Chapitre 13 : Celui que j'ai pour géniteur
NDA : Chapitre dédié à Noëline en ce 13 avril.
Point de vue de Jonnah :
- De qui tu parles ? dit-il d'un ton méprisable.
Je n'allais pas entrer dans son jeu de " qui a le plus gros caractère ? ".
Je vais jouer le jeu de l'ignorance. Je déclare ensuite :
- Déesse de l'Amour et ses troupes.
Les garçons sourirent tandis que William pouffa de rire. Asher quant à lui, haussa un sourcil.
- Je peux savoir pour qui se prend cette Déesse De l'Amour ? demanda-t-il
Personne ne répondit. Déesse de l'Amour m'avait annoncé il y a quelques secondes qu'elle était en fait entrain de vérifier l'identité de ce Asher dans sa chambre. Jusque là, elle m'avait indiqué que ce qu'il nous avait dit était la simple vérité. Elle m'avait ensuite dit que si nous voulions attraper Mme Li, celle qui avait donné l'ordre de tuer Mme Pilbroz, nous nous devions de laisser ce Asher rechercher l'assassin de sa tante car nous étions trop peu nombreux pour attraper une tueuse à gage avec plus de 25 ans d'expérience. Je pense qu'elle a raison sur toute la ligne.
A ce moment là, Déesse de l'Amour fit claquer ses talons sur le sol quand elle sortit de nouveau de sa chambre. J'étais sûre qu'elle avait tout entendu, dont la haine discernable qu'avait Asher pour elle dans sa dernière phrase.
Il ne savait pas de qui il parlait.
Elle entra dans la cuisine, sans nous donner un regard. Elle alla vers un placard et y saisit un verre. Elle se tourna et releva les yeux de son téléphone en sentant des regards posés sur elle.
- Quoi ? dit-elle en nous fusillant du regard.
Son regard changea du tout au tout et déclara au bout de deux secondes :
- J'suis trop belle, c'est ça ? Oui je sais merci.
Un sourire naquit sur mon visage, elle redevenait elle-même un peu plus chaque jour. Je tournai le regard vers Jender, j'avais bien vu qu'ils s'entendaient bien. En comparaison avec toutes les relations qu'entretenaient Déesse de l'Amour avec tout le monde, celle avec Jender est l'une des plus...saine. Déesse de l'Amour n'était certainement pas faite pour les relations avec autrui. Ce qui était ironique à la vue de son surnom.
Jender sourit aussi en détournant le regard tandis que Déesse de l'Amour partit. William se leva brusquement et s'en alla en prenant son gilet, l'air contrarié ce qui marqua la fin de cette pseudo réunion. Seulement Asher reprit la parole.
- Qu'est-ce-qui vous fait dire que je veux de votre aide ? Toi et cette Déesse de je-ne-sais-quoi.
- Votre présence ici en dit long sur ce que vous voulez. On est votre seul espoir de retrouver celle qui a tué votre tante, on sait déjà qui l'a tuée, alors si vous voulez perdre votre temps, pour au final ne pas pouvoir mettre la main sur elle, vous pouvez dégager. Par contre si vous voulez la retrouver et le lui faire payer, restez dans nos pattes comme un bon toutou et fermez votre grande gueule.
Ses mâchoires se serrent et son regard se fit plus noir en entendant le ton que j'avais employé.
- Combien de fois faut-il que je le répète ? Tu ne sais pas à qui tu t'adresses.
- Vos menaces incessantes ne me font rien, vous n'êtes rien.
- Je ne connais même pas ton prénom, pourtant je sais que ce sera un nom de pute.
- Pas plus que le vôtre. Je ne vous permet pas de me tutoyer.
- Je me le permet à moi-même c'est déjà suffisant. Ma chère.
Terek se leva et s'approcha d'Asher. Ils étaient tous les deux sur le point d'exploser. Pour ne pas provoquer d'altercation, je répliquai en gardant le ton de ma voix calme et posé.
- On a déjà celui qui a assassiné Mme Pilbroz. Votre opportunité de le torturer à nos côtés se fait de plus en plus faible, Asher, alors comme je l'ai déjà dit comportez-vous comme un bon toutou et fermez-la ! Autrement le tueur de Mme Pilbroz vous passera sous le nez. Oh, et mon prénom, c'est Jonnah.
Je m'en vais.
J'avais conscience que ce Asher était détruit après avoir appris la nouvelle de la mort de sa tante, ce n'était pas mon problème. Je voulais retrouver Mme Li parce qu'elle avait tué la mère et la femme de ceux que je considérais comme mes frères et mon père.
