● 088

Je ne saurai pas réellement expliqué comme il faut, la sensation que j'avais eue. J'avais ressenti le manque de tout ce milieu, alors qu'en soit, à ce moment-là, c'était comme si j'en faisais encore partie, parce que rien n'avait vraiment encore commencé, si ce n'est les premières vraies discussions que j'avais eues avec Nouredy ce soir-là.

J'avais eu l'impression que cette fois-ci, ça n'allait pas être du blabla. Je sentais que ce milieu était en train de m'échapper petit à petit et que j'allais en être séparé, et pour être très honnête, je n'étais vraiment pas prêt pour ça, mais il fallait que j'avance dans ma vie et surtout que j'arrête toutes ces choses pour mon bien et celui de mes enfants.

J'allais sur mes vingt et un ans et je n'avais encore rien fait de concret pour ma vie future. Je n'étais plus seul, j'étais accompagné d'un enfant et un autre allait arriver, mais pas que, j'étais aussi accompagné de deux femmes, et il fallait que j'agisse en rajel pour mes enfants, ainsi qu'elles. Ça ne pouvait pas rester comme ça indéfiniment.

Si je ne me mettais pas un coup de booste pour avancer, ça allait rester au même stade, et je pense très sincèrement, que les vrais problèmes allaient arriver si je ne changeais pas tout ça, parce que Ines et Lylia n'allaient pas laisser la situation comme ça, et elles allaient finir par prendre des décisions bien plus poussées, comme me dénoncer.

Depuis les naissances des petits, je m'étais endormi sur du blabla. Je me rassurais en me disant que, ça allait le faire, que j'allais finir par changer, qu'il fallait me laisser du temps, que ça ne se faisait pas comme ça, etc. Oui, certes, ça prend du temps, mais je prenais un petit peu trop de temps, surtout pour rien, vu que je ne faisais rien pour que ça change.

C'est très paradoxal venant de moi, parce que, je déteste les gens qui s'endorment sur du blabla, parce que ça signifie qu'ils ont khaff de la chose, du changement, de l'engagement, ou peu importe, et moi, c'est tout ce que j'avais fait durant pas mal de temps, à ce sujet. J'avais khaff du changement finalement, je ne vois pas d'autres choses.

Après ce que Nouredy m'avait dit, je m'étais mis à cogiter sur pas mal de discussions que j'avais pu avoir, autant avec Ines que Lylia. Je commençais à comprendre certaines choses qu'elles me répétaient souvent, sur le fait qu'elles avaient khaff pour moi, de mon changement, et que ça commençait à aller beaucoup trop loin.

Les gens me le répétaient tellement de fois que j'en venais à ne plus les écouter, et finalement, ça finissait par passer, et ils arrêtaient de m'en parler parce qu'ils voyaient que ça ne me faisait pas grand-chose, mais là quand Nouredy m'en avait parlé, avec ses mots à lui, ça m'avait remis en tête, tout ce que les gens avaient pu me dire.

J'aurai tellement aimé ressentir la sensation que chacun avaient pu ressentir à cette époque, quand ils me voyaient, quand ils m'avaient tous vu comme ça, dans l'état dans lequel j'étais. Je n'avais absolument pas conscience de comment j'étais, mais d'après les gens, c'était très surprenant, voire même, choquant le changement qu'il y avait eu.

Quand je pense à tout le temps que j'ai perdu, à toutes ces années que j'ai perdues. J'aurai tellement avancé dans ma vie, à cette époque, si je ne m'étais pas endormi sur du blabla. La chose que je regrette, c'est de ne pas avoir ouvert les yeux avant, et d'avoir été buté, à ne pas écouter ceux qui me voulaient et qui me veulent toujours du bien.

Je me serai éloigné de tout ça, j'aurai tout arrêté, autant la consommation que la vente. J'aurai trouvé un travail bien avant et j'aurai pu subvenir aux besoins de Zaher proprement. J'aurai trouvé un toit depuis et il y aurait eu la garde partagée pour Zaher. J'aurai repris une vie saine, en remplaçant la drogue par le sport, chose que j'avais arrêtée.

Je me serai éloigné de toutes ces mauvaises choses bien avant et je me serai rapproché des bonnes personnes, comme Nouredy, qui eux cherchaient à me ramener vers la religion, tandis que les autres me creusaient un trou et m'enfonçaient de plus en plus dedans. Mon cerveau avait été ravagé par tout ça et c'était vraiment très moche à voir.

Il n'était pas trop tard pour bien faire, ainsi que changer, et j'allais essayer de changer ces mauvaises habitudes, en compagnie de mes frères. L'humain fait des erreurs, c'est indéniable ça, tous sans exception on n'en fait, que ce soit minime ou énorme, mais j'allais essayer de devenir un peu plus meilleur qu'auparavant.

