● 117

J'avais eu la tête lourde tellement que j'avais été sous pression. J'en avais tellement eu plein le crâne que je n'avais pas su quoi lui dire dans un premier temps, donc finalement, j'y étais allé en freestyle, et sans réfléchir plus que ça, je lui avais balancé la première chose qui m'était passée par la tête, mais aussi, qui m'avait énormément dérangé.

- Moi : wAllah, ce n'est pas bien ce que tu me fais.
- Ines : Par rapport à Newcastle ? Si c'est de ça que tu parles, alors mets-toi à ma place et tu comprendras sûrement le pourquoi.
- Moi : Ça on en reparlera après. Là, je te parle de Samia, ce n'est pas bien. On en a discuté à plusieurs reprises, ça a été la cause de nos embrouilles, mais tu continues à la faire venir, mais surtout à la laisser prendre Zaher, et ça, c'est quelque chose qui me rend fou. Zaher n'a que toi et moi, et il n'y a que nous qui avons le droit de l'approcher.
- Ines : À chaque fois que tu me parles d'elle, je me rappelle d'une phrase que tu m'avais dite quand j'étais enceinte. Comme quoi, si ça avait été avec elle que tu aurais consommé, tu aurais fait beaucoup pour elle et pour les petits. C'est drôle quand j'y repense, parce qu'actuellement, tu serais prêt à lui cracher au visage.
- Moi : C'était à l'époque où je l'appréciais plutôt pas mal, ensuite, des choses avaient été dites et ça ne m'avait pas plu, donc tu peux trouver ça drôle, je n'en ai rien à faire. Si pour toi, je serai vraiment quelqu'un d'important, tu arrêterais.
- Ines : Je devrais stopper une amitié de très longue date avec Samia, celle qui a été là pour moi, quand toi, tu avais disparu, parce que tu le demandes ?
- Moi : Je ne sais même pas quoi te dire. Je suis beaucoup trop nerveux, touche-moi, guette comment je tremble comme un dingue. Tu ne peux même pas t'imaginer ce que je ressens.
- Ines : Hambouk calme-toi, ça me rend mal. Je ne cherche pas à te rendre comme ça. J'ai envie qu'on échange et qu'on trouve une solution dans le calme.
- Moi : Ça fait déjà plusieurs fois que je t'en parle, mais ça ne te fait même pas réagir, donc à un moment, c'est tout à fait normal que je réagisse comme ça. Tu fais ce que tu veux avec elle, je n'en ai rien à faire, mais elle n'a pas à s'approcher de Zaher.
- Ines : Je suis constamment avec Zaher, donc à un moment, je ne peux pas non plus me priver de voir mes amies.
- Moi : Dans ce cas-là, tu patienteras encore quelque temps, jusqu'à que je me trouve un toit, in shâ Allah. Le moment venu, on s'organisera pour la garde partagée et tu auras tout le temps de les voir sur les jours où je serai de garde.
- Ines : Tu as autant ton mot à dire que moi, dans tout ça, puisque tu es le père de Zaher, donc si c'est vraiment ce que tu veux, dans ce cas-là, j'accepte. Si ça peut permettre d'apaiser les tensions qu'il y a entre nous, je ne vais clairement pas refuser.
- Moi : À chaque fois, j'ai l'impression que c'est infaisable ce que je demande. Tous autant que vous êtes, vous avez toujours quelque chose à redire, lorsque je demande quelque chose, sans me laisser le temps de finir.
- Ines : Parce que tu as tendance à t'emporter dès la première phrase, donc forcément, ça nous stoppe aussitôt.
- Moi : J'ai beaucoup trop de choses dans la tête, des choses qui me rendent complètement dingue, et forcément, je le fais ressortir de cette manière. Ce n'est tellement pas voulu, mais c'est plus fort que moi.
- Ines : Je suis la femme avec qui tu as partagé énormément de choses, si ce n'est le plus de choses, donc s'il y en a bien une avec qui tu pourrais en parler sans vraiment attendre de réponse en retour, juste histoire de s'alléger un peu, c'est moi.
- Moi : Je ne suis pas quelqu'un comme ça, je n'ai pas envie de te dire ces choses-là. Je préfère tout garder au fond de moi, et avancer avec.
- Ines : Pourtant ça ne te ferait vraiment pas de mal. Tu as beaucoup trop de choses dans la tête et sur le cœur, et ça te fait pression, c'est indéniable, et ce n'est vraiment pas bon. Tu arrives à t'en rendre compte de comment tu es ?
- Moi : Oui, sinon je ne me prendrai pas autant la tête.
- Ines : Je pense savoir à peu près pourquoi, enfin, sur certaines choses, et clairement, je le comprends, du moins une chose parmi les toutes, puisque c'est ce qu'on a vécu, donc il ne faut pas que tu te prives d'en parler avec moi, si ça peut te faire du bien.
- Moi : Non, mais laisse. Je n'ai rien.
- Ines : Bien sûr que si. Je ne sais pas si un jour, tu arriveras à trouver la paix intérieure, mais au moins, il faut que tu vides tes pensées autant que tu le peux, et surtout auprès d'une personne avec qui tu as un lien très fort, tout comme moi.
- Moi : C'est tout ce que je déteste.
- Ines : J'imagine bien comme ça peut être compliqué, donc si tu ne te sens pas capable de parler des choses qui font mal, comme l'histoire de ton frère, et les choses récentes que tu as apprises de lui, ou encore les sales plus grosses histoires dans lesquelles tu as été mêlé et dont ça t'a laissé des traces, et encore beaucoup d'autre choses, tu pourras toujours t'alléger un peu, en me parlant de Zian et de ces choses qui nous ont marqué, malgré que ça me fasse mal également. Ça ne sera pas énorme, mais ce sera toujours ça à prendre.

