● 099
J'avais passé toute ma nuit avec eux tous. Ça n'avait pas changé par rapport à d'habitude, nos occupations étaient les mêmes, c'était et c'est un peu le but de nos rassemblements. Quand on se retrouve, c'est vraiment que pour faire ou parler de choses en rapport avec la religion. On ne se permet rien d'autre sur ces heures.
Quand j'étais avec eux, je commençais à me sentir un peu mieux. Je ne dirai absolument pas que, je me sentais à ma place, loin de là, mais je commençais petit à petit à prendre mes marques. Désormais, je savais avec qui je pouvais parler de telle ou telle chose, et avec qui, au contraire, je devais éviter de dire, certaines choses.
Je me sentais intérieurement bien, également, même si, il est vrai, que j'étais assez triste, voire un peu plus qu'en temps normal. Je ne dirai pas, que la religion me rend triste, loin de là, mais dès que je prie, que j'écoute, ou que je lis du Quran, etc, ça me procure quelque chose au fond de moi, que je ne saurai absolument pas expliquer.
Quand je suis proche de toutes ces choses, je deviens très mélancolique. Je me mets à penser à des choses que j'évite de penser en général. Non, sincèrement, là, j'essaye de trouver les mots, pour expliquer réellement ce que je ressens dans ces moments-là, mais en fait, c'est vraiment inexplicable. Je me perdrai dans mes mots sinon.
Whatever, le matin, j'étais retourné chez Ines, pour qu'elle aille travailler. Je m'étais installé tranquillement, et chose dont je ne m'y étais pas attendu, le patron, m'avait appelé en me demandant de passer au bureau. J'avais été surpris, par le fait que, vingt-quatre heures après, il avait été prêt à me donner une réponse.
J'avais été surpris, seulement par le fait que ça avait été rapide. Je pense, que ça avait été rapide, parce qu'il n'avait rien eu à étudier me concernant, sa réponse allait se faire, par rapport aux ressentis qu'il avait eu au premier rendez-vous. Ma prestance, ma tchatche et mon caractère, ça allait se faire que par ces choses, en fait.
Dès que je l'avais eu en appel, je ne m'étais posé aucune question. Au moment, où on avait dit allô, j'étais sûr à 98% que j'étais pris. En attendant, il n'avait rien dit, seulement que, je devais venir de suite, le voir au bureau. Dès que j'avais raccroché, j'avais déposé Zaher, chez Lylia, et j'étais directement parti le rejoindre, pour savoir.
Une fois sur place, j'avais rempli des papiers, à nouveau, et plus il me tendait des papiers à remplir, plus ça confirmait ce que je pensais. Si au final, il ne comptait pas me prendre, pourquoi il continuait à me contacter et à me faire remplir tout plein de choses ? Pour moi, j'étais pris, mais il cherchait juste à faire durer les choses, pour me tester.
Par la suite, une fois que j'avais fini de tout remplir, il m'avait dit «Tu vas passer des tests, à partir de lundi, ça durera six jours, et ça nous permettra d'évaluer ton niveau, et c'est ça qui déterminera notre réponse, au vu des efforts et surtout des résultats que tu auras obtenu» Suite à ça, ça n'avait pas changé sur le ressenti que j'avais eu.
J'avais été confiant et je l'avais bien senti, même si je ne savais pas quels allaient être ces tests, je savais que c'était gagner d'avance. J'ai peut-être quitté les bancs de l'école tôt, mais ce n'est pas pour autant que je suis un arriéré alhamdulillah. J'ai de la connaissance, et en sah, on en apprend aussi, beaucoup, en dehors des bancs de l'école.
Dès que le rendez-vous avait pris fin, j'étais reparti chercher Zaher, chez Lylia, et finalement, je m'étais posé avec elle, un peu plus que d'habitude. Les derniers temps, j'y allais, seulement quand je passais devant, mais je montais, seulement pour un furtif salam. On n'avait pas réellement reparlé de quoi que ce soit depuis l'altercation.
- Moi : Je vois que ça te fatigue d'être avec Zaher.
- Lylia : Non, pas du tout. J'aime bien être avec lui, il ne me dérange pas.
- Moi : Je ne dis pas ça, dans ce sens-là. Seulement, je vois que ça devient difficile pour toi, de t'occuper de lui.
- Lylia : Je le fais pour vous. Tu as l'air occupé ces derniers temps, donc si tu ne me le laisses pas, il ira où ? Autant qu'il reste ici, comme ça, si il est fatigué, il dort, si il a envie de jouer, il joue, plutôt que tu le traînes partout où tu vas. Ce serait bête.
