● 067

Je m'étais commandé une RR 200EX et c'est clair que tout ça avait fini par clairement me monté à la tête. Entre grosses liasses de billets, grosses gova, drogue à mort, embrouilles à fond j'avais fini par clairement être aveuglé. Je ne voyais plus rien à part tout ça. Je n'avais même pas remarqué à quel point Ines avait changée.

J'étais de moins en moins proche d'eux tout simplement parce que j'étais constamment mout et peu conscient de ce que je faisais du coup j'évitais de les approcher. Injection, inhalation, snif j'étais devenu fou de tout ça, mes neurones étaient en train de québlo à mort. J'étais focus sur tout ça comme si j'étais plus moi-même.

Je faisais le con comme un inconscient pendant que Ines se tuait la santé à s'occuper de Zian qui était désormais dans un état catastrophique. Elle me le disait souvent «Emir je le sens que c'est la fin. Il réagit plus vraiment à ce que je lui fais.» «Em ça me fait de la peine, même les séances à l'hôpital lui font plus grand-chose.»

J'écoutais, je prenais note mais je ne faisais rien. Ce n'était clairement pas moi qui réagissait, c'était la drogue qui réagissait à ma place parce que sinon j'aurais jamais agis comme ça, comme un connard. J'aurais été là, je l'aurais aidé, j'aurais assisté Zian et j'aurais fait de mon mieux. Je regrette tellement de choses.

Le 14 août 2011 j'étais resté avec elle et les petits toute la journée, je n'avais pas consommé parce qu'une fois que j'avais repris conscience j'avais pu constater l'état dans lequel Zian et Ines étaient et je m'étais dit qu'il fallait que je les assiste donc j'étais resté sobre pour cette journée et dans la soirée j'étais rentré à la cité. Je m'étais posé avec les kheyou.

Quelques heures après elle m'avait rappelé en panique en me disant qu'elle se trouvait avec Zian et Zaher chez Samia parce que Zian n'allait vraiment pas bien et que seule à la casa elle n'avait rien pu faire du coup elle avait pris l'initiative d'allée chez Samia afin de ne pas être seule à assister Zian. Du coup je l'avais rejoint directement chez Samia.

En arrivant j'avais été brusqué de la situation, mes yeux avaient rougit par la haine. Ines était assise sur le lit de Samia et elle tenait Zian dans ses bras. Ce qui m'avait brusqué ça avait été l'état dans lequel il était. Il était pâle mais je ne l'avais jamais vu aussi pâle que ça, alors qu'il avait toujours été pâle depuis sa naissance mais là ça avait été pire.

Il avait eu la plupart du temps les yeux fermés, il les avait ouvert que très peu de fois. Il ne bougeait plus, c'était nous qui devions le bouger. Il avait pleuré durant toute la soirée sans s'arrêter une seule fois. Ça avait été compliqué à gérer, entre lui et Zaher qui pleurait par rapport à la situation parce qu'inévitablement il ressentait les choses.

Ines avait gardé Zian dans ses bras durant toute la nuit et avait essayé de le calmer malgré que ça n'avait rien changé et moi j'avais pris Zaher dans mes bras pour ne pas le laisser de côté. On avait vraiment été dans une galère pas possible parce qu'en plus par la suite les étudiants des studios à côté s'étaient plains à l'accueil et on avait été virés de la résidence.

On s'était retrouvé tous dans ma gova à essayer de calmer les petits mais plus particulièrement Zian. Par la suite on était repartis chez Ines. Samia était venue avec nous et elle nous avait suivi avec la gova de Ines et moi j'étais reparti avec Ines et les petits. On avait fini par aller aux urgences mais cela n'avait rien donné.

On avait été renvoyé chez nous parce qu'ils n'avaient rien vu d'anormale par rapport à d'habitude. On était repartis chez Ines. Les pleurs s'étaient calmé mais ça n'avait pas changé, son état paraissait très préoccupant malgré ce qu'ils nous avaient dit. On avait continué toute la soirée à l'assister parce qu'on ne pouvait rien faire d'autre à part ça.

- Ines : Je ne sais pas si je psychote parce que je ne suis pas bien par rapport à tout ça, mais j'ai l'impression qu'il ne respire plus par le nez. Il respire que par la bouche depuis qu'on est revenu.
- Samia : Je pense qu'on devrait retourner aux urgences, on ne sait jamais. Tu expliques bien le problème et sûrement qu'ils le garderont en observation.
- Ines : Retourner là-bas pour qu'ils nous disent qu'ils voient rien d'anormale, ça va servir à quoi sérieux ?
- Samia : On va dans un autre hôpital si tu veux.
- Moi : Passe le moi.