Suite à ces échanges, j'avais fini par lui lâcher certaines choses. Ça ne m'était jamais arrivé, mais elle avait réussi à trouver les bons mots pour me faire faiblir. Sa douce façon de me répondre m'avait tellement fait tomber que j'en étais venu à sortir des choses que je ne lui avais encore jamais dites. Ça m'avait rendu, mais vraiment tout calme.

Autant pour elle que pour moi, ça avait été difficile d'échanger sur ces choses-là, mais malgré tout, ça nous avait fait du bien. Ça nous avait permis de nous alléger de certaines choses, seulement pour un petit temps, et pour Ines, ça lui avait permis de comprendre un peu plus de choses, et notamment les raisons qui me poussaient à être comme ça.

On avait passé un certain temps à se dire des choses qu'on ne s'était encore jamais dites, puis petit à petit, j'étais revenu sur ce qu'il s'était passé le matin où je devais partir avec Zaher. En soit, ce n'était pas ce qui m'avait dérangé, même si j'avais voulu y aller, indéniablement, mais ça avait vraiment été le fait, qu'elle avait éloigné Zaher de moi.

- Moi : En quelques secondes, c'est devenu assez bizarre entre nous, et honnêtement, ça ne me déplaît pas, mais en même temps, j'ai les pensées ailleurs et je n'arrive pas à oublier ce que tu as fait.
- Ines : J'imagine que c'est en rapport avec Newcastle ?
- Moi : Quand tu as des réactions comme ça, j'ai l'impression que tu cherches à te venger de tout ce que j'ai pu te faire endurer ?
- Ines : Absolument pas. Je suis une femme réfléchie, donc jamais je me permettrai de faire des choses aussi stupides. Je n'ai pas oublié tout ce que tu as pu me faire, et ça m'est encore très difficile, surtout quand j'y repense, mais jamais je ne pourrai te faire du mal volontairement et surtout dans l'optique de me venger. Tu es bien trop important pour moi, et je ressens beaucoup trop de choses pour toi, pour en venir à faire des choses comme ça.
- Moi : Alors tu as des comportements et tu as fait des choses que je n'arrive pas à comprendre.
- Ines : Actuellement, on est ensemble et on arrive à échanger dans le calme, chose qui est devenu assez rare ces derniers temps, donc, profites-en et dis-moi les choses comme elles doivent être dites.
- Moi : Tu as une façon de me parler qui me dérange assez, en plus du fait que tu me reproches toujours des choses et que tu me blâmes assez souvent, alors que je n'ai vraiment pas besoin de ça, étant donné que ma famille se le permet déjà assez, mais aussi, j'ai cette impression que tu m'éloignes de Zaher, et ce sont des choses qui ne passent vraiment pas. Je suis du genre à garder les choses pour moi, et c'est sûrement pour cette raison que tu as souvent du mal à comprendre les choses et surtout à me comprendre, mais là, ça commence à me faire péter les plombs.
- Ines : Je suis sûrement maladroite avec toi, mais ça reste compliqué pour moi, puisque tu as tendance à avoir des comportements que je ne comprends pas souvent, donc c'est un moyen pour moi de me protéger de tout ça. Comme tu viens de me dire, tu ne parles pas assez avec moi, donc j'ai souvent du mal à comprendre les choses et à te comprendre.
- Moi : Quand je suis dans ces états-là, ce n'est absolument pas contre toi, donc tu n'as même pas à t'en faire.
- Ines : Ça reste compliqué. Dès fois, tu passes trois, quatre nuits à la rue avec je ne sais qui, et pour faire, je ne sais quoi, et lorsque tu reviens, tu es dans des états que je n'arriverai même pas à décrire, donc c'est tout à fait compréhensible que je réagisse comme ça.
- Moi : Je passe mes nuits avec mes frères et Nouredy.
