Chapitre XIII
Point de vue Ochako
Je suis chez ma fleuriste préférée pour acheter des fleurs à Deku. Autant lier l'utile à l'agréable.
- Vous venez souvent ici, me dit la fleuriste au moment de payer.
- J'aime beaucoup les fleurs.
- Ah ? Quelles sont vos préférées ?
- Les orchidées, je ne suis pas quelqu'un d'original, ris-je.
Elle hoche la tête puis part dans son arrière boutique. Elle revient avec un pot contenant une petite orchidée.
- Je vous les offre.
Le rouge monte rapidement jusqu'à mes joues, certes ce n'est pas comme si elle m'avait offert un bouquet mais tout de même.
- J'en prendrai soin, merci beaucoup.
Elle hoche la tête avant de me faire un sourire. Allez Ochako, ça fait plusieurs mois que tu veux le savoir, demande lui son nom... C'est pas dur, c'est pas indiscret et au pire elle te dira non gentiment...
- E-ecxusez moi... Je peux avoir votre nom si ça ne vous dérange pas?
Elle me regarde intensément. J'ai du dire quelque chose qu'il ne fallait pas. J'ai oublié le s'il vous plaît !
- Tsuyu. Et vous?
ELLE A DIT ET VOUS !
- Ochako...
Je ne sais pas quoi dire de plus du coup je m'enfuis de manière absolument pas naturelle du magasin. Elle doit me trouver bizarre maintenant...
J'y pense, je ne vais pas aller voir Deku avec les orchidées à la main... Je vais devoir passer chez moi... Je me hâte donc jusqu'à ma maison et y dépose mes précieuses fleurs. J'aurais une excuse pour repasser, je pourrai lui demander des conseils, lui apporter des nouvelles de la plante! Quoique ce n'est pas très commun de donner des nouvelles d'une plante.
Une fois arrivée devant chez Shoto, je sonne à l'aide de la sonnette délabrée située à gauche de la porte en attendant qu'il vienne m'ouvrir.
- Entre, me dit le bicolore au bout de longues secondes.
Je lui réponds d'un sourire et pénètre dans sa demeure d'un pas lent. C'est extrêmement silencieux, pas un seul son perceptible dans la bien grande maison.
- Suis-moi.
Je hoche la tête sans prononcer un mot et le suis jusqu'à ce qu'il semble être la chambre de Deku. Il toque, aucune réponse, une nouvelle fois, toujours rien, c'est au bout de la cinquième fois qu'il lui demande ce qu'il souhaite.
- Il y a Ochako qui aimerait te voir Izuku.
- Dis-lui que je dors...
Shoto me lance un regard gêné.
- Je ne vais pas la laisser seule, dehors, par ce froid, puis elle t'a même ramené quelque chose.
- Elle peut pas repasser plus tard?...
- Izuku, faut que tu vois des gens tu sais au lieu de rester enfermé.
- Je te vois toi.
Ils sont adorable. Je mime à Shoto un "c'est pas grave" mais il ne semble pas décider à laisser Deku rester dans sa chambre.
- Izuku... Je la fais patienter une demie heure mais pas plus.
- Je vais essayer...
Shoto me mime un désolé avec ses lèvres et nous retournons d'un pas rapide et silencieux dans son salon.
- Il est comme ça depuis combien de temps?
- Depuis qu'il a vu ce que Yuzu a fait.
Ça fait un moment tout de même, je suis inquiète pour Deku...
- Même pour Noël ?
- Même pour Noël...
- J'aurais du agir plus tôt, pardon, dis-je triste, mais j'avais l'impression qu'Izuku avait besoin d'une sorte de déclic pour se rendre compte de l'état de sa relation mais il n'y avait que toi qui pouvait le lui donner.
- Tu n'as pas à t'en vouloir je pense.
- Sans doute... Mais maintenant qu'Izuku est à tes côtés, s'il te plaît, prends soin de lui et surtout aide le à se changer les idées.
- Tu peux compter sur moi pour ça ne t'inquiète pas. J'ai déjà tout prévu, me dit-il avec un air rêveur.
Amoureux.
- Je change complètement de sujet, tu penses que mes fleurs vont plaire à Deku ? Je ne savais pas ce qu'il aimait alors j'ai pris des roses bien que ce soit classique.
