Chapitre XXV
Point de vue Izuku
Je suis horriblement stressé. Mon ventre a bien dû doubler de volume. J'avais tellement peur que ça ne marche pas ce soir là, j'ai forcé Shoto à le faire tous les jours sans exception. Maintenant j'en suis sûr, je porte le nouveau membre de notre famille dans mon ventre.
Donc où en étais-je. Ah oui! Je suis stressé ! Je prends actuellement le train pour aller à la ville. Je vais présenter Shoto à ma mère mais aussi lui annoncer la bonne nouvelle. Je voulais y aller à dos de dragon mais Shoto a dit non...
- Shoto, tu veux une blague pour faire passer le temps ?
- Allez je t'écoute... Dit-il en posant son crayon.
- Comment appelle-t-on un dinosaure gay ? Un tripotanus!
Il me regarde, sans un mot, puis il éclate de rire. Je suis fier de cette blague je l'avoue !
- T'es sacrément con Izuku...
- Merci merci.
Il pose un baiser sur ma tempe. J'aime tellement ces petits moments avec mon Shosho. Pourtant, ces derniers temps il m'a l'air tourmenté...
- Shoto, tu me le dirais si quelque chose n'allait p-
- Bubulle! On l'a oublié !
- Sa cage est à mes pieds, dis-je blasé.
Il ne me répond rien. Je m'inquiète pour lui. C'est peut-être la mort de Yuzu qui le préoccupe. Mais qu'est-ce que je raconte, on s'en fout de Yuzu, c'est Shoto qui a insisté pour le tuer. Je ne veux plus repenser à lui, désormais c'est de l'histoire ancienne, Yuzu est mort, nous n'avons plus aucune nouvelle de Tooru et tout est bien dans le meilleur des mondes.
- Tu voudrais l'appeler comment ? Dis-je en prenant sa main pour la poser sur mon ventre.
- J'ai utilisé tous les noms que je trouvais beaux pour créer ce monde. Je te laisse choisir.
- Bubulle Junior !
- Ok oublie je vais choisir.
- Mais j'ai des idées originales moi!
- Originales mais moches.
Je prends un air offusqué.
- Je le dirai à Bubulle!
- Et il s'en battra majestueusement ses petites couilles poilues de hamster.
- Bubulle est une femelle!
Il lève les yeux au ciel avec un sourire bien trop craquant.
- T'imagines si ma mère veut pas que j'ai un enfant ? Ou sinon qu'elle soit dégoûtée par mon ventre ? Ou bien qu'elle veuille que j'avorte ?
- Si c'est le cas alors ta mère est une idiote. Tu fais ce que tu veux de ta vie Izuku.
- Oui mais je me sentirai mal si je n'ai pas l'approbation de ma maman...
- Je ne vois pas pourquoi elle dirait non.
Peut-être parce que c'est pas normal un homme enceint ?
Je pose ma tête sur l'épaule de mon bicolore. Il dessine vraiment bien, je me demande où est-ce qu'il a appris à faire tout ça. Sauf qu'il ferme son carnet, arrêtant ses dessins.
- Mais pourquoi ? Dis-je timidement.
- J'arrive pas à dessiner quand on me fixe.
- Les dessinateurs, toujours aussi méticuleux. Il vous faut toujours mille conditions pour dessiner.
- Non, pour ma part c'est la seule, je peux dessiner avec n'importe quoi sur n'importe quoi mais pas si on me regarde.
Je pourrais franchement pas être dessinateur.
La voix préenregistrée du train nous annonce que notre train va être bloqué sur la voie. Super. Heureusement que j'ai pas dit à ma mère de m'attendre.
- T'imagines s'il repart jamais ? Dis-je à Shoto.
- On se casse du train tout simplement.
- On casse la vitre! On saute malgré le vide et on atterri dans une rivière immense!
- Ou alors on sort par la porte.
Les lumières s'éteignent soudainement. Je m'agrippe à Shoto, surpris.
- Sh-shoto...
- Depuis quand t'as peur du noir toi ?
- J'ai pas peur du noir! Mais imagine qu'on meurt!
- Bah on est humains donc techniquem-
- Arrête de tout gâcher!
Je plaque mes lèvres sur les siennes avec un sourire pervers, il a enfin compris où je voulais en venir.
- Donc toi avant de mourir tu veux avoir des rapports sexuels ?
