Chapitre 3 : la guilde des dragonniers

Maître Anila nous conduisit à travers un dédale où Soliane avançait sans peines. Au fur et à mesure que nous avancions, celle-ci prenait le temps de nous indiquer les lieux principaux de la guilde. Puis nous arrivons dans le couloir des dortoirs. C'était certainement le couloir le plus long que nous avions traversé. Les chambres se trouvaient de part et d'autre du couloir : à gauche les filles, à droite les garçons. Chaque porte était ornée, au-dessus de la poignée, d'une petite lettre de couleur. La lettre du dragonnier, la couleur du dragon. Nous avons marché jusqu'à arriver à une porte vierge. Là nous entrions.

Une petite chambre très simple : un lit, un bureau, des étagères avec quelques livres dessus, une armoire et un miroir accroché derrière la porte. Je posai mon sac sur le lit avant poser une question à maitre Anila.

- Maitre, où dorment les dragons ?

- Ils dorment tous dans les écuries situées dans la grande cour.

- Ils ne dorment donc pas dans les chambres.

- Bien sûr que non ! imagine seulement le bazar que cela serait, dit-elle en éclatant de rire.

Certes c'était logique, mais je n'avais pu m'empêcher d'espérer trouver une paillasse semblable de la salle dans laquelle nous nous étions reposés suite à notre démonstration.

« Ce n'est pas cette petite distance qui va nous séparer. Nous resterons en contact ne t'inquiète pas. Et puis ce n'est que pour la nuit. »

« Je sais ne t'inquiète pas non plus, mon grand. »

Nous reprenons notre exploration, suivant maitre Anila dans les couloirs. Les dortoirs étaient proches de la grande cour dont elle parlait. Dans cette cour immense, des apprentis s'affairaient de tous les côtés. La différence de couleur des tuniques donnait l'impression d'assister à un ballet arc-en-ciel.

À l'opposé du bâtiment dont nous sortions, un autre occupait toute la longueur de la cour. Celui-ci n'était pas très haut et fait de bois. C'était les écuries. Nous y entrâmes. L'intérieur me surprit. Le bâtiment était bien plus étendu que ce à quoi je m'attendais. Les stalles s'lignaient les unes à côtés des autres sur plusieurs rangées. Un véritable labyrinthe. Maitre Anila nous conduisit dans la deuxième rangée, puis nous prîmes à gauche. La stalle attribuée à Soliane se trouvait tout au bout de la rangée sur la droite.
Une couche en paille, de l'eau et c'est tout.

« Ça ira Soliane ? »
« Bien sûr ne t'inquiète pas j'ai tout ce qu'il me faut. Occupe-toi de toi d'accord ? Tout ira bien. »
« Prends soin de toi. On se revoit avant la nuit. »

Lorsque je ressortis avec Maître Anila, deux personnes s'affairent déjà avec de la peinture, pour orner le bois d'un « S » doré.

Elle me reconduisit à ma chambre, la porte à présent ornée d'un « J » doré. Quand nous y entrâmes, elle me désigna l'armoire. Les portes étaient ouvertes et montraient des étagères pleines de pantalons noirs, de chemises jaunes tirant sur l'orange, chaussettes, caleçons, de pulls à capuche tous gris et d'une veste beaucoup plus épaisse noire avec un gros col, des boutons sur le devant et une capuche fourrée.
Suivant mon regard Maître Anila dit :

- Veste de vol. Tu as aussi des gants dans la poche gauche et des bottines neuves sous ton lit. Les tiennes sont plutôt usée. Lors d'un vol, le frottement des écailles les abîment. Tu le verras bien par toi-même mais c'est très important d'être protéger en vol.

Sur le bureau, une besace en tissu brun, un carnet et un crayon. Mais il y avait aussi un large bracelet de tissus noir dont l'utilité m'échappait.

- Le carnet tu en fait ce que tu veux, personne ne viendra te le vérifier Ensuite le bracelet noir est ce qu'on appelle une montre. Tout simplement parce qu'elle te montre les choses. Pour l'instant c'est ta meilleure amie. Elle te lèvera le matin, te signalera l'heure des repas et te dirigera à tes cours. Si tu cherches quelqu'un ou un lieu, demande-lui, elle t'y conduira.

- Comment ?

- Un dérivé de la télépathie bien sûr. Bien, maintenant est ce que tu veux envoyer une lettre à ta famille ? Cela les rassurera surement, tu n'es encore qu'un enfant.

- Merci maitre Anila, mais nous sommes seuls avec Soliane.

- Je te présente mes excuses.

Elle ne pouvait pas savoir. Je dissipais le malaise en posant une question.

- Maitre, comment dont-on s'adresser aux autres maitres dragonniers ?

