Chapitre XVII

Point de vue Shoto

- Et là, ce mur on le fait bleu!

Je me munis de mon feutre bleu et commence à colorer le mur en bleu. Sur le papier bien évidemment !

Nous sommes assis sur mon lit, Izuku entre mes jambes, il me donne les directives par rapport à l'ameublement de la maison.

- Quoique du gris serait mieux non?

Je vais le frapper.

- J'ai déjà commencé à faire bleu.
- Bon d'accord d'accord. J'ai pensé à faire une pièce où tu pourrais dessiner et où je pourrais rester aussi.
- Une chambre ?
- Mais non! Mais on pourrait faire ça à la place de ma chambre.
- Et tu dormirais où?
- Avec toi quelle question !

J'avais oublié.

- Tu veux pas aussi mettre du chauffage au sol dans toute la maison ?

Je vous jure que s'il pouvait le faire seul je lui aurais déjà dit de le faire.

- Oh j'aimerais une pièce où le plafond est vitré pour regarder les étoiles !

Allez détends toi et dessine Shoto.

- Ah et une pièce pour Bubulle aussi!

Calme Shoto, calme.

- Une piscine pour les temps chauds!
- Mais il y a la mer!
- La mer c'est salé !

Allez je me calme. Quoique non, je ne suis pas calme!

- Bon Izuku, tu sais quoi? Si tu veux une piscine, tu vas la creuser toi même dans le jardin !

Il me regarde, les yeux brillants.

- Tu me laisserais faire cette tâche ingrate alors que tu peux tout faire avec ton crayon?
- Complètement.
- Tu es une horrible personne Shoto, dit-il en reprenant son air habituel.

Je me doutais bien que c'était de la comédie. Je continue ses dessins sans rien ajouter de plus.

- D'ailleurs Shoto, c'était à toi les mangas qui traînaient sur le canapé.

Merde. Trouve une excuse, vite.

- Ouais mais c'est un cadeau d'un ami.
- Pourquoi tu as ramené ça ici?
- Je voulais voir si c'était sympa.
- Tu mens Shoto.
- Qu'est-ce qui te fait croire ça ?
- Tu n'as pas d'ami.

C'est quand même douloureux à entendre.

- Donc tu aimes ce genre de choses ?
- Excuse moi d'aimer les hommes!
- Non je parlais de la séquestration.

Oh merde il est tombé sur le mauvais.

- Tu te reconnais plus dans Sangwoo ou dans Yoon Bum?

Attendez... Sangwoo c'est celui qui séquestre non?

- Dans aucun des deux! J'ai détesté celui là !
- Dommage parce que moi il m'a bien plus~
- Donc t'as envie de me séquestrer si j'ai bien compris ?
- Non, qu'on se séquestre mutuellement.

Hein? Mais ça n'a aucun sens.

- J'aime bien ce genre de choses tu vois~
- Bon Izuku on verra plus tard.
- Tu es gêné Shosho?

Ce surnom engendre l'arrivée de nombreuses rougeurs sur mes joues. Il se retourne et enroule ses jambes autour de ma taille.

- Tu sais c'était quel passage mon préféré Shosho?
- Je préfère pas savoir.
- Quand Sangwoo a cassé les deux jambes de Yoon Bum pour qu'il ne puisse plus s'enfuir.

Je ne réponds rien et il me fixe en se léchant la lèvre. Dieu qu'il est excitant quand il s'y met. Sauf que soudain, il éclate de rire.

- Allez fais pas cette tête, je serai incapable de dominer quelqu'un à ce point là! J'aime bien la domination mais j'ai mes limites, dit-il dans un rire.

Et dire que j'ai faillit y croire. Quoique, il a bien dit qu'il aimait ça?

- Tu aimes la domination Izuku ?
- Mhh comment dire. J'aime bien quand les choses ne sont pas faites à moitié, soit mon partenaire me domine totalement soit c'est moi. Mais je n'aime pas quand il n'y a qu'un semblant de domination.
- Tu préfères dominer ou être dominé ?
- Les deux, j'aime bien échanger.