- Moi : Je ne veux juste pas qu'il lui arrive quelque chose. Je ne remets pas du tout en cause ta façon d'être avec lui, loin de là. Je sais que tu t'en occupes très bien, mais tu es, comment dire... Un peu molle dans tes gestes et tes réactions ces derniers temps, mais c'est normal ça, tu es enceinte, donc je le comprends, mais en une fraction de seconde, il peut s'en passer des choses, c'est pour ça que j'essaye de trouver des solutions, afin de te faciliter tout ça.
- Lylia : Je comprends, et donc tu comptes faire quoi du coup ?
- Moi : Il nous faudrait quelqu'un, qui puisse le garder, grand maximum, de sept heures du sbah jusqu'à vingt heures, au moins.
- Lylia : Pourquoi tout ça d'un coup ?
- Moi : Il se peut que je me mette à travailler, d'ici les deux semaines à venir, déjà, à partir de lundi, je vais passer des tests, durant une semaine, donc il faut absolument que l'on trouve quelqu'un, si possible, quelqu'un de proche, pour le garder.
- Lylia : Quelqu'un de proche ? Explique-moi juste, où vous voulez trouver ça ? Vos familles ne vous parlent plus, donc à qui voulez-vous le confier ?
- Moi : C'est ça le problème. Avant tu étais là, mais maintenant ça devient compliqué, puis en y pensant, tu accouches dans pas longtemps, donc ça ne va plus être possible.
- Lylia : Je peux le garder encore, rien que le temps que vous trouvez quelqu'un, mais après, c'est vrai que ça ne sera plus possible, donc il va falloir que vous speedé un peu plus.
- Moi : Ines, parle de crèche, j'avoue y avoir pensé, mais si on pouvait éviter ça, ce serait énorme. J'ai aucune envie de le mettre là-bas.
- Lylia : On ne peut pas tout avoir Emir. Dans la vie, on aura toujours des choses qu'on ne voudra pas faire, mais que malheureusement, on sera contraint de faire, donc s'il faut que vous le placiez en crèche, ne perdez pas de temps et allez vous renseigner.
- Moi : J'irai voir ça dans la semaine in shâ Allah, mais en attendant, à partir de lundi, je te le déposerai tous les matins et je le récupérerai en début d'après-midi, le temps que tout se mette en place.
- Lylia : Ça ne me dérange pas, faites les choses selon vos horaires, etc. Sinon, il y a du changement avec ta famille ?
- Moi : Non, il n'y a pas de changement, hormis le fait que j'ai vu la mama, il y a quelques semaines. Elle avait eu des réactions un peu bizarres face à moi, elle n'a pas été comme d'habitude, mais je n'ai pas cherché à comprendre. Ça restera comme ça, au moins pour le moment.
- Lylia : Emir, pose-toi les bonnes questions et n'hésite pas à aller la voir. Tu es quelqu'un d'imprévisible, donc sûrement, qu'elle n'avait pas osée venir envers toi, pour te parler. Elle attendait sûrement une réaction de ta part, en te cherchant un peu du regard, donc ne perd pas cette opportunité.
- Moi : Ouais, je ne sais pas, et toi du coup, ça donne quoi avec ta mère ?
- Lylia : La dernière fois que je l'ai vu, j'étais enceinte, mais ça ne se voyait pas encore, et depuis je n'y suis pas retourné, donc elle n'est pas au courant. Je ne sais pas trop comment m'y prendre. Je ne sais pas s'il faut que je lui dise maintenant, ou après l'accouchement, s'il faut que je prenne le risque d'aller là-bas, et de me faire recaler, ou si je l'appelle, ou je ne sais pas. Je suis perdue.
- Moi : Va directement la voir, et au pire, si elle te recale, tu iras à l'hôtel, et tu repartiras le lendemain. C'est un peu gros d'annoncer ça par appel, donc fait les choses correctement, même si tu finis par te prendre un mur.
- Lylia : Je partirai cette semaine in shâ Allah, comme ça, peu importe comment ça finira, au moins je ne reviendrai plus dessus.
- Moi : Tu as tout compris. Pars là-bas la tête haute, dis-lui ce que tu as à lui dire, vois comment elle le prend, et si ça se passe mal, tu repars.
- Lylia : Je verrai ça, en attendant, j'évite d'y penser. Sinon, je voulais dire aussi que, j'ai trouvé un toit et à présent, je peux m'installer là-bas, mais il faut que je ramène pas mal de choses qu'il y a ici, là-bas, et tu te doutes bien que je ne peux pas le faire.
- Moi : Depuis quand ?
- Lylia : Ça fait quelques semaines maintenant, mais je n'avais pas osée t'en parler, avec l'altercation qu'on avait eue. J'avais pensé tout faire après l'accouchement.
