Chapitre 10 : Une aura maléfique


Point de vue de Victoria :

J'avais vraiment déconné. J'étais sensée faire diversion pour qu'ils puissent s'échapper, j'avais réussi mais... Luis. Il était là, j'avais compris qu'il n'était pas mon allié au final et je lui avais déjà donné la responsabilité de mon gang. Merde. Il m'avait trouvée derrière la boite de nuit où était retenu Jonnah, Terek, et Jender. Il avait un bandage sur la cuisse à travers lequel on pouvait voir du sang. Signe qu'il s'était blessé.

- Vic. Que fais-tu là ? Avait-il dit d'un ton qui se voulait sarcastique.

Au début je m'étais demandé ce qu'il faisait là alors qu'il devait gérer mon ancien gang, mais d'autres questions avaient fait leur apparition dans ma tête quand je vis arriver une femme avec une aura maléfique autour d'elle. Elle lui avait demandé en chinois qui était, je cite, « cette femmelette » et je l'avais tazzée tout en lui donnant un violent coup dans le dos ce qui eut pour effet de la faire tomber au sol. Inconsciente. Sauf que à ce moment là j'avais baissé ma garde et ce n'est sans compter que Luis, qui était sensé être mon allié, m'avait donné un coup dans le dos me faisant tomber moi aussi, au sol. Pendant ma chute j'avais lâcher mon tazzer et j'étais maintenant sans défense au sol. J'étais toujours derrière la boite de nuit mais je pouvais voir distinctement, les gens que je considérais comme ma famille entrer dans la voiture. Ils étaient en sécurité... Je pouvais maintenant mourir sans être inquiète que ma fille ne soit plus en vie. Elle était là devant moi. Son magnifique visage parsemé de bleus était toujours aussi beau. Ma fille, je regrette tellement de t'avoir mentie... tu ne mérites pas ça. Toi et Shaïma êtes ma raison de vivre...

- Je vous aime mes filles. murmurais-je dans un nouveau sanglot

J'aurai voulu qu'elles soient là avec moi, pour me rassurer et me dire qu'elle m'aimerait malgré tout. Après avoir reçue le coup et avoir entrevue ma fille s'échapper, Luis n'avait pas manqué de me tazzer moi aussi et maintenant... J'étais dans une cellule depuis – j'en avais l'impression – des heures et je mourrais de faim. J'étais sur le point de m'évanouir. Luis ne m'avait pas nourrie et il m'avait fait comprendre il y a quelques heures, ou quelques minutes que je ne serais pas nourrie avant que je ne m'évanouisse. Il avait aussi ajouté, que pour s'assurer une prime de la part de Li, il me droguerait de façon à ce que je fasse une overdose. Je luttais depuis des heures mais cela ne tarda pas, et je perdis connaissance.

Point de vue de Jonnah :

Déesse de l'amour était là. Elle m'avait manqué, mais je ne pensais pas que c'était réciproque. Je lui avais dit des choses horribles.

- Si tu es si mal, pourquoi tu ne mets pas fin à tes jours ? Ça nous fera des vacances, connasse ! lui avais-je hurlé

J'avais été méchante, et bien pire que ça. Je n'arrivais plus à assumer ce que j'avais dit il y a 2ans. Et maintenant elle me le faisait payer en ne m'adressant plus la parole et en me lançant des regards noirs. Ce n'était pas une punition suffisante par rapport à la gravité de ce que j'avais dit. Je levais la tête et vis mon reflet dans le miroir de la salle de bain. Et je ne tardais pas à voir Terek arrivé. Je lui souris.

- Tu es sûre que ça va Jonnah ?

- Oui oui j'ai un peu mal à la tête mais ça va... Euh... où est Maman ?

- Hum...

- Elle est où ? continuais-je en me redressant

- Elle est toujours là-bas.

J'écarquillais les yeux et des larmes ne tardèrent pas à faire leur apparition quand Terek m'expliqua la situation. Elle était partie faire diversion, ... sans doute pour nous sauver mais où était-elle ?

- Terek, tu es entrain de me dire que ce n'est pas sûr qu'elle soit encore vivante ?

- Non, je...écoute Papa attend juste son appel Jonnah, elle... ne t'inquiète pas d'accord je suis là.

Il me prit dans ses bras et je ne fus pas du tout rassurée, ils n'avaient pas de nouvelles et moi j'étais là alors que ma mère était en danger pour moi,...à cause de moi. Je ne pouvais pas flancher maintenant, il fallait que je retrouve ma mère et tout de suite. Terek me laissa pour que je puisse prendre une douche histoire de me décrasser un peu. Une fois terminée, je séchais mes cheveux avec un sèche cheveux, je me les brossais et remarquais que mes cheveux avaient grandi, et qu'ils m'arrivaient en bas du dos maintenant.