Va falloir que je m'y prépare mentalement.

- Tu veux essayer ? Dit-il avec un grand sourire.
- Là je finis tes dessins.
- Bon d'accord mais faut que tes fesses soient prêtes à tout moment pour pouvoir m'accueillir !

Facepalm. Insupportable cet enfant. Je reprends mes dessins non sans un soupir. Izuku ne s'est toujours pas retourné ce qui rend la tâche bien plus dure.

- Je me demandais Shosho, il n'y a pas des choses que tu aurais voulu faire dans ce monde mais que tu n'as pas fait finalement ? J'ai envie d'imaginer à quoi ça pourrait ressembler.
- J'avais envie d'intégrer des éléments fantastiques mais ça ferait étrange après réflexion...
- Mais ce serait génial! Je pourrais avoir des pouvoirs, tuer des supers méchants, faire la justice !

Je ne me suis pas trompé, c'est bel et bien un enfant. Mais un adorable enfant. Qui sait, il va peut-être réveiller le pédophile caché en moi. Quoique c'est glauque ça Shoto, ne repense plus jamais ainsi.

- Tu pensais faire quoi comme éléments magiques? Demande-t-il timidement.

Je prends mon crayon et dessine. Je commence par faire une fille invisible, un garçon avec une queue immense (et je ne parle pas de moi), un dragon vivant dans les montagnes que personne n'ose déranger...

- Mais c'est génial Shoto! Tu ne veux pas créer tout ça?
- Ça ne fera pas bizarre?
- Absolument pas ! Les gens ici penseront que ça a toujours été comme ça! Puis, comme ce village n'est sur aucune carte c'est normal que personne ne soit au courant ailleurs.

Il a réussi à me convaincre, depuis le temps que j'en avais envie à vrai dire. Je transforme Tsuyu en fille grenouille, n'en déplaise à Ochako, je crée Tooru, la fille invisible, je confère des pouvoirs à tout le monde. Je m'amuse énormément, je modélise vraiment ce monde comme je le souhaite. Je ne vois pas le temps passer tant je suis épanoui. Je veux des animaux étranges aussi.

- Izuku? Que dirais-tu de remplacer le hamster par une petite fée ?

Il me regarde, l'air horrifié.

- Je ne rêve pas là... Tu viens vraiment parler de remplacer MON Bubulle?!
- C'est qu'un hamster tu sais.
- C'est comme mon fils !
- Je te le redis, c'est qu'un hamster tu sais.

Il se lève alors d'un coup.

- Tu sais quoi, je préfère rester avec ce "hamster" plutôt qu'avec toi, dit-il en faisant des guillemets avec ses doigts sur le mot hamster.

Je soupire et reprends mes dessins, autant le laisser s'amuser avec la boule de poils. Revenons à nos Izuku, je veux que la magie soit ancrée dans l'histoire de ce pays mais qu'elle ait été délaissée avec le temps et que la technologie ait pris le pas. Partout sauf dans ce petit endroit un petit village inexistant aux yeux de tous. Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ?

- D'ailleurs Shosho! Dit-il en ouvrant précipitamment la porte avec son pied droit, ses mains portant le petit hamster.
- Ce surnom n'est pas beau Izuku puis, ton "fils" va finir par faire un arrêt cardiaque si tu continues à le malmener comme tu le fais...
- Je m'en fous! Moi j'aime bien! Et pour Bubulle c'est pas mon fils pour rien, il est super fort et ne mourra jamais! Donc je disais! Faut qu'on tue Yuzu !
- Ah oui, viens, dis-je en tapotant entre mes jambes.

Je tourne la page de mon carnet de croquis et me munis de mon marqueur le plus noir tandis qu'Izuku prend place entre mes jambes.

- On lui fait quelle mort? Un accident?
- Je ne veux pas que ça inclut d'autres personnes, dit-il tout bas. Un accident de voiture ?
- Il n'y en a pas ici.
- Ah oui, murmure-t-il.

Nous nous regardons sans rien dire.

