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Je m'étais installé tranquillement, et j'étais resté un long moment à cogiter sur tout ce que l'on avait pu se dire, puis finalement, je ne m'étais pas pris la tête plus que ça, et j'avais envoyé les photos des deux petits à Nina. J'avais voulu faire ça lège, donc je lui avais simplement dit que le troisième bébé était né quelques jours plus tôt, sans plus.

Une fois que j'avais envoyé le message, j'étais resté figer devant mon portable, comme un vrai hmar, à attendre une réponse. J'étais resté sacrément longtemps à attendre un signe de sa part, mais il n'y avait absolument rien eu. Plus le temps était passé et plus j'avais commencé à regretter le message que je lui avais envoyé. Ça avait été haar.

Ça m'avait assez surpris, c'est vrai, parce que Nina, avait toujours tenté des approches, donc j'avais pensé, qu'elle n'aurait pas laissé passer cette occasion, mais finalement, pas plus que ça, vu tous les vents que j'avais pu lui mettre. D'une certaine manière, elle avait cherché à me faire comprendre ce que ça faisait de se faire amnése sévère.

J'en avais pris un sacré coup, et ça m'avait rendu d'autant plus haineux, parce que ça avait été Nina. Elle ne m'avait jamais habitué à ça, donc ça avait clairement eu du mal à passer. C'était et ce sont des choses qui ont tendance à me calmer et qui me poussent toujours plus à l'éloignement de tous. J'avais vraiment été envahi par la haine, ye zeh.

J'avais eu besoin de quitter, l'espace de quelques jours, ce quotidien dans lequel j'étais littéralement en train de m'étouffer. J'aurai voulu me faire une vraie bonne destination avec mon petit Zaher, mais le temps m'avait manqué, puis surtout, c'était le ramadhan, donc j'étais resté sur du très simple, en prenant des billets pour aller à Newcastle.

Ce n'est pas une destination qui fait rêver, dans le sens où, il n'y a pas grand-chose à faire, et que le temps n'est pas au top, mais quand j'y allais et encore à ce jour, ce n'est vraiment pas pour le pays. J'ai de nombreuses connaissances là-bas, et forcément, quand je m'y rends, c'est simplement pour eux, mais également, pour casser la routine.

S'il n'y avait pas eu Zaher, j'aurais pris mon billet pour le soir même, mais je m'y étais pris trop tard pour ça, donc j'avais pris les billets pour le lendemain. Une fois les avoir pris, j'avais pensé à Ines et Lylia, je m'étais demandé s'il fallait vraiment que je les prévienne, parce que je n'avais pas eu envie, qu'elles me blâment du fait, que je partais.

J'avais décidé ça sur un coup de tête, en emmenant Zaher avec moi, mais surtout, quelques jours après la naissance de Junayd, donc forcément, elles allaient très mal le prendre, donc j'avais voulu garder ça pour moi, et les prévenir une fois que j'allais être sur place. J'avais préféré éviter toutes embrouilles, ça n'avait pas été le moment.

Même en étant présent à ses côtés, je ne faisais pas grand-chose pour Junayd, mais aussi pour elle, afin de l'aider et la soulager de tout ça, donc je n'avais pas vu d'inconvénient à partir pour quelques jours. Je n'avais pas été dans mon état normal, donc même si, je serai resté à ses côtés, ça n'aurait absolument rien changé à tout ça, vraiment.

Le lendemain, j'avais passé ma journée tranquillement. J'étais passé voir Lylia et le petit, malgré que la veille, ça avait chauffé entre elle et moi. Le soir, en rentrant chez Ines, j'avais attendu qu'elle aille n3ess et j'avais préparé toutes les affaires, parce que le lendemain, on devait être à gare du nord, assez tôt, donc j'avais tout préparé en speed.

Si Ines, se rendait compte de quoi que ce soit, ça allait partir en embrouille et toutes les choses que j'avais préparé allaient être foirées, donc j'avais essayé d'être le plus discret possible. Le lendemain, je m'étais préparé et Zaher également, et j'avais tracé jusqu'à la gare. Ça n'avait vraiment pas été cool, oui, mais ça avait été le meilleur moyen.

Une fois, que l'on s'était posé, j'avais envoyé un message à Ines. Mon but, n'avait pas été de lui faire une frayeur, sur ce qu'il en était de Zaher, donc je l'avais prévenu du départ et qu'il venait avec moi. Peu de temps après, elle m'avait appelé. Quand j'avais remarqué son appel, je m'étais dit, que j'avais bien fait de ne pas les prévenir sur le moment.

