● 084

On était partie se posé tranquillement ensemble et elle essayait toujours d'en savoir plus, parce que c'est vrai que durant ces dernières jours, même un peu avant le décès de Moad j'étais légèrement dérangé et ça s'était énormément ressenti apparemment. Sans le montrer les gens autour de moi le sentaient énormément.

Bon après ça paraissait évident par le fait que je consommais énormément, mes réactions assez bizarres étaient dues à ça, indéniablement. Ils étaient assez surpris à chaque fois, mais c'était devenu une habitude, ce n'était pas comme si c'était nouveau. Ça faisait longtemps que j'étais comme ça pour ne pas dire toujours.

J'avais essayé de changer de sujet de discussion à plusieurs reprises, mais elle revenait sans cesse sur ça. Elle essayait toujours de relier le sujet que j'avais entamé avec celui dont elle voulait avoir des réponses depuis la veille. Elle était très maline sur ça, elle savait comment faire pour me faire cracher le morceau. Affolant.

- Moi : Je pense énormément à Zian en ce moment. Sa petite tête me manque, ça fait bizarre qu'à chaque fois que je viens ici il y en a plus qu'un. Ça peut paraître hypocrite de ma part par rapport au fait que je les délaisser durant sa courte vie, mais en tout cas ce que je dis, je le pense.
- Ines : Après son décès j'ai fait la part des choses et sans te le dire j'ai réussi à un moment à me mettre à ta place, à te comprendre sur ce que tu as pu ressentir durant tout ce temps, et non ce n'est pas hypocrite. Tu ne dis jamais ce que tu ressens, mais je le sais que tu l'estimais énormément comme tu peux estimer Zaher actuellement.
- Moi : Ça me fait du bien d'entendre ça, parce que tu ne peux pas savoir à quel point je me sens mal d'avoir été comme ça envers eux. J'ai pu me rattraper envers Zaher et je continuerai in shâ Allah, mais ce qui me fait le plus mal c'est que je ne pourrai jamais me rattraper envers Zian Allahi rahmou.
- Ines : Ne pense pas à ça, tout le monde fait des erreurs et tu ne pouvais pas te douter qu'il partirait comme ça du jour au lendemain sans possibilité de pouvoir se rattraper. On va avancer en ne l'oubliant pas évidemment, mais en évitant en tout cas de se plomber le moral chaque jour.
- Moi : J'aurai toujours ce goût amer en tout cas. Je commence petit à petit à comprendre beaucoup de choses par rapport à tout ça et ça me prend de l'intérieur quand j'y pense. Je ne suis pas mauvais au fond, je suis juste quelqu'un de perturber par moment.
- Ines : Ne remet pas ça en cause Emir. Tu n'es absolument pas quelqu'un de mauvais, autrement tu ne serais pas là à nos côtés en ce moment et tu ne réagirais pas comme ça face à tout ce qu'il nous est arrivé.
- Moi : T'es ma base wAllah. Zaher et toi vous êtes au-dessus. Je vous délaisse énormément pour des conneries, mais en tout cas actuellement ce que je sais c'est que si vous ne seriez pas là j'aurai déjà claqué.
- Ines : Je le pense autant que toi, sache-le. On est dans la même galère, nos familles nous ont laissé, on est livré à nous même. Deux jeunes parents qui malgré tout arrivent à gérer les choses et on continuera d'avancer ensemble à défaut d'avancer avec nos familles respectives.
- Moi : Bien vu, et ça finira par changer tout ça. Je vais essayer de travailler sur ça, de cogiter sur ce qui ne va pas afin que ça aille mieux, dans ma tête déjà pour commencer.
- Ines : Dit moi ce qui ne va pas hormis ce qu'on vient de parler ?
- Moi : Je ne sais pas moi-même ce que j'ai.
- Ines : Je ne vais pas plus chercher à savoir parce que je le sais que tu n'aimes pas ça, mais dit moi au moins pourquoi tu étais bizarre vendredi soir ? Et ne me dit pas que c'est normal, que tu es comme ça à chaque fois, parce que ce n'est pas vrai, tu l'étais plus que d'habitude.
- Moi : Il n'y avait absolument rien.
- Ines : Arrête s'il te plaît Emir. Ce n'est même pas que tu étais pas comme d'habitude, non, tu avais l'air triste ga3.
- Moi : Je n'ai plus envie de parler.
- Ines : Hambouk Emir, dit moi juste si c'est par rapport à nous ?
- Moi : Qui vous ?
- Ines : Par rapport à nous deux ?
- Moi : Pas du tout ! Ça n'a absolument rien à voir, crois-moi.
- Ines : Saha. Je ne vais pas plus te prendre la tête avec ça, je voudrais juste te dire qu'on forme un duo et qu'on partage tous ensemble donc j'aimerai savoir les choses à l'avenir, penses-y.
- Moi : J'y penserai.
- Ines : Bon on ne va pas s'éterniser sur ça et se gâcher la nuit. Autant en profiter parce que lundi je repars sur une grosse semaine chargée.