Je n'avais pas pensé au pire ce jour-là mais vraiment pas, je m'étais dit que ça allait passer et que la maladie devait sûrement le toucher un peu plus que d'habitude mais que ça allait le faire. Malgré tout j'avais voulu le prendre dans mes bras parce qu'on ne savait pas ce qu'il en serait de la suite. J'avais voulu l'avoir contre moi.

La situation m'avait énormément peiné et j'avais eu les yeux rougit. J'avais regretté ces moments où je n'avais pas été présent, où j'avais joué au con et que je n'avais pas été là pour eux. Je l'avais serré fort contre moi et je n'avais fait que de l'embrassé tellement il m'avait fait mal, tellement j'avais eu mal de le voir comme ça.

Malgré nos rapports à la religion à cette époque-là on avait récité beaucoup de versets. Les apparences peuvent trompées, oui autant elle que moi on connaissait énormément de versets du Quran. On en avait aussi fait tourné durant toute la nuit dans toute la casa. Ça avait été très éprouvant tout ça.

Les heures passaient mais rien ne changeait si ce n'est que Ines avait eu raison, Zian respirait désormais que par la bouche. Elle s'en était rendu compte depuis notre retour à la casa, moi j'avais eu un peu de mal à le voir au début mais quand je m'en étais finalement rendu compte ça avait passé un stade au-dessus.

C'est-à-dire qu'il respirait que par la bouche mais par moment il ne respirait plus du tout et c'est à ce moment-là que l'on s'était plus posé de question et qu'on avait appelé les pompiers afin qu'ils viennent directement chez Ines parce que c'était devenu une question de temps et on aurait jamais tenu la route jusqu'aux urgences.

Durant toute la nuit mais plus particulièrement depuis qu'elle s'était rendu compte que Zian ne respirait plus que pas la bouche, Ines n'avait fait que de me répéter «Emir c'est fini, il va falloir se faire une raison. Lyoum ça va s'arrêter.» J'avais essayé de la rassurer du mieux que je pouvais mais ça avait été compliqué.

En attendant leur arrivée Ines était restée auprès de lui, elle l'avait gardé dans ses bras. L'image que j'avais eu devant moi avait vraiment été forte et m'avait vraiment fait mal sur le coup malgré que je sois un homme de nature à ressentir très peu de choses. Je n'avais pas pu être indéfiniment indifférent face à ça. Ça avait été dur malgré que je n'avais rien montré.

L'attente m'avait paru extrêmement longue. J'étais débout adossé au mur en face d'eux, Samia était assise sur le sedari à côté de Ines avec Zaher dans les bras et Ines était avec Zian. Elle le surveillait énormément et on avait tous les trois remarqué qu'il était devenu inerte. Il respirait toujours mais ça se sentait qu'il manquait de souffle.

Quand ils étaient arrivés Zian avait tout de suite était pris en charge. Nous on s'était mis sur le côté pour les laisser faire. C'est bien à ce moment-là que j'avais réalisé que c'était sûrement plus grave que je l'avais imaginé au début. Ventilation artificielle, massages cardiaque ils avaient fait du mieux qu'ils pouvaient.

Nous on était impuissant sur le côté à regarder mais par la suite on avait fini par allé s'installer dans la pièce à côté parce qu'on s'était mis à leur place et ça devait déjà être compliqué pour eux du coup on n'avait pas voulu être envahissant et on les avait laissé faire leur travail. Ils seraient revenus vers nous par la suite pour nous prévenir de heja.

Ils avaient tout fait pour faire repartir le cœur mais quand ça ne veut pas et bien ça ne veut pas. Ce jour-là ça avait été son heure et on y pouvait rien, telle avait été la décision du Très-Haut et on ne pouvait pas revenir dessus. Quand ils nous avaient annoncé officiellement son décès, Ines et moi on n'avait eu aucune réaction.

Intérieurement on était mout, ça nous avait achevés mais on n'avait rien montré. Je ne faisais que de regarder Ines et wAllahi comment elle m'avait fait trop de peine. Elle m'avait tué le gelb. Ses petits yeux cernés et rouges et son visage attristé, yay ça m'avait vraiment peiné de la voir comme ça. Ça avait été une fois de plus une grosse épreuve que j'avais vécu avec elle.

Ines était partie de l'autre côté s'installer avec Zaher et Samia, et moi j'étais allé parler avec les pompiers. J'avais voulu tout mettre au clair. Je les avais prévenu que je voulais que tout ça reste anonyme parce qu'on avait le droit à ça et ils avaient été compréhensifs. Par la suite ils étaient repartis avec le corps.

La souffrance de Zian s'était arrêtée Allahi rahmo. Désormais il nous restait plus que Zaher, lui avait perdu son frère jumeau. Ça m'avait fait mal quand j'y avais pensé, le 15 août 2011 on n'avait perdu Zian. J'aurais jamais pensé une seule fois donné la vie dans des conditions pareilles mais j'aurais jamais pensé perde un enfant en bas âge.