- Salue-les simplement. Incline-toi en arrivant à leur hauteur, ils joindront les mains. Pour les repas, il y'a trois tables. Celle du fond est réservée aux maitres. Les apprentis en formation, comme toi, mangent habituellement sur celle de gauche. Mais ce n'est pas une règle stricte, c'est plus une habitude. Dernière chose et je te laisserai t'installer. Les salles d'eau sont tout au fond du couloirs des chambres, à gauche les filles, à droite les garçons. Des questions ?

- Aucunes, je vous remercie.

- Bien, je te laisse t'installer.

Maître Anila sortit. Je me changeai rapidement. Les vêtements étaient un peu grands mais tant pis cela fera l'affaire. Je fus cependant obligé de garder mes propres chaussures.
Le contenu de la besace fut rangé dans le tiroir de mon bureau de même que le carré de transformation.
le poignard jurait trop avec l'ambiance. Je l'enroulais dans une paire de chaussette en laine et le poignard fut ainsi caché dans le fond du placard. Une fois la large bande de tissu appelée montre nouée au poignet, j'étais prêt.

Combien de temps restait-il avant le dîner ?

Une vingtaine de minute selon les dires de ce bracelet. Je m'apprêtai à sortir de la chambre, lorsque je me retournai pour reprendre le foulard que j'avais négligemment jeté sur le lit un peu plus tôt. Après l'avoir noué autour de mon cou, j'étais prêt à aller faire un petit coucou à Soliane avant le dîner, pour lui montrer que son dragonnier était toujours vivant.

D'un pas rapide, je repris le chemin des écuries. Les couloirs sont presque déserts, seul deux ou trois apprentis y trainaient encore.
Je m'arrêtai sous le porche. Il s'était mis à pleuvoir. Aussi c'est en courant que je rejoignis les écuries.
Une toute autre atmosphère se dégageait de ce lieu. Tous les boxes étaient pleins, ou presque. Le grand nombre de dragons laissait planer une certaine sérénité. Malgré leur nombre, le calme qui y régnait était impressionnant.

« Bonjour dragons. »

Peu assuré, il était pourtant évident de saluer toutes ces majestueuses créatures. Ne souhaitant pas briser le silence, c'était par télépathie que mes salutations retentirent.
Plusieurs voix firent échos à la mienne. Puissantes, celles-ci résonnèrent dans ma tête de façon presque douloureuse. Le calme n'était qu'une apparence, il semblait maintenant évident que toutes ces créatures discutaient ensemble par leur seule force mentale.
Je me hâtai de rejoindre la stalle de Soliane. À peine entré, le long cou du dragon vint m'entourer.

« Comment vas-tu petit dragonnier ? »

« Je suis vivant ne t'en fait pas. »

« Je ne m'inquiétais pas pour ça, dit-il en gloussant. Profite donc du repas pour te faire des amis. »

« Si la faim ne me torturait pas le ventre, il serait tentant de rester ici. »

Le souffle chaud du dragon me brulait le visage.

« Ne fait donc pas ton timide. Il est absolument nécessaire que tu te fasses des amis, on a toujours besoin de personnes sur qui compter. Et si tu as peur, dis-toi qu'ils ont tous assisté à notre démonstration. »

Je ris doucement.

« En quoi est-ce censé me rassurer ? »

« Bon d'accord. Maintenant vas manger. Ton ventre fait plus de bruit que le mien. Et fais-moi plaisir de manger un mouton entier. »

« Un mouton entier ! » m'esclaffais-je.

« Ventre qui fait bruit de dragon, doit se rassasier d'un mouton. Tel est le dicton. »

Je rigolai et Soliane émit une sorte de gloussement. Il venait d'inventer ce proverbe.

« D'accord je me sauve. »

« On se verra demain petit dragonnier. »

« À demain mon grand. »

Je collai ma tête à la sienne une seconde avant de sortir de la stalle. La montre guidait mes pas dans les innombrables couloirs de la guilde. En entrant dans la salle de repas, je m'arrêtai. Maitre Anila avait dit trois tables, seulement j'étais loin de m'imaginer que chaque table mesurait une vingtaine de mètre !

Suivant les instructions, je pris place à celle de gauche, à un endroit libre, sans trop de monde autour, essayant de me faire tout petit.
Des dizaines de plats s'alignaient sur tout le long de la table. Je remplis donc mon assiette d'une sorte de purée verte et de yaourt blanc. Tous les aliments m'étaient inconnus.

À peine avais-je fini de manger mon yaourt qu'un garçon brun, avec des yeux bleu foncé qui me firent frémir, vint s'assoir à côté de moi.

- Salut, tu es le garçon qui est arrivée aujourd'hui ? Tu t'en sors ? J'avais la réputation d'être un des plus jeunes du haut de mes presque 18 ans, je les aurai demain, mais toi, tu es le plus jeune de l'histoire de la guilde. Comment t'appelles-tu ?

- Jolan.

- J'ai assisté à ta démonstration ce matin. Ton dragon est magnifique ! Il s'appelle comment ? Je te monterai mon dragon, c'est Otil, il a des écailles de la même couleur que mes yeux. C'est le plus beau des dragons. Pas que le tien soit disgracieux, ne t'en fait pas ! Tu es dans quel groupe ? Tu viens d'où ? Allinia ?