Je voulais réparer leurs cœurs, pas celui d'Asher.
Je n'en ai que faire de ce connard et de sa grand-mère qui apparemment s'appelait Talia et qui avait au passage disparu par je ne sais quel moyen.
La seule chose qui m'importait était les derniers membres de la famille Pilbroz : Terek, Jender, et William. Ils représentaient les derniers membres de ma "famille" aussi.
Point de vue de Jender :
Après cette dispute entre Asher et Jonnah, Asher était parti vers 23h00. Je croyais à son histoire. En même temps comment ne pas le croire il avait exactement la même tête que ma mère. Mon cerveau bouillonnait et je manquais de devenir fou avec toute cette histoire.
D'abord le meurtre de ma mère, après le kidnapping et maintenant le cousin caché. La poisse était notre deuxième prénom.
Je n'ai plus le cœur à rien. Ma mère me manque, ma filleule me manque, Vic me manque, Elle que je considérais comme ma mère. Je rêve de pouvoir les voir là, maintenant. Mais même si c'était possible, je ne pourrais pas leur montrer une marque d'affection devant mon père. Il était à cheval là-dessus.
"Pas d'émotion, et tu auras tout gagné. Trop d'émotion et tu auras tout perdu. "
Son regard constamment tourné vers moi, la pression du poids de son regard sur mon dos me terrifia et me faisait rager à la fois. Je n'ai pas le droit à l'erreur avec lui. Je m'efforce de ne le montrer à personne, mais mon père est un vrai bourreau. Un vrai con qui ne pense qu'à lui et à sa meilleure amie depuis le meurtre de ma mère. Le jour où ma mère était morte, il ne nous avait même pas demandé comment nous allions, il ne nous avait même pas dit lui-même qu'elle était morte. C'était un de ses hommes de mains qui nous avait averti.
Mexique, 2 ans plus tôt, QG de William :
Terek et moi attendons mon père qui devait nous ramener chez nous. Nous sommes dans son bureau, Terek est assis sur un pouf plus loin, les yeux rivés sur son téléphone et moi je suis assis sur une des chaises devant le bureau en bois massif de mon père. Je joue avec mon bracelet, j'ai un mauvais pressentiment depuis ce matin. Plus les heures passent plus ce pressentiment grandit. J'ai l'impression d'être à la limite de ce que je peux supporter et cette attente injustifiée n'arrange rien.
Je veux rentrer chez moi et ne plus jamais avoir à faire au monde de mon père. Je déteste ce qu'il me demande de faire mais, ai-je le choix ? Non, la réponse est évidente. Mon père m'obligerait à continuer, et si par miracle j'arrive à ne pas continuer dans la voie des tueurs d'élite, il s'en prendra à Terek. Il en est hors de question.
- ça fait une heure qu'on attend. J'appelle Maman elle va s'inquiéter sinon.
Je me tourne vers Terek et j'acquiesce d'un hochement de tête. Il pianota sur son téléphone quelques secondes avant de le porter à son oreille. Une fois, elle ne répond pas, deux fois elle ne répond pas, trois fois elle ne répond pas... cinq fois elle ne répond pas.
Une explosion nous fit sursauter. Nous nous levons et regardons par la baie vitrée qui donne sur le hall. Rien. Je fronce les sourcils.
Un homme de main déboula dans la pièce et nous donna alors l'explication de l'absence de réponse de notre mère. C'était simple. Elle était morte suite à l'explosion de sa voiture juste devant le QG. L'explosion que nous venions d'entendre était celle de la voiture de ma mère. Elle était morte.
Je prévois de me rendre à la cuisine, pour me faire à manger et ainsi me changer les idées. Je pianote sur mon téléphone pour répondre à Terek.
from Terek 00h 14:
J'ai besoin de te parler.
to Terek 00h 17:
Je te parle demain alors.
from Terek 00h 117 :
D'accord.
Je mets mon portable dans ma poche en sortant de ma chambre pour libérer mes mains. En prenant le couloir je vois de la lumière dans la cuisine. Je fronce les sourcils. Tout le monde est, soit parti, soit dans sa chambre.
Le bruit des poêles se fait de plus en plus fort quand je m'approche. Il y a bien quelqu'un. Je me déplace pour voir qui est là, le poteau dans la cuisine me barrant la vue. J'eus la surprise de voir la dernière personne que j'aurais pensé voir. Déesse de l'Amour. Je stoppe tous mes mouvements, surpris. Elle tourna la tête et me regarda de haut en bas.
- Quoi ?
