● 107
Les jours passaient, et il y avait toujours cette même routine. Mes journées et nuits étaient partagées entre le travail, Zaher, Ines, et Lylia, et d'ailleurs, le temps passait extrêmement vite, et on sentait de plus en plus que ça approchait. Je n'étais pas spécialement prêt à ça, et comparé à la première fois, ça avait été quelque peu différent.
Malgré la consommation, je n'aurai jamais pensé que je serai devenu père dans ces conditions. Je faisais très attention à ces choses, mais bon, il faut croire que mon attention n'avait pas été aussi diligente que je le pensais. Le fait que j'étais souvent dans un état second, et que je ne calculais plus trop les choses, ça a beaucoup joué.
Le jour, où j'avais compris qu'Ines était enceinte de moi, j'avais été dans un état de choc et je l'avais très mal pris, parce que je n'aurai jamais pensé ça, et puis ce n'était pas quelque chose de voulu et d'attendu, bien au contraire, donc forcément, à ce moment-là, j'avais vraiment reçu cette annonce comme un véritable coup de massue.
J'avais eu de nombreuses réactions assez fortes, qui avaient fini par l'a blessé au plus profond d'elle, et je ne peux pas dire que ça n'avait pas été voulu, parce que ce n'est pas vrai. Comme j'ai déjà dit, je n'ai jamais approché une femme, dans l'intention de lui faire du mal, mais avec Ines, ça avait été quelque chose de vraiment différent.
Seuls ceux qui ont vécu ça, peuvent véritablement comprendre la chose. J'avais été dans un état second, ça avait été quelque chose de tellement fort, surtout pour une première fois et pour quelque chose que j'avais tant essayé d'éviter, que les réactions fortes, violentes et blessantes, que j'avais eu, ça avait été pour lui faire payer.
Je reconnais mes torts, et très clairement, j'avais réagi et agi comme un con face à elle. J'ai été aussi fautif qu'elle dans toute cette histoire, et elle n'avait pas mérité tout cet acharnement, vraiment. Ce qui m'avait fait agir de cette manière-là, ça avait été la situation en elle-même, mais aussi mon immaturité face à tout ça.
Ça avait été compliqué. J'avais eu du mal à passer au-dessus de ça, et ça avait duré très longtemps, mais petit à petit, j'avais commencé à m'y faire, surtout après ma libération, et bien plus après le décès de Zian. Ça a été des étapes de ma vie, qui de ce côté-là, m'ont fait mûrir, et depuis ça, ma façon d'être avec eux, a changé.
Ça avait été une question d'habitude, même si ça m'arrivait encore de bader par rapport à ça, parce qu'encore une fois, ce n'était pas quelque chose qu'on avait voulu. Je m'étais toujours mis en tête, que je resterai célibataire jusqu'à la fin de ma vie, et donc que je n'aurai aucun enfant, parce que ce n'était pas pour moi, tout simplement.
Je l'ai tellement pensé et dit durant de nombreuses années, que finalement, ça m'ait tapé dessus d'un coup, comme pour me faire taire. «Tiens des jumeaux, c'est cadeau, et en prime, un troisième. Ça te la fera fermer chwiya.» La première annonce, elle m'avait vraiment prise de l'intérieur, mais la deuxième, avait vraiment été prenante
Quand j'avais été mis au courant pour Lylia, ça m'avait tout autant choqué que la première fois, mais j'avais ressenti des choses bien plus différentes. Je n'ai même pas les mots pour expliquer, tellement que ça avait été quelque chose de fort et de fou. Sur le moment, je m'étais demandé où est-ce que j'étais. Ça avait été complètement dingue.
Fauté avec une femme, au point de la mettre enceinte, bon ça arrive, même si ça ne devrait pas, mais alors avec deux femmes, c'est trop là. C'était vraiment ça qui m'avait choqué, quand elle m'avait annoncé sa grossesse, je m'étais demandé combien de fois ça allait se répéter. Cette deuxième annonce, elle m'avait très clairement sonné.
Comme à mon habitude, quand je suis froissé de quelque chose, je deviens très vulnérable, et je l'avais été cette fois-là. J'avais été odieux avec elle, parce qu'encore une fois, je n'avais pas accepté ses mots. Très rapidement, j'avais pris la décision de m'éloigner d'elle, même si je comptais assurer mon rôle de père vis-à-vis de cet enfant, à moins que.
Chaque personne agis différemment à ces choses. Il y a ceux qui vont agir comme des lâches, et qui donc, vont fuir et délaisser la femme avec qui ils ont fauté, mais également abandonner l'enfant ou les enfants, puis il y a ceux qui vont assumer le fait qu'ils soient le géniteur, et peu importe les épreuves qu'ils traverseront par la suite.