Je suis quelqu'un de très faible sur ces choses, donc je ne cache pas le fait que sur certaines choses, j'allais sûrement retomber un peu, même encore actuellement, mais j'allais faire en sorte, et même encore à ce jour, de minimiser les dégâts, pour éviter de retomber au plus bas du plus bas que j'ai pu atteindre, à un moment dans ma vie.

Plus je pensais à tout ce que Nouredy me disait et plus je cogitais. Je me disais qu'il n'y avait pas meilleur remède que la religion pour avancer dans la vie, après il est vrai, que c'est un travail sur soit aussi qu'il faut faire, mais la religion est tout juste parfaite pour s'apaiser et c'est ce qu'il me fallait, malgré des fautes persistantes.

Pour commencer, j'allais me laisser porter par tout ça et voir ce que ça allait donner sur plusieurs jours, voire semaines. Je ne pouvais pas juger globalement la situation, au bout de seulement deux ou trois jours, comme je l'avais fait. J'allais vraiment faire en sorte d'être focus sur tout ça, en ne pensant pas aux restes, malgré la tentation.

- Nouredy : Ça fait un moment que tu l'as connaît Kamilia ?
- Moi : Ouais, ça fait quelques années quand même.
- Nouredy : Tu les connais ses frères ?
- Moi : Pas tellement. Je sais qu'elle en a trois, mais je n'ai jamais vraiment échangé avec eux.
- Nouredy : C'est ça, elle en a trois. Son premier frère, c'est Heusny, une crème ce frère. Parmi les trois frères, c'est le seul qui est très axé sur la religion depuis tout petit, il vit religion chaque seconde de ses journées, il est même déjà parti quatre fois à la Mecque ma shâ Allah. Son deuxième frère, c'est Alseyn, il a eu le même parcours chaotique que toi, entre drogues, femmes, conflits et jail. Il en est ressorti il y a un petit peu plus d'un an, et depuis il a énormément changé, il s'est détaché de ce milieu, malgré quelques fautes persistantes, mais elhamdulillah ça a été un grand changement dans sa vie tout ça, et on travaille encore dessus. Son troisième frère, c'est Yàzid, le dernier des frères, donc il avait du mal à trouver sa place, un coup, il voulait suivre les pas de Heusny, mais très vite Alseyn le ramenait vers lui, et il se retrouvait à faire de mauvaises choses avec lui, ça a longtemps était comme ça, jusqu'à qu'il lâche complètement Heusny pour s'allier avec Alseyn dans ses mauvais délires. Ils avaient été dans une grosse affaire à un moment, Alseyn avait été incarcéré, et Yàzid était parti se faire oublier en Algérie. À son retour, lui aussi avait beaucoup changé, et depuis on travaille encore sur ça pour pas qu'ils retombent, et sincèrement, leur visage n'ont jamais été aussi lumineux qu'à présent. Comme quoi, il faut en vouloir et il faut y mettre du sien pour que ça change.
- Moi : Ah bien. Je ne savais pas du tout que deux de ses frères avaient été dans ce milieu, elle ne m'en a jamais parlé.
- Nouredy : Ils se comportaient avec elle, de la même manière que tu te comportes avec ta sœur à l'heure actuelle. Elle essayait toujours de se rapprocher d'eux, mais ils étaient toujours sur les nerfs, à mal lui parler, à lui faire des reproches infondés, puis aussi par le fait qu'ils étaient rarement chez eux, mais toujours à traîner dans des coins bizarres, donc vu, qu'elle n'était pas aussi proche d'eux, elle n'en parlait jamais.
- Moi : Ok, je comprends. C'est vraiment bien pour eux, si ils ont réussi à se sortir de tout ça et à changer, mais surtout à arrêter, au moins les choses les plus haaar.
- Nouredy : C'est ce qui nous rend heureux, nous. Il y en a ça prendra plus de temps que d'autres, et il y en a qui changeront plus que d'autres, mais au final, chacun d'eux aura changé et arrêté, au moins les plus grosses mauvaises habitudes qu'ils avaient. C'est un gros travail, mais avec la volonté, on peut tout faire.
- Moi : On ne dirait peut-être pas, mais je suis content de te connaître et j'espère vraiment que tout ça fera changer des choses. Qu'est-ce que ça donnera par la suite ? Je ne sais pas du tout, mais je ne préfère pas y penser.
- Nouredy : Il ne faut pas penser à ça, de se dire «Qu'est-ce que ça donnera sur la durée ?» «Combien de temps ça va durer ?» «Est-ce que je vais replonger ?» Non, il ne faut pas y penser, parce que c'est ça qui ramène les pensées négatives et qui fait que ça foire. Pense à maintenant, à ce qu'on va faire dans les prochaines heures, mais pense pas à «Qu'est-ce que ça va donner dans les cinq prochaines années, si je suis encore là»
- Moi : Ouais, je sais bien, mais je ne peux pas m'empêcher d'y penser. On va essayer de changer ça pour pouvoir bien avancer.
- Nouredy : C'est ça que je veux entendre. De toute façon, là, je te lâcherai plus. Je vais savoir où tu loges maintenant, parce que je vais venir avec toi tout à l'heure in shâ Allah, donc même si un jour tu décides de ne plus redonner suite à nos échanges, je viendrai te chercher de force.
- Moi : Ah d'accord, c'est comme ça, carrément.
- Nouredy : Eh ouais, carrément. Tu verras mon frère, plus tu viendras, plus tu te sentiras mieux et tu prendras plaisir à venir nous voir, à partager des moments avec nous, à discuter, lire, prier, aller à la Mosquée. De toi-même, tu prendras les initiatives, déjà, comme je t'avais dit l'autre jour, tu prends déjà des initiatives seul, par rapport à ça, contrairement à d'autres frères qui ne pensent même pas à ces choses, c'est nous, on doit leur dire, telle ou telle chose, donc ça, déjà, c'est bien.
- Moi : On verra ça petit à petit. Si il n'y a pas ne serait-ce que des petits changements par rapport à tout ça, au bout de tant de temps, ce sera vraiment chaud là par contre.
- Nouredy : En gardant un contact régulier avec nous, en discutant de religion avec les frères, en priant et en lisant quelques pages du Quran chaque jour, en écoutant des conférences et toutes ces choses-là, crois-moi, il y aura du changement. Ce sont des habitudes à prendre, elles finiront par s'installer. Ça deviendra un automatisme, tu finiras par trouver ça normal.

