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Les moments où Ines, avait été en descente, j'avais dû y faire face seul, et même encore à ce jour, voire même un peu plus. Il y en a qui ont tendance à dire «Avec le temps, on s'y fait» Foutaise, parlez pour vous, parce qu'il en a pour qui, les choses ne passent pas. Nous, on ne s'y est jamais fait, et je pense, que l'on ne s'y fera jamais.
C'est quelque chose de fort qui s'est violemment posé en nous, mais qui a tout de même laissé un très grand vide, malgré le peu de temps partagé avec Zian, pour ma part. Ines, c'est différent, elle les avait portés en elle durant neuf mois, donc déjà enceinte, elle avait ressenti de très forts sentiments pour eux, contrairement à moi.
Elle avait passé bien plus de temps avec eux, que j'avais pu en passer, moi. Depuis leur naissance, elle avait été collée à eux, et elle ne les avait jamais vraiment quittés, excepté Zian, durant la période où il avait été hospitalisé, mais même à ce moment-là, elle avait toujours fait en sorte d'aller le voir tous les jours, même cinq minutes.
Donc forcément, durant cette très longue période où elle avait été collée à eux, des journées et des nuits entières, ça n'avait pu que décupler et par la même occasion, renforcer les sentiments qu'elle s'était mis à éprouver déjà en étant enceinte. Sa façon de voir les choses et de réagir par rapport à ça, ça avait été différent de moi.
Moi, j'avais toujours fait en sorte d'être loin d'eux, et j'avais toujours eu des excuses bidons pour ne pas aller les voir, en plus du fait, que j'en avais été séparé durant une longue année, donc je n'avais pas pu partager du temps avec eux, comme Ines avait pu le faire, et donc de bousculer mes sentiments par rapport à tout ça.
J'avais souvent eu de sales paroles les concernant, mais ça avait été mon immaturité vis-à-vis de tout ça, qui m'avait fait réagir de cette façon-là, parce qu'actuellement, les choses, je les vois très différemment. Je le regrette, mais clairement, et d'autant plus quand je pense à Zian, mais à présent, il est bien trop tard pour ça.
Je ressens des choses très fortes pour mes enfants, indéniablement. Notre histoire est tellement forte, et elle nous prend tellement de l'intérieur, depuis toutes ces années, que c'est indéniable de ressentir des choses, et même beaucoup de choses, que ce soit du positif ou du négatif, sinon, c'est qu'il y a un problème ta3 9albi.
Il y a un sentiment que je ressens très fortement, depuis pas mal de temps, et je dirai même plus exactement, depuis que j'ai pris conscience de toutes ces choses-là. C'est le dégoût, je suis dégoûté de moi, de ce que j'ai pu dire, et faire, ou au contraire, de ce que je n'ai pas fait, et que j'aurai dû faire en tant que père de famille.
J'ai trop de choses en tête. Ça nous fait mal, et ça nous fait d'autant plus mal, quand Ines et moi, on se retrouve avec Zaher, et qu'on le laisse seul, quand il le souhaite, et qu'on l'observe de loin. On le voit là, seul, et on se dit «Damn, il en manque un. On était censé voir double.» On en avait déjà parlé avec lui, mais ça n'avait pas été plus loin.
Quand il nous avait répondu, ça avait été flou. La première fois, il nous avait dit, qu'il avait quelque chose au fond de lui, qu'il ne saurait absolument pas expliquer, et encore beaucoup d'autres choses assez fortes, puis par la suite, il nous avait dit le contraire, enfin plus dans le style de «Oublier ce que je viens de vous dire.»
Zaher, c'est un enfant qui se confit très peu, voire même, pas du tout, mais bon, ce n'est pas vraiment étonnant finalement, mais du coup, ça nous laisse toujours dans l'incompréhension, parce qu'on ne saura jamais réellement ce qu'il ressent au fond de lui, étant donné qu'il nous dit rien, ou alors qu'il répond pour nous faire plaisir.
Par moment, il sent que ça ne tourne pas rond, parce que lorsqu'on n'est pas bien, on évite d'en parler, mais du coup, ça se ressent énormément, parce que nos comportements changent aussitôt, donc parfois, il se demande ce qu'il se passe, on le voit, de par ses réactions. C'est pour cette raison, qu'on se pose pas mal de questions.
On pense à pas mal de choses, parce que les rares fois qu'on en parle Ines et moi, on se rend compte, que le fait de le préserver de tout ça, ça nous était jamais venu en tête. Une fois que Zian, les avait rejoints, ils ne s'étaient jamais lâchés, et même dans les périodes où il avait été au plus bas. On avait laissé Zaher à la vue de tous ça.