J'ai été du côté des vaillants. J'ai vrillé, j'ai hurlé, j'ai tout retourné, j'ai menacé de partir, mais malgré ça, je ne les ai jamais lâchées, et je pense que ça reste le plus important dans tout ça, finalement. En soit, j'ai ressenti des choses vraiment très fortes après ces deux annonces chocs, mais de manière plus ou moins différente, selon les deux.
J'avouerai que plus le temps passait, mais surtout, plus la date approchait, et plus je commençais à me sentir mal. Avec Ines et Zaher, il y avait des habitudes qui s'étaient installées. On avait appris à vivre ensemble, à se supporter, à se soutenir et s'entraider, et d'autant plus quand nous étions dans des périodes de bad vraiment intenses.
Avec Lylia, c'était plus différent. J'avais vécu de très belles choses avec elle, à l'époque où nous étions plus jeunes, et c'était quelqu'un que j'appréciais vraiment, mais malheureusement cet acte avait fini par froisser les liens qu'on avait, et donc j'appréhendais énormément la venue de cet enfant, par rapport à la relation tendue qu'on avait.
Les choses avaient fait qu'on était tous les trois, devenus très nerveux et vulnérables entre nous. Avec Ines, on avait fini par trouver un terrain d'entente et les choses se passaient donc avec douceur, plus ou moins, mais avec Lylia, c'était encore un peu compliqué. Il y avait toujours cette forte tension entre nous, malgré les efforts qu'on faisait.
On a fauté et malheureusement, on ne peut plus revenir sur ça. Ce qui est fait est fait, donc autant laisser ça de côté et tout mettre en œuvre pour être de bons parents, malgré tout. Ines et Lylia, ce sont des femmes géniales, mais surtout, des mères formidables, et malgré la faute, je me sens plus ou moins chanceux, d'être tombé sur elles.
Ce sont de vraies femmes, qui ont pris conscience de la situation et qui ont su changer les choses. Elles ne se sont pas données d'excuses, comme la plupart des mères célibataires, qui profitent de leur statut de «mère isolée» pour ne plus rien faire, et finir mère au foyer. C'était absolument hors de questions pour elles, qui avaient des projets.
Ça a pris plus ou moins du temps, mais elles n'ont jamais baissé les bras, et elles ont su trouver du temps pour chacune des choses qu'elles avaient à faire. Elles ont été très patientes, et finalement, tout a fini par rentrer dans l'ordre. On s'est donné les moyens de s'en sortir et d'arranger les choses, au lieu de se morfondre dans notre coin.
Malgré les fortes tensions et la négativité qui nous entouraient, elles avaient tout fait pour sortir la tête de l'eau. Après leur accouchement et malgré l'épuisement, elles s'étaient mis à nouveau, à faire des recherches dans les filières où elles s'étaient lancées. Ines, avait tout fait pour ne pas perdre ses places, et Lylia, pour s'en trouver.
Je suis tombé sur deux mra, qui ont de vrais projets et qui, depuis toutes ces années, se surpassent pour obtenir ce qu'elles ont toujours voulu avoir, et forcément, ça ne peut que me rendre fier. On s'est donné les moyens de prendre du grade dans nos filières respectives, et in shâ Allah grâce à ça, nos enfants ne manqueront jamais de rien.
Anyway, au-delà de ces deux femmes et de Zaher, je partageais mon temps, avec d'autre gens aussi, comme Nouredy et mes autres frérots. On continuait toujours à partager des heures d'écoute, de lecture et de discussion sur la religion, et petit à petit, ils s'étaient mis à me reparler de repentir. Ça m'avait un peu embrouillé à ce moment-là.
Je n'avais pas compris qu'elles avaient été leurs motivations dans ça. Ils s'étaient mis à m'en reparler d'une manière très oppressante, comme si, que c'était devenu quelque chose à faire urgemment, alors que bien au contraire, c'est quelque chose sur laquelle il faut vraiment réfléchir mais surtout, une chose sur laquelle il faut se sentir prêt.
Très honnêtement, je ne m'étais pas senti prêt à ça. Ça faisait peu de temps que j'avais arrêté mes conneries, au fond de moi, j'étais encore très touché, même si je commençais à me sentir de mieux en mieux, donc non, je n'avais pas été prêt à ça. Sûrement, avec le temps, j'allais prendre cette initiative, mais à cette période, c'était loin.
J'avais eu cette impression d'être oppressé, tellement qu'ils forçaient avec leur histoire de repentir, mais malgré ça, ça ne m'avait pas repoussé sur le fait de passer du temps avec eux. Dès que j'avais du temps libre, surtout le soir et la nuit, j'y allais. Nos occupations étaient toujours les mêmes, et ça permettait de faire relâcher la pression.