- Ah euh je pense oui... Mais tu sais s'il ne sort pas de sa chambre je pourrais lui donner... Enfin ça n'a pas de rapport mais je voulais juste le préciser au cas où tu en aurais marre d'attendre...
Complètement amoureux.
Je me lève finalement et lui tends le bouquet.
- Précise quand même que ça vient de moi.
- Tu t'en vas?
- Je dois m'occuper d'une jolie plante chez moi, dis-je en lui faisant un clin d'oeil.
Il ne dit rien, se contentant de me regarder. Je ris et me dirige vers la porte, je passerai voir Deku un autre jour.
- Ochako! M'interpelle le bicolore.
- Oui ?
- Tu pourras t'occuper du hamster quelques jours?
- Avec plaisir, tu me laisseras sa nourriture en vue.
Il me fait un sourire et je quitte enfin cette demeure.
Point de vue Shoto
Je n'ai pas tout compris... Mais peu importe, je dois donner ces fleurs à Izuku. Je pars toquer à sa porte, décidé à lui annoncer l'idée que je viens d'avoir.
- Ça fait déjà une demie heure ?...
- Elle est partie Izuku.
- Je suis désolé...
J'entre dans sa chambre où il est allongé dans son lit, jouant avec le hamster.
- Tu n'as pas à t'excuser.
Je m'assois sur le rebord de son lit et lui tends le bouquet. Ses joues deviennent rouges en un temps record.
- En-en quel honneur ?
- De la part d'Ochako.
Un long soupir franchit la barrière de ses lèvres. Ça le soulage que ce ne soit pas de ma part ? Je pose le bouquet sur le meuble à sa droite et reporte mon attention sur lui qui joue toujours avec le hamster.
- Tu sais que c'est fragile un hamster? Dis-je.
- Oui mais je ne le maltraite pas tout de même, n'est-ce pas Bubulle ?
- Bubulle ? Ça aurait été un poisson j'aurais compris mais là...
- Justement, ça fait un effet de surprise. Ou sinon j'aurais du l'appeler Medor ou Rex.
Je ris doucement, il a de ces idées.
- J'ai une proposition à te faire Izuku.
- Je t'écoute.
- Ça te dit qu'on parte, quelques jours, histoire de s'évader un peu de la vie quotidienne, de penser à autre chose ?
- Où ça?
- Une randonnée ça pourrait être sympa.
- Todoroki Shoto, ermite avéré, aime la randonnée.
- Alors non, je déteste, mais je peux bien faire un effort pour toi.
Il rougit légèrement.
- Avec plaisir mais j'ai une condition.
- Oui ?
- Tu laisses tes affaires de dessin ici. Je ne veux pas qu'au moindre problème tu nous dessines une solution, je veux qu'on se débrouille réellement.
Il réalise sa demande ?... Ce serait comme enlever à un coureur ses pieds... Qu'est-ce que je ne ferai pas pour lui...
- C'est d'accord...
Il sourit de toutes ses dents.
- Tu as déjà prévenu les autres ?
- Mais quels autres ? Nous serons seuls.
Ses joues redeviennent aussi rouges qu'auparavant.
- T-toi et moi ?... Sans personne d'autre ?...
- Bah oui, c'est le concept d'être seuls, c'est sans personne en plus.
Il se mord une nouvelle fois la lèvre.
- T-très bien... On partirait quand ?...
- Maintenant si tu le souhaites.
- Tu comptes me faire le coup à chaque fois qu'on part quelque part ?
- Complètement, ça t'évite de te prendre la tête, on prépare nos affaires et on y va.
Je pars chercher mon carnet de dessin et un crayon avant de revenir dans la chambre du vert.
- On prend quoi? Dis-je en jouant avec mon crayon.
- J'ai toujours du mal à m'y faire tu sais... On ne peut pas faire la méthode traditionnelle ?
- Je te laisse aller tout acheter alors.
- Tu as raison, c'est bien pratique ton "pouvoir".
- Donc je te repose ma question, de quoi avons nous besoin ?
- De quoi dormir ?
Je commence donc à dessiner. C'est plutôt amusant je l'avoue.
- Dis, je peux essayer moi aussi? Demande Izuku. Je ne sais pas vraiment dessiner mais je pourrais essayer quelque chose.
Je lui tends mon crayon et le carnet. Il commence à dessiner une fleur comme on le ferait en maternelle. Mais malheureusement pour lui, la fleur reste sur le papier.