Simple exemple. Le jour où Zian est décédé, on avait passé une soirée très éprouvante. Cette nuit-là, on n'avait pas envisagé le pire, malgré qu'il ait été dans un état très critique, et qu'il s'était mis à avoir des réactions choquantes, du moins pour un enfant, mais on avait laissé Zaher face à tout ça, jusqu'au moment où ça avait été la fin.
La tension avait tellement été présente, qu'on ne s'était pas préoccupé du reste. On était resté focalisé sur Zian, parce que ça devenait très critique, et donc, ça avait été impensable de laisser Zaher seul, avec Samia, surtout qu'il avait ressenti toutes les choses, et il avait donc été dans un état de fou. En pleurs, à vomir ses tripes.
Il a été en plein dans tout ça, depuis tout bébé. Il avait été mêlé à toutes ces choses, jusqu'au jour où ça avait dépassé un certain stade, et qu'on avait compris qu'il n'y avait plus rien à faire pour Zian, et que c'était ses derniers instants, c'est de là qu'on n'avait pris la décision tardive de l'emmener à l'écart de toutes ces choses-là.
Donc, concernant Zian, quand on lui en parle et qu'il nous répond, on a du mal à savoir. On se demande si les réponses qu'il nous donne, il les pense vraiment, ou alors s'il nous les balance en speede, pour nous faire plaisir, et surtout, pour écourter les discussions afin qu'on le laisse tranquille. C'est difficile de se positionner.
Parce qu'on a remarqué, qu'il a tendance à s'emporter légèrement, quand on lui parle de certaines choses, notamment dans les périodes où, Ines et moi, nous sommes en descente, parce qu'on tient à ce qu'il comprenne le pourquoi du comment, donc on n'hésite pas à parler de ces choses, et à taper dans les sujets sensibles.
On lui parle sans gêne de ces choses-là, sans pour autant le bassiner avec tout ça, parce qu'on ne veut pas le brusquer, et qu'il en vienne à être intérieurement dérangé, jusqu'à s'en rendre, limite, malade, mais du coup, on se pose des questions, à savoir ce qu'il pense de tout ça. Pourquoi il réagit comme ça, quand on parle de ça.
Un enfant, c'est généralement, vers l'âge de deux ans, qu'il retient véritablement les choses, jusqu'à pouvoir en parler quelques années après, et à l'époque, il approchait des un an et demi, donc on se demande, si ses réactions actuelles, sont dues à des choses dont il a souvenance, où simplement à l'ambiance actuelle, dû à tout ça.
Quand on parle de souvenir, évidemment qu'on voit les choses très soft. Un enfant en bas âge, n'a absolument pas cette capacité de pouvoir retenir par détails, des choses marquantes ou non, qu'il a pu vivre, à moins que. On voit plus ça, par rapport à l'ambiance très pesante qu'il y avait ou heja du genre, et qu'il ressentait d'ailleurs.
À l'époque, ça n'était absolument pas tranquille. L'ambiance était constamment pesante, et nous étions sans arrêt sous pression affolante, de par mes conneries, mais aussi parce que Zian était toujours dans le mal, à faire des choses très strange, et donc ça influençait sur notre comportement, et Zaher en était touché indéniablement.
C'est pour ça, on parle de choses très brusques, et même si les enfants en bas âge, ne sont pas en capacité de pouvoir retenir tout plein de choses, ils ont quand même conscience de pas mal de choses, enfin, je pense. Il y a juste à observer leurs réactions, et comprendre qu'ils ressentent les choses bien plus qu'on peut le croire.
Après ma libération, Ines m'avait fait part de pas mal de choses, qui avaient pu se passer durant l'année où je n'avais pas été présent, et elle m'avait dit, que leurs comportements l'un envers l'autre, avaient énormément changé. Ils ne pouvaient plus se lâcher, c'était à coup de boussa, de regards, de petits gestes et toutes ces choses-là.
Malgré que Zaher n'était que sur ses, un an et quelques, on essayait toujours de lui faire comprendre que Zian, n'allait pas très bien, surtout quand il était en descente affolante. On se débrouillait comme on pouvait, à lui faire comprendre que ça n'allait pas, et lui-même, il le voyait, quand Zian, était allongé, et qu'il ne pouvait rien faire.
