● 113

Lylia s'était installée sur le sedari avec Junayd, puis moi, je m'étais installé au sol avec Zaher. Je l'avais pris sur moi, afin que Lylia, ne puisse pas me prendre en traître, en me passant Junayd. Ça n'était pas encore passé et ça allait mettre du temps, parce que même si, nous avions consciemment fauté, ça n'était pas une chose qu'on avait voulue.

Je ne m'étais pas senti à ma place et j'avais eu du mal à être moi-même. Je n'avais fait qu'éviter son regard, parce que je n'avais pas voulu qu'elle me prenne au dépourvu, en faisant quelque chose que je n'allais pas apprécier. Elle s'était occupé du petit, donc plus le temps était passé et plus je m'étais éloigné tout en prenant Zaher avec moi.

J'avais trouvé le bon moment pour sortir de la salle principale, lorsqu'elle avait vraiment été occupée avec le petit, j'étais allé m'installer dans la chambre à côté avec Zaher. Je n'arrivais plus à être en sa compagnie, alors qu'elle était avec Junayd. J'avais eu un rejet total de cet enfant, et je ne m'en étais clairement pas caché. Le nerf était tendu.

Une fois qu'on était allé dans la chambre, on était tombé raide assez rapidement. Ça m'avait permis d'éviter Lylia et Junayd. J'en avais eu conscience que mon comportement n'avait pas été le bon, mais au fond de moi, ça avait été l'anarchie. Il n'y avait rien eu de bon à ça, et sur le moment, j'aurai voulu que ce petit ne soit pas là. J'avais été dur.

Quelque temps après, Lylia était rentrée dans la chambre et elle m'avait demandé de la rejoindre dans le salon. Elle avait lâché tous ses nerfs contre moi, en se défoulant comme il faut. Elle m'avait dit que je n'avais pas à agir de cette façon-là, parce que j'étais le père de cet enfant, et que j'avais autant de responsabilités qu'elle dans cette histoire.

Petit à petit, elle s'était adoucie, parce qu'elle avait remarqué que je n'en avais eu strictement rien à faire de ce qu'elle était en train de me dire. J'étais avec mon fils, en train de n3ess tranquillement, et comme du n'importe quoi, elle m'avait réveillé pour me graille. Au début, je n'avais rien dit, puisque j'avais été dans le flou. Elle vomissait ga3.

- Lylia : Je n'apprécie pas ce que tu fais, c'est un manque de respect.
- Moi : Tu peux me laisser prendre mon temps, mais surtout, me laisser respirer ?
- Lylia : C'est ton fils, donc je ne vois pas pourquoi tu réagis comme ça.
- Moi : C'est un enfant que je n'ai pas voulu, donc c'est normal que je réagisse comme ça, j'ai eu exactement les mêmes réactions avec Zaher et Zian. Ce n'est pas parce que toi, tu as réussi à t'y faire, que c'est mon cas aussi.
- Lylia : Quand il s'agit de les faire, tu es là, mais quand il faut s'en occuper, tu disparais.
- Moi : C'est dégueulasse ce que tu me dis. Je suis là depuis le début, que ce soit pour Ines ou pour toi.
- Lylia : Les premiers temps, tu n'as pas été là pour Zaher et Zian.
- Moi : Ça ne te regarde pas ça. C'est les problèmes que j'ai eus avec Ines, et depuis, tout a été réglé.
- Lylia : La chose que je retiens, c'est que tu n'as pas été là pour eux, durant les premiers temps. C'est normal que je t'en parle, parce que j'ai cette impression que tu vas refaire la même chose avec Junayd.
- Moi : Tu réfléchis à ce que tu dis là ? J'avais eu des problèmes à ce moment-là, j'avais été enfermé, donc ne commence pas à me chauffer.
- Lylia : Je ne te parlais pas de ça.
- Moi : Quand j'ai eu ces problèmes, ils étaient encore tout petits, donc évidemment que tu parlais de ça.
- Lylia : Je te parle de la naissance, des premiers jours, et même les premiers mois. Tu étais encore là, mais pourtant, tu n'avais fait aucun effort.
- Moi : C'est toi la mère de Zaher et Zian, ou c'est Ines ? Tu t'occupes de Junayd ou des enfants que j'ai eus avec Ines ?
- Lylia : Je t'ai dit que je ne voulais pas que ça se reproduise avec mon fils.
- Moi : Zaher ceci, Zian cela, calme-toi et occupe-toi de Junayd.
- Lylia : Ne me dit pas ça, parce que tu en as autant à faire que moi.
- Moi : Les premiers temps, c'est la mère qui s'en occupe.
- Lylia : C'est de la connerie que tu es en train de dire là. Tu n'as pas encore de toit, donc tu devrais être chez moi, au lieu d'être chez Ines. Il ne va pas manger, dormir et se laver tout seul, et ça, ce sont des choses que l'on doit faire tout le deux.
- Moi : Lylia, tu as l'air d'avoir accepté cette situation ainsi que le petit, et c'est très bien pour toi, mais je t'ai dit que ça n'était pas mon cas. Je n'ai pas réussi à m'y faire, donc si tu continues à réagir de cette façon-là avec moi, tu ne vas faire que m'éloigner de toi et Junayd.
- Lylia : Je vais devoir m'occuper de tout ça toute seule, en attendant que monsieur s'y fasse ?
- Moi : Tu as porté ce petit pendant neuf mois, tu t'es habitué à lui et tu ressens de forts sentiments pour lui, donc forcément, tu arriveras plus à gérer ce genre de choses, moi, je ne suis pas en mesure de pouvoir faire toutes ces choses, pour le moment.
- Lylia : Ça veut dire quoi ça ? En clair, tu es en train de me faire comprendre que tu n'aimes pas Junayd et que c'est pour cette raison que tu ne veux pas t'en occuper.
- Moi : Je ne ressens que du dégoût actuellement, et si tu forces un peu trop les choses, ça va me dégoûter encore plus que je ne le suis déjà, donc je te le redis une deuxième fois, calme-toi.