Quand ils étaient repartis, j'étais retourné voir Ines qui avait été dans un état mais inexplicable. J'avais demandé à Samia de repartir parce que je voulais être seul avec Ines. Une fois qu'on avait été seuls, j'avais eu tellement de question en tête. J'avais été submergé par tout ça et par tellement de questions, sur le moment.

- Moi : Tout à l'heure je vais aller faire les démarches. J'ai demandé à ce que ça reste anonyme.
- Ines : Je vais te laisser gérer tout ça Emir parce que wAllah moi j'ai plus aucune force.
- Moi : C'est comme ça Ines, c'était son heure et on y peut rien.

J'avais essayé de la rassurer comme je pouvais mais en sah moi aussi à l'intérieur j'étais mort. Je ne savais pas comment gérer la situation, je ne savais pas comment faire. Tout s'était retracé dans ma tête, ça avait été très compliqué. Je ne l'avais pas vu arrivé ça et tout s'était très rapidement enchaîné, yay.

Ça avait été la première fois que j'avais vu Ines dans cet état-là. Il y avait aucune larme qui avait coulées mais son visage avait fait comprendre tellement de choses. Elle était à bout de force et clairement j'avais été perturbé de la situation. Je n'avais pas su quoi faire de la situation tellement j'étais froissé.

-Moi : On va gérer ça comme il faut et personne n'en saura rien. Demain première heure quand tout sera ouvert j'irais faire les démarches, acheté ce qu'il y aura besoin et on ira à deux en Algérie. J'irais seul à la mise sous terre mais tu viendras avec moi en Algérie. Ça va ?
- Ines : Tu vas faire ça comment ?
- Moi : La vérité là je ne sais pas comment je vais faire mais je vais voir ça avec eux demain quand j'irais faire les démarches pour le rapatriement du corps. In shâ Allah je vais le faire mettre sous terre à côté de la tombe de mon frère.
- Ines : Il faut vraiment que personne ne sache quelque chose de ça, pas même ta famille ou ma famille de Wahran.
- Moi : Personne ne saura rien, j'ai prévenu que je voulais que tout ça reste anonyme parce qu'on a le droit à ça. J'ai plus dix ans hein, je suis un homme et je peux gérer ça seul, il y a pas besoin de la famille, enfin je pense.

Je n'arrivais pas à réaliser que Zian était décédé malgré le vide qui s'était fait ressentir dans la casa. Ines avait fini par s'endormir tellement elle avait accumulée de la fatigue depuis les naissances et depuis qu'elle avait dû s'occupée seule de Zian. Moi j'étais resté éveillé à les regarder n3ess et j'avais eu tellement de choses qui m'étaient passé en tête.

Je me dégoûtais quand je repensais au gars inconscient et bête que j'avais été. Je n'avais pas été présent pour eux depuis le début, je n'avais pas assisté Zian durant sa courte vie. Je n'avais tout simplement pas agis en homme sur ce coup-là, j'avais juste été un vieux type sans cœur qui n'avait pensé qu'au sale.

Dès le matin j'avais laissé Ines avec Zaher et j'avais couru partout faire les démarches de tout et acheté le linceul. Quand j'avais fait toutes ces démarches c'est là que j'avais pris conscience que c'était fini. Zian n'était vraiment plus là et j'avais ressenti une forte douleur quand j'en avais enfin pris conscience.

Depuis le jour où on avait appris son décès je m'étais énormément éloigné de tout le monde. Je n'étais tout simplement pas retourné à la cité. Je n'avais plus revu les autres, ni même Zyam, Houssam et Lylia. Ils avaient beaucoup demandé après moi mais je n'avais répondu à personne. J'étais resté avec Ines et Zaher tout le long

Je n'avais pas revu la mama et Nina non plus, elles m'envoyaient souvent des messages pour savoir si ça allait mais je n'avais rien dit. Hocine, Kalvin et Krim je les avais laissé s'occuper de tout et je n'avais rien dit non plus. Ça n'avait été que Ines et Zaher durant tout le long, j'avais zappé tout le reste. Chose que j'aurais dû faire depuis le début.

Suite aux démarches Ines et moi on avait pris nos billets d'avion pour l'Algérie, pour la veille du rapatriement du corps et le lundi 22 août Ines était restée chez moi avec Zaher, et moi j'étais parti à la mosquée voir l'imam et tout le reste, et par la suite la mise sous terre avait eu lieu là où j'avais voulu qu'elle soit.