- Comme toute personne normalement constituée puis tu trouves pas le contexte excitant ?
- Pas trop non.
Je glisse ma main entre ses cuisses.
- Tu es sûr ?
- Izuku arrête ça...
- Pourquoi Shosho ?
- Parce qu'une érection dans un jean ça fait mal...
- C'est dommage, je vais devoir retirer un des deux.
- Retirer mon érection ? Genre l'arracher ?
- Mais arrête de jouer sur les mots putain!
Je lui mords le cou tout en continuant ma descente entre ses cuisses. Ma main s'active sur sa partie basse. Je peux voir à son visage qu'il se retient du mieux qu'il peut.
- Allez Shosho...
Il lève les yeux au ciel et pose un baiser sur mon front.
- Fais vite.
Je souris, satisfait de mon pouvoir de persuasion et lèche son cou sur toute sa longueur. Je peux le sentir frissonner contre ma langue. Ma main se glisse dans son pantalon, pouvant sentir son membre déjà bien dur. Savoir que c'est moi et personne d'autre qui le rend ainsi fait du bien à mon égo.
Autant dire que la suite était géniale.
Le train est enfin reparti, nous allons enfin arriver. Depuis le temps que je n'avais pas vu ma mère, je suis tellement heureux de la retrouver.
Shoto s'est endormi contre moi, me montrant un visage et innocent que je n'ai pas l'habitude de voir. Cela change de son air blasé.
Je secoue très doucement son épaule pour lui faire signe que nous arrivons et il se réveille, me montrant ses yeux endormis.
- On va bientôt arriver.
- Déjà ?
- Déjà ? Tu n'as pas envie de voir ma mère ?
- Ça me stresse juste un peu. J'ai du mal avec les relations humaines. D'habitude je m'en fous mais il s'agit de ta mère là tout de même, j'aimerais qu'elle m'apprécie.
Je ne sais pas pourquoi mais ça me fait énormément plaisir...
Mon bicolore se lève et je lui tends mes mains pour qu'il m'aide à faire de même. J'attrape du bout des doigts mon sac au dessus de nos places en me mettant sur la pointe des pieds sous les rires amusés de Shoto. Je l'ignore et marche jusqu'à l'extérieur du train tandis qu'il prend Bubulle.
Nous nous rendons à l'extérieur de la gare et soudain j'ai l'impression d'avoir atterri dans une autre dimension. Des bâtiments hauts et vitrés de toute part à perte de vue. Des gens, de partout, marchant rapidement, créant une immense foule dans laquelle j'aurais presque peur de me noyer. Les gens sont vêtus de noir et ont tous leur portable dernier cri à la main, créant une sorte de masse noire et bruyante que je n'oserais approcher.
- Tu vois, ce que tu vis là, c'est ce que je vis à chaque fois que je sors de chez moi dans mon monde, dit finalement Shoto.
Je le comprends mieux. J'étais bien mieux dans cet endroit qui me paraît désormais être dans un autre monde. Comment ai-je fait pour être à l'aise un jour ici ?
- On va rater le bus Izuku.
Je me réveille d'un coup, il a raison. Nous nous dirigeons vers l'arrêt de bus, enfin, nous courons et montons dedans, essoufflés et très légèrement transpirant. Car oui, ici il fait horriblement chaud, c'en est étouffant. Je m'accroche à la barre fixée au plafond du bus. Je me retrouve coincé entre deux inconnus et Shoto, par chance, c'est mon bicolore qui se trouve derrière moi. Mon ventre est horriblement compressé contre le dos de la personne face à moi qui ne se gêne pas pour me faire remarquer que je le gène avec ses regards. Mais il n'y pas que son regard, non, tous les regards sur moi sont lourds, je me sens mal, devrais-je avoir honte de porter mon futur enfant dans mon ventre ?
Les portes s'ouvrent et le nom de l'arrêt le plus proche de chez ma mère est dit par la voix préenregistrée. C'est une réelle délivrance, malgré mon ventre je cours presque pour sortir de cet horrible bus.
Shoto ne dit rien de tout le trajet, les seuls bruits perceptibles sont ceux de mon amour de hamster qui semble bien s'amuser. Ou alors il agonise avec la pollution.
Nous sommes devant la demeure de ma mère. Je prends une inspiration et sonne à la porte d'entrée.
Aucune réponse.
Je retente.
Aucune réponse...