Cette discussion n'avait fait qu'attiser la haine que j'éprouvais déjà pour elle. Ça n'avait rien donné de bon, donc j'avais préféré repartir. J'avais pris une photo de Junayd, j'étais allé réveiller Zaher, et on était reparti chez Ines. J'avais vraiment été dégoûté de tout ça, et ça avait été les mêmes fackin galères, mais avec une femme différente.

Je n'avais pas apprécié tout ce qu'elle avait dit de moi, et ça m'avait énormément froissé. Je m'étais installé avec Zaher et j'avais attendu que Ines rentre. Une fois, qu'elle était arrivée, je l'avais aussitôt bloqué, parce que j'avais eu besoin de lui dire des choses par rapport à ce que Lylia avait pu me dire. Elles me faisaient fuir, mais littéralement.

- Moi : J'aimerai savoir ce que tu as craché sur moi, à Lylia ?
- Ines : De quoi tu parles ?
- Moi : Lylia m'a vomi toute sa khra à la gueule, donc j'aimerai savoir ce que tu as pu lui dire pour qu'elle se permette ça.
- Ines : Jamais je me permettrai de cracher sur l'homme avec qui j'ai eu des enfants, mais aussi, celui pour qui je ressens énormément de choses, peu importe, ce qui a pu se passer et ce qui se passera entre nous. Elle a dû te dire des choses par rapport à ce que j'avais pu lui dire au début de sa grossesse.
- Moi : Ça ne me dit pas ce que tu lui as dit.
- Ines : On a toutes les deux eu des enfants avec toi, et j'ai été la première, donc forcément, elle avait eu envie de savoir comment ça s'était passé, afin de se faire une idée de la chose.
- Moi : Je ne sais pas ce que tu as pu dire pour qu'elle en vienne à réagir comme ça, mais je trouve ça vraiment dégueulasse.
- Ines : Ne t'imagine pas des sales choses. J'ai simplement dit ce qu'on a vécu, je n'ai jamais craché sur toi.
- Moi : Ce n'est pas parce que ça a été chaotique entre toi et moi, que ça l'aurait été entre elle et moi, également. À présent, elle s'est fait un avis bien tranché sur moi, par rapport à ce que tu as dit, et elle ne veut plus rien entendre, donc ça va être reparti pour une deuxième galère maintenant.
- Ines : Ça n'était pas mon but et tu le sais très bien ça. Je n'ai pas envie que ça aille mal entre vous deux, parce que je sais ce que c'est, j'en ai bavé durant plusieurs mois, donc forcément, je ne veux pas que ça se reproduise entre elle et toi.
- Moi : Vous avez des réactions très différentes des miennes sur ce qu'il en est des petits, donc vous ne pouvez pas me blâmer.
- Ines : Je le sais Emir, mais il faut la comprendre aussi.
- Moi : J'assume totalement le fait que je t'ai laissé seule durant plusieurs mois et que je n'ai pas été d'une grande aide pour toi, sur les débuts, mais ça a été une question de temps.
- Ines : Je le sais, je n'ai pas dit le contraire. Ce sont des choses qui sont passées, et je n'ai pas envie de revenir dessus.
- Moi : C'est sur ces choses-là, qu'elle a crachées, donc forcément, je me dois d'en parler.
- Ines : Ne t'attarde pas sur ce qu'elle a pu dire. Elle est sous tension par rapport à tout ça, donc elle n'est pas très bien.
- Moi : Et moi, tu crois que je le vis bien ça ? Tu es la femme avec qui j'ai eu des enfants, et à ce jour, j'assume totalement Zaher, autant que j'aurai accepté Zian. Je me sens bien avec toi, et Zaher, nous apporte une stabilité. Je n'aurai pas pensé ça au début, parce que ça a très mal commencé, mais actuellement, je le pense vraiment. J'ai été froissé de ça, sur les débuts, mais ça a été une question de temps. Ça pourrait être pareil avec Junayd, mais si elle continue à se comporter comme ça, je vais la laisser.
- Ines : J'ai bien compris que tu avais besoin de temps, puisque tu as eu exactement les mêmes réactions par rapport à Zaher et Zian, mais laisse lui du temps à elle aussi. Elle va finir par se calmer et tout rentrera dans l'ordre.
- Moi : Avec elle, je n'y crois pas. Ça va être du poison jusqu'à mout.
- Ines : Ne dit pas ça Emir. Tu vois, tout ce que tu es en train de me dire là, par rapport à notre relation et à notre bonne entente, comme quoi tu n'aurais jamais imaginé ça au début, et bien, tu finiras par avoir la même discussion avec elle.
- Moi : Il y a quelque chose qui bloque avec elle, et je pense que ça restera très difficile.
- Ines : On verra bien, mais je n'espère pas.