Ça ne voulait pas sortir, elle voulait savoir des choses, mais ça ne sortait vraiment pas et généralement quand les gens forcent trop, ça a tendance à me faire claquer les nerfs donc ça avait été préférable qu'elle arrête et qu'on se pose tranquillement en arrêtant de parler des choses qui étaient négatives et qui plombaient l'ambiance.

On s'était posé ensemble, on profitait, mais de temps en temps je regardais mon portable et j'avais reçu un autre message de Zyam. Ça faisait un moment que je l'avais reçu, mais je n'y avais pas prêté attention au début parce que j'étais occupé avec Ines, mais par la suite je l'avais ouvert et j'avais commencé à cogiter.

Il m'avait écrit plus ou moins «Alors j'imagine que tu as fait ton choix» Bon j'avais compris ce qu'il avait voulu dire par là. En clair il pensait que j'avais décidé de ne plus lui parler du tout parce que je l'avais mis amnése, la chose que je n'avais jamais réellement faite, donc pour lui j'avais fait mon choix et désormais c'était fini.

J'avais hésité à lui répondre parce que moi je suis quelqu'un de très spontanée et si je lui donnais une réponse sur la seconde j'allais lui dire directement de venir au 93 pour qu'on parle, mais j'étais tellement bien posé avec Ines et je n'avais pas vraiment eu l'envie de bouger tellement que j'étais bien, mais finalement je l'avais fait.

Je lui avais répondu à son message en lui envoyant l'adresse de chez Ines. Je n'avais pas lésiné sur mes mots, je lui avais clairement dit que c'était cette nuit ou jamais parce que déjà là j'avais stoppé mes occupations pour lui donc il ne fallait pas qu'il me mette un gros bâche sinon le mien il allait le sentir toute sa vie.

Il avait été compréhensif, il m'avait dit qu'il prenait la route et qu'il serait là d'ici une quarantaine de minutes donc en attendant j'avais continué ce que je faisais avec Ines. Quand j'étais avec elle, je ne lui avais pas encore dit que j'allais sortir sinon elle l'aurait mal pris, mais dans tous les cas ça nous laissait encore du temps.

Les quarante minutes de route qu'il avait eu ça avait été top parce que ça m'avait permis de finir ma nuit avec Ines sans qu'elle se rende compte de quoi que ce soit et qu'elle prenne mal le fait que j'allais la laisser pour retrouver un khey, qui plus était Zyam, celui qui avait balancé qu'on avait eu des enfants, elle et moi.

Dès qu'il était arrivé en bas du Sévigné il m'avait prévenu, donc moi j'avais du prévenir Ines. La situation m'avait mis mal parce que j'avais senti à sa façon d'être avec moi qu'elle était bien et qu'elle aurait aimé que ça dure toute la nuit, mais malheureusement Zyam il était là et je ne pouvais pas le faire attendre.

- Moi : J'ai mon khey en bas du Sévigné.
- Ines : Et alors ?
- Moi : Je lui ai demandé de venir parce qu'il veut me parler.
- Ines : Ok.
- Moi : Je ne vais pas loin. Je serai juste en bas devant le Sévigné donc même si tu as besoin de heja j'aurai juste à remonter.
- Ines : ...

Elle l'avait énormément mal pris et c'était compréhensible. Généralement elle n'hésite pas à me dire les choses et à me balancer à la figure ce qu'elle pense et c'est ça que j'aime chez elle, mais là elle l'avait vraiment eu mauvaise et pour le coup c'est elle qui m'avait mis amnése. Elle avait arrêté de me répondre directement.

Je n'avais pas pu m'éterniser plus que ça, malgré que j'aurai voulu rester au chaud avec elle. J'avais rejoint Zyam en bas, je m'étais installé dans sa gova sans rien dire. Je n'avais rien eu à dire moi, c'était lui qui avait eu l'idée de ça, c'est lui qui avait eu des choses à me dire apparemment, moi je n'avais rien demandé.

