous a plu, c'est l'avant dernier. Sur ce cœur sur vous et à très vite ❤️

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