Sur les dernières semaines, je m'étais légèrement éloigné d'eux, parce qu'il y avait une forte tension qui avait commencé à s'installer entre nous. Malgré ça, ils me poussaient toujours à aller les voir, à échanger, à lire, à prier, à aller faire des maraudes sur Paris, avec eux. Ils m'avaient fait comprendre que ce n'était pas une raison pour se lâcher.
J'étais clairement conscient qu'ils avaient raison sur ça, mais ça ne m'avait pas fait réagir pour autant. Sur cette période, j'avais été assez haar, parce que j'avais rencontré deux frères, à la sortie de la Mosquée, et au lieu de repartir avec mes frérots, je repartais toujours avec les deux, et c'est de là que la tension était montée entre nous tous.
J'ai une forte attirance pour les choses interdites, c'est vraiment plus fort que moi. Nouredy et mes autres frérots, m'avaient mis en garde contre ces deux frères, à plusieurs reprises, et ils m'avaient même interdit de leur parler, et donc forcément, ça m'avait poussé à faire tout le contraire, parce que j'avais eu envie de comprendre pourquoi.
Ils m'avaient toujours interdit de leur parler, parce qu'ils avaient des idées qui étaient très poussées, et une façon de penser et de voir les choses qui était très différente de la nôtre. J'étais contre ce que ces deux frères disaient, mais je ne leur avais jamais fait savoir, sinon je n'aurai jamais pu échanger avec eux, et en savoir davantage sur tout ça.
Ça avait plus été par curiosité, parce que c'était la première fois que j'étais en contact avec des gens qui avaient des idées poussées à l'extrême, donc j'avais eu envie d'échanger avec eux, sur ça, et comprendre le pourquoi du comment, tout en restant neutre, même si finalement, je n'ai jamais compris leur façon de penser.
Ça avait duré quelques semaines. À chaque fois que je les croisais, à la sortie de la Mosquée, je repartais avec eux, on allait se poser dans un coin, à l'écart de tout, et on finissait notre nuit comme ça, à échanger ensemble, sur toutes ces choses. Petit à petit, j'avais commencé à m'éloigner, parce que leur façon d'être m'avait fortement déplu.
Disons que je n'avais pas apprécié leur façon d'être, depuis le début, mais ma curiosité par rapport à ça, m'avait poussé à rester, mais après plusieurs jours, j'avais décidé de mettre un terme parce que c'était en train de partir trop loin, jusqu'à qu'ils m'avaient passé des numéros à contacter, donc aussitôt, ça m'avait calmé, et je m'étais éloigné.
Je n'avais absolument rien attendu de ces frères, c'est pour cette raison que je ne m'étais jamais confié à eux, comme ils avaient pu le faire avec moi. Dès que j'avais arrêté de leur parler, j'avais aussitôt changé mon numéro pour qu'ils ne puissent plus me contacter, et les frérots et moi-même, on avait changé de Mosquée, pour ne plus les croiser.
Auprès des frérots, le mal avait été fait, parce que j'avais été à l'encontre de ce qu'ils m'avaient dit, pour mon bien. Après avoir coupé tout contact avec les deux frères, j'avais essayé de revenir vers Nouredy et les autres, mais j'avais reçu une avalanche de reproches, à coup de «Tout ce qu'on te dit, c'est pour ton bien. Pourquoi tu n'écoutes jamais ?»
La tension avait eu du mal à redescendre, parce que ça les avaient clairement mis sur les nerfs, le fait que je ne les avais pas écouté. Ça avait été comme ça pendant plusieurs jours, on se voyait, mais leur façon d'être avec moi, était devenue un peu plus dur, parce qu'ils avaient voulu me faire comprendre, ce que je leur faisais sans cesse vivre.
On avait fini par tous s'expliquer, et moi, plus particulièrement. Je leur avais clairement expliqué ce qui m'avait poussé à aller les voir et à échanger avec eux durant plusieurs jours. Je leur avais très bien fait comprendre que, je n'avais absolument rien attendu d'eux, et que ça avait plus été par curiosité, pour une fois au moins.
Anyway, le temps passait et c'était toujours les mêmes occupations. Petit à petit, j'avais remarqué que, le boulot prenait de plus en plus de place dans mon quotidien, chose à laquelle j'allais devoir m'habituer. Ils commençaient à me solliciter de plus en plus, autant la journée que la nuit, c'était des grosses gardes où il n'y avait plus le temps de souffler.