J'esquissais un sourire. Il parle sans me laisser le temps de répondre. Je le regarde poser ses questions sans vraiment toutes les retenir. Je ne le connais pas mais il a l'air d'être un chic type. Après quelques minutes il s'arrête, me regarde et rougit.

- Désolé Jolan, je parle trop. Je suis un peu trop curieux. Je m'appelle Ester et disons que je suis vraiment un des apprentis les moins doués, donc les autres ont tendance à m'éviter. Donc je comprendrais que tu ne veuille pas me parler.

- Pourquoi donc ? Je serai certainement pire que toi de toute façon. Et puis, merci d'être venu me parler. Comme je suis le petit nouveau, je ne connais personne.

Son regard s'illumine.

- Dans ce cas, je serai ta première connaissance. Si tu as fini on peut aller aux écuries je te présenterai à Otil.

- Je te suis.

L'occasion était trop belle pour rejoindre Soliane une fois de plus. Ester entrait dans les écuries et le boxe du dragon bleu se trouvait en face de celui de Soliane. Le dragon à l'intérieur est juste immense. Si Soliane était un humain, la différence serait celle entre un enfant de six ou sept ans et d'un adulte bien bâti. Je le saluais rapidement par télépathie.

- Heu... Salut Otil. Je te présente Jolan, c'est le petit nouveau.

Sa voix tremblait et il recula d'un pas avant quand le dragon posa son regard sur lui. Mon regard restait plongé dans celui du dragon. C'était étrange d'avoir le dragonnier de ce grand dragon derrière soi. C'était le petit étranger qui était devant. Je me retournais. Ester était pâle comme un linge. Nos regards se croisent et il fait deux pas pour repasser devant moi. Il passe la main au-dessus de l'enclos et fermai les yeux. Le dragon approcha très doucement sa tête et il effleura la main du garçon. Puis tous deux reculèrent. Ester me regarda en passant sa main dans ses cheveux.

- Nous sommes liés, certes, cependant le lien est encore frais, ça fait trois mois. Mais toi c'était impressionnant. Je suis sûr que tu pourrais toucher n'importe quel dragon.

- Je ne suis à l'aise qu'avec Soliane.

- Je suis prêt à parier deux pièces d'or que tu as salué tous les dragons en entrant dans le bâtiment.

Mal à l'aise mais sans démentir, je rejoignis Soliane dans son box et lui flattai l'encolure.

« Tu vois tout s'est bien passé. Et puis Ester est quelqu'un de bien. J'ai discuté avec Otil, il n'est pas très confiant mais il a un grand cœur. Il fera un bon ami. »

« Tu as sans doute raison. En tout cas il est bien gentil d'être venu trouver le petit nouveau. Par contre je n'ai pas pu manger ton mouton, il n'y en avait pas. »

Il gloussa.

« Il se fait tard et même s'il n'y a pas de couvre- feu, tu devrais aller dormir. »

« Je n'ai pas bien envie de refaire des rêves, j'aurai bien veillé un peu. »

« Je sais, mais tu me remercieras demain de t'avoir obligé à aller te coucher. Va et demain on ira voler, si tu tiens en selle. »

Je colle mon front au sien, cela devenait une habitude, et sortis du box.

- Bonne nuit Soliane.

« Dors bien petit dragonnier. »

Il m'envoya une vague d'apaisement et je rejoignis le dortoir avec Ester qui était plutôt pressé de sortir de l'écurie. Il s'arrêta juste à côté de ma porte, on est voisin de chambre. Quand il pose la main sur sa poignée de porte le « E » bleu dont elle est ornée s'illumine.

- Au fait tu es dans quel groupe ?

- Dans le groupe de maitre Anila. Combien compte la guilde de groupe ?

- Ce n'est pas étonnant, dit-il simplement. On est une centaine environ répartis en 5 groupes et sur 5 secteurs d'activité : Vol et mise en confiance ; Histoire du continent ; magie de base et spécialité ; maniement des armes et défi, une fois par semaine sauf la première évidemment. Les cinq groupes se réunissent pour disputer une épreuve. Expliqua-t-il.

- Qu'est-ce qui différencie la magie de base et la spécialité ?

- J'avais oublié que tu ignorais tout. J'ai peut-être trouvé quelqu'un plus à la traîne que moi ! Pour faire simple, la magie de base c'est celle que tous les dragonniers peuvent acquérir : télépathie et télékinésie entre autres. La magie de spécialité c'est la magie élémentaire. Il en existe huit différentes, quatre primaires : l'eau, la terre, le feu et l'air. Et les secondaires tel que les animaux, la glace, les métaux et l'électricité.

Il fit craqué ses doigts provoquant une grimace chez moi avant de continuer.

