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La façon dont la mère se comporte avec ses enfants sera toujours très différente de celle du père. Ça avait été le cas pour Ines et moi, à quelques exceptions près. Toutes ces choses-là sont dues à ce que l'on a vécu avec Zian, surtout pour Ines, qui avait été seule face à tout ça, et ce, durant de très longs mois. Elle a été marquée par tout ça.

Dans toute cette galère, ces deux bébés étaient devenus sa force et elle s'était fortement accrochée à eux, parce qu'en tant que personne, il ne lui restait plus qu'eux, donc lorsque Zian avait succombé à la maladie, elle s'était accrochée à Zaher bien plus qu'elle ne l'était déjà. Ça l'avait rendue craintive. Elle se faisait du souci et encore à ce jour.

Donc, la première fois que je m'étais rendu compte de cette manie qu'elle avait, ça m'avait vraiment brusqué, mais après m'être posé au calme, afin de cogiter sur tout ça, j'avais fini par comprendre un peu la chose, même si, forcément, ça m'avait gêné, parce que, je m'étais demandé ce qu'elle pouvait véritablement penser au fond d'elle.

- Moi : J'aimerai vraiment savoir ce que tu penses de ça.
- Ines : C'est-à-dire ?
- Moi : J'ai l'impression que tu te fais trop de souci et que tu t'imagines trop de mauvaises choses par rapport à moi et ma façon d'être envers Zaher. Détends-toi, il est là avec nous et in shâ Allah, il le sera pour de nombreuses années.
- Ines : Emir, je t'assure que ça n'est pas contre toi.
- Moi : Je n'en sais rien, parce qu'en soit, je ne sais pas tellement ce que tu penses de tout ça. J'ai juste l'impression que tu te sens mal quand il est avec moi.
- Ines : C'est qu'une impression que tu as, parce que wAllah, ça me fait du bien de le savoir avec toi et de voir que tu passes beaucoup de temps avec lui.
- Moi : Je ne pense pas que ce soit ça, mais surtout, tu ne me dis pas ce que tu ressens véritablement et ça, je l'ai remarqué depuis quelque temps.
- Ines : Il ne me reste que Zaher, donc forcément, je me fais du souci pour lui, mais ça reste compréhensible, enfin, je crois non ?
- Moi : Je le sais bien. Cette douleur, on la vit à deux, même si, la tienne est bien plus présente et forte que la mienne, donc je le comprends ça Ines, mais je suis là pour lui. Je veux que tu arrêtes de croire que je serai capable de lui faire du mal, parce que jamais de ma vie, j'aurai un geste ou un mot de trop envers lui.
- Ines : Ça n'est pas vraiment ça, mais dans tous les cas, on en avait déjà parlé. Je vais avoir besoin de temps, mais ça finira par passer in shâ Allah. Il ne faut pas que tu le prennes directement pour toi.
- Moi : Actuellement, je le prends pour moi, surtout avec ce que tu m'avais dit, comme quoi, le fait que je suis un homme un peu je-m'en-foutiste et complètement ailleurs, ça te fait khaff, parce que tu n'as pas envie que cette partie de moi, touche Zaher et lui cause du tort.
- Ines : C'est compréhensible ou pas ?
- Moi : Je suis conscient du fait d'avoir souvent les pensées ailleurs au point de ne plus tellement calculer ce qui m'entoure, mais je saurai géré ce genre de choses, afin que ça ne le touche pas directement. J'espère que le problème est vraiment-là et que tu ne penses pas autre chose par-derrière ?
- Ines : Pourquoi tu dis ça ?
- Moi : Je ne sais pas. J'ai cette très forte impression que tu penses de sales choses, dans le genre où je serai capable de lui faire du mal, hormis le fait que mon côté un peu je-m'en-foutiste te dérange vis-à-vis de Zaher.
- Ines : Tu es sûrement brusqué par ma façon de réagir et d'agir face à toutes ces choses, et ça peut te laisser penser ça, mais ça n'est pas le cas. De mois en mois, j'en ai appris sur toi, même si, ça reste peu, et ça m'a fait comprendre beaucoup de choses, mais surtout, j'ai pu me rendre compte à quel point tu étais quelqu'un de gentil, doux et intentionné quand tu le veux, que ce soit avec Zaher ou avec moi.
- Moi : C'est ça que je veux entendre, parce que sincèrement, je n'arrivais pas à accepter ça. Vraiment, surtout après tout ce que l'on a vécu avec Zian et Zaher, ça me poussera seulement à être un père à la cool avec lui. J'ai khaff pour lui, par rapport à tout ce qui a pu se passer devant ses yeux d'enfant, surtout sur les derniers jours de vie de Zian, parce qu'il était en mesure de comprendre beaucoup de choses. Peut-être que ça n'aura jamais aucun impact sur sa personne, mais actuellement, on ne peut pas le savoir, donc il est clair que je lui faciliterai sa vie autant que je le pourrai.
- Ines : J'y pense beaucoup, c'est une chose qui me revient très souvent en tête. Il existe beaucoup de cas comme ça, des petits ou peu importe, qui vivent des choses fortes qui finissent par se ressentir sur leur personnalité ou qui ressortent sur leur façon de vivre dix, quinze, vingt ans après. Ça peut arriver sur tout plein de choses, et sans partir sur un débat, ça me fait penser à toi.
- Moi : Ne parle pas de moi, ça n'a rien à voir.
- Ines : Je ne blâme pas, simplement, ce sujet me fait penser à ton cas.
- Moi : Ça n'a rien à voir. Pour moi, il était question de fréquentation.
- Ines : Il est question, parce que, pour moi, c'est toujours d'actualité au vu de ta vie actuelle.
- Moi : Alors dis-moi ta pensée.
- Ines : Il y a eu un déclencheur à tout ça, parce que de toute façon, il y a un déclencheur pour tout, ça c'est sûr. Personne ne peut se mettre à vriller du jour au lendemain, pour un rien. Je ne connais pas encore les moindres détails de ta personne, mais avec le peu de chose que tu m'as dite, ça me laisse à penser que le déclencheur, ça a été l'histoire de ton frère et certaines autres choses que tu as vécues un peu plus jeune.
- Moi : Non, ce sont les fréquentations. Eh, c'est moi qui ai vécu ces choses-là.
- Ines : Je n'ai pas dit que les fréquentations n'avaient rien à voir avec ça, mais seulement, ça n'a pas été le déclencheur de tout ça. Je pense que le fait d'avoir vécu ces choses et d'avoir perdu ton frère, ça t'avait poussé vers d'autres personnes, notamment des hommes plus âgés que toi, pour rappeler un peu ton frère, même si, il sera irremplaçable, c'est sûr, mais malheureusement, c'était des personnes mauvaises et malintentionnées, et malgré ça, tu avais poursuivi avec eux, puis tu avais fini par rentrer dans une routine et enchaîner les mauvais coups, et donc, c'est sûrement pour cette raison que depuis, tu n'as jamais réussi à trouver la paix intérieure. Je me suis fait mon idée à partir de toutes ces petites choses que tu m'as dites, mais c'est tout à fait ton droit de penser autre chose.
- Moi : C'est bon ! On arrête de parler de ça.
- Ines : Je voulais simplement dire que notre personnalité, on l'a construit à partir de notre vécu, d'où le fait que j'ai pensé à toi, lorsqu'on a parlé de Zaher, parce que toi, niveau personnalité, c'est clair que tu n'es pas un kebch, elle est propre à toi, mais qu'est-ce qu'elle est haar.