- Ines : Alors pourquoi tu reviens dans des états comme ça ? Je pensais qu'ils t'apportaient que du bien et que tu faisais que des bonnes choses avec eux, donc normalement, tu devrais nous revenir plus apaisé et être doux envers les petits et nous.
- Moi : Quand je reviens dans ces états-là, ça ne veut pas forcément dire que j'ai passé mes nuits avec des personnes bizarres. Depuis quelque temps, je ne fréquente plus grand monde et je me suis éloigné de la plupart de mes frérots.
- Ines : Donc, ces toutes ces pensées qui te mettent constamment dans ces états ?
- Moi : Ni plus ni moins. J'ai trop de choses en tête, je te l'ai déjà dit. Dans mes pensées, il y a mon frère Allahi rahmou, mes parents, et certains autres de ma famille, et les choses assez durs que j'ai pu vivre avec eux tous, mais aussi mes frérots et surtout ceux qui sont partis Allah yarham, mais également ces sales affaires dans lesquelles on a traîné et ce que ça a pu engendrer, et puis ce que j'ai fait avec Lylia, toi et encore bien d'autres, puis Zian Allahi rahmou, Zaher et Junayd, et les réactions de nos familles, mais encore les derniers bourbiers que j'ai eu, et encore beaucoup d'autres choses que je n'aurai jamais la force de dire. Ça tourne sans cesse dans ma tête et ça me rend complètement dingue.
- Ines : Je t'assure, j'aimerais tellement t'aider et te voir farhan, mais je ne sais vraiment pas quoi faire, parce que je n'ai pas envie de dire ou de faire quelque chose de trop et que tu finisses par péter les plombs contre moi.
- Moi : Ce sont des choses que je n'arrive pas à contrôler. Je suis en train de faire un très gros travail sur ça, mais ça reste très difficile.
- Ines : C'est pour cette raison que je n'ai pas voulu que tu partes avec Zaher.
- Moi : Ce n'est pas bien ce que tu dis, parce que j'ai l'impression que tu penses des choses très bad, du genre, je serai capable de lui faire du mal, et c'est pour ça que je pense énormément au fait que tu as refusé que je partes avec lui. Qu'est-ce que je suis censé penser de tout ça ?
- Ines : Je sais tout ce que tu serais prêt à faire et tout ce que tu ressens pour lui, malgré que tu n'as jamais exprimé tes sentiments, donc je ne voyais pas ça dans ce sens-là. Malgré que ça a mal commencé et que ça a été assez difficile, j'ai bien vu que tu es très attaché à lui et que tu n'arrives plus à t'en séparer, parce qu'il t'apporte beaucoup, mais tu as tendance à être un peu ailleurs et à ne pas trop calculer les choses, donc je n'ai pas voulu que tu partes seul avec lui.
- Moi : Tu m'avais laissé partir à Tlemcen avec lui, donc je n'arrive pas à comprendre.
- Ines : Cette fois-ci, la tension est montée entre toi et moi, mais aussi entre Lylia et toi, et même si, je ne dis rien, ça fait un bon moment que j'ai remarqué que tu es complètement ailleurs et dans un état second, donc sans réfléchir plus que ça, ça a été un non catégorique, en plus du fait que tu as tout préparé et que tu es parti jusqu'à la gare sans rien nous dire.
- Moi : Je ne sais pas quoi dire. Je pense qu'on a chacun nos torts dans tout ça.
- Ines : Je ne dis pas le contraire, seulement, pour éviter le plus possible toutes ces choses-là, il faut qu'on communique et surtout dans le calme. Sah, ce n'est pas un réel plaisir de parler ensemble sans se bouffer ? Tu ne t'es même pas énervé une seule fois et ça nous a permis d'avoir des échanges très posés, calmes et compréhensifs.
- Moi : Je ne demandais rien d'autre. Je veux juste te comprendre et que tu me comprennes, parce que je veux que les choses avancent positivement. Je suis un nerveux et à ce niveau-là, je n'ai jamais réellement réussi à m'apaiser, même si, je tente des choses, donc j'aimerais que tu prennes ça en compte aussi.