- La vision de Déesse de l'Amour dans une cuisine me terrifie, dis-je en avançant vers le réfrigérateur.
Elle ne prit pas la peine de répondre et mit une poêle sur le feu avant d'y ajouter un peu d'huile. J'observe ses moindres faits et gestes en prenant des pommes de terres dans le frigo, je les passe sous l'eau et saisis un couteau et une planche à découper dans le but de faire des potatoes. Elle prit des œufs et les cassa un à un dans sa poêle. Elle s'est changé depuis son arrivée et a troqué sa robe et ses talons pour un t-shirt large gris et un short noir. Elle a également attaché ses cheveux bouclés en un chignon désordonné. Elle ne porte plus de bijoux ni de maquillage.
- Arrête de me regarder.
Sa phrase me fait sortir de mes pensées, elle est toujours dos à moi comment elle a fait pour savoir que je la regardais ?
Je commence à couper les pommes de terres et elle se tourne enfin lorsque qu'elle entend le bruit du couteau régulier sur la planche. Elle regarde ce que je fais pendant quelques secondes avant de froncer les sourcils et de me juger de regard.
- Mais c'est de la merde ce que tu fais !
- Je coupe des pommes de terres, je ne vois pas en quoi ce serait de la merde.
- Tu les coupes comme si t'avais jamais cuisiné. Donne-moi ça !
Elle m'arrache le couteau et la planche des mains. Elle commença à couper les pommes de terres dans de parfaites formes toutes aussi régulières les unes que les autres. Je la regarde interloqué.
- Tu sais cuisiner ? Depuis quand ?
Elle souffla longuement.
- Ferme-la.
Ah. D'accord.
Je prend appui sur le plan de travail en regardant le couteau battre la planche dans un bruit agaçant. Je fus surpris quand je vis que les œufs n'étaient pas battus en omelette. J'en fis la remarque à Déesse de l'Amour.
- Le principe des œufs au plat, tu connais ?
Effectivement.
Je pris le couteau de ses mains et essayai de reproduire ce qu'elle faisait deux secondes plus tôt. Une question me brûla les lèvres, mais je crains de la lui poser. Je fus moi-même choqué quand les mots dépassèrent la barrière de ma bouche sans que je ne le fasse exprès.
- Tu vas bien ?
Elle stoppa ses mouvements, son corps se raidit et le silence commença à être pesant pendant les secondes qui suivirent. Je vis du coin de l'œil qu'elle tourna la tête vers moi pour me fixer. Comme-ci personne ne lui avait posé cette question depuis belle lurette. Elle déglutit difficilement pendant que je continue de couper les pommes de terre. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me réponde :
- Et toi ?
Pour être tout à fait honnête, je ne savais pas comment j'allais. Je me sentais vide, comme si on m'avait arraché le cœur, comme si mon âme était morte avec celle de ma mère et celle de Vic... Comme si les choses qui me caractérisaient, s'était estompées avec la tristesse. Je ne sais pas quoi répondre.
Que voulez-vous répondre à cette question alors que ma mère et Vic étaient mortes ? Rien. Je n'avais pas le droit de ressentir quelque chose.
"Pas d'émotion, et tu auras tout gagner. Trop d'émotion et tu auras tout perdu. "
- Tu vois, question difficile quand on y pense vraiment.
J'acquiesce. Quelques secondes de silence s'en suivirent alors.
- On est le combien aujourd'hui ? demanda-t-elle
- Le 12 novembre depuis maintenant 20 minutes.
Elle se raidit de suite. Je ne comprends rien. J'ai fait quoi ?
- Demain, c'est mon anniversaire.
J'affiche une expression surprise, elle le remarque puisque qu'elle continue.
- Tout le monde a un anniversaire je te préviens. Fais pas l'étonné.
Malgré moi je souris en reprenant mon découpage de pommes de terre. Elle est donc née le 13 novembre. La grande Déesse de l'Amour connue de tous avait un anniversaire. Elle me tourne le dos. Je ne sais pas quoi faire de son information.
- Tu vas le fêter ?
Elle se tourne vers moi, je tourne la tête vers elle. Elle me regarde comme si la réponse était évidente. Oui ça l'est. En même temps je ne sais jamais comment formuler mes phrases avec elle.
- MDR. Non.
Elle le dit avec légèreté. Ne me dites pas qu'elle allait passer cette journée comme les trois-cent-soixante-quatre autres jours de l'année ? Pour moi les anniversaires étaient très importants. J'en faisais toujours tout un plat. C'était une des seules choses que mon père nous avait autorisé à fêter. Noël, le nouvel an, et bien d'autres fêtes nous été interdites. Il n'a jamais voulu nous en donner la raison.