Après avoir bien parlé avec Nouredy, on était monté pour s'installer avec tous les autres frères. Depuis le début, j'appréhendais énormément le fait de les revoir, mais je n'avais pas reculé pour autant. Une fois rentré, je les avais tous salam et j'étais parti m'installer avec eux. Au début, je n'avais fait qu'écouter ce qu'ils se disaient.

Je n'avais échangé avec aucun d'eux, mais eux non plus ne cherchaient pas à échanger avec moi. Nouredy, était venu s'asseoir à côté de moi et on échangeait de temps en temps. Par la suite, ça avait commencé à se décoincer légèrement, mais c'était assez tendu, en tout cas, je le ressentais énormément. C'était gênant.

Ils avaient commencé à parler légèrement avec moi, mais ça n'était pas de fortes discussions. Je comprenais leur comportement envers moi, sûrement qu'ils ne savaient plus comment être avec moi, étant donné que je les avais mis amnése pendant un assez long moment. Ça devait être la grosse incompréhension pour eux.

Ils avaient sûrement dû se dire «Pourquoi échanger avec lui, si c'est pour qu'il nous relâche et nous tourne le dos une nouvelle fois» J'étais le fautif dans tout ça et j'en étais très conscient. J'aurai été pareil, voire plus, si j'avais été à leur place. Ils parlaient de temps en temps avec moi, mais je sentais qu'ils étaient très réticents.

Je n'avais pas su trouver ma place, j'avais eu l'impression d'être de trop et ça avait été très gênant. Je n'avais pas réussi à être moi-même et j'étais donc resté à l'écart parce que je n'avais pas su quoi faire ou dire pour décoincer la situation. Je ne voulais qu'une chose, c'était partir et laisser les choses se tasser avant de revenir les voir.

Bon après, il est vrai que je ne pouvais pas me baser sur ça, seulement. Je venais à peine de revenir, donc il fallait leur laisser du temps, et ça allait se faire progressivement. Je me disais que ça allait finir par se décoincer, surtout une fois que Nouredy les aurait prévenus, du pourquoi je n'étais pas revenu les voir, et que je ne leur répondais plus.

Je ne m'étais pas non plus renfermé sur moi-même, loin de là. J'échangeais avec les quelques frères qui parlaient avec moi. On avait écouté, lu et récité du Quran. On avait également fait des salah, et ce jour-là, je m'étais dit «Plus jamais tu ne les arrêteras, peu importe ce qu'il adviendra, ou ce que tu feras. La salah, ce sera ta base»

Peu importe ce que j'allais faire par la suite, j'allais avancer avec ça à présent. C'est ce qui allait m'aider à me relever. Comme beaucoup m'avait dit à l'époque «Sous prétexte que vous faites du hram, vous ne devez pas prier ? Mais n'importe quoi, au contraire ça va vous aidez à vous en éloigner le plus possible. Il le faut»

On avait fait tout ça durant toute la nuit et le matin très tôt, j'avais fait signe à Nouredy que j'allais partir, donc on avait salam tout le monde et on était descendu prendre la route pour aller au Sévigné. J'appréhendais le fait qu'il allait venir, parce qu'il allait me dire des choses que je ne voulais pas entendre, mais il le fallait.