- Ines : Tu es où là ?
- Moi : J'attends le départ avec Zaher.
- Ines : Tu me le ramènes tout de suite.
- Moi : Mais qu'est-ce tu dis là ? Il est avec moi, il est très bien, donc je ne vois pas pourquoi je devrais te le ramener.
- Ines : Comment tu peux te permettre de faire ça ? Je t'ai entendu faire du bruit tout à l'heure, mais jamais j'aurai pensé ça.
- Moi : Mais qu'est-ce tu crois ? Il est trop farhan avec moi, donc arrête ça.
- Ines : Emir, wAllah que si tu pars avec lui, ça va aller très loin entre nous.
- Moi : C'est nouveau ça, tu me fais des menaces maintenant ?
- Ines : Ça ne me fait absolument pas rire, donc tu me ramènes Zaher, tout de suite.
- Moi : Ça ne me fait pas rire non plus. Explique-moi, c'est quoi ton but ?
- Ines : Alhamdulillah, on a réussi à gérer les choses à deux, mais surtout sans se faire la guerre, en se prenant des avocats et en se crachant dessus comme la plupart font, donc Emir, s'il te plaît, je te le redis une dernière fois, ramène-moi Zaher, sinon ça va très mal finir.
- Moi : Sans scrupule, tu me ferais ça ? Avec les problèmes que j'ai déjà eus avec la justice, tu me ferais ça normal ?
- Ines : Ne m'oblige pas à répéter Emir.

Durant cet appel, je n'avais pas réussi à reconnaître cette femme avec qui j'avais eu ces enfants. Ça m'avait clairement brusqué. Pendant quelques minutes, j'avais eu l'impression d'être pris pour un moins que rien et ça n'était vraiment pas passé ça. J'avais reçu ses mots difficilement, je ne m'y étais pas attendu. Ça avait été comme des coups.

Cette discussion très tendue que j'avais eue avec Ines, m'avait emmené complètement ailleurs. J'avais eu du mal à réaliser ce qu'elle m'avait dit. Ça m'avait fait remarquer pas mal de choses, notamment le fait, qu'elles étaient littéralement en train de me bouffer, et que je ne disais absolument rien. Ça ne pouvait clairement pas continuer comme ça.

J'avais mis du temps avant de me relever et de prendre la décision de repartir, parce que tous ses mots m'avaient clairement sonné. Finalement, j'avais fait demi-tour et j'étais retourné au Sévigné. Dès que j'étais arrivé chez Ines, je lui avais laissé Zaher, et j'étais ressorti afin de prendre un peu l'air, parce que j'avais été sur le point de claquer.

J'étais allé m'installer en bas des blocs et très rapidement mes pensées s'étaient mises à chtah. Plus je cogitais et plus mes nerfs étaient en train de se tendre. J'avais repensé à tout ce que j'avais fait, et comment je m'y étais pris. J'avais tout bien géré, j'avais tout payé, et la veille, j'avais tenté de le faire comprendre à Zaher, et elle avait tout foiré.

Une fois avoir bien cogité, j'étais remonté chez elle. Ça m'avait donné envie de prendre mes affaires et partir, parce que j'avais vraiment eu cette forte impression d'être pris pour une merde. Elle s'était permis de me dicter ce que je devais faire et forcément, ma fierté d'homme, en avait pris un coup. Je n'avais rien pu dire sur le moment, yayy.

- Ines : Ne croit pas que je fais ça pour te faire du mal.
- Moi : Ne parle avec moi, parce que je risquerai de te dire des sales choses.
- Ines : Je veux simplement que tu comprennes que la vie ce n'est pas comme ça.
- Moi : Ah ! Maintenant, toi, tu vas m'apprendre ce qu'est la vie ? De mieux en mieux.
- Ines : J'ai remarqué que je suis beaucoup trop gentille avec toi, et que depuis le début, j'ai laissé passer trop de choses, et c'est pour ça, qu'il y a certaines mauvaises habitudes que tu n'as pas encore arrêté, parce que je n'ai jamais pris de décisions radicales sur ces choses, au point de te faire réfléchir.
- Moi : Un dilemme, putain, un dilemme, ça a été ça ta décision radicale.
- Ines : En tout cas, ça a l'air de te faire réfléchir à ce que je vois.
- Moi : Vous êtes juste en train de me dégoûter de tout, et moi, je vais finir par prendre des décisions radicales si ça continue comme ça.
- Ines : Je n'ai pas envie que ça aille mal entre nous, et je te l'ai déjà dit à de nombreuses reprises, mais à moment, il faut que les choses changent. Tu ne peux pas te permettre de faire des choses avec mon fils, sans me prévenir.
- Moi : Tu as dit ton fils ?
- Ines : Oui.
- Moi : Très bien.