- Personnellement j'ai un petit faible pour le feu et l'électricité. Ces éléments sont vraiment impressionnant. Cela dit je préfère te prévenir, il est plus rare d'avoir un élément primaire. C'est fréquent, mais la majorité des mages ont une maitrise d'élément secondaire. Les mages sont souvent moins puissants, mais ne t'inquiète pas pour les éléments, il n'y en a pas de mauvais, seulement certains qu'on préfère.

- D'accord merci beaucoup Ester, tu es un sympa.

- Je t'en prie, c'est normal, dit-il balayant mes remerciements d'un revers de main. Je suis aussi du groupe de maitre Anila. On se retrouve demain, dors bien.

- Bonne nuit Ester, lui souhaitais-je en ouvrant la porte de ma chambre.

Il entrait dans sa chambre. Je m'installais immédiatement au bureau pour noter dans le cahier les informations que j'avais apprise. Au moins je n'avais pas de soucis à me faire sur le nature de mon élément, elle était déjà connue. Je regardais mes doigts en repensant à l'étincelle. J'étais donc du feu. Un bâillement failli me décrocher la mâchoire et je m'étalais sur le lit, rincé.

« Bonne nuit petit dragonnier. »
« Bonne nuit Nil. »

Un bambin de quatre ans, maximum, s'approchait du lit de ses parents, sur la pointe des pieds

- Maman ?

- Je dors Jolan.

- J'ai encore fait le rêve.

La mère du petit s'était levée tout de suite, en prenant soin de ne pas réveiller l'homme de l'autre côté du lit. Elle avait mis une veste sur ses épaules et le bambin fut enveloppé dans une couverture et les deux sortirent dans le jardin. La mère serrait son enfant dans ses bras

- Le même ?

-Toujours maman. C'est mal ?

- Non mon chéri.

Les deux s'étaient installés sur un banc. Le petit garçon sortit une main de la couverture et l'agita devant lui. Le vent frais balaya le visage des deux oiseaux de nuit. La femme prit la main du bambin dans la sienne.

-Jolan ne fais pas ça. Cela ne va faire qu'empirer les choses.

- Désolé Maman.

Avec tendresse la mère embrassa son fils sur le front et se leva pour rejoindre l'intérieur après quelques minutes. Un mouvement attira son attention sur la gauche. Une ombre semblait s'étirer sur le sol. La femme recula et se retrouva dos contre le mur.

- Maman, j'ai peur.

- Ça va aller. Ferme les yeux et tends tes mains devant toi, on va jouer à un jeu.

Et l'enfant ferma les yeux.


Je me réveillais en sursaut encore tremblant de peur, comme si ce rêve m'avait fait ressentir les mêmes émotions que cette nuit-là. C'était plus que de simple rêve. Ce sont mes souvenirs qui refont surface. La conscience de Soliane effleura la mienne, notre lien s'était renforcé. Tant pis, j'y allais. Après m'être habillé et avoir enfilé ma veste de vol, je glissais le fruit négligemment posé sur le bureau, pour le mettre dans le sac avec mon écharpe. Mes bottes à la main, je traversais le dortoir. Il pleut toujours. Les bottes, une fois enfilées, claquaient dans les flaques sur le chemin des écuries. Soliane m'attendait, réveillé. Je jetais ma veste de vol, mes bottes et mon sac dans un coin de l'enclot et me glissa sur le paille, contre son flanc, sous l'aile qu'il me présentait.

« J'ai tout vu petit dragonnier. Dors maintenant, sous mon aile tu seras tranquille. »

« Soliane ça fait deux nuits qu'ils viennent couper mon sommeil et ce sont les seuls vestiges de mon passé. »

« Je sais petit dragonnier. Dors serein maintenant, tu en as besoin. »

« Merci Nil, dors bien. »

« Toi aussi petit dragonnier, je te protège. »

Allongé contre son flanc, à peine mes yeux se fermèrent que je fus entrainé dans un sommeil sans rêve.

Le lendemain, le rayon de l'aube passant à travers les ouvertures me réveilla, une demie heure avant le petit déjeuner. Je me sentais tellement bien, là, allongé sur le paille contre Soliane que je ne bougeai même pas. Il était réveillé aussi. Aucun de nous deux ne bougea, aucun de nous deux prononça un mot. Nous étions juste là, nous étions juste bien. À cet instant, Je n'avais pas peur de ce qui m'attendais ce matin. Même si les autres avaient pris une avance considérable sur nous, ce n'était pas grave, pas grave on y arrivera.

« Petit dragonnier. »

« Nil. »

Juste une sorte de reconnaissance, juste un appel pour nous même, juste pour faire savoir que nous étions là.
Ça y est, c'est l'heure, il faut aller déjeuner mais je n'avais aucune intention d'y aller.