- Donc le pouvoir vient vraiment de toi.
- On dirait bien.
- Mais peu importe, reprenons, dit-il gêné.
Nous passons un long moment ainsi, à décider de ce que nous emmènerons.
- On peut pas faire un cage pour Bubulle?
- Il en a déjà une.
- Non mais une de voyage, on va pas le laisser ici tout seul ! Il va mourir de solitude !
- J'ai déjà demandé à Ochako de s'en occuper.
- Oui mais elle doit lui donner de l'amour!
- Déjà, elle lui donnera de la nourriture et ce sera plutôt bien.
Il fait une moue triste pour m'amadouer sauf que je ne céderai pas.
- Bon d'accord... On a fini je pense.
- Alors on peut y aller, on passe prendre de la nourriture pour ce soir et c'est bon.
- Mais nous n'avons pas encore mangé !
Il est vrai que ces derniers temps je venais manger avec Izuku dans sa chambre. C'était devenu comme notre petit rituel, à la même heure, chaque jour, je venais avec nos repas et nous mangions. Très souvent c'était des sobas mais j'ai déjà tenté audacieusement d'autres plats compliqués comme des pâtes. Je réalise que ses repas devaient être bien monotones à manger tout le temps la même chose, pour ma part j'ai l'habitude mais lui, a pour habitude de manger plutôt bien. Pourtant, il ne s'est pas plaint une seule fois et m'a toujours remercié lorsque je cuisinais pour lui.
- Je fais à manger, dit Izuku.
- Ne te force pas. À moins que tu me trouves mauvais en cuisine à ce point mais que tu n'oses rien me dire.
- N-non, c'est juste que tu l'as fait pour moi un long moment du coup j'aimerais te rendre la pareille. Puis, ça me manque un peu de cuisiner...
Je lui fais un sourire et il court vers la cuisine. Il adore vraiment cuisiner à ce que j'ai pu voir. Je passe ma tête dehors pour voir la température, l'hiver touche déjà à sa fin. J'ai écourté cette saison, c'est celle que j'aime le moins. Là nous sommes en période de transition vers la saison chaude.
Je reste ainsi, posé contre le rebord de la fenêtre, quelques temps. Je sens des petits bras m'enlacer de derrière ainsi qu'une bonne odeur. Cette étreinte est plutôt agréable, ça m'étonne même qu'il prenne cette initiative de lui même.
- On peut manger, dit-il contre mon dos.
Je ne bouge pas de suite, profitant de ce doux câlin. Je me retourne enfin, le regardant doucement tandis que ma nuque est caressée par le léger vent extérieur.
Je lui fais un sourire et nous partons vers la salle à manger où une douce odeur vient me caresser les narines. Il n'y a pas à dire, à côté de moi il a de vrais talents de cuisiner. Nous mangeons tranquillement, sans un mot, sans que le silence soit désagréable pour autant. Une fois nos repas finis, la vaisselle faite, je fais un sourire qui veut tout dire à Izuku, nous allons y aller.
- On peut pas y aller demain ?...
- Izuku.
- D'accord d'accord. Je m'habille comment ?
- Chaudement.
- Un sweat suffira?
- Mets en deux.
Je compte me diriger vers ma chambre quand ses petites mains me retiennent.
- Tu veux bien m'en passer ?
Je lui fais un sourire et me dirige vers ma chambre. Pourquoi ai-je fait autant d'étages, dans mon appartement, il y a un ascenseur, alors que là, je dois monter les marches à la seule force de mes jambes. Les monter une fois, d'accord, mais à la fin de la journée ça devient épuisant. Je gravis la dernière marche de la même manière qu'on gravirait une montagne et pars prendre des sweats dans mon armoire. J'en rends à Izuku et il les enfile face à moi, me permettant de voir son petit ventre plat lorsqu'il lève ses bras.
Lorsque nous sommes fins prêts, nos affaires sur le dos, de la nourriture dans nos sacs, nous partons finalement. Je regrette déjà, nous marchons depuis seulement deux heures mais j'en ai déjà marre, non pas que j'ai une condition physique horrible, juste que le temps est horriblement long. Heureusement, je ne sens quasiment plus mon sac, sinon ça aurait été insupportable. En plus, vu qu'il n'y a aucun transport en commun, nous avons du nous rendre dans la montagne par nos propres moyens. Cet endroit est vraiment coupé du monde.