- Ines : Je vais faire des efforts, surtout que toi, tu en as fait déjà beaucoup, mais je ne veux pas que tu retombes. Je veux que tu poursuives tes efforts, et dans les moments où ça ne va pas bien, que tu trouves d'autres moyens de te défouler plutôt que de nous bouffer à coup de mauvaises paroles.
- Moi : Comme je t'ai dit, je fais un travail sur ça, mais s'il n'y a pas de changement, ce n'est vraiment pas voulu.
- Ines : Continue tout ce que tu fais et surtout ne perd pas contact avec Nouredy, parce que je pense qu'il t'apporte quelque chose de bon. Je ne le connais pas plus que ça, mais j'ai remarqué certaines choses et ça m'a laissé penser beaucoup de belles choses, donc ne perd pas le contact.
- Moi : Ouais, c'est vraiment quelqu'un de bien. Je n'ai jamais été en contact avec quelqu'un d'aussi doux.
- Ines : J'imagine bien, ça n'a rien à voir avec ceux de la rue. Il prend beaucoup de temps pour toi, et j'imagine que ça ne doit pas être évident pour lui, et même pour les autres, parce que souvent, tu ne veux rien écouter et tu as tendance à être buté, et pourtant, ils n'ont rien lâché et ils sont toujours à tes côtés, donc raison de plus. C'est très beau ce qu'ils font.
- Moi : J'en prends de plus en plus conscience. Tu sais, il y en a quelques-uns qui ont eu un accident de la route, et il y en a qui sont décédés, et d'autres qui sont encore dans de sales états. Ça nous a tous marqué et ça reste très difficile, mais le jour où j'ai été mis au courant qu'il s'était passé heja, je sortais du travail et ils ne m'avaient pas encore dit ce qu'il s'était réellement passé, mais wAllah, sur le moment, j'avais pensé à tout le monde, mais surtout à Nouredy.
- Ines : Allah yarham. Je suis perdue, c'était quand ?
- Moi : Là, il y a quelques semaines.
- Ines : C'est pour ça que tu étais bizarre. Dans ces moments-là, je suis perdue et je ne sais pas quoi faire, mais si tu me disais les choses, je serai sûrement moins perdu et je saurai peut-être plus comment gérer les choses.
- Moi : Si à chaque fois, je devais te dire tous ces genres de choses, ça n'en finirait plus.
- Ines : Ça me permettrait de comprendre tes réactions et de me poser moins de question, et surtout de m'adapter en fonction de la chose.
- Moi : Quand je suis comme ça, ce n'est absolument pas contre toi, donc il ne faut pas que tu t'en fasses. C'est la seule chose que tu dois réellement retenir.
- Ines : Je ne cherche pas à savoir les choses, seulement, un petit peu plus d'échange entre nous et la compréhension ne sera que meilleure.

À plusieurs reprises, on avait réussi à avoir des échanges assez calmes et posés, mais cette nuit-là, ça avait été bien plus calme que les autres fois. Ines avait vraiment été très douce et ça avait été que du plaisir partagé, en plus du fait que ça avait clairement facilité nos échanges. On avait vraiment été à l'écoute l'un de l'autre, sans aucun souci.

J'avais vraiment espéré que ça continue sur cette voie-là, parce que ça commençait vraiment à être pesant toutes ces tensions qu'il y avait à chaque fois. On avait toujours ce don de tout gâcher, mais surtout de se détruire, et ce n'était vraiment pas bon. Dans tout ça, j'avais énormément de torts, mais elles en avaient autant que moi, sure.

On avait passé encore quelque temps à échanger, avant de repartir sur nos occupations, puis au sbah, j'étais parti rejoindre Zaher, et j'étais tombé raide à ses côtés, pendant qu'Ines était allée se préparer, afin de partir au travail. Ce moment, m'avait fait énormément de bien et j'avais été bien plus reposé et calme dans ma tête. Ça avait été différent..

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