- Moi : N'importe quoi. Je ne suis pas un enfoiré hein, tu me préviens des choses et je le fais sans soucis.
- Lylia : Comprends-moi, je n'avais pas osée, mais maintenant que ça s'est un peu apaisé, j'ai décidé de t'en parler.
- Moi : C'est où ?
- Lylia : Argenteuil.
- Moi : Tu n'aurais pas pu trouver quelque chose dans le 93 ou à Paris ? Tout le monde va être dispersé là. Ines au 93, toi au 95, et moi, si je me cherche quelque chose, ce sera que sur Paris in shâ Allah.
- Lylia : J'ai cherché de partout, en mettant Paris et Saint Denis en priorité, mais il n'y a qu'à Argenteuil que j'ai trouvé vraiment ce que je voulais.
- Moi : Bon ben, si tu es satisfaite, c'est le principal. Du coup, tu comptes prendre des choses d'ici pour les emmener là-bas ?
- Lylia : Bah oui, sinon je ferais comment sans rien ?
- Moi : Ça a du vécu tout ce qui est ici, ce sont des choses à ton père, donc tu ne préférerais pas plutôt acheter des choses qui t'appartiendront, mais surtout qui colleront avec tes goûts ?
- Lylia : Je ne veux pas me débarrasser de toutes ces choses, c'est à mon père, donc je veux les garder.
- Moi : Je ne te dis pas de t'en débarrasser, loin de là. Ça restera là tout ça, jusqu'à que tu préviennes ta famille, et eux, ils verront après ce qu'ils en feront et où ils mettront toutes ces choses, mais en attendant, je parle pour toi là. Tu ne préfères pas plutôt prendre des choses à ton goût ?
- Lylia : Je vais y réfléchir.
- Moi : Bon ben, en attendant, je ne ferai rien. Si au fond de toi, tu veux vraiment emmener toutes ces choses chez toi, je ne t'empêcherai pas, et dans ce cas, tu me rappelleras pour que je vienne le faire, autrement, si tu veux plutôt acheter les choses, tu me rappelleras, je t'emmènerai, et je monterai tout chez toi. Ça va comme ça ?
- Lylia : Pas de soucis. J'ai besoin d'y réfléchir et je te rappellerai.
Ça m'avait soulagé de savoir qu'elle avait enfin trouvé un toit, à elle, parce qu'avant qu'elle se trouve quelque chose, elle vivait à la cité, là où son père vivait avant son décès, donc ce n'était pas vraiment chez elle, au final, du coup, c'était tant mieux. Désormais, elles étaient toutes les deux à l'abri, il ne restait plus qu'à me trouver un toit.
Chacun a sa façon de voir les choses. Lylia, voulait absolument ramener les choses de chez son père, chez elle, après tout, elle avait le droit, c'était chez elle, donc je n'avais rien à dire, mais je m'étais senti obliger, malgré tout, de lui dire mon ressenti par rapport à ça, parce que là où elle allait vivre, il allait y avoir mon fils également.
Une armoire, une table ou peu importe la chose, ça a du vécu. Son père avait vécu pas mal d'années là-bas, je m'en rappelle encore, comme si c'était hier, quand je le voyais à la cité. Tout ce qui était à l'intérieur, c'était depuis qu'il était arrivé à Paris, la première fois, donc ça avait des années toutes ces choses, du coup, ça m'avait refroidi.
Ne pas réussir à passer à autre chose, c'est vraiment difficile, et même impossible, pour certain, dont elle et moi, donc je la comprenais qu'elle avait une certaine nostalgie et qu'elle ne voulait pas se séparer de toutes ces choses, mais de là à vouloir vivre autour de tout ça, non. Il faut savoir se séparer de certaines choses par moment.
C'était à elle, désormais, de se construire son endroit, avec du nouveau, de la fraîcheur et du positif, pour elle et notre fils. Je ne l'avais pas senti bien, elle avait eu l'air d'avoir un peu de mal avec ma façon de voir les choses, concernant ça, mais ce n'était pas un souci. J'allais l'aider à comprendre le message que je voulais lui faire passer.
En attendant, elle avait eu besoin de prendre du recul sur la chose et de se poser les bonnes questions, donc je n'avais pas voulu la brusquer en lui imposant quelque chose qu'elle ne voulait pas au fond d'elle, parce que de toute façon, je n'impose rien à personne, chacun fait comme il veut, même si je n'étais pas de son avis.
Mais encore, les jours passaient, mais ne se ressemblaient plus tellement. Durant cette période, j'avais vraiment pris conscience que les choses étaient en train de véritablement changer, et je trouvais même que ça allait beaucoup trop vite à mon goût. Je ne voyais pas les choses passer en fait, tellement que tout arrivait d'un coup.