Ils étaient frères, et ils en avaient conscience, enfin du moins, ils avaient conscience qu'ils étaient ensemble, parce que depuis toujours, ils avaient été en contact. Jumeau, c'est un lien très fort et fusionnel, et ils ne s'étaient quasiment jamais quittés, ils s'étaient même énormément rapprochés par la suite, et du jour au lendemain, Zaher s'était retrouvé seul.
Ines avait accouché de deux bébés, Zaher et Zian, deux frères, qui avaient un lien très fort, et qui s'était renforcé un peu plus avec le temps. Ils avaient commencé, et plus particulièrement Zaher, à prendre conscience de certaines choses, et surtout à faire les choses ensemble, et du jour au lendemain, comme ça, plus rien du tout.
C'est pour ça, qu'on en vient à se poser des questions. Un bébé, ça prend conscience d'énormément de choses, malgré ce qu'on peut croire. Ines et moi, après le décès de Zian, on avait commencé à faire plus attention aux comportements de Zaher, et on avait constaté des choses. Ce sont des ressentis, que seuls nous on peut comprendre.
Anyway. Tout ça nous suit très fortement, depuis pas mal d'années maintenant, et par moment, c'est très compliqué, indéniablement. On se soutient énormément dans tout ça, et on essaye de faire en sorte que ça se voit le moins possible, afin que Zaher soit le moins touché, même si, malheureusement, il l'est.
Déjà, ça, c'était compliqué et ça reste toujours aussi compliqué à gérer, alors en plus, si il y en a qui cherchaient et qui cherchent toujours à me nuire et à nuire à mes proches, c'est plus possible. Je veux le bien de mes enfants et des mères, je ferais tout pour en-tout-cas, et peu importe le moyen. C'est leur bien avant tout.
Ce jour-là, j'étais parti au boulot, avec tout de même les pensées assez chargées. Les dernières heures avaient été assez mouvementées, de par ce que j'avais appris, par Kalvin, mais également le fait, de voir Ines, dans cet état. Ça m'avait retourné le crâne et le gelb, et en rentrant le soir, j'avais décidé d'en parler à Ines.
Même si, avec le temps, on avait appris, et plus particulièrement moi, à se dire les choses, j'essayais tout de même, de la préserver de certaines choses. Je ne tiens pas à la rendre mal, ce n'est clairement pas mon intention, loin de là, mais ce jour-là, j'avais voulu lui parler, sur une chose particulière dont j'avais pensée.
- Moi : Est-ce que tu te sens vraiment bien ici ?
- Ines : Comment ça ici, à Livry ?
- Moi : Oui, et plus particulièrement ici, au Sévigné, tu te sens bien ?
- Ines : Oui, sinon j'aurai cherché à aller ailleurs si je ne me sentais pas bien ici. Pourquoi tu me demandes ça ?
- Moi : C'est pour savoir. Je veux que Zaher et toi vous, vous sentiez bien.
- Ines : Je comprends, et ça reste normal, mais si tu me dis ça, ce n'est pas pour rien. Je sais qu'il y a quelque chose derrière ces paroles.
- Moi : Je ne sais pas. Je veux votre bien, c'est pour ça que je demande.
- Ines : Je l'ai compris ça, mais tu ne peux pas me la faire Emir. On se côtoie depuis quelques années, on a appris à se connaître avec le temps et ça continue encore même. Tu me connais presque dans les moindres détails, et inversement, et moi, te concernant, je sais que tu es quelqu'un qui parle très peu, donc les rares fois où tu parles, ce n'est pas pour rien. C'est qu'il y a quelque chose.
- Moi : Je veux que vous partiez d'ici.
- Ines : J'ai cru le comprendre, vu comment tu as tourné tes phrases, mais j'attendais que tu le sortes. J'aimerais savoir la raison.
- Moi : Il n'y a pas vraiment de raison particulière. Je veux que vous partiez d'ici, c'est tout.
- Ines : Ok très bien, alors s'il n'y a pas de raison particulière, je ne vois pas pourquoi on partirait.
- Moi : Il y en a une, mais ce n'est pas important. La seule importance actuellement, c'est qu'ensemble, on cherche un autre toit, pour Zaher et toi.
- Ines : Ah bah voilà, on y vient, mais bizarrement, tu ne m'as toujours pas dit qu'elle était la raison, donc je considère encore qu'il n'y a rien, et je ne vois aucune utilité à partir d'ici alors. On est bien ici ? Toi, qui vis avec nous actuellement, tu le vois, non ? C'est calme, il y a personne de ton 19ème ou de mon quartier qui passe par ici. C'est bien ça, hein ?