- Je sais ! Dit-il.
- Je t'écoute.
- Il a oublié d'éteindre le gaz, sa maison brûle, il souffre bien, génial non?

Je suis en couple avec un génie.

Je commence à dessiner avec sadisme la maison de Yuzu se faire emporter par les flammes. Je me laisse porter et laisse ma main dessiner les courbes généreuses des flammes. Sauf qu'au moment de le dessiner mort, même problème que pour Izuku...

- C'est une blague...
- Il se passe quoi Shoto? Pourquoi tu ne dessines plus?
- Mon manga ne veut plus...
- Tu te moques de moi hein?...
- Non... Il s'est passé la même chose lorsque je voulais te tuer, l'encre n'adhérait plus au papier...

Je réfléchis mais impossible de trouver une solution.

- On peut le tuer nous même, dit Izuku d'une petite voix.

C'est envisageable, mais non.

- Je retenterai plus tard Izuku.
- Je veux être sûr qu'il soit mort...
- Ne t'inquiète pas, je te promets de le tuer.

Izuku se mord la lèvre.

- Tu as supprimé ce qu'il a posté sur les réseaux sociaux ?
- Normalement oui.

Je prends mon téléphone, ouvre l'application et pars sur son profil. Les photos d'Izuku ne sont plus là mais de nombreuses captures d'écrans de leurs discussions les plus osées sont maintenant postées. Il ne s'arrêtera donc jamais?! Je ferme rageusement l'application, de plus en plus énervé et me lève d'un coup. Normalement Izuku n'a rien vu.

- Tout va bien Shoto ?
- Je sors Izuku.
- Où ça ?
- Nulle part, juste me changer les idées.
- Tu ne veux pas rester avec moi pour parler de ce qui ne va pas ?
- Tout va très bien Izuku, je me suis juste rappelé ce qu'il t'a fait et ça me met hors de moi.

Il baisse la tête, ses yeux étant brillants. Je relève son menton à l'aide de mon index et de mon pouce et pose mes lèvres sur les siennes. Il passe ses bras autour de mon cou et mouve doucement ses lèvres contre les miennes. Je réponds sans plus attendre, passant ma main gauche dans son dos, le caressant tendrement. Nous nous séparons finalement, un léger sourire aux lèvres.

- Je t'aime Izuku.

Il rougit instantanément.

- M-moi aussi Shoto, dépêche toi de rentrer hein...
- Bien sûr que oui.

Je me lève et pars vers la sortie de la maison. Bien qu'embrasser Izuku m'ait détendu je reste néanmoins énervé.

Je mets rapidement mes magnifiques converses bleus, une veste noire, simple et pars enfin là où l'envie me prendra.

Ça faisait longtemps que je n'avais pas marché uniquement dans le but de marcher. Ici, l'air n'a pas une senteur d'essence et de pollution, non, loin de là.

Mon monde ne me manque absolument pas, je suis tellement bien ici, comme si j'avais enfin réussi à m'extirper de cette vie antérieure ratée. Ici, je renais un peu, tout recommence à zéro, sans aucun témoin de mes erreurs passées, futiles ou non. Ici je ne suis pas Todoroki Shoto, juste Shoto. Si quelque chose ne me plaît pas dans ce monde, je n'ai qu'à l'extirper en deux coups de crayons.

Les rues sont désertes pourtant le temps est de plus en plus doux... Aurais-je manqué quelque chose?

Pourtant, une petite voix féminine pourtant lointaine est perceptible dans la grande rue principale. Sûrement une vendeuse qui papote dans son magasin. Sauf que je m'approche de chaque boutique, que ce soit la mercerie, le primeur, la boulangerie ou bien encore le coiffeur, tout est fermé.

La voix semble crier. Une agression? Je pourrais intervenir sauf que je n'ai aucune idée de ce qu'il se passe puis mes seules expériences en combat se résument aux jeux Street Fighter donc nous n'irions pas très loin. Je n'ai pas mon carnet de dessin non plus donc impossible de me dessiner une arme factice.

