Chapitre XI
Point de vue Izuku
Je suis affreusement perdu. Je ne sais plus quoi faire ni quoi penser. Aujourd'hui, je me suis rendu discrètement chez Eijiro et Katsuki. Il fallait absolument que je parle à quelqu'un et Ochako ne pouvait pas être là. Yuzu est sorti pour la matinée, c'est pour ça que j'en ai profité pour sortir.
Donc, je suis actuellement assis sur le canapé brun des deux amis. Eijiro est vraiment agréable et prévenant. Tout le contraire de Katsuki.
- Je peux savoir pourquoi t'es venu nous voir nous pour nous raconter tes problèmes conjugaux? Demande Katsuki blasé.
- J'ai besoin de conseils... Mais si je vous dérange je peux m'en aller...
- Tu restes. Et je pense que la réponse c'est à toi de la trouver, pas à nous, me répond-t-il.
Il a raison... Mais je suis dans l'impasse...
- J'ai juste une question Izuku, me dit le décoloré.
- Oui?
- Pourquoi t'être mis avec Yuzu si tu aimais Shoto?
- Shoto était parti... Son départ a été horriblement douloureux... J'ai fini par aimer Yuzu...
- T'es sûr de l'aimer? Demande Katsuki. J'appelle pas ça une relation ce que vous avez mais plutôt une prison.
- Il n'a pas tout à fait tort, répond son ami, votre relation telle qu'elle est aujourd'hui est toxique.
- Mais il fait ça parce qu'il m'aime...
- Mais t'es con ou tu le fais exprès ?! S'énerve le cendré. Il te voit plus comme son objet que son copain! Ouvre les yeux!
Je ne sais pas... Avant j'aurais répondu que c'était sa manière à lui de me montrer son amour mais je ne suis plus sûr...
- Izuku, si t'es venu ici c'est parce que tu doutes non? Demande Eijiro.
- Oui...
- Tu doutes sur quoi? Et depuis quand?
Je doute sur la sanité de mon couple... Je doute depuis que j'ai revu ...
- Tu insinues que?... Dis-je peu sûr.
- C'est une hypothèse comme une autre, mais ce que je vois personnellement c'est que tu l'aimes encore. Sinon tu n'aurais pas tout remis en question quand tu l'aurais retrouvé.
- Si t'aimes l'autre con de citron c'est que t'es sadomasochiste, dit Katsuki.
Il est vrai que Yuzu peut se montrer brusque pendant l'acte quand j'y pense. Mais ce n'est pas pour autant que... peu importe...
- T'en veux toujours à Shoto? Me demande franchement le roux.
- Non... Je lui avais déjà pardonné à vrai dire... J'ai juste envie de le revoir...
- Et après tu dis ne pas l'aimer? Dit Katsuki.
- C'est purement amical...
- Quand t'auras envie de lui arracher ses vêtements ce sera amical aussi, dit-il blasé.
Mon visage est teinté d'un rouge cramoisi, pourquoi dit-il une chose pareille...
- Un jour t'arriveras même plus à bander avec ton copain, tu seras obligé de penser à double face, continue Katsuki.
- Stop...
- C'est la vérité. La vérité d'un futur proche.
- Puis il est moche ton citron, normal que t'ailles bander sur un autre mec.
- Katsuki! Dit Eijiro. Ça ne nous regarde en rien!
- J'ai plus le droit d'être honnête ?
Le roux lève les yeux au ciel. Ils forment un couple parfait... Enfin, formeraient, ils ne le sont pas encore mais je pense que c'est une question de temps, je ne sais pas trop à vrai dire. Demander serait déplacé?
- Et vous? Votre vie de couple? Dis-je.
- Le célibat, dit Eijiro gêné.
- Je préfère préciser que moi, contrairement à lui, c'est par choix, il y a des tonnes de personnes qui m'aiment.
Dont une juste à côté de toi.
- Mais nous ne sommes pas là pour parler de nous, dit Eijiro gêné.
Je les plains, ils s'aiment mais sont aveugles.
- Si tu as envie de revoir Shoto revois le. Et si je ne me trompe pas tu vas vite changer d'avis sur ta relation, conclut Eijiro.
- Sans doute... Merci encore...
- C'est normal tu sais.
Cette fois-ci c'est au tour de Katsuki de lever les yeux au ciel.
- Je vais vous laisser, je ne dois pas trainer, dis-je gêné.
Alors que je me dirige vers la sortie, Katsuki pose ses deux mains sur mes épaules, m'obligeant à lui faire face.
- Deku, te laisse pas bouffer. Apprends à te rebeller des fois.
Il n'ajoute rien de plus et retourne voir Eijiro. Il doit avoir raison...