Ça allait être la même galère que j'avais pu vivre avec Ines, voire même plus haar. J'avais eu une très forte pression qui pesait sur moi, et j'avais eu l'impression, qu'elle avait tout fait pour qu'il y aille une mauvaise entente entre elle et moi. Ce n'était absolument pas en réagissant de cette manière, que ça allait me pousser à m'investir dans ça.

J'avais laissé Zaher et Ines, puis j'étais parti rejoindre les frères pour casser le jeûne avec eux. J'avais été un petit peu gêné lorsque j'étais arrivé, parce que j'avais repensé à tout ce que j'avais fait sur les deux dernières nuits. Quand je leur avais dit, que je ne pouvais pas venir et que je passerai plus tard, ils ne s'étaient pas imaginés que c'était ça.

J'avais tout de même passé la soirée et la nuit avec eux. On s'était tous occupé avec tout ce que l'on faisait en temps normal, et suite à ça, on était allé au tarawih. À la sortie, Nouredy était monté avec moi, et on était reparti ensemble. Il avait voulu repartir seul avec moi, pour que je parle de certaines choses et qu'il en sache un petit peu plus.

- Nouredy : Alors mon frérot, dis-moi ce qu'il y a ?
- Moi : Il y a rien, j'ai juste besoin de temps ?
- Nouredy : Tu as besoin de temps par rapport à quoi ?
- Moi : Je ne sais pas.
- Nouredy : Si tu le sais. Allez, fait un effort Emir, je suis là pour t'aider et te soutenir.
- Moi : J'ai besoin de prendre du recul par rapport à tout ça.
- Nouredy : C'est très vague ce que tu me dis là. Par rapport à tout quoi ?
- Moi : Par rapport à mes enfants, aux mères, au travail, à la drogue et toutes ces choses-là.
- Nouredy : Pourquoi tu parles de la drogue ? Ça fait un petit moment qu'elle a pris peur et qu'elle est partie elle, donc khlass.
- Moi : Ouais, tu as raison.
- Nouredy : Emir, si j'apprends que tu as retouché à la drogue, je te bloque dans une cave de la cité. Je préfère te mettre au courant. 
- Moi : Pourquoi tu me parles de la drogue alors.
- Nouredy : C'est sérieux ? C'est toi qui m'en parles là.
- Moi : Il ne faut pas que je retombe, c'est tout.
- Nouredy : Tu n'as pas à retomber. Je peux comprendre que ce soit difficile et que tu as sûrement des envies, parce que tu as passé plusieurs années à consommer, mais il ne faut pas.
- Moi : Je le sais, je viens de te le dire.
- Nouredy : Tout ce temps que tu prenais à te faire du mal, en te piquant, en sniffant et en faisant toutes ces mauvaises choses, maintenant, prend-le en te faisant du bien, en allant à la salle, afin de te dépenser et de penser à autre chose, mais aussi à faire des salah surérogatoires qui te seront toujours bénéfiques.
- Moi : Ouais in shâ Allah.
- Nouredy : In shâ Allah, on va faire tout ça ensemble, mais là, tu m'assures qu'il n'y a rien d'autre ?
- Moi : Il y a tout qui me rend dingue, mais ce qui m'a rendu encore plus haineux ces derniers jours, c'est la naissance du petit.
- Nouredy : Ah ça y est, il est né ? C'est pour ça que tu n'es pas allé au travail ?
- Moi : Ouais, plus ou moins. Je n'arrive pas à m'y faire.
- Nouredy : Pourtant, il va falloir Emir. On en a déjà parlé de ta famille, comme quoi, si elle avait été présente, tu aurais été plus apaisé, mais malheureusement, ils n'ont pas accepté ce que tu as fait et c'est tout à fait compréhensible, donc ça vous a éloigné, mais à présent, ça va être ton rôle d'arranger les choses.
- Moi : C'est déjà assez lourd tout ça, donc je n'ai pas envie de me prendre la tête plus que ça.