Mais sa voix, elle crie à l'aide, ça me fait de la peine de l'ignorer. Je suis donc discrètement la voix et arrive finalement dans une ruelle où la fille invisible que j'ai dessiné auparavant est en train de se faire agresser. Je suis censé faire quoi merde...

Mais j'ai à peine fait un pas que ses agresseurs qui se trouvaient être bien jeunes s'enfuient en courant.

- Tout va bien ? Dis-je gêné.

Je suis con, elle vient de se faire agresser mais je demande quand même.

- Pas vraiment non...
- Vous avez besoin d'aide ?
- Vous pouvez sortir mon téléphone dans ma poche arrière s'il vous plaît, que je prévienne ma mère...

Je prends son téléphone du bout des doigts pour ne pas avoir à toucher ses fesses et le lui tends. Je l'aide au passage à se relever et elle appelle finalement sa mère.

- Merci de votre aide, dit-elle finalement, c'est gentil de m'avoir aidé.
- C'est normal tout de même.

Grâce à son bonnet qu'elle vient de replacer sur sa tête, je peux comprendre qu'elle vient de baisser celle-ci. J'ai fait quelque chose de mal?

- V-vous voulez bien me raccompagner chez moi s'il vous plaît, ce n'est vraiment pas loin d'ici...
- Bien sûr...

Je n'en ai pas vraiment envie mais elle a bien besoin d'aide.

- Oh j'ai très mal aux jambes, dit-elle en commençant à marcher.

Je m'en doute oui, mais pourquoi me le dire alors qu'elle m'a précisé avoir mal partout avant ?

- Comment vous appelez vous ? Dit-elle.
- Shoto et vous ?
- Tooru.

J'ai l'impression qu'elle boite mais je n'en suis pas sûr.

- Vous avez besoin d'aide pour marcher?
- Oui! Vraiment ! Je ne sens plus mes jambes !

Quel enthousiasme...

Je m'accroupit devant elle pour qu'elle comprenne qu'elle peut monter, chose qu'elle fait sans hésiter. Je pensais que j'avais pris l'habitude des contacts humains, étant donné que je suis plutôt proche d'Izuku mais non, sa présence sur mon dos m'est insupportable.

- Je vous laisse me guider.

Elle commence à me donner les indications, elle ne vit pas si près qu'elle le disait.

Elle parle beaucoup, heureusement qu'elle est gentille sinon je lui aurais déjà demandé, avec tout mon respect, de se taire.

- D'ailleurs, on pourrait s'échanger nos réseaux sociaux, histoire qu'on puisse discuter après ça.

Elle est très spontanée, comme une enfant. C'est plutôt mignon.

- Je vous passe ça une fois que vous serez descendue de mon dos.

Serais-je en train de me faire une nouvelle amie?

- Je me demandais, pourquoi le village est-il si calme et silencieux?
- Le village est en deuil, vous ne saviez pas?
- Quelqu'un d'important?
- Le plus vieil homme de la ville.

Il y a une sacré solidarité ici.

- Il était important ici ?
- Non pas spécialement, mais un décès est un décès. Mais vous ne vivez pas ici pour ne pas savoir ça ?
- Bien sûr que si, mais je n'étais plus vraiment sûr, ce n'est pas si fréquent que ça.
- C'est vrai, les gens vivent vieux ici.

Elle laisse ses jambes se balancer dans le vide.

- J'habite ici, dit-elle finalement.

Je regarde autour de moi, pas l'ombre d'une maison qui semble occupée. Que de vieilles bâtisses vacantes.

- Vous êtes sûre?
- Sûre de sûre ! Allez vous pouvez me laisser ici ça ira, merci beaucoup en tout cas.

Elle saute hors de mon dos et s'en va rapidement, comme si de rien n'était. Très étrange. En tout cas, c'est une fille bien particulière que j'ai rencontré aujourd'hui.

~~~
Alors ? Un nouveau personnage arrive, cela n'est pas fait au hasard, vous comprendrez pourquoi ^^

Sinon, dites moi, il y a quelque chose en particulier que vous aimeriez voir dans cette histoire ?

Image pour attirer votre attention

Kyoshiko~

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