- Zyam : Ehay arrête d'être comme ça, ça me stresse.
- Moi : J'ai fait quoi ?
- Zyam : Arrête d'être comme ça avec moi, guette-toi dans le rétro la gueule que tu tires.
- Moi : Petite gueule bg non ? Il faut juste que je n3ess chwiya parce que le regard ce n'est pas trop ça en ce moment, mais ça va.
- Zyam : Regard de travers ouais. Nervosité affolante.
- Moi : Hassoul. J'attends de savoir ce que tu voulais jacter.
- Zyam : Je suis là pour entendre mon frérot dire qu'il ne me fait plus la gueule.
- Moi : Ah donc à ce que je comprends tu t'es déplacé pour rien ?
- Zyam : Arrête Emir, tu le sais très bien que ça me fait mal ce genre de choses. Tu ne fais pas d'effort et ça commence à me monter les nerfs.
- Moi : Calma mec. Je ne comprends pas où tu veux en venir là !
- Zyam : Tu m'en veux pour une erreur que j'ai faite, j'ai déjà dit à plusieurs reprises que je m'en voulais et que sur le coup de la colère je n'avais pas calculé ce que je disais. Tu es en train de bafouer une amitié, et encore je ne considère pas notre relation comme une amitié, mais plus une relation de frère à frère comme on se l'est toujours dit, donc tu es en train de bafouer une relation de plusieurs années pour une erreur qui a été faite. Je peux comprendre que tu as été brusqué de ça, parce que ce n'est pas rien, surtout avec la polémique qu'il y avait eu, mais là la situation est en train de me tuer clairement.
- Moi : Tu le sais très bien comment je suis. J'ai été déçu de toi, certes, ça a été une erreur, mais tu ne peux même pas imaginer comment ça m'a déçu. Je pensais pouvoir faire confiance à mon frérot de toujours avec qui j'en ai vécu des galères, mais je me suis rendu compte que non.
- Zyam : Tu vois c'est ça que je n'aime pas avec toi. Tu le sais que ça me fait mal quand tu me dis des choses comme ça, mais tu le fais toujours. Comment ça tu ne peux pas me faire confiance ? J'ai merdé une fois, mais évidemment que tout ce que tu me dis j'irai jamais le répéter de moi-même.
- Moi : Je ne sais pas quoi dire.
- Zyam : Là c'est toi qui me déçois par contre. Combien de choses qu'on s'est dit et qu'on a toujours gardées pour nous, combien de bourbiers qu'on a vécus ensemble à l'époque et qu'on a jamais dit aux autres ?
- Moi : Répétez-le je n'en ai rien à faire. J'assume, ça me tue, mais j'assume.
- Zyam : Je le sais bien et c'est pour ça que je n'irai jamais rien dire et même si tu t'en ficherais je n'irai rien dire non plus.
- Moi : Vas-y laisse, on en parle plus est khlass.
- Zyam : Bon on n'en est où nous ? Ça commence à me gaver que j'aille jamais de retour de ta part.
- Moi : On avance, mais je n'oublie rien.
- Zyam : J'espère que tu ne me le balanceras pas à la gueule les jours où tu seras sur les nerfs.
- Moi : Je ne peux pas prévoir les choses.
- Zyam : Ça me gave wAllah Emir. J'ai l'impression que ce n'est pas comme d'habitude, on n'est pas au max là. Ça n'a jamais été aussi tendu entre nous. T'es mon frérot de toujours, t'es celui que j'estime le plus et pour qui je pourrai faire beaucoup de choses. Je t'aime comme je pourrai aimer un frère de même sang.
- Moi : Je ne sais pas quoi te dire.
- Zyam : Ga3 j'ai l'impression de faire le canard avec toi, à te dire les choses telles que je les ressens et rien que je me prends des «Je ne sais pas quoi te dire» à chaque fois.
- Moi : C'est vrai je ne sais pas quoi te répondre, c'est gênant.
- Zyam : C'est toi qui trouve ça gênant, moi je trouve ça normal. Tu es mon frère et je t'estime énormément.
- Moi : Ça devient gênant là par contre.
- Zyam : Ahaha mais t'es vraiment un enfoiré. Dit quelque chose de censé non ?
- Moi : Bah c'est gênant.
- Zyam : C'est cet Emir là que j'aime bien moi. Quand t'es sous drogue à forte dose avec les nerfs gonflés je ne peux pas la cala ta gueule.
- Moi : J'imagine bien, ça doit être dur à voir pour vous.
- Zyam : C'est pour toi que ça doit être le plus dur, la descente doit faire mal bordel !
- Moi : J'ai l'habitude. Quand je suis à la limite de la descente, je fais remonter.
- Zyam : Le but serait que tu la fasses redescendre pour ne plus qu'elle remonte.
- Moi : J'y songerai.
- Zyam : C'est pour ça qu'il ne faut pas que tu te mettes mal avec moi, sinon tu auras plus d'épaule aussi solide que la mienne pour te tenir dans tes moments de descentes intenses.
- Moi : Ahaha pas mal, le gars il essaye de se racheter.
- Zyam : Je dahak. Je te laisserais pas foutre ta vie en l'air avec la seringue, je ferais tout mon possible pour que tu n'y touches pas. Malheureusement je ne peux pas toujours être avec toi donc je me doute bien que tu le feras derrière mon dos, mais si devant moi tu le fais je n'hésiterai pas à te cogner avec une bague à chaque doigt.