Il n'y avait eu personne, juste ceux qui avaient été chargé de ça et moi face à cette boite où se trouvait le corps. Je l'avais mis sous terre, ça avait été très fort mais j'étais resté humble c'est sûr. Il avait été enterré juste à côté de la tombe de mon frère Maamar par la demande que j'avais faite et c'est tout ce que j'avais voulu.

J'aurais pu le faire enterrer aux Émirats comme je le veux pour moi-même in shâ Allah mais sur le moment les sentiments avaient parlé à ma place et j'avais absolument voulu qu'il soit enterré en Algérie, à Wahran, al maqbara où mon frère avait été enterré quelques années plus tôt. C'était une envie qui m'était venu aussitôt après l'annonce de son décès.

Je suis un Algérien plus particulièrement de Wahran et Ines est également une Algérienne de Wahran donc finalement mon choix avait plutôt été réfléchi parce qu'au moins Zian avait été enterré dans le pays et la wilaya qui nous lie tous les deux. Ça aurait été différent si j'avais fait les démarches pour les Émirats.

Le lendemain de la mise sous terre ils avaient fait une sadaqa anonyme à la Mosquée et en fin d'après-midi j'avais emmené Ines accompagné de Zaher évidemment, au cimetière. Elle avait voulu y aller pour une seule et unique raison : Voir où son fils avait été enterré. Ça restait la réaction d'une mère face à son fils finalement.

Le lendemain on était repartis à Paris. Ça y est tout était fini et une fois de retour chez elle je l'avais senti soulager Ines, soulager que tout ça était enfin fini. Ça l'avait vraiment affaibli tout ça et moi aussi d'ailleurs mais j'étais beaucoup plus préoccupé par son cas. Elle avait perdu beaucoup de poids et elle transpirait la fatigue à vue d'œil.

- Ines : J'ai le gelb en miette mais tu ne peux même pas savoir Emir à quel point je suis soulager que tout ça soit enfin fini. Ça y est, il ne souffre plus maintenant.
- Moi : J'y pensais énormément. Quelle vie il aurait eu sérieusement ? Déjà à un peu plus d'un an de vie et comment il souffrait, imagine juste plus les années seraient passées et comment la maladie aurait évoluée.
- Ines : C'est ça que je me disais. Je suis très attristée par tout ça et sa présence me manque énormément, ça me fait extrêmement mal mais j'essaye de soulager ma douleur en me disant que désormais il souffre plus et si ça s'est fait comme ça c'est que c'était ce qu'il y avait de meilleur pour lui Allahi rahmo.
- Moi : C'est sûr, je n'aurais pas supporté voir mon fils souffrir toute sa vie. Ça n'aurait pas été une vie ça. Il faut aller de l'avant maintenant et on va faire les choses bien avec Zaher.
- Ines : On en a parlé mais maintenant je ne veux plus en parler. On n'oubliera absolument rien, ça restera dans nos pensées pour toujours mais je n'ai plus envie qu'on se rende triste mutuellement en ressassant tout ça.

Ne rien montrer de nos sentiments ça on sait le faire Ines et moi. On était intérieurement mal et tout ça nous démoralisait énormément mais on ne montrait absolument rien. Quelqu'un qui aurait été au courant de la situation et qui nous aurait vu, il se serait dit mais c'est quoi ces parents qui n'éprouvent rien, mais non, c'est juste que tout restait au fond du gelb.

Ça y est la routine avait repris. Ines restait avec Zaher à la casa et moi j'étais reparti à la cité faire mes conneries. Ce qui nous était arrivé m'avait un peu plus fait plonger dans le sale et désormais j'étais irrécupérable. J'étais mal mais à fond, tellement mal que les gens autour de moi arrivait à le ressentir. Ils me demandaient souvent ce que j'avais.

Je n'avais que le visage de Zian et la dernière image que j'avais eu de lui dans mes pensées. La drogue me faisait oublier tout ça et quand je commençais à reprendre conscience et que je repensais à tout ça, je me remettais ko pour oublier à nouveau. J'étais rentré dans un cercle vicieux mais le plus important pour moi était de pouvoir oublié l'espace de quelques heures tout ça.

Les rares fois où je rentrais chez moi, la mama et Nina me sondait ga3, elles sentaient qu'il y avait quelques choses et elles me posaient énormément de questions mais je ne disais jamais rien. Zyam et Houssam aussi avaient senti quelque chose mais malgré tout j'avais gardé tout ça pour moi. Lylia aussi m'en parlait énormément mais j'avais esquivé les sujets.

En attendant j'avais trouvé du réconfort dans ma khabta, c'était mauvais mais à la fois bon. Quelle merde ! J'étais devenu une loque qui ne faisait quasiment plus rien. Je m'étais éloigné de pas mal de monde et notamment de Ines. Bizarrement tout ça m'avait éloigné de la femme avec qui j'avais vécu tout ça..

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