Cette nuit-là, j'avais été très calme et nos échanges avaient vraiment été posés. Ça nous avait permis de nous comprendre et d'apprendre à nous connaître toujours plus. On avait touché à des sujets tous très différents les uns des autres, mais une fois qu'on était rentré plus en détail sur celui de Zian, elle s'était mis à faire couler les larmes.

Lorsque, je m'en étais rendu compte, j'avais eu un bug. Ça m'avait vraiment froissé, surtout que je ne m'y étais pas attendu, parce qu'on avait été sur une bonne vibe. Elle s'était mise dans un sale état, je n'avais pas su quoi dire, ni quoi faire, mais malgré ça, je n'avais pas fait le tarba et j'étais resté auprès d'elle durant toute cette nuit-là, yay.

Sur le moment, j'avais été très embêté, parce que je ne m'y étais clairement pas attendu et j'avais eu cette impression d'être coincé, étant donné que j'avais dû rester à ses côtés durant toute cette nuit-là. C'est moi, qui avais pris la décision de ne pas la laisser, alors que j'aurai pu, mais malgré ça, j'avais été très froissé de la situation, damn.

Le sale état dans lequel elle s'était mis, m'avait simplement poussé à rester silencieux, mais à côté de ça, je n'avais pas su vraiment quoi faire pour qu'elle reprenne son calme, à part lui mettre sa tête contre moi, pensant qu'elle allait arrêter, mais en fait, absolument pas. J'avais eu l'impression que son état était devenu encore plus haar.

Ça avait duré un sacré long moment, mais finalement, elle avait fini par n3ess chwiya. Lorsque j'avais remarqué ça, j'avais tenté de me lever, mais elle m'avait aussitôt stoppé, en me demandant de rester auprès d'elle. Je n'avais pas pu être plus discret que ça, vu que sa tête avait été posée sur moi. J'avais vraiment été froissé à ce moment-là.