Pour Lylia, elle avait enfin compris là où je voulais en venir, et elle avait donc accepté de laisser les affaires de son père de l'autre côté. Je l'avais donc aidé à acheter tout ce dont elle allait avoir besoin, et j'avais tout monté et posé chez elle, afin de lui arranger son petit endroit, son chez elle. Elle allait être mieux comme ça, indéniablement.
Mais aussi, elle avait pris son courage à deux mains, et quelques jours après notre discussion concernant sa famille et plus particulièrement sa mère, elle était partie les voir, afin de tout leur dire. Il fallait s'y attendre, ça avait été très mal reçu, donc elle n'avait pas forcé. Elle leur avait laissé les clés et elle était partie le jour même.
Sur ce qu'il en était de l'emploi, suite aux tests que j'avais passé, j'avais été retenu, donc dès la semaine qui avait suivi, j'avais commencé. Étant donné que j'étais nouveau, il m'avait mis des horaires justes, pour un début. Une fois mes marques prises, c'est là qu'il allait me mettre de garde la nuit et toutes ces choses-là.
Le temps passait, il passait très vite, même trop vite, à tel point, qu'au bout de quatre semaines, j'avais été surpris de constater, qu'il ne me restait absolument plus rien de ma consommation. J'avais été comme «Non, il y a déjà quatre semaines qui est passé là ? Impossible» Ow, mon gelb s'était serré quand j'avais vu qu'il ne restait rien.
Il ne restait rien et c'était tant mieux. Ça avait été compliqué de m'y faire, mais malgré tout, ça n'avait pas été aussi marquant que quelques semaines auparavant. Je n'avais plus réellement le temps d'y penser, parce que mes journées étaient tellement bien chargées et j'avais tellement d'autres choses à penser que ça me passait au-dessus.
L'envie était là, forcément. Elle se ressentait beaucoup plus le soir quand j'étais chill, mais j'essayais de penser, et surtout de m'occuper avec d'autres choses. Je me posais avec Ines, je profitais avec Zaher, je sortais pour décompresser, j'allais à la Mosquée, j'allais voir Nouredy et mes autres frérots. Je faisais comme je pouvais en fait.
Sinon, qui dit mois d'avril, dit naissances des petits, donc forcément le moral n'avait pas été au top durant cette période-là, et Ines avait été au plus bas. Je ne l'avais pas reconnu durant cette période, elle avait fait des choses qu'elle n'avait jamais faites, et ça avait été difficile à gérer. J'avais dû énormément prendre sur moi.
Durant ce mois-là, je deviens littéralement son punching-ball, mais je ne dis rien et je laisse faire, parce que c'est elle et moi, c'est Zian et Zaher, c'est notre histoire, et c'est ce qui fait tout ça finalement, donc je comprends, mais surtout, je la comprends, donc même si c'est compliqué, je prends sur moi et je l'assiste.
Elle s'était mis à me parler très mal, et même à me rejeter et surtout à rejeter Zaher, à tel point, qu'elle m'avait même demandé de prendre le petit, et de partir de chez elle, parce qu'elle avait eu besoin d'être seule, donc j'avais pris Zaher, et j'étais parti m'installer, quelque temps chez Lylia, tellement qu'elle était mal.
Elle m'avait même embrouillé pour quelque chose qu'on avait déjà réglé, mais la situation avait fait, qu'elle avait remis l'histoire sur le tapis. En fait, j'avais des armes à l'ancienne, que j'avais eu quand je traînais avec des shiteux, je les avais mis chez elle, et je lui avais dit que j'allais m'en débarrasser, mais ça n'avait toujours pas été fait.
C'était tellement loin de mes pensées, que j'avais fini par oublier que je possédais encore ça, et c'est durant cette période, où elle avait eu les nerfs à vif, avec des réactions un peu incompréhensives, qu'elle s'était mis à ressortir tout plein de choses, dont ça. Au final, c'était tant mieux, elle m'avait fait rappeler qu'il fallait que je les vire.
Autrement, sur ce qu'il en était du permis de visite, je l'avais obtenu. Je ne m'y étais absolument pas attendu à ça, j'avais vraiment pensé qu'ils allaient être lourds et que du coup, ça allait prendre beaucoup trop de temps, ou encore, qu'ils allaient même me le refuser, mais absolument pas. Ça m'avait rendu trop farhan.
Sur ce qu'il en était de la demande de parloir, je l'avais fait le jour même. Dès que j'avais obtenu mon permis de visite, j'avais aussitôt appelé la maison d'arrêt dans laquelle il est, pour faire ma demande. Suite à ça, il ne me restait plus qu'à patienter, et si tout allait bien, j'allais pouvoir, le revoir et lui parler, yayy..
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