Tous les constats que j'ai fait tout au long de ma vie à propos de mon père à créer en moi une haine viscérale envers celui que j'ai pour géniteur.
Je continue de la regarder dans les yeux.
- Tu ne vas quand même pas passer cette journée comme toutes les autres. Pas vrai ?
- Bah si. Je te fais assez confiance pour te le dire alors ne t'avise pas de le répéter, dit-elle en pointant un couteau devant mon visage.
Elle repose son couteau pour couper ce qu'il y a dans son assiette. Elle passe à côté de moi pour se rendre dans le salon et ainsi regarder Netflix. Je continue mon repas.
Quand j'ai terminé, il est minuit et demi. Déesse de l'Amour est toujours là, extrêmement concentrée sur la chronique des Bridgerton, dont je n'avais jamais entendu parler. Je lui avais demandé ce que c'était et elle m'avait rapidement expliqué pendant que je cuisiner.
- Miss Edwina Sharma, c'est qui déjà ?
- C'est la sœur de Kate Sharma, aka un des persos principales de la saison deux, aka celle que je pense qui va finir avec Anthony Bridgerton. Écoute quand je te parle.
- Ah oui, c'est vrai, dis-je en m'asseyant sur le canapé à côté d'elle mon assiette à la main.
Elle me pique une potatoes. Je repense à notre première rencontre.
Pour être un tueur à gage et travailler pour un gang, un cartel, ou la mafia il faut une formation. Comme dans tous les métiers. Durant la formation que j'ai suivi nous devions tuer un policier. C'était mon père qui nous en avait donné l'ordre. Ce policier s'appelait Théo, il venait d'avoir un fils avec sa femme, Katerina. Nous l'avons tué tout simplement parce qu'il était dans notre dossier mais aussi parce qu'il se rapprochait trop du but pour nous faire emprisonner. Déesse de l'Amour faisait partie de cette formation. C'est sans surprise qu' elle fut celle qui ait donné le coup fatale à Théo.
Il était à terre. Nous n'étions que trois. Mon père, moi, et Déesse de l'Amour. Il pleurait par terre en tenant sa jambe dans laquelle j'avais tiré. Mon père n'avait pas eu le temps de donner un ordre à Déesse de l'Amour, qui n'avait fait qu'assister jusque-là, qu'elle avait déjà ses doigts autour du cou du policier. Elle avait sur les doigts des bijoux qui recouvraient la totalité de ses bouts de doigts. Des bijoux qui pouvaient tranchés n'importe quoi tant ils étaient pointues. Elle avait pris son cou et s'était ensuite baissée à la hauteur de Théo, ils se fixaient. Mon père regarda la scène et moi aussi. Déesse de l'Amour avait ensuite, planté, tout doucement, ses bijoux dans son coup en serrant ses doigts sur son cou. Le policier tenait fermement l'avant-bras de Déesse de l'Amour.
Elle n'arrêtait pas sa pression et le policier mourra quelques secondes plus tard entre les mains de Déesse de l'Amour. Une mort très théâtrale.
Nous restons là toute la nuit, à regarder la chronique des Bridgerton et à manger. Si bien que le lendemain quand nous avions rebroussés chemin vers la boîte de nuit j'étais complètement claqué.
- Jender tu rentres avec Déesse de l'Amour par derrière.
J'acquiesce et la voiture s'arrête à quelques mètres de la boîte. Nous faisons le trajet une main sur notre arme. Nous contournons le bâtiment. Le crépuscule se manifeste. Il est dix-sept heures trente.
- Pour résumer, tu passes devant. Tu vas en bas et je te suis discrètement. Ce Luis doit savoir que tu es là mais pas moi. Tu te bats avec lui pour le distraire et je m'occupe du reste. Soit arrogant, sans pitié. Provoques en lui une haine viscérale et on aura réussis.
J'hoche la tête aux conseils de Déesse de l'Amour. Je m'avance dans la bâtisse. Décontracté. Les mains dans les poches. Je ne sens plus Déesse de l'Amour derrière moi. Je vois Luis directement. Il lève les yeux lentement de l'arme qu'il a entre les mains.
- Alala. Comment peut-on être aussi bête ?
J'arme le revolver dans mes mains et le pointe sur son front. Il ne semble pas surpris du tout. Il reproduit le même geste que moi.
Nous voilà à nous regarder, chacun une arme sur le crâne, dans un duel qui risque de finir sanglant au moindre faux pas des deux côtés.
•
Les doigts de fer de Déesse de l'Amour :
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