J'approche mon doigt de la sonnette une dernière fois mais la porte s'ouvre en fracas sur ma mère.
- I-Izuku ? Non ça ne peut pas être toi...
Je lui fais un sourire timide et elle me lance un regard d'incompréhension.
- Maman ?
- Je ne comprends rien Izuku... Tu-tu es enceint ?
- Il semblerait oui... J'ai beaucoup de choses à te dire... Ah et je te présente Shoto... Le père de cet enfant...
- Ça fait beaucoup d'un coup... Entrez...
Nous nous installons dans le salon. S'en suit une discussion longue, presque interminable. Ma mère a beaucoup pleuré, moi aussi d'ailleurs. Mais elle a fini par accepter du moins je pense. Elle a tout de même énormément de mal, c'est un fait indéniable.
- J'espère vraiment que tu rendras mon Izuku heureux Shoto, conclut-elle. D'ailleurs Izuku, tu aurais pu m'envoyer un message, j'étais morte de peur... J'avais peur que tu te sois suicidé entre les études et toutes ces horribles choses qui te sont arrivées.
Si seulement tu savais maman.
- Je vais mieux maintenant maman, et c'est en parti grâce à Shoto.
- Alors merci Shoto, dit-elle. Merci de réussir ce que j'ai raté en tant que mère.
Je regarde mon bicolore, il est horriblement mal à l'aise, il ne sait probablement pas quoi répondre à ça.
- Je pense que vous avez parfaitement rempli votre rôle de mère.
- Je pense que nous ne serons jamais d'accord, rit-elle. D'ailleurs vous restez là pour la nuit j'espère ?
Hors de question que je reprenne le bus aujourd'hui. Je lance un regard suppliant à Shoto.
- Oui, dit-il dans un rire.
- D'ailleurs vous voulez manger quelque chose ?
Shoto ne doit absolument pas répondre oui.
- Pourquoi pas, dit-il.
Mauvaise réponse. Ma mère ne va pas le lâcher. Elle part dans la cuisine, toute heureuse et revient quelques minutes après, dans l'optique de lui faire goûter toutes ses expérimentations culinaires.
On va être occupé pour les prochaines heures.
- Shoto ? Tu n'avais pas un appel super important à passer ? Dis-je au bout de minutes qui me paraissent des heures.
- Oh euh oui c'est vrai, pour le travail.
Je lui tire le bras et pars dans mon ancienne chambre.
- Elle cuisine si mal ? Demande Shoto perplexe.
- Non, bien au contraire, mais elle voudra que tu goûtes tout sans exception ! Et ma mère passe ses journées à cuisiner donc tu aurais été pris pour l'après midi!
Shoto rit doucement.
- Ta mère est géniale.
- Tu trouves ?
- Oui, vraiment, j'aurais tout donné pour avoir une mère comme ça, dit-il en riant doucement.
Corde sensible. J'avais oublié la relation que Shoto a avec sa mère.
Je m'allonge sur mon ancien lit qui n'a pas changé de place et mon bicolore me rejoint avant de poser sa tête contre mon ventre.
- Dis, tu veux pas bouger tes pieds pour papa ? Dit-il.
C'est vrai que notre enfant n'est vraiment pas bavard, il n'a donné un coup de pied qu'une seule fois.
Je soupire, je découvre enfin le bonheur. C'est juste parfait, je vis une vie simple et tranquille avec l'homme que j'aime et nous allons même avoir un enfant.
Il se décide enfin à donner un léger coup de pied contre mon ventre, peut-être que Shoto est trop bruyant à réclamer de l'attention contre mon ventre.
- Shoto, si ça se trouve il dormait !
- Pas grave là je veux jouer avec lui !
Il est pire que moi en fait.
Je finis par m'endormir, exténué. Un rien m'épuise depuis le début de ma grossesse.
Je me réveille en pleine nuit, on ne m'a pas réveillé ? Je descends les escaliers, il n'y a personne nulle part. Je vais dans la chambre de ma mère, personne.
- Shoto ? Maman ?
Je commence à pleurer. Comme tous les jours depuis le début de ma grossesse d'ailleurs.
- Vous êtes où ?...
Je me mets en boule, je pleure, m'ont-ils abandonnés ?...
Je me réveille en sursaut, je regarde l'heure sur mon téléphone, six heures. Sauf que la place à côté de moi est effectivement vide.
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