Bonjour à tous pour cette nouvelle causerie, et on m'a soufflé l'idée d'un nouveau sujet de discussion. Tout ce que je dirais seras une opinion personnelle, je préfère le rappeler même si ce billet n'est pas beaucoup lu encore.

Comment en sommes-nous arrivé là ? Un mouvement qui est resté 5 mois sans interruption, en faiblissant de semaine en semaine, mais qui est encore là ? La France connaît ses habituelles grèves, grèves des trains, grèves des fonctionnaires, grèves de l'enseignement, grève des avions, des grèves plus localisées lors de fermeture ou de restructuration d'usine, ou plus nationales contre une reforme du gouvernement, ou encore les grèves du 1er mai. Mais généralement, ignorées, elles s'estompent, et si elle perdure, le gouvernement trouvera toujours des moyens pour les discréditer au yeux des français.
Mais pas le mouvement des gilets jaunes.

Gilet jaune à Belfort (19 janvier 2019)

Partis en automne 2018, à cause d'une simple histoire de taxe, une machine silencieuse s'est déclenché. Internet fut le premier à comprendre, relayant les manifestations simples comme le français sait bien les faire, puis par le blocage de routes. C'est là que tout cela commence à déraper : les morts à cause des accidents causés par les ralentissements soudains, les blessés suites aux forçage des barrages, et des manifestions qui se violentent à Paris. La taxe annulée, un débat national annoncé, rien y fait, des mesures pour le pouvoir d'achat de la populace, rien y fait : 5 mois plus tard, le mouvement est encore là. Ce mouvement maintenant discrédité, encadré, récupéré et matraqué, continu encore d'exister. Il faut dire que les Gilets Jaunes, symbole du français qui travaille, qui paye des impôts, et qui n'arrive pas à avoir une vie descente, en ont marre. Certains pensaient déjà au Grand Soir, au renversement de la société française par le peuple. Mais au fond, pourquoi ? Pourquoi un tel peuple, de la 6eme puissance mondiale, membre du G7, aurait des idées aussi dangereuses ?

«Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n'ont pas de volonté particulière à imposer. S'ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n'est pas une démocratie (et la France ne saurait l'être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. »

Ceci est une partie du discours d'Emmanuel Joseph Sieyès du 7 septembre 1789 intitulé  "Dire de l'abbé Sieyes, sur la question du veto royal". Je n'ai pas envie de parler longuement de cet homme, je me reposerai que sur ces dires. Voilà peut-être le tronc de l'arbre source des problèmes. Le peuple ne peut décider de lui-même. Il doit donner ses volontés à une personne qui va nommer à leurs places d'autres personnes pour diriger le pays. Et il donne ces décisions pendant au moins 5 ans, sans possibilité (ou peu) de forcer. Les années passent, et au final, le peuple lassé ne choisit que le moindre mal, ou se tait. Et trop souvent maintenant, ceux qui nous gouverne ont des comptes à rendre, à l'Union Européen, au personnes qui l'ont soutenu, au fortuné qui l'ont aidé financièrement,... et c'est comme cela qu'une personne, avec de larges pouvoirs décisionnels par des personnes que le peuple a élu de la même manière, pilote pendant 5 ans la France.
Qu'a le peuple alors pour s'exprimer ? Crier dans des médias (propriété de nombreuses fortunes aussi), faire des grèves, crier encore plus fort, faire des opérations coup de poing, bloquer les rond-points, jeter des pierres, riposter contre la police, et après ? C'est la première fois qu'un mouvement social accouche d'un espoir de démocratie, pour finalement accoucher d'une souris. Les réformes déçoivent, mais de toute façon, cela n'aurait pas pu en être autrement après ce que je viens de dire au dessus. Pas de Referendum d'Initiative Citoyenne, pas de rétablissement de l'Impôt Sur la Fortune pour les plus fortunés (je vous dis, des revois d'ascenseur). Pire, le peuple français devra travailler plus pour financer les personnes âgées et la dépendance.

« Le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne »

Ces mots sortent de la bouche d'un certain Voltaire. Les personnes qui travaillent donnent de leurs temps et de leurs argents pour  recevoir une partie du fruit du travail qu'il a effectué, le reste est gagné par la ou les personne pour qui ses personnes travaillent. Ses mêmes personnes qui tissent des liens avec ceux que le peuple a élu et qui les gouverne. Les scandales s'enchaînent, la corruption gangrène les haut-fonctionnaires de l'Etat, les gouvernement changent, les présidents défilent, mais rien, car il ne faut pas oublier :

Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi

Le mode de gouvernance n'est donc pas le plus adapté, ou ne l'est plus maintenant, face à un peuple rodé à une redistribution juste des richesses et l'Etat providence.
Le problème aussi, c'est que le mouvement des Gilets Jaunes est soutenu encore, mais n'a pas été vraiment crédible. Bloquer des ronds-points ? Faire des mariages ou des danses de la queuleuleu dans les rues ? Personne ne les écoutait, avant d'intervenir chez Cyril Hanouna, le grand défenseur du peuple (et opportuniste un peu), et d'avoir de la visibilité. Les casseurs sont venus après, comme à chaque fois qu'une manifestation prend de l'ampleur, et l'émotion de rage semé par ceux qui nous gouverne, le contrôle de ce dernier pour éviter tout nouveau débordement, et contrôler les autres manifestations, a enrayer le mouvement déjà fatigué par la durée. Qui pourrait sacrifier tous ces samedis et ses dimanches à manifester, sachant qu'on ne sera pas forcément écouter, et que le danger d'être blessé est réel ?
Personnellement (encore plus personnel que le ressentis que je viens de raconter) je ne porte pas ce mouvement dans le cœur pour un tas de raison, d'abord parce que je trouve scandaleux le faite de restreindre la liberté des autres (par les blocages) si ces derniers n'ont pas choisis de soutenir le mouvement, et dernièrement car ils sont, par ricochet, responsable de mon accident de voiture que j'ai eu en décembre (une autorisation exceptionnelle du préfet à la circulation des poids lourd un dimanche qui a entraîné un accident de poids-lourd avec moi, et autorisation à cause des blocages des Gilets Jaunes). Mais paradoxalement, je soutiens leurs mouvements, et à tout moyen de prouver que le peuple peut se gérer, trouver des idées ensembles et collectivement, et à la réflexion d'une nouvelle façon de gouverner. Malheureusement, et c'est mon avis, entre des mouvements bien naïfs qui pensent pouvoir faire entendre raison le gouvernement, et le gouvernement qui méprise les petits gens, ou qui s'en intéresse que pour la collecte de l'impôt, et qui sait comment tourner les manifestations en leurs faveurs, il n'existe qu'une seules choses qui puisse fonctionner, et donner son sens au mot "Démocratie" :

Le grand soir
Ceux dont rêve tous les anarchistes et les communistes

Maintenant que vous avez lu cela, qu'en pensez-vous ?

Pensez-vous qu'une révolution est possible dans ce monde moderne ?

Êtes-vous derrière les Gilets Jaunes ?

Êtes-vous d'accord avec ce que je viens de dire ? (Vous êtes autorisé à dire non, je vous en donne l'obligation si c'est le cas)

J'espère que je n'ai pas fais d'erreur, que j'ai été impartial, et que vous avez apprécié cette causerie. Je vous souhaite de bonnes semaines en attendant le prochain, et vous retrouverai pour le prochain.