- Tu veux une blague Shoto? Comme ça le trajet sera moins long.
- Allez, montre moi ton humour légendaire.
- Melon et Melèche sont à la poissonnerie, melon prend du thon et Melèche la raie.
Je suis horriblement mal à l'aise.
- J'en ai d'autres attends !
- Izuku on va éviter...
- Elles sont hilarantes !
- Ok ok je t'écoute...
- C'est un zoophile qui prend son élan!
Mon dieu...
- J'en ai une autre sur les zoophiles si tu veux!
- Je vais m'en passer tu vois.
- Allez elle est super drôle! Tu vas voir ! C'est un zoophile qui rentre dans un bar!
- Un bar?
- Bah oui, le poisson.
Je veux retirer les images que j'ai désormais en tête.
- Tu aimes l'humour noir Shoto?
Oh non... Il me réserve quoi encore...
- Dis-moi...
- Quel est le point commun entre une boîte de chocolats et la vie ? Ça dure moins longtemps avec les gros.
... Je n'ai plus les mots...
- Tu en veux d'autres ?
- Bon écoute Izuku, tu me gardes tout ça pour la descente ok ?
Il hoche fébrilement la tête.
- Ça fait combien d'heures qu'on marche ? Demande le vert.
- Deux heures.
- On s'arrête quand ?
- Quand tu veux.
- Je pensais qu'on allait gravir la montagne moi.
- Bah écoute gravit la tout seul.
- Mais avec toi...
- Une autre fois.
Il me fait un de ses plus beaux sourires.
- Dis Shoto, c'est comment ton monde à toi?
- Comment ça ?
- Vos traditions, vos fêtes, votre culture.
- Je ne peux pas te parler de mon monde en général parce que je ne l'ai pas exploré. Mais en tout cas, dans mon pays, nous avons des traditions bien à nous comme Tanabata Matsuri.
- En quoi consistes ces euh... traditions ?
- Ce sont des fêtes présentes dans chaque ville, dans tout un quartier nous pouvons trouver pleins de stands de nourriture, de vente mais aussi de jeux. Ces fêtes sont éclairées uniquement avec des lampions et on est censé porter un kimono. La tradition veut qu'on écrive nos vœux sur un arbre.
Izuku me regarde avec des yeux émerveillés.
- Mais ça a l'air génial. Je ne sais pas ce qu'est un kimono mais ça doit être magnifique.
- Je t'en dessinerai un quand on rentrera si tu veux.
Il secoua frénétiquement sa tête de haut en bas, des étoiles pleins les yeux. Nous continuons à discuter gaiement sur le chemin. Nous nous sommes arrêtés pour manger également. Ce qui a permis à Izuku d'alléger son sac.
- Shoto ? Me dit Izuku au bout d'un long moment.
- Oui?
- Tu m'en voudrais si je te disais que je veux qu'on s'arrête ?...
- J'attendais que tu proposes.
Il sourit.
- On se pose où ?
- Y a une sorte de grotte là bas, me répond Izuku.
Nous nous y avançons doucement, prêt à nous y installer. Sauf qu'à ce même moment, un homme, petit, plutôt âgé, sort de nulle part, nous bloquant le passage. C'est un blague j'espère.
- Je peux savoir ce que vous faites chez moi?
J'ai un don pour attirer les sociopathes.
- Vous ne vivez pas dans un grotte non ? Dis-je blasé.
- Et qu'est-ce qui te prouve le contraire ?
- Il n'y a pas de quoi vivre ici. Ce n'est absolument pas aménagé.
- Et qu'est-ce qui te dit que ce n'est pas aménagé ?
- Je le vois!
- Non tu ne le vois pas.
Mais c'est qu'il me prend vraiment pour un con.
- Izuku tu m'autorises à le frapper?
- Shoto non! Tu vas le tuer...
- Il est déjà en fin de vie tu sais.
- Je vous entends!
- Il n'y a pas moyen qu'on vous emprunte votre maison? Demande Izuku.
- À une condition !
Manquerait plus qu'il nous pose une énigme.
- Il va falloir payer!
J'aurais préféré une énigme. Je prends la main d'Izuku sans lui accorder plus d'attention. C'était quoi ça encore, c'était digne d'une fanfiction horriblement mal écrite.
- Shoto j'ai mal aux jambes...
- Dès qu'on peut s'arrêter on le fait.