Clairement, je ne l'avais vraiment pas reconnu et je n'avais pas compris ce qu'elle était en train de me faire. Depuis un petit moment, j'avais remarqué, qu'elle était souvent en stress, quand Zaher était avec moi, et elle cherchait toujours à m'éloigner de lui. Je n'arrivais plus à me passer de lui, donc forcément, ça m'avait fait quelque chose.

J'avais remarqué que petit à petit, elles étaient littéralement en train de m'écraser, mais étant donné que j'étais complètement ailleurs, je ne réagissais plus tellement à grand-chose, mais là, ça avait fait tilt dans ma tête. J'étais descendu et j'avais demandé à Nouredy, si je pouvais passer le voir, afin de parler chwiya, donc on s'était rejoint sur Paris.

- Nouredy : Tu nous as amnése hier et tu n'es pas venu au tarawih. J'espère que tu as une raison valable frérot.
- Moi : Je suis en tension. Je suis vraiment ailleurs en ce moment, et ce matin, je devais partir avec Zaher, mais Ines m'a menacé pour pas que je parte. wAllah, je crois que je vais tout démonter.
- Nouredy : Tu devais aller où ?
- Moi : J'ai eu mes dix jours, donc j'avais tout payé pour partir en Angleterre, voir mes frérots et me changer les idées, parce que je suis clairement en train d'étouffer ici, et elle a tout fait pour que je ne parte pas, alors que Zaher et moi, on était déjà à la gare en train d'attendre le train.
- Nouredy : Je n'ai jamais vraiment parlé avec elle, mais il doit y avoir une raison à ça.
- Moi : Je n'ai pas prévenu que je partais avec le petit. Je l'ai prévenu une fois à la gare.
- Nouredy : Emir, c'est normal.
- Moi : En fait, je ne vois pas où il est le mal. Je l'ai prévenu après, parce que si je l'avais prévenu dans l'immédiat, elle m'aurait taclé. Ce n'est pas comme si, que j'étais parti avec le petit, dans l'intention de ne pas revenir.
- Nouredy : Emir, votre situation, elle est très délicate. Ça a souvent été conflictuel entre elle et toi, et ça a l'air de l'être encore un peu, en plus du fait, que vous n'êtes pas marié, donc c'est normal qu'elle réagisse comme ça, elle aussi, elle doit avoir énormément de choses en tête. Ce n'est pas méchant, mais elle doit sûrement craindre des choses par rapport à toi.
- Moi : Mais qu'est-ce qu'elle pourrait craindre ? Je ne lui ferais aucun mal et jamais je me permettrai de faire quoi que ce soit qui puisse mettre à mal notre relation et celle qu'on a avec Zaher.
- Nouredy : Je ne parle pas de lui faire du mal, parce que si c'était ça, elle serait déjà partie d'elle-même, mais je parle plus par rapport à votre fils. Sûrement, elle a khaff que tu partes avec lui, c'est une possibilité aussi.
- Moi : Elle n'était pas comme ça avant. Je ne comprends pas comment elle pourrait craindre maintenant, alors qu'elle m'a laissé partir à Tlemcen avec lui.
- Nouredy : Elle aurait sûrement accepté que tu repartes avec lui, si tu l'avais prévenu avant de prendre les billets.
- Moi : Non, je la connais bien maintenant, et c'est pour cette raison que j'ai décidé de la prévenir une fois à la gare. J'ai l'impression que ça ne va plus, même avec elle, pourtant, on en a parlé de ça, comme quoi que notre relation avait bien évolué, mais je pense qu'on s'est trompé.
- Nouredy : Depuis quand tu trouves qu'elle a changée ?
- Moi : Au point de me faire réagir, je dirais, depuis que Junayd est né, mais j'avais remarqué quelques changements un peu avant.
- Nouredy : Ok, alors je vais te dire quelque chose. Nous tous, on a remarqué que tu as changé depuis l'accident, mais que ça s'est gâté sur cette dernière semaine, donc à partir de là, tu ne peux pas t'étonner de son changement, si toi aussi, tu as changé. Ce doit être un moyen pour elle de se protéger.
- Moi : C'est normal, je ne suis pas bien. Toutes ces choses m'ont fait remonter énormément de souvenirs, et ce sont des choses qui me prennent de l'intérieur. Je n'arrive plus à avancer, et je suis en train de retomber petit à petit.
- Nouredy : Tu parles de toutes ces choses avec elle ?
- Moi : Ah ! Laisse tomber.
- Nouredy : Non, il faut que tu discutes de ces choses avec elle. Elle serait moins dans le flou, vous arriveriez à vous comprendre beaucoup plus et sur beaucoup de choses, et surtout, elle serait moins craintive.