Je quitte leur maison avec lenteur. Je ne compte pas rentrer, je n'ai pas envie de revoir Yuzu, je veux voir Shoto. Mes pas dérivent du chemin principal et en quelques minutes seulement je suis chez Shoto.
Je me retrouve devant la maison de l'homme qui hante mes pensées, ne sachant quoi faire. Je me décide à toquer timidement, ayant peur de déranger.
Il vient m'ouvrir, l'air fatigué. J'ai du le déranger. Je m'attendais à une remarque désobligeante mais au contraire il s'approche de moi et me prends dans ses bras.
- Tu ne me détestes pas? Dit-il finalement.
- Impossible de te détester tu le sais bien...
Ses câlins m'avaient manqué. Nous ne bougeons pas, profitant juste de cette étreinte. Au bout de longues minutes bien trop courtes à mes yeux nous sommes entrés. J'avais presque oublié l'architecture époustouflante de sa maison.
Il s'est assis face au feu, sans un mot, je me suis allongé en posant ma tête sur ses genoux, sans un mot.
- Ton copain sait que t'es ici?
- Non et c'est mieux ainsi...
- Tu ne veux plus "sauver ton couple".
- Je suis perdu Shoto...
- Dis-moi tout.
- Je suis pas sûr de l'aimer... Je suis une horrible personne...
- Non, tu serais une horrible personne si tu restais avec lui pour ne pas être célibataire.
- Mais j'aime une autre personne... Du moins je crois...
- Quitte-le alors. Ça ne sert à rien de faire durer cette relation si tu ne l'aimes plus.
- Je ne veux pas le faire souffrir en le quittant...
- Il s'en remettra avec le temps tu sais.
Je me mords la lèvre, j'ai tout de même peur. Puis, il est horriblement colérique ces derniers temps, il pourrait très mal prendre la rupture.
- Le problème c'est qu'il me loge...
- Tu peux revenir vivre ici.
- Et tu vas encore me laisser du jour au lendemain...
- Je ne l'ai pas voulu... Je resterai à tes côtés, promis.
Une douce chaleur s'installe dans mon ventre. C'est agréable, trop agréable même.
- C'est gentil comme proposition mais je pense retourner chez ma mère... J'ai tendance à être trop dépendant des gens qui m'entourent depuis ce qu'il m'est arrivé avant que tu n'arrives dans ma vie. Avec ma mère au moins, ça ne me portera pas préjudice.
- Izuku, ici c'est autant chez toi que chez moi...
- Sauf que ça reste chez toi... Et que si tu veux me mettre dehors tu peux clairement le faire...
- J'ai l'air de vouloir te mettre dehors?
- Nous ne savons pas de quoi demain est fait.
Il passe ses doigts dans mes cheveux.
- Que te faut-il pour que tu me crois?
- Je ne sais pas. Mais je ne resterai pas ici Shoto. Merci d'ailleurs pour m'avoir permis de faire cette "pause" dans ma vie quotidienne. Puis, pour toi ça ne change pas grand chose non?
- Je fais ça pour deux raisons, premièrement car tu seras heureux ici et deuxièmement...
- Deuxièmement ?
- Parce que je n'ai pas envie de te laisser une nouvelle fois, dit-il tout bas.
Je rougis à l'entente de ces paroles. Il vient vraiment de dire ce que je pense?
- J'y réfléchirai, dis-je toujours rouge.
Il rit doucement et passe plus profondément ses doigts dans mes cheveux.
- Dis Shoto, je peux te parler de la personne que je pense aimer?
- Si tu en as envie écoute, dit-il neutre.
- Il est grand, beau, mignon, il se donne des airs de sans cœur mais il n'y a pas de personne plus gentille que lui. À chaque fois qu'il me parle j'ai une douce chaleur dans mon ventre. J'ai tout le temps envie de l'embrasser, de poser mes lèvres sur les siennes, que nous ne fassions plus qu'un.
J'espère qu'il va comprendre que je parle de lui...
- Et après tu penses douter? Dit-il dans un soupir. Dépêche toi de quitter l'autre fou.
- J'ai peur qu'il le prenne mal, qu'il me fasse mal...
- Je resterai dans les parages s'il le faut.
- Tu arriverais à me défendre ?
- Non mais je cours vite, dit-il avec une pointe d'amusement dans la voix.
Je ris avec lui, je ne m'attendais pas à cette réponse là.
- T'as une expérience passée louche vis-à-vis des forces de l'ordre? Dis-je sur le ton de l'amusement à Shoto.
- Carrément, un jour je les ai appelé pour tapage nocturne ! Ça fait de moi un délinquant !
- T'es ce genre de personnes chiantes à appeler la police quand on fait une fête?
- Ah non non, j'aimais juste pas mon voisin.