Sinon, pour ce qu'il en était des toits. On était allé faire quelques visites, mais une fois sur place, ça ne nous avait pas plu. Soit, ça se trouvait dans un quartier qui n'était pas plaisant, soit, ce n'était pas assez grand, ou bien alors, il y avait trop de rénovation à faire, et on n'avait clairement pas le temps pour ça. On avait été déçus de ces visites.
On ne s'était pas arrêté à ça, et on avait continué à chercher un peu partout dans les secteurs qu'on voulait. On s'était renseigné un peu partout, on avait appelé et pris des rendez-vous, et on espérait vraiment que ça aille vite, au moins pour Ines, le plus important. En tout cas, ça avançait positivement dans notre vie, et c'était le principal.
Anyway, quelques jours après, j'étais de garde de nuit, puisque petit à petit, ils avaient commencé à me mettre sur plusieurs postes, notamment de nuit, par la confiance qu'ils m'avaient accordée. J'avais passé ma nuit au travail avec quelques collègues, à faire des rondes aléatoires et tout pleins d'autres choses.
Vers cinq heures et quelques, du sbah, j'étais allé faire ma dernière ronde, avant de laisser ma place, et une fois fini, j'étais allé aux vestiaires, afin de me changer, et comme un peu tout le monde, mon premier geste avait été de prendre mon portable, afin de faire un tour rapide de ce que j'avais reçu durant toutes ces heures d'absence.
J'avais été bombardé d'appels et de messages, de mes frérots que j'avais connus via Nouredy. Au début, je m'étais dit «Ils vont encore me prendre la tête et m'incendier pour trois fois rien» Parce qu'il y avait encore de la tension entre nous tous, mais en ouvrant le premier message, j'avais aussitôt compris qu'il s'était passé heja.
J'avais ouvert un message, deux, puis trois, mais dans aucun de ceux que j'avais lu, ils avaient réellement expliqué ce qu'il y avait eu. Ils m'avaient simplement dit, qu'à la sortie de mon boulot, il fallait que je speed sur Paris, afin de tous les rejoindre aux urgences, parce qu'il y avait eu quelque chose, mais que ce n'était rien de grave.
J'avais commencé à monter en pression, lorsqu'ils m'avaient parlé d'urgences, malgré qu'ils m'avaient dit que ce n'était rien de grave. J'en ai tellement vécu des situations comme celles-ci, que je savais qu'ils avaient dit ça pour être rassurants, et que s'ils se trouvaient là-bas, ce n'était certainement pas pour rien.
J'avais eu une fatigue de plusieurs jours qui m'avait collé à la peau et c'était à peine si j'arrivais à voir ce qu'il y avait devant moi, tellement que mes yeux luttaient pour ne pas se fermer, mais je n'avais pas perdu de temps, et je m'étais mis un coup de boost, pour les rejoindre là-bas. Sur le trajet, je m'étais posé un milliard de questions.
Une fois sur place, j'avais vu tous mes frérots et d'autres personnes, que je ne connaissais pas, dont des parents. Je m'étais rapproché d'eux, en posant mon regard sur chaque personne, à la recherche de Nouredy, mais très rapidement, j'avais compris qu'il n'était pas parmi le groupe. Ça m'avait mis un gros coup de stress.
Tous le monde était en train de réciter du Quran, et les questions avaient commencé à s'enchaîner dans ma tête. Il y avait eu un bourbier, et ça c'était sûr, mais je ne savais pas encore ce qu'il s'était passé, qui avait été touché, et à quel degré. Finalement, j'avais fait signe à des frérots, et dès qu'ils m'avaient repéré, ils étaient aussitôt venus.
Ce soir-là, il y avait Kamilia, trois amies à elle, Nouredy et quelques frérots qui étaient en gova, et ils m'avaient clairement dit, qu'ils avaient eu un accident, et qu'il y en avait qui avaient été touchés plus que d'autres. Ils avaient été à plusieurs dans la gova, et même certains assis sur d'autres, donc forcément, le choc avait été haar.
Parmi tous ceux qu'il y avait, les seuls que je ne connaissais pas, c'était les trois amies de Kamilia, autrement les autres, j'avais créé de vrais liens avec eux, donc une fois que j'avais compris qu'il y en avait qui avaient été touché, plus que par des blessures, ça m'avait retourné de l'intérieur, tellement que ça avait été dur.
Nouredy, Wissam, Alseyn, Kamilia et deux de ses amies, avaient été blessés à de nombreux endroits, et Wissam avait été plongé dans le coma, quant aux autres, ça avait été bien plus brusque. Quand je pense, qu'à cette période, il y avait un froid entre nous tous, notamment avec Yazid et Marwan Allahi rahmoum..
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