J'avais été bloqué sans aucune possibilité de pouvoir repartir, mais je n'avais rien dit, parce que cette nuit-là, Ines avait été sacrément mal et j'avais eu khaff qu'elle soit rentrée dans une période sombre, donc j'avais essayé de la facilité le plus possible. Je sais à quel point ces moments-là, sont très lourds. Je le vis aussi, ça m'arrive très souvent.

Sur toute cette nuit-là, j'avais été très tendu et mes pensées n'avaient fait que de chtah. J'avais passé tout ce temps-là, allongé à ne rien faire et à attendre qu'elle se réveille pour le travail. La bonne vibe du début, elle n'était clairement plus présente, mes pensées en avaient pris un sacré coup. J'avais été dans une des situations que je déteste.

Je n'avais pas fermé un œil de la nuit, mais lorsqu'elle s'était réveillée, je les avais aussitôt fermés. Je n'avais pas eu envie qu'elle le remarque et que ça reparte d'un coup. Elle était allé se préparer, et moi, j'en avais profité pour souffler un bon coup, parce que cette nuit, m'avait crispé. Je n'avais pas attendu qu'elle parte pour tomber raide.

Depuis cette nuit-là, Ines était devenue assez bizarre, et quelques jours après, j'avais eu ma réponse. Ça avait été une période sombre pour elle, donc elle m'avait demandé de la laisser un peu seule, afin de souffler. J'avais emmené Zaher avec moi, et je m'étais installé quelque temps chez Lylia. Ça avait satisfait tout le monde, sauf moi, zeh.

Ines s'était retrouvée seule, chose qu'elle avait voulue, et Lylia m'avait retrouvé chez elle, ce qui avait permis un rapprochement très lège entre Junayd et moi, mais aussi entre Junayd et Zaher. Je n'avais pas vraiment été satisfait, mais ça avait été pour le bon déroulement de tout ça, donc je n'avais rien dit et j'avais laissé les choses se faire.

Entre-temps, j'avais repris le travail. Ça m'avait complétement assommé, parce qu'ils m'avaient mis sur plusieurs sessions autant de jours que de nuits et sur les mêmes semaines, en plus des jours de repos qui s'étaient faits assez rares, mais ils avaient fait tout ça pour me mettre à bout et tester mon mental. J'étais resté très droit sur ça.

Le dimanche 19, au lendemain de la fin du ramadhan, j'étais allé à la Mosquée avec Zaher. Depuis la première fois où je l'avais emmené, j'avais réitéré la chose, afin qu'il puisse s'y habituer et que ça en devienne un automatisme, jusqu'au jour où il allait pouvoir le réclamer. Ça avait été un bon moment avec toute la ummah et les autres enfants.

Par la suite, j'étais allé me poser chez Lylia. J'avais reçu énormément de messages, dans l'ensemble, ça m'avait fait plaisir, mais celui qui avait vraiment retenu mon attention, ça avait été celui de Zyam. Je n'aurai pas pensé qu'il l'aurait fait, mais pourtant, il s'était vraiment dosé, même si, nos rapports étaient vraiment très tendus, ya shit.

Anyway. Sans vraiment trop réfléchir, j'avais dit à tout le monde que je passerai à la cité dans la nuit. Zyam m'avait fait comprendre qu'il allait rester à la cité cette nuit-là, juste pour me voir. Je ne savais plus vraiment comment me comporter avec lui, parce que depuis, nos liens s'étaient vraiment cassés. Ça n'était plus du tout comme avant.

J'avais poursuivi ma journée avec Lylia et mes deux petits, parce que même si, c'était encore difficile, même très difficile avec sa famille, Ines était allé les voir. Entre nous, ça avait bien été la seule, parce que Lylia n'avait eu aucun signe de sa famille, et moi, ça n'avait pas été ceux que j'avais attendus. Je n'avais reçu qu'un message de Nina et des cousins.

Depuis qu'on avait eu une discussion sur le fait de reprendre contact avec mon Monsieur, Nouredy et moi, j'y avais énormément pensé, mais je n'avais rien encore fait. À son retour, il avait voulu qu'on se revoie, afin d'en parler, mais j'avais esquivé ses demandes, parce que, je n'avais pas eu envie que ça chauffe. J'allais le faire, bessah calma.

Wathever, pour éviter de me retrouver face à Nouredy en allant les voir, je leur avais tous envoyé un message, puis dans la nuit, j'étais allé à la cité. Lorsque, j'avais aperçu tout le monde, j'avais eu envie de faire demi-tour, mais je ne me l'étais pas permis. J'avais espéré que ça aille vite, parce que j'avais été froissé de tout ça, mais clairement.