« Il faut que tu manges, une grosse journée t'attends. »

« Ne t'inquiète pas, j'ai le fruit d'hier. La grande salle doit être pleine à craquer ce matin, je préfère rester ici. »

Je me levai et pris mes affaires posées à l'entrée du box et allais me remettre contre le flanc de Soliane. Il faisait encore un peu froid mais pas suffisamment pour mette la veste de vol. Je remis mes bottes et passai l'écharpe autour de mon cou. Le fruit en question était une sphère presque parfaite et complètement lisse entre l'orange et le rouge. Je croquais dedans mais fus incapable de réprimer une grimace. Si on devait décrire le gout de se fruit, cela serait un mélange entre le gout du fromage et le sable.

- Ce n'est pas très bon.

« C'est un Fragia, tu le sauras, c'est un mets très courant. Maintenant tu sais que tu n'aimes pas. »

- J'ai du mal à croire que quelqu'un puisse aimer.

Soliane gloussa et je rigolai de bon cœur. Je me dépêchais de finir et sans trop de grimace et ne gardai qu'un petit noyau dans la main.

« Tu ne le manges pas petit dragonnier ? »

« Bien sûr que non, le noyau est trop dur pour être manger. »

« Et bien donnes-le moi. »

Je lui tendis le noyau qu'il saisit doucement avec sa gueule. Je le regardais manger le noyau d'un air amusé.

« Beurk ! Effectivement je comprends que les humains ne le mangent pas. C'est dur pour vos dents et puis le goût est horrible c'est extrêmement fade et farineux ! »

- Je te l'avais bien dit, me moquais-je gentiment.

Il était temps de partir, et le bracelet me poussais vers une destination inconnue. Soliane me poussais du bout du museau et me dit d'y aller. Je sortis des écuries en lui faisant la promesse de revenir le voir ce soir.

Suivant les indications, j'arrivais à une autre cour plus petite et sableuse où se trouvait déjà maître Anila et trois autres personnes, Ester et deux inconnus. Les deux se ressemblaient comme deux brins d'herbe. Blond, des yeux vert sombre et plutôt petits, l'un était une fille et l'autre un garçon, des jumeaux certainement.

Une fois arrivé à leur hauteur, Ester me donna une grande claque sur l'épaule.

- Salut ! Bien dormi ? Je suis venue te chercher ce matin pour le déjeuner mais tu n'étais pas dans ta chambre.

- J'ai dormi avec Soliane, murmurais-je.

- Avec un dragon ! Tu n'as pas froid aux yeux. Dormir avec un dragon, non mais sérieusement, tu m'épate.

Les autres membres du groupe étaient arrivés. Maitre Anila prit la parole.

- Bien, vous m'écoutez tous ? Ce matin c'est magie de base, on va travailler la télékinésie. C'est la plus simple à maitriser, mais je vous rappelle que ça demande beaucoup de concentration et surtout de volonté. Mettez-vous en ligne.

Je me plaçai entre Ester et un autre garçon brun qui semblait plus âgé. D'un geste de la main, maitre Anila plaça devant chacun, un ballon de cuir, précédemment empilé dans le fond de la cour.

- On a déjà travaillé ça la semaine dernière, alors je ne veux plus personne avec son ballon au sol, il doit être en l'air et stable. Vous tiendrez tant que tous les autres ne sont pas prêts.

Si les autres faisaient déjà décoller leur ballon et essayait de l'amener à bonne hauteur, j'ignorai comment faire bouger cet objet. Même en regardant les autres attentivement, cela semblait impossible. Maitre Anila s'approcha de moi m'expliqua qu'il fallait focaliser son attention sur l'énergie qu'on avait à l'intérieur de nous et tisser un lien avec l'objet. Comme hier, en fermant les yeux je m'attendais à voir mes poumons s'illuminés, mais c'était surtout ma nuque qui me chatouillait. Ça fera l'affaire. J'englobais le ballon de cette énergie et essayait de le soulever.

- Pas besoin d'aller si haut, garde-le à hauteur d'épaule.

J'ouvris les yeux et aperçus le ballon un mètre au-dessus de ma tête. D'un geste de la main je le fis redescendre jusqu'à mon épaule. Je regardais autour de moi, plus aucuns ballons n'étaient sur le sol. Maitre Anila attendit que chacun ait stabilisé le sien avant de donner la suite.

- Maintenant faites-lui décrire un grand cercle. Faites attention à ne pas mettre de coup au ballon de vos voisins.

Je baissai légèrement le bras et projetai mon énergie mentale pour lui faire décrire un cercle. Des gouttes de sueurs coulaient le long de mon dos.

« Ne t'inquiète pas petit dragonnier, le premier contact avec la magie est toujours très fatigant. »

« Je ne suis pas inquiet. »

Une fois le cercle fait, maitre Anila nous demanda d'élever le ballon le plus haut possible. Concentrant toute l'énergie que j'avais dans ma main, je fis un geste vertical pour pousser le ballon vers le haut. Il s'élève rapidement. Une crampe me serra le ventre.

- Doucement Jolan.