Je ne pouvais plus retourner en arrière, c'était fini ça, le fait de fuir à chaque fois. Il allait venir, il allait me dire clairement ce qu'il pensait et j'allais me débarrasser des choses qui pour moi me rendait heureux, hors qu'en fait, ça me rendait extrêmement malheureux, mais à l'époque, je ne le voyais pas du tout de ce sens-là

Une fois devant, on s'était garé et je l'avais fait attendre en bas. J'étais monté seul et j'avais attendu que Ines finisse de se préparer et qu'elle parte au boulot pour le faire monter. Je ne voulais pas qu'elle commence à poser des tonnes de questions à ce sujet. Je n'allais pas lui en parler de ça, dans tous les cas, ça allait être du bon.

Une fois partie, j'avais envoyé les codes à Nouredy pour qu'il puisse monter. Ça allait être assez difficile ce moment, parce qu'il allait me forcer à me débarrasser de tout ce que j'avais et je ne voulais tellement pas, mais je n'avais plus le choix. Il fallait que ça vire et que je n'aille plus aucun contact avec toutes ces choses.

Avant de partir sur ce sujet, j'avais voulu lui donner mon ressenti par rapport aux autres frères et comment j'avais pris ces retrouvailles avec eux. J'étais un peu dans le flou et j'avais ressenti le besoin de lui en parler, parce qu'il arrivait à me comprendre. C'est une oreille très attentive et je n'avais pas hésité à lui dire ce que je pensais.

- Moi : Tu sais, j'étais un peu gêné lyoum.
- Nouredy : C'est normal mon frère. Dis-toi qu'actuellement, ils sont dans l'incompréhension parce qu'ils ne savent pas ce que tu m'as dit. Pour eux, tu avais voulu nous lâcher sans réelle raison, donc ils ont été assez réticents et je l'avais remarqué ça, mais ne t'en fais pas, je vais leur parler et tout ça, ça va se décoincer par la suite.
- Moi : Ouais c'est ce que je me dis. Je suis le fautif dans l'histoire, donc je comprends tout à fait leur comportement, mais ça a été assez gênant, mais je ne doute pas sur le fait que la suite va être bien meilleure.
- Nouredy : C'est exactement ça. Dès que je vais leur parler, eux aussi ils vont comprendre leur erreur, par rapport au fait qu'ils s'étaient précipités. La prochaine sera la bonne in shâ Allah.
- Moi : Bon peu importe, on en parle plus. Là, on est présent pour autre chose, pour quelque chose qui va me faire mal au gelb.
- Nouredy : Ahaha sale fou. C'est pour ton bien tout ça, crois-moi.
- Moi : J'imagine. Je ne suis pas du tout prêt au changement, mais il n'y a plus le choix. Je te le dis sincèrement, si je n'avais pas eu d'enfant, et je n'aurai pas eu ces deux femmes à mes côtés, j'aurai continué et je t'aurai mis amnése à vie.
- Nouredy : Ça a le mérité d'être clair. En tout cas, c'est fini. Je serai collé à toi pour de très longues années encore in shâ Allah. Maintenant que je sais où tu loges, je ne te lâcherai plus et le jour où tu trouveras un toit, je surveillerai tout, tes faits et gestes et toutes tes sorties pour savoir où se trouvera ton toit.
- Moi : Ouh filature, ça dahak plus là. Tu penses qu'il est encore temps pour que je me barre ?
- Nouredy : Ahaha c'est trop tard ça, mais tu as fait le bon choix alhamdulillah.
- Moi : Si tu le dis, alors sûrement que c'est vrai.
- Nouredy : En tout cas, ce sera toujours mieux que les situations dans lesquelles tu es actuellement.
- Moi : C'est évident ça, mais je ne suis pas prêt quand même.
- Nouredy : C'est tellement triste pour toi, ahaha, mais je m'en fiche frérot. Ce n'est pas ça qui me fera arrêter, au contraire. Hassoul est-ce que tu as une idée de comment te débarrasser de tout ce que tu as ?
- Moi : Pas du tout. Je ne sais pas où laisser tout ça, il y en a énormément en plus.
- Nouredy : Comment ça énormément ?
- Moi : Il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup.
- Nouredy : Attend, tu fais khaff là. Fait voir.

Il ne s'imaginait pas encore tout ce que j'avais. Malgré que je consommais énormément et que je vendais beaucoup, il en restait toujours, comme si que, je n'y touchais jamais. Je consommais pour la plupart du temps, ce que les autres ramenaient donc forcément tout ce qui m'appartenait était toujours bien garder au chaud..

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