Même si, il y en avait que je n'avais pas eu envie de voir, dans l'ensemble, ça avait été que du bon. Ça m'avait permis de revoir des frérots que je n'avais pas revus depuis plusieurs années, et d'être mis au courant de pas mal de choses les concernant. Depuis tout ce temps, j'avais laissé passer beaucoup de choses. Ça avait été comme des coups.

J'avais prévenu Zyam qu'on se retrouverait après. J'étais resté avec les frérots, mais peu de temps après être arrivé, j'avais aperçu Massinissa à l'autre bout, avec des gars, donc j'étais aussitôt parti me garer un petit peu plus loin. J'avais préféré faire ça, Ines était dans une période bad, et je n'avais pas eu envie que ça retombe sur elle ou même sur Zaher.

J'avais prévenu Zyam, donc il m'avait rejoint à l'endroit où je m'étais garé. Lorsqu'il était arrivé ça avait été assez gênant, étant donné que la dernière fois, on s'était quitté en très mauvais terme. Sur le moment, j'avais été bloqué, donc je l'avais laissé engager, vu que je n'avais pas su par quoi commencer, tellement que j'en avais eu dans la tête.

Finalement, on n'était pas resté si longtemps que ça, vu qu'on reprenait le travail quelques heures après. On s'était dit 3id moubarak, on avait parlé de deux ou trois choses et on s'était laissé, en se faisant comprendre qu'on se reverrait quelques jours après. J'avais repris la route jusqu'au Sévigné et je m'étais posé au calme.

Je n'avais pas trouvé le fackin sommeil, parce qu'il y avait eu quelque chose qui m'avait tapé le crâne. J'avais repensé aux thunes que j'avais passées à Houssam, pour qu'il s'occupe du voyage tout seul, mais depuis, je n'avais eu aucun écho de ça et Zyam ne m'en avait pas parlé, lorsqu'on s'était revu. J'avais commencé à me poser des questions.

Lorsque l'on fait un geste à quelqu'un et surtout de bon cœur, ce n'est pas pour attendre en retour, mais concernant Zyam, ça avait été différent. Je n'avais attendu aucun geste retour, mais venant de lui, ça m'avait paru bizarre qu'il ne me dise rien. De lui-même, il aurait parlé et il m'aurait remercié, mais là, il n'y avait absolument rien eu.

J'en avais conclu que rien n'avait été fait, mais j'avais espéré qu'il ait une bonne raison, parce qu'en y réfléchissant, je n'en avais pas trouvé. Le jour où je lui avais passé, je lui avais fait comprendre que si il n'avait pas le temps pour ça, il fallait mieux qu'il me le dise, mais il m'avait assuré que tout ça allait être fait. Je lui avais laissé un message.

Suite à ça, j'avais essayé de me reposer chwiya, mais la nuit était passée vite. Au sbah, on s'était tous préparé, j'avais déposé Zaher à la crèche et j'étais parti au travail. Sur toute la journée, je n'avais fait que de penser à Zyam et Houssam, mais surtout aux thunes qui avaient été destinées à Zyam. J'avais attendu la réponse de Houssam, haar.

J'avais reçu une réponse que dans la soirée. Il m'avait fait comprendre que sur quelques jours, il avait été débordé et qu'après il avait laissé traîner la chose jusqu'à ne plus du tout y penser, donc la chose n'avait pas été faite. Ça m'avait mis les nerfs un peu, parce que je lui avais dit de m'en faire part, au cas où, il ne pouvait pas s'en occuper.

Le jour même, j'étais allé à la cité et il m'avait tout remis. J'avais profité de lui, tout en profitant aussi des autres, puis quelque temps après, j'avais aperçu à nouveau Massinissa et deux autres du groupe, donc sans rentrer dans les détails, j'avais fait comprendre à Houssam que je devais repartir. Ça m'avait quand même fait plaisir.

Ils m'avaient remarqué depuis un petit moment, donc j'avais espéré qu'ils ne me suivent pas jusqu'à chez Ines. J'avais énormément pensé à Zaher et Ines, c'est d'ailleurs pour cette raison que j'avais agi de cette manière-là. Je ne les avais pas calculés et j'avais tracé jusqu'au Sévigné sans me préoccuper de rien. Ils n'allaient rien pouvoir faire.

Dans ma tête, ça avait été très carré. En rentrant par les garages, ils n'allaient pas pouvoir me suivre, vu que tout était très bien calculé à l'intérieur et chaque personne avait sa propre place, mais aussi son propre badge, choses qu'ils n'avaient pas, donc si jamais, ils tentaient de rentrer, ils allaient rester bloquer. J'avais été tranquille, mleh..

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