Je perdis l'équilibre et tomba au sol. Ma nuque me brulait. Je la massais doucement. Ester me mis une claque sur l'épaule et me releva. Les autres avaient poser leur ballon. Un garçon roux me demanda si ça allait. Je le rassurais d'un sourire et nous reprenons l'entrainement. Mon ballon avait disparu aussi maitre Anila m'en envoya un autre par télékinésie. Tendant les deux mains devant moi, j'essayais de le réceptionner et un voile blanc tomba devant mes yeux.

Une voix appelait, mes yeux s'ouvrirent. J'étais allongé au sol, la nuque brulante. Maitre Anila se tenait à genoux à côté de moi.

- Il me semblait bien que tes limites étaient atteintes. Tu aurais dû t'arrêter avant.

- Je ne l'ai pas senti.

- J'ai vu ça. Tiens-toi tranquille deux minutes, je vais chercher de l'eau.

Elle s'en alla et nous restâmes seuls. Je m'asseyais, prenant appuie sur une main. Tout le monde me regardait, jusqu'à ce que le garçon roux les fît reprendre le travail.

- Baisse-toi Jolan, me demanda-t-il alors que je les regardais.

Une jeune femme blonde esquiva quelque chose, laissant apparaitre derrière elle les deux jumeaux se tenant la main. Leur ballon fonçait vers moi à toute allure. Au lieu de me baisser, les deux mains à l'avant, je projetais mon énergie contre la leur, et le ballon repartit dans l'autre sens. Le garçon roux posa ses mains sur mes épaules et me rallongea au sol.

- Ne bouge pas, tu risquerais de rendre ton déjeuner.

- Charmant.

- Bienvenu à la guilde.

Je ris et une crampe me tordit l'estomac. J'étais incroyablement fatigué et le sommeil m'emporta.

Ce souvenir ci se déroulait sur un terrain de sport. Le pré-adolescent regardait ses camarades sur le terrain et retira une mèche de cheveux gris de devant ses yeux. Un de ses coéquipiers lui fit une passe et rapidement, en un éclair, il redirigea le ballon vers un autre de ses camarades. Il ne gardait jamais la balle longtemps, mais dans l'ombre, il était le chef d'orchestre du match.

Lorsque le garçon attendait dehors qu'on vienne le chercher, après le match, il regardait nonchalamment les feuilles qui s'étaient accumulées sur le bord de la chaussée. C'était l'automne. D'un geste de la main, les feuilles volèrent. Il sentit des gouttes de sueurs perler sur sa nuque. Il fit volte -face juste à temps pour voir l'ombre de l'arbre s'approché de lui. Il aperçut sa mère au loin, arriver sur le parking et il prit ses jambes à son cou.

J'ouvris les yeux et les grands yeux bleus d'Ester me fixaient. Je papillonnais des yeux quelques fois avant que l'image soit nette.

- Bien dormi ? Une vraie marmotte, de quoi sauter tout l'entrainement du matin. Je vais chercher le doc, ne bouge pas.

Comme la veille, je n'ai pas eu le temps de parler, il s'éloignait déjà. Je me sentais reposer malgré le rêve. La voix de Soliane résonna d'abord trop fort dans mon esprit embrumé puis les mots furent enfin audibles.

« Bien dormi petit dragonnier ? »

« Comme un loir, c'est dingue je me suis endormi d'un coup. Est-ce que tu as vu mon rêve cette fois ? »

« Oui comme cette nuit, mais tu sembles plus tranquille. »

« Je le suis. »

« Tant mieux. Et utiliser la magie est épuisant, c'est normal de dormir. »

Que Soliane voit mes rêves avec moi avait quelque chose de rassurant, je n'étais jamais seul. J'essayais de me redresser sur mes coudes quand une main vint se poser sur mon torse. Il avait des cheveux blond sale en pagaille et des lunettes tordues.

- Interdit de te lever tant que je ne t'ai pas fait passer un examen complet.

Il commençait à appuyer à différents endroits de mon corps, épaules, ventre, mais quand il appuya sur ma nuque je fermai les yeux, pris de maux de tête.

- Tu as mal ici.

- En réalité ça me fait mal à la tête.

- D'accord.

Il continuait son examen.

- Ai-je dormi longtemps ?

- Toute la matinée. Bon tu vas rester ici cette après-midi te reposer et dormir un peu que je te surveille. Les premières utilisations de magie, et la télékinésie à fortiori, sont épuisantes.

- Pas question !

Je repoussais les couvertures et m'assis au bord du lit.

- Au lit ! Cette après-midi il y'a les défis, c'est ton premier jour, reste ici. Tu n'es pas le premier à passer tes débuts dans mes lits. De plus vous allez surement devoir chevaucher. Je ne veux pas te revoir ici ce soir.

- Certainement pas, je suis en pleine forme, je ne vais pas dormir.

Je me levai trop vite et ma tête se mit à tourner. Il ne m'arrêta pas lorsque je fis deux pas. Je ne pouvais pas aller bien loin sans chaussures.

- Tu peux marcher. Et après ? Tu penses sincèrement tenir en selle ?