Mes pensées dérivèrent vers ma mère, et ma gorge se noua instantanément. Mes yeux commencèrent à se remplir de larmes et j'arrêtais ce que j'étais entrain de faire. Je posais le sèche cheveux, et me pris la tête entre les mains. Mes yeux se fermèrent pour essayer de me contrôler, mais les larmes coulaient doucement sur mes joues. Tout était de ma faute. Des larmes de crocodiles jaillirent ensuite et je sentais tout doucement mon corps se vider de toutes ses forces. Des sanglots que j'essayais d'étouffer sortirent et plus j'essayais de me retenir plus ma gorge se serrait d'avantage. Pourquoi j'avais accepté qu'elle vienne en Chine avec nous ? Pourquoi j'étais aussi conne ? Pourquoi Déesse de l'amour était là ? Pourquoi William, lui que je considérais comme mon père, avait suivi le plan proposé par Déesse de l'amour ? Pourquoi ? Trop de questions trottaient dans ma tête, je me sentais défaillir et je me laissais tomber par terre. Je mis ma main sur ma bouche pour arrêter de pleurer. J'avais envie de hurler. Hurler comme je ne l'avais jamais fait. Mais ce sentiment je ne le connaissais que trop bien. Il était néfaste pour moi, et pour ma famille. Ce sentiment, il refaisait surface quand j'avais l'impression de perdre quelqu'un pour toujours et je n'avais que trop souvent succombé à son pouvoir sur moi. Oui j'étais entrain de flancher, comme trop souvent et je devais me reprendre. Je finis par me calmer après de longues secondes au sol et je soufflais comme pour évacuer toute cette rage, ce sentiment et je me levais. Je passais un peu d'eau sur mon visage et comme mes yeux étaient rouges à cause des larmes je pris des gouttes pour les mettre dans mes yeux. Je me vêtis tout de noir et attachai mes cheveux. Je sortis, encore un peu sous le choc et je vis tout de suite Jender.

- Tu vas bien Jojo ?

- Non.

Je passais sans attendre de réponse mais mon masque se fissura quand je vis Déesse de l'amour assise sur une des chaises du bar. Elle tourna la tête vers moi et puis... rien. Son regard était vide mais il était noir. Jender passa devant moi et posa sa main sur son dos comme pour essayer de la calmer. Seulement cela eu pour effet de l'énerver encore plus. Elle rejeta violemment son bras et le fusilla du regard avant de prendre son portable et de partir dans le salon. Jender resta interdit mais prit le verre d'eau qu'elle avait laissé et le déposa dans le lave vaisselle. J'étais restée figée mais je me repris en voyant William s'asseoir sur le canapé entre Déesse de l'amour et Terek. Je vis que ce dernier avait un regard désolé sur le visage. Je les rejoignis et m'assis sur un des fauteuils en face de Terek.

- Tu n'as toujours pas d'appel ? demandais-je

- Non, et ça m'inquiète. Je pense que je vais y aller.

- Je viens.

Il hocha la tête, et je fus surprise qu'il ne proteste pas puisque d'ordinaire il aurait tout fait pour ne pas que je vienne, il est trop préoccupé pour penser à cela sûrement.

- Vous restez tous les trois ici, et vous nous appelez si vous avez des nouvelles.

Terek et Jender acquiescèrent tandis que Déesse de l'amour l'ignora et nous partîmes pour Zhengzhou. La première chose qui me fit tiquer fut le silence, puis le noir. C'était une boîte de nuit et il était à présent 22 heures. Il devait y avoir du monde à cette heure-ci non ? William me tendit une arme et je la pris, hésitante.

- Tu ne t'en sers que si tu en a besoin, compris ?

J'hochais la tête et me glissais avec lui derrière la bâtisse, il me fit signe de continuer les recherches pendant que lui allait dans la boîte de nuit. Il disparut et quelques secondes plus tard j'entendis du bruit au-dessus de ma tête, je levais les yeux et vis la fenêtre s'ouvrir.