- Moi : Eh, je n'ai pas envie que tu penses, que je suis encore dans des délires bizarres. Je me suis éloigné de tout ça, wAllahi, mais ça me suis, malheureusement.
- Ines : C'est-à-dire ?
- Moi : Il s'est passé certaines choses, et j'ai été mis au courant de choses qui ont été dites me concernant, et il y a des gars, avec qui j'ai eu des bourbiers, qui me cherchent, et quand je faisais des allers et retours, de la cité au Sévigné, ils m'ont suivi à un moment, et ils savent que je réside ici actuellement, donc il faut qu'on trouve autre chose.
- Ines : On ne sera jamais tranquille en fait ? Là, admettons qu'on trouve autre chose, et qu'ils continuent à te pister, jusqu'à trouver la nouvelle adresse, on devra à nouveau changer ? Ce sera répétitif et ça ne s'arrêtera jamais ?
- Moi : On va faire les choses bien, crois-moi. On va s'activer sur la recherche d'un toit, in shâ Allah ça prendra peu de temps, on va faire en sorte que ça ne s'étale pas sur plusieurs mois, et suite à ça, je ferais très attention. Je ne passerai plus dans les environs du Sévigné, si je dois aller à la cité, je ne ferais plus le chemin direct, de la cité jusqu'à chez-toi, je détournerais toujours, etc. C'est triste d'en arriver là, mais c'est le seul moyen pour vous préserver, et que vous soyez le plus loin possible de tout ça.
- Ines : C'est sûr que c'est triste d'en arriver là, à cause de tes conneries. Putain, mais qu'est-ce qui t'as poussé à rentrer dans ce milieu, et à te lier à des personnes dangereuses ? Sah, c'était quoi tes motivations pour faire tout ça ? Il y a quoi de kiffant dans le fait, de se faire du mal à soi-même.
- Moi : Quand j'ai pris la décision de t'en parler, ce n'était pas pour recevoir des reproches juste après, c'était pour qu'on trouve une solution. Il me semble, que ce n'est pas le moment, que je n'ai pas besoin de ça, surtout actuellement.
- Ines : Je sais Emir, samhini. Je ne te blâme pas, enfin, je sais très bien que c'est difficile pour toi, et que tu le vis très mal tout ça. Je te comprends, mais comprends-moi aussi, c'est difficile pour moi également tout ça. Il faut avouer que tout ça, c'est par ta faute, c'est par les gens que tu as côtoyés, et les choses que tu as faites, donc met-toi à ma place. Ça me fout mal tout ça, et si je réagis comme ça, c'est un trop-plein d'émotion.
- Moi : Je te comprends, mais j'ai pris conscience de mes erreurs, donc ça ne sert à rien de toujours me les balancer à la gueule, à chaque fois qu'il se passe quelque chose. Je pense avoir changé, du moins par rapport à ça, et là actuellement, ça ne servira à rien de continuer à me blâmer. Là, ce qu'il faut, c'est qu'on reste soudé, et qu'ensemble, on trouve des solutions.
- Ines : On va rester souder, et on va continuer à avancer ensemble, comme on le fait depuis un certain temps.
- Moi : C'est ce qu'il faut. Toi, quand tu es en descente, je suis là pour toi, je t'assiste, même si ça reste très compliqué, et que j'ai souvent du mal, mais je prends sur moi, et j'essaye de te mettre bien, et ça ne changera pas ça, donc, fais-en de même.
Elle avait compris les choses telles que j'avais voulu lui faire comprendre, mais elle s'était braquée, et elle avait arrêté de me répondre. Mes paroles avaient été justes, mais c'est vrai, que je m'étais légèrement emporté, parce que j'en avais marre qu'on me dise ça, et donc elle l'avait assez mal pris, mais ça n'avait pas été mon but.
Je n'avais pas lâché l'affaire pour autant. Déjà, ça me foutait mal, de la voir dans cet état, par rapport à toutes ces choses, donc je ne voulais pas, en plus de ça, qu'on s'embrouille pour ces choses-là. Le but, ce n'était pas de se cracher dessus, en jouant les sourds. Il fallait qu'on s'entraide afin de trouver des solutions à tout ça.
J'avais voulu qu'on attaque directement, pour vite passer à autre chose, parce que le temps que tout se fasse, ça aller déjà prendre assez de temps, donc j'avais essayé de lui faire comprendre, avec mes mots, qu'il fallait qu'on booste les choses, afin que ça ne s'éternise pas, et que tout rentre dans l'ordre assez rapidement..
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