- Évidemment !

L'envie de voler donnait des ailes. Mes bottes se trouvaient au pied du lit, mais mon sac n'était visible nulle part.

« Ester est allé la posée dans ta chambre. »

« C'est gentil de sa part. »

Le doc mit sa main sur mon épaule lorsque j'avais enfilé mes chaussures.

- Debout et ne bouge pas pendant deux secondes.

Si c'était deux secondes. Le doc ferma les yeux et un halo verdoyant entourait ses cheveux.

- C'est bon, tu peux filer. Tu te régénère facilement. Ne fais pas trop d'effort et contrôle-toi. Je ne veux pas te ramasser à la louche ce soir. Et viens me voir si tu te sens trop fatigué.

Il enleva sa main de mon épaule.

- Ne vous inquiétez pas docteur, tout ira bien. Je vous promets que vous ne me verrez pas ce soir. Le rassurais-je.

- On verra ça. Maintenant file et ne cours pas, sinon je t'attache. Tu manges correctement au déjeuner et tu oublies ta veste de vol et ton écharpe. Ester t'attend dehors.

Il me les jeta. Ester était effectivement dans le couloir, il passa son bras autour de mes épaules et nous nous dirigions vers la grande salle. Dans le couloir, juste avant les portes, un détail me frappait. Sur la gauche, le mur était recouvert de sablier portant des noms.

- Ce sont des indicateurs pour les maitres dragonniers sur les élèves en formation. Le mien est ici. Comme tu peux le voir, il ne contient presque pas de sable dans sa partie basse. Pour l'instant je suis le pire des apprentis pour l'instant. Le tien est là.

Je regardai celui d'Ester, seuls quelques grains de de sable en ornaient le fond.

- On est qu'au début de la formation.

- Ne t'inquiète pas, je sais. Ça ne me gêne pas vraiment.

Nous continuons notre chemin sans que je n'aie adressé un regard à mon propre sablier, par peur de ce que je pouvais y voir.
Ester mangeait avec bon appétit, il finit de manger avant moi et se mit à dessiner sur un carnet. Le réalisme de la scène me stupéfia. Onze personnes en ligne avec leur ballon devant eux.

- Je dessine les événements de la journée qui me marque.

- C'est impressionnant on dirait une photo.

- Une photo ? Qu'est-ce que c'est ?

Une photo ? D'où est-ce que ce mot me vient. Il sonne familier à l'oreille sans savoir ce qu'il signifie.

- Aucune idée, avouais-je mal à l'aise.

Il éclata de rire et continua son dessin. Pendant qu'il agitait son crayon, il racontait ses rêves futurs. Il espérait devenir maitre dragonnier à la guilde. La plupart des dragonniers se voyaient confier une mission à la fin de leur apprentissage.

- Des missions ?

- Oui, elles viennent des dragons eux-mêmes. Ceux qui en reviennent sont changés, et certains disparaissent. C'est arrivés à des apprentis dernièrement. Il y'a même un apprenti qui après avoir été disparu a été retrouvé mort.

- Mort ?

- Oui, c'est Jo, un garçon blond de notre groupe qui l'a trouvé.

Avant que je n'eue le temps de poser d'autres questions, les bracelets nous guidaient directement vers le prochain cours. Il rangea son carnet dans sa propre sacoche, et se leva. Je me relevai trop vite et titubai.

- Doucement petit gars, sinon je te ramène au doc.

Il pose sa main dans mon dos pour me stabiliser et nous nous dirigions vers les écuries. Maitre Anila me vit arriver et secoua la tête.

- Tu n'aurais pas dû venir. Allez chercher vos selles et Ester laisse le faire seul. Gamin, si tu n'es pas capable d'y aller seul, ça ne sert à rien de te présenter à l'épreuve. Si Ester tu arrives en retard à l'épreuve ce n'est même pas la peine de te présenter.

Maitre Anila croisa mon regard, elle comprit que j'avais vu les thermomètres lorsque je me dégageais de la main d'Ester. Elle allait à la rencontre du garçon roux que j'avais vu ce matin et des jumeaux. Ester essaya de remettre sa main derrière mon dos.

- Quel ami misérable je serais si je te laissais dans cet état.

- Ester tu dois te concentrer sur toi. Pense à ton sablier.

- Qu'est-ce que tu veux faire alors ? Abandonner ? Tu es déjà arrivé en retard, tu es dans le même cas que moi.

- Bien sûr que non ! Ne t'inquiète pas je vais y arriver.

Nous entrons dans les écuries et il me lance :

- Si tu as besoin d'aide n'hésite pas à m'appeler s'il te plait. Les dragons doivent déjà être sur place. On doit juste prendre la selle.