Yeuh il m'avait pris dans ses bras et il m'avait serré fort. Ah ouais moi je ne suis pas habitué à ça, je n'aime pas ce genre de choses. J'en avais perdu l'habitude en fait. J'étais toujours un peu comme woh quand les gens me faisaient ça. Quand ça devient trop tactile ce n'est pas pour moi. Je n'avais pas su quoi faire. C'était très gênant.

Frérot t'es le sang, mais ça va quoi. On se serait serré la main ça l'aurait fait aussi. J'avais attendu qu'il se recule parce que ça m'avait vraiment gêné, surtout par rapport à la situation comment elle était depuis plusieurs jours, c'était très tendu entre nous. On s'était dit qu'on avançait, mais je l'avais encore en travers de la gorge malgré tout.

Il s'était déplacé jusqu'au 93, vraiment pour entendre ça. On ne s'était pas trop attarder sur autre chose parce qu'on avait tous les deux des choses à faire à la base, donc une fois qu'il avait entendu ce qu'il voulait, il était reparti et moi j'étais remonté chez Ines. Je ne savais pas comment elle allait être, mais je l'imaginais en tout cas.

Elle était posée au salon avec ses bouquins et le PC, en train d'étudier. Je me doutais qu'elle l'avait très mal pris le fait que j'étais descendu voir un khey, mais malheureusement je ne pouvais rien y faire à ça. J'avais dû le voir et je n'avais pas pu refuser ça à mon frérot malgré que j'étais en haine sur lui ces derniers jours.

- Moi : Laisse tes révisions, on va se poser.
- Ines : Non tu vas te poser tout seul.
- Moi : T'es sah ? Oh j'ai fait un effort, lyoum je suis resté avec toi, je suis juste descendu quelques minutes pour parler et là je suis revenu pour toi donc fait un effort toi aussi.
- Ines : Non, là je vais aller n3ess.
- Moi : Ok, bah je vais retrouver mes shiteux alors.
- Ines : Tu vas retrouver qui tu veux, j'en ai strictement rien à faire. Ça te fait plaisir de traîner avec des gens bizarres dont tu ne sais même pas d'où ils sortent, pour te tuer la santé avec eux. Fais-toi plaisir, je n'en ai rien à faire.
- Moi : Gelek d'où ils sortent. Tu as cru ils sortaient d'où toi ? C'est des gens comme toi et moi.
- Ines : Non, ne m'assimile pas à eux.
- Moi : Oh calma non ? On dirait qu'on est des monstres, khlass.
- Ines : Meskin, t'es tellement aveuglé par le sale que tu ne te rends pas compte des choses. Je te plains.
- Moi : Sahit ! Bon j'y vais moi.
- Ines : Ouais fuis comme d'habitude.
- Moi : Non. Je serai bien resté, mais tu ne veux pas de moi lyoum. Tu préfères me faire mal au crâne.
- Ines : Ok bah vas-y je vais n3ess.

C'était évident qu'elle n'allait pas être comme ça l'avait été quelques minutes avant que je descende voir Zyam. Elle pensait toujours que je me servais d'elle, zahma quand je n'avais rien de spécial à faire j'allais la retrouver et dès qu'il y avait heja d'intéressant à la rue je la laissais pour aller voir ce qu'il y avait. C'était dommage..

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