- Nouredy : Je n'en ai rien à faire Emir, on en a déjà parlé l'autre jour, et tu m'avais dit que tu allais tout faire pour que ça s'arrange, à condition qu'on te laisse du temps. Il faut que tu reprennes contact avec ton père, mais avant tout avec ta mère.
- Moi : En allant chez Lylia, j'ai pris une photo du petit. J'ai pensé à envoyer une photo de Zaher et Junayd à ma sœur, parce que je me suis fait une idée que sûrement, elle leur fera voir.
- Nouredy : Ça risque d'être brusque, fait de cette manière-là, mais c'est ta famille, donc c'est à toi, de voir, comment tu as envie de t'y prendre.
- Moi : C'est-à-dire ?
- Nouredy : Vous ne vous êtes pas vu depuis un bail, vos rapports sont très tendus, enfin même, il n'y a plus aucun rapport, surtout avec tes parents, même si, j'ai cru comprendre que ta mère et ta sœur, ne seraient pas contre de te revoir, donc ce serait un peu haar de s'y prendre de cette manière.
- Moi : Je n'ai pas envie de forcer les choses, je préfère y aller lège.
- Nouredy : Tes mauvais choix, mais surtout, tes enfants, sont à l'origine de cette cassure qu'il y a eu entre ta famille et toi, donc ça veut dire, qu'ils vont recevoir des photos de ce qui a été la cause de votre éloignement, sans explications, sans rien ? Il serait plus judicieux de discuter avant tout autre chose, je pense, mais après, je n'ai pas à dicter ta vie, donc évidemment, tu fais comme tu le sens. Je te donne juste mon point de vue.
- Moi : Je me suis dit que sûrement, ça les poussera à se rapprocher, s'ils voient les petits.
- Nouredy : C'est à double tranchant. Ça peut attendrir, comme ça peut froisser. C'est ta famille, donc tu les connais mieux que moi, et tu sais comment ils sont, donc il n'y a que toi, qui peux te faire une vraie idée de la chose.
- Moi : Je suis complètement perdu, donc je ne vais pas me prendre la tête plus que ça. Je vais leur envoyer les photos et je verrai bien.
- Nouredy : Gère les choses comme tu en as envie Emir, du moment que tu tentes des choses, c'est le principal.
- Moi : Je ferai tout ça en rentrant, mais j'aurai une haine profonde, s'ils me taclent à la gorge. Ça me fera tout abandonner.
- Nouredy : Non, il ne faut pas Emir. Tu te serviras de cette haine pour avancer et redoubler d'efforts. In shâ Allah, ils finiront par faiblir face à toi, et ils reviendront.
- Moi : On verra. Je n'y suis pas encore.
- Nouredy : En tout cas, ne reste pas à rien faire, parce qu'il faut que les choses, elles bougent vraiment.
- Moi : Je vais faire les choses petit à petit, in shâ Allah.
- Nouredy : Tu as bien commencé, en coupant le contact avec tous ces shiteux et ces gens malintentionnés qui t'enfonçaient toujours plus dans le mal, mais aussi en arrêtant de consommer et vendre, ce qui t'a poussé à travailler et gagner ton argent proprement, donc il ne faut pas que tu t'arrêtes en chemin ou que tu fasses un retour en arrière. In shâ Allah, tu finiras par être bien, surtout en t'accrochant à la religion.

J'avais bien échangé avec Nouredy, et suite ça, on était retourné chez le frère, puis on avait poursuivi notre nuit. Au sbah, j'étais retourné chez Ines, et je m'étais installé tranquillement, afin de cogiter sur tout ce que l'on s'était dit. Je m'étais totalement retourné le crâne et finalement, j'avais fait comme je l'avais voulu. J'avais tout envoyé à Nina..

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