Les écuries étaient en pleine effervescence, des apprentis couraient de tous les côtés. J'entrai dans le box de Soliane tandis qu'Ester entrait dans celui d'en face. La selle était accrochée au mur et était composé de deux parties. La selle et un harnais à enfiler fais de lanière de cuir. J'enfilais immédiatement le harnais et attachait les sangles sur le devant. Les sangles trainaient un peu au sol mais ça serait plus facile pour transporter cette selle aussi grande que moi.
J'essayais de rassembler mes forces comme ce matin pour soulager son poids avec la télékinésie. Je sors du box et vois Ester qui m'avait attendu, son propre harnais sur les épaules. En me voyant il lève un pouce en l'air. On dirait que la selle ne pèse qu'un gramme lorsque c'est lui qui la porte. On se met en route et ça à l'air d'être le cas pour tous alors que des gouttes de sueur perlaient déjà dans mon cou. Ma veste de vol me tenait trop chaud. Nous laissons les montres nous guider jusqu'à une falaise après dix bonnes minutes de marches.

Maitre Anila se tourne vers nous.

- Vous en avez mis du temps. Tu aurais dû abandonner Jolan, tu es déjà épuisé. Dépêchez-vous de seller vos dragons.

Les dragons étaient tous là. Soliane étant plus petit que les autres, il était difficile de le repérer dans l'assemblée, mais il me guidait, il ne devait pas bouger. J'observais les apprentis autour de moi pour savoir comment installer la selle, ni Soliane ni moi savions comment faire. Maitre Anila s'approcha de moi et me souffla à l'oreille.

- Place la entre le deuxième et le troisième pique dorsale et sangle le tout.

J'hochai la tête pour montrer que j'avais compris. Soliane se baissa pour me permettre de mettre la selle et je sanglais le tout. Soliane vérifia que la selle n'entravait aucun de ses mouvements et se releva. C'est seulement lorsque le garçon roux de ce matin me sourit que je me rendis compte que les dragons avaient été rassemblé par groupe.

- Bien reposé petit ? demanda-t-il.

- Oui merci. Dit, c'est quoi ton nom ?

- Charlie. Enchanté Jolan. Resserre un peu plus la sangle inférieure de ton harnais, elle est un peu lâche.

Il me serra la main et passa entre chaque personne du groupe pour s'assurer que tout le monde allait bien. Il a l'air sympa. Maitre Anila s'avançait dans le cercle.

- Ouvrez grand vos écoutilles ! Aujourd'hui comme vous le savez c'est le jour du défi. Aujourd'hui c'est une course d'obstacle en vol. Vous n'avez volé que peu pour la plupart d'entre vous. Aussi je vous recommande prudence. C'est une épreuve de groupe mais individuelle. Évitez les aides directes ou physiques. Plus le nombre de personne du groupe finissant le défi sera important et plus haute sera la place du groupe dans le classement sera haute lus vous gagnerez de points. Des questions ?

- Comment on fait pour aider les autres sans les aider physiquement ? demanda Ester.

- Ester... Magie. Dit maitre Anila. Réfléchis un peu mon garçon.

Maitre Anila nous positionna en ligne le long de la falaise ou le vent soufflait fort. Je fus placer entre un garçon brun et Charlie qui souriait en parlant avec une fille aux cheveux verts à côté de lui. Au bout de quelques minutes, tous les dragons étaient alignés sur la falaise. Cinq maitres se tenaient face à nous. C'est un maitre en tunique rouge sang qui s'avançait d'un pas.

- Tous les apprentis en selle ! Cria-t-il pour couvrir le bruit du vent.

Soliane se baissa et en prenant sur sa patte avant, je montais en selle. J'attachais mon harnais aux attaches de la selle et passais mes pieds dans les étriers. Une barre en métal était installée sur le devant de la selle permettant de se tenir.

« C'est plus stable quand même. » dis-je à l'intention de Soliane.

« C'est pour ça que je ne voulais pas que tu vole hier à cru. »

« On s'en est bien sorti quand même. Regarde, je ne suis pas tombé. »

« Comme si je pouvais te laisser tomber. »

J'ai les doigts gelés par le vent. Je frotte mes mains l'une contre l'autre pour les réchauffer.

- Jolan ! m'appela Charlie contre le vent. Dans ta poche !

Les gants, comment avais-je pu les oublier. Mes doigts remercièrent Charlie. Maître Anila s'approchait de chacun d'entre nous avec un petit étui contenant un couteau et une sangle de rechange. L'étui s'attachait à l'épaule. Elle nous tendit aussi un bout de tissu jaune à nouer autour de notre autre bras pour que les maitres puissent reconnaitre les groupes.

- Ce petit canif peut vous sauver la vie. En cas de chute, le harnais vous sauvera. Cependant pour l'enlever après, il est parfois plus facile et en fonction de la situation il en va de votre sécurité de le couper. La sangle de rechange est donc là si vous souhaitez remonter en selle. Voilà c'est tout ce que j'ai à vous dire.

Elle tourna les talons pour rejoindre les quatre autres instructeurs. Puis elle s'arrêta et se retourna vers nous.

- Si encore une chose. Bonne chance les gamins. 

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