Prise de panique, je me collais au mur devant moi et je vis que par la fenêtre dépassait un bras avec une cigarette et je reconnus de suite le stagiaire qui m'avait blessée. Il avait un tatouage sur son avant bras, un serpent. Il disparut de mon champ de vision et j'entendis tout à coup des bruits de luttes, j'en profitais pour entrer dans la bâtisse et me diriger, grâce à ma mémoire, dans les sous sols. Je courus vers les cellules que j'ouvris une par une, jusqu'à tomber sur une cellule fermée. C'était sûrement là qu'elle était. Je ne réfléchis pas et je tirais dans la serrure, celle-ci explosa et la porte s'ouvrit dans un bruit strident. Quand je vis son corps par terre et inconscient je crus qu'elle était morte pendant un moment, je crus que mon cœur s'était arrêté de battre et je me précipitais sur elle et pris son pouls. Il était présent mais très faible, trop faible. Il fallait qu'on y aille et tout de suite. J'enfonçais mon arme dans ma ceinture et je la pris par-dessous les épaules avec mes avants bras. J'avais réussi à monter les escaliers en la portant quand j'entendis des pas descendre les escaliers au-dessus de ma tête. Et merde. Je me cachais derrière un mur en me préparant à tuer cette personne qui descendait très rapidement, sauf que je reconnus William à temps. Il fut soulagé de me voir avec ma mère et la prit sur ses épaules, comme un sac. Moi aussi je fus soulager de le voir, à ce moment précis.

- On y va ! murmura t-il

Nous courûmes vers la porte d'entrée et je pris le volant en démarrant au quart de tour. William m'avait dit de conduire pour pouvoir rester avec ma mère derrière. Il me pressa pour que nous arrivions le plus vite possible au penthouse. Je garais la voiture devant l'immeuble et William sortit en portant ma mère dans ses bras. Il avait l'air mort d'inquiétude, et moi j'étais terrorisée, pas de ce que je venais de faire non, ça je m'en foutais royalement. J'avais peur de ce qui pourrait arriver à ma mère. Je pris mon portable et appelais Jender en suivant William qui courrait comme un malade vers l'ascenseur, Jender répondit tout de suite.

- Alors?

- Prépares tes affaires pour la soigner on est dans l'ascenseur et son pouls est faible, très faible. Et je...

- Calmes toi Jojo ça va bien se passer.

- Je suis terrorisée Jender, j'ai...

- Jojo je te passe Terek ok ? Je te parle tout à l'heure.

- Non. Fais ce que tu as à faire.

Je raccrochais et l'ascenseur s'ouvrit enfin. William accourut dans le couloir et je le suivis de près.

- Ça va aller Vic, tiens bon je t'en supplie. dit-il en lui caressant les cheveux

Nous arrivons devant la porte de notre penthouse et Terek l'ouvrit avant que je ne puisse le faire. Il avisa la situation et nous laissa passer sans poser de question. Jender prit la situation en main et donna des indications à son père. Je m'avançais doucement dans la cuisine du penthouse pour prendre un verre d'eau, sauf que je vis Déesse de l'amour dans le salon me fixer.

- Et bah alors ? On a peur pour sa petite maman Jonnah ?

- Arrêtes s'il te plaît, c'est pas le moment.

- Ce n'est jamais le moment pour rappeler à quelqu'un sa faiblesse. En d'autres termes tu me fais bien chier avec tes sois disantes émotions à la con. T'es là entrain de chouiner alors que... elle pointa du doigt la chambre où était ma mère.

- Arrêtes, je ne suis vraiment pas bien là.

Elle sourit d'une manière bien trop flippante pour que se soit normal.

- Ça serait vraiment dommage que ta chère maman meurt, elle avait dit ça en imitant des crochets au moment de dire « maman »

C'était la goutte de trop et je cassais mon verre seulement avec ma main droite. La rage ne devait pas faire surface, pas maintenant. Sauf que... c'était trop tard...

Je me dirigeais d'un pas dangereux et rapide vers elle et elle ne flancha même pas, comme si c'était ce qu'elle attendait depuis sa venue au monde. Elle se leva et nous étions maintenant face à face. Son regard m'horripilait, son visage méprisant m'horripilait. Tout son être m'horripilait à ce moment précis. Je levais ma main, dans le but de lui mettre une grosse gifle sauf qu'elle arrêta ma main en plein vol. Elle me murmura à l'oreille :

- Si tu es si mal, pourquoi tu ne mets pas fin à tes jours ? Ça nous fera des vacances, connasse.

Elle venait de me rappeler ce que je lui avais dit ce soir là et elle était entrain de l'utiliser contre moi. Elle avait vraiment la rage...

Terek arriva à ce moment là et il s'interposa entre nous deux.

- Arrêtes tes conneries tout de suite Jonnah. Tu me fais chier !

Son regard était fuyant, il releva les yeux. Ils étaient pleins de larmes. Je ne comprenais pas. Il ne parle français – sa langue maternelle- seulement lorsqu'il ne peut plus se contrôler...

Vous voulez savoir ce qu'il me dit ensuite ?

Que ma mère était morte.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top