Il me fait un oui de la tête et je reprends ma marche. Je réalise que je n'ai pas lâché sa main, c'est plutôt agréable.
- Shoto ?...
- Mh?
- Ou-oublie, je te dirai quand on se sera posé.
Au bout d'une longue et périlleuse demie heure nous avons enfin trouvé une autre sorte de petite grotte où nous poser. Je vous jure que si un nouveau vieux sort de nulle part pour nous réclamer sa grotte je le castre.
Je m'assois enfin et pose mon sac sur mes genoux sauf qu'il est complètement vide et ouvert. Ok Shoto reste calme. Reste calme. Calme. NON JE NE SUIS PAS PUTAIN DE CALME !
- Sh-shoto ? Tout va bien ?...
- J'aurais pas du t'écouter j'aurais du prendre mon carnet de dessin... J'aurais tout ce dont j'ai besoin en ce moment...
- Il serait tombé lui aussi tu sais...
Je reste quelques secondes sans parler, le fixant juste.
- Tu as raison, je t'ai blâmé sous le coup de l'énervement. Excuse moi...
- Ce n'est rien, me dit-il avec un sourire réconfortant, mais du coup on fait quoi?
- J'en sais absolument rien...
Izuku se mord la lèvre.
- T-tu veux dormir avec moi ? Dit-il en regardant le sol.
Dormir avec Izuku ?... J'en ai terriblement envie...
- Merci, dis-je dans un souffle.
- C'est normal tout de même.
Nous installons rapidement ce dans quoi nous allons dormir. Je vais passer la nuit avec Izuku, pourquoi ça éveille en moi cette sensation étrange ?
- Tu sais faire du feu Izuku?
- Ma mère m'avait inscrit chez les scouts étant petit. Sauf que je n'ai absolument rien retenu. C'était probablement les années les plus inutiles de ma vie, dit-il dans un rire. Je vais tenter quelque chose.
Il court chercher je ne sais quoi sur le chemin et revient au bout de longues minutes, des morceaux de bois ainsi que des pierres dans les bras. Il s'assoit consciencieusement à ma gauche et commence à faire je ne sais quoi sur avec les bâtons.
- T'es sûr de ce que tu fais ?
- Absolument pas.
Au bout de longues minutes, une petite flammèche fait son apparition.
- Tu vois! Dit-il.
- Quoi "tu vois" ?
- Bah j'ai fait du feu!
J'allais faire une remarque sur la taille de son feu mais vu la manière dont il s'est appliqué pour le faire ce serait de la mauvaise foi. Il s'allonge désormais timidement et me fait signe de le rejoindre, chose que je fais sans broncher. Mais je réalise rapidement que nous sommes beaucoup trop proche dans ce petit espace confiné. Je n'ose pas le regarder en face, pourtant lui ça ne semble pas le déranger.
- Dis Shoto, t'imagines si y a un incendie?
- Y a pas grand chose d'inflammable ici.
- Si, nos corps.
C'est quelqu'un d'hyper rassurant. Ses doigts jouent nerveusement avec le haut de son sweat, quelque chose ne va pas? J'hésite à lui demander, il ne veut peut-être pas en parler. Il ouvre plusieurs fois la bouche pour parler mais finit à chaque fois par la refermer.
- Izuku ?
- O-oui ?
- Tu souhaitais me dire quelque chose?
- Ce n'est franchement pas important...
Je lui prends doucement les mains que je n'imaginais pas si douces.
- Ce n'était pas toi qui m'avait dit "pas de tabous entre nous".
Il se mord une nouvelle fois la lèvre comme il a pour habitude de le faire.
- Ok tu fermes les yeux, je veux pas que tu me regardes parce que c'est gênant.
Mais qu'est-ce qu'il me raconte encore... Je clos mes paupières et sens alors quelque chose de chaud et doux contre mes lèvres. Il me faut quelques temps pour comprendre que ce sont celles d'Izuku. Il retire finalement ses lèvres, des larmes perlant au coin des yeux. Ses dents rencontrent une énième fois sa lèvre inférieure et il se retourne de sorte à être dos à moi.
~~~
Chapitre bien plus long que les autres ^^' 3000 mots j'espère que je n'entre pas dans le superflu
J'espère que ça vous plaît toujours, si vous avez des suggestions je vous suis tout ouïe
Kyoshiko~
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