- Moi : Je me permets de le faire avec toi, parce qu'il y a une cause derrière tout ça, mais autrement, c'est tout ce que je n'aime pas. Être comme un con, face à quelqu'un, à se regarder dans le blanc des yeux et à parler de ce qui fait mal, yayy.
- Nouredy : Vous avez vécu quelque chose d'intense, et c'est toujours autant d'actualité tout ça. Ce n'est pas n'importe qui, donc je ne comprends pas pourquoi tu as un blocage. Elle a besoin de savoir ce que tu as vécu et ce que tu vis en dehors de votre histoire, autant que tu as besoin de savoir ce qu'elle a vécu et ce qu'elle vit.
- Moi : Actuellement, je n'ai envie de rien. Ma fierté d'homme en a pris un sacré coup et j'ai besoin de prendre du recul sur tout ça.
- Nouredy : Tu comptes faire quoi alors ?
- Moi : Elle m'a dit des mots qui m'ont énormément déplu et qui m'ont donné à réfléchir. Pourquoi je serai le seul à me donner des migraines ? Je vais la laisser avec Zaher, afin qu'elle cogite, jusqu'à se faire mal et je resterai avec tous les frères.
- Nouredy : Elle a besoin d'être rassuré et de sentir que tu es là, parce que ça reste une femme tout simplement, donc tu ne peux pas te permettre de faire ça. Il faut que tu restes prêt d'elle et que tu parles avec elle de toutes ces choses. Ça te permettrait de te soulager de certaines choses, et ça l'encouragerait à faire de même.
- Moi : wAllah Nouredy, j'ai l'impression que c'est ce que je fais à chaque fois. Il m'arrive assez souvent, de la prendre avec moi, afin qu'on fasse le point sur notre situation, et pourtant, regarde où ça en est là.
- Nouredy : Je te le répéterai jamais assez Emir, c'est parce que tu es dans un état d'esprit très négatif, donc forcément, ça ne peut pas avancer. Il faut que tu règles le plus gros, dans un premier temps, et le reste suivra in shâ Allah.
- Moi : Ce n'est pas comme si, que je ne fais rien pour que ça se règle. Eh ! Frérot, le jour même, j'avais envoyé les messages à Nina, et depuis il y a eu aucune réponse.
- Nouredy : Très sincèrement, je m'en étais douté, mais je t'avais laissé faire, afin que tu t'en rendes compte par toi-même.
- Moi : Je n'aurai pas cru ça de Nina. Elle a toujours cherché à me voir, et surtout, à voir Zaher, et même bien avant, quand Zian était encore là.
- Nouredy : Elle a sûrement été brusquée, parce qu'elle ne s'y attendait pas, même si, elle a toujours cherché à les voir. Il y a du temps qui s'est écoulé depuis, et sa façon de voir les choses, par rapport à ça, a sûrement changé.
- Moi : Ouais, c'est possible.
- Nouredy : Maintenant, tu vas t'y prendre autrement.
- Moi : Je ne suis pas là pour courir après qui que ce soit.
- Nouredy : Il n'est pas question de courir après quelqu'un. C'est pour tenter d'arranger les choses, afin que tout le reste puisse suivre.
- Moi : J'en ai bien conscience.
- Nouredy : Dans ce cas, on y va. On va aller jusqu'au 19ème, et je t'attendrai en bas des blocs, le temps que tu seras là-haut.
- Moi : Oh, c'est énorme ce que tu me fais faire. Là, tu ne peux même pas t'imaginer comment c'est l'anarchie au fond de moi. Je vais clamser.
- Nouredy : C'est pour toi, pour ton bien, pour que les choses puissent avancer, mais surtout s'arranger. Tu as déjà trop attendu, donc tu n'as plus de temps à perdre.

Je n'avais pas demandé à ce que ma journée soit rythmée de cette manière. On en avait déjà parlé, et je savais très bien qu'à un moment, j'allais être confronté à ça, mais je n'aurai pas pensé que ça se serait fait aussi rapidement. Je savais que c'était uniquement pour mon bien, donc j'avais laissé les choses se faire et on était allé jusqu'au 19ème.

Dès qu'on était arrivé à la cité, j'avais eu qu'une envie, ça avait été de repartir. Ça avait été la période de ramadhan, mais également le weekend, donc il y avait eu pas mal de monde en bas des blocs. Je n'avais pas eu l'envie de les voir, parce qu'ils avaient toujours cette manie de jacter. J'avais essayé de speedé, pour ne pas leur laisser cette occasion.

Il y avait diverses raisons qui m'avaient poussé à ne plus revenir au 19ème, et celle-là en avait été une. La plupart d'entre eux, ne me voyaient plus comme Emir, mais comme celui qui avait mis enceinte deux femmes, et notamment Lylia, qui avait vécu dans cette cité, donc ça avait fini par me faire fuir, parce qu'ils se sentaient toujours obliger d'en parler..

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