Je ris encore plus. Il n'est pas croyable.
- Ça faisait longtemps que je n'avais pas ris comme ça, dis-je en tournant ma tête pour le regarder.
Nous nous calmons peu à peu, nous contentant juste de nous regarder dans les yeux. Nous ne disons rien, nous sommes juste là à nous contempler. Mon regard dérive sur son visage, sur sa brûlure autour de son œil bleu, sur ses pommettes légèrement teintées de rose, sur ses lèvres charnues que j'ai terriblement envie d'avoir contre les miennes.
Je suis une mauvaise personne, penser à embrasser un autre alors que je suis en couple... Mais je me demande, Shoto a-t-il déjà eu de telles pensées envers moi? M'a-t-il déjà imaginé dans des postures embarrassantes comme j'ai pu me l'imaginer auparavant ? A-t-il déjà pensé à moi lorsqu'il se soulageait comme j'ai pu le faire ?
Le temps s'est comme arrêté autour de nous, comme s'il n'y avait plus que nous deux sur cette planète pourtant bien grande. J'aimerais, là, maintenant, lui crier que je l'aime, le prendre dans mes bras, l'embrasser passionnément. Mais je ne devrais pas. D'abord, je dois mettre un terme à ma relation avec Yuzu.
Ce moment magique est coupé par la sonnerie de mon téléphone. Mais je préfère l'ignorer, je n'ai pas envie d'entendre sa voix rauque et dur me réprimander sur le fait que je sois sorti. Eijiro et Katsuki avaient probablement raison, enfin non, pas probablement, ils avaient entièrement raison.
- Tu ne réponds pas ?
- Je n'en ai pas envie.
- Pourquoi cela?
- C'est avec toi que je suis, là maintenant, pas avec lui, je veux profiter de l'instant présent sans me prendre la tête.
Il rougit légèrement avant de sourire. Il entrouvre la bouche pour parler puis la referme aussitôt, se contentant de me faire un rictus adorable.
Au bout de longues minutes je finis par me lever, repensant à l'appel auquel je n'ai pas répondu.
- Tu as pensé à Yuzu?
- Pourquoi dis-tu ça?
- Tu as perdu ton sourire.
Le rouge me monte aux joues, il remarque ces détails là?
- P-peu importe... Tu m'accueilles ce soir?... Je vais parler à Yuzu tout à l'heure donc...
- Je t'accompagne, je resterai dehors mais je lui fais pas confiance.
- Merci...
Je viens poser un baiser sur sa joue qui devient instantanément rouge au moment où mes lèvres rencontrent sa peau.
Il se lève lentement et nous nous dirigeons sans un mot vers l'extérieur. Plus nous nous rapprochons de la maison de Yuzu, plus la peur ainsi que le stress monte en moi. Je me mords la lèvre, il serait capable de s'énerver, de me frapper sous le coup de la colère...
Nous sommes face à chez lui, je n'ose pas faire un pas de plus. Je suis figé. Je dois le quitter, il le faut, je le veux, mais je n'ose pas...
- Au moindre problème tu cris.
Je hoche vivement la tête. Je me décide à m'avancer vers sa maison, entrant à pas de loup.
- Yuzu? Dis-je une fois dans la maison.
J'entends ses pas rapides dans l'escalier.
- Je peux savoir où t'étais?!
Pas de mensonge Izuku... Pas de mensonge...
- Chez Shoto...
Son regard change automatiquement.
- Tu faisais quoi chez lui ?
- Je passais juste le temps...
- Vous passiez le temps comment?...
- On discutait c'est tout...
- Tu me mens je le sais.
- Mais non!
- Je te connais Izuku! T'es prêt à tout pour avoir l'attention des autres hommes !
Il recommence avec ça...
- C'est ça que je n'aime pas avec toi... Tu me dénigres tout le temps...
Il lève les yeux au ciel.
- Il faut savoir accepter la vérité en face. Shoto sait que nous sommes en couple?
- Oui il le sait...
Il s'approche de mon cou et y pose ses lèvres.
- Y-yuzu... Pas de suçons...
Je repousse sa tête avec mes mains et il me regarde d'un air mauvais.
- Je peux savoir pourquoi ?
- Je dois te parler d'abord.
- Non, d'abord tu me réponds.
- Ça fait mal...
J'avais dit arrêter les mensonges, c'est mal parti...
- Tu voulais me dire quoi sinon? Dit-il en soupirant.
Allez Izuku, inspire, expire, ça va pas être dur.
- J'en peux plus Yuzu... Cette relation n'est bonne pour aucun de nous deux... Je pense que c'est mieux qu'on arrête là...
Il rit, non pas d'un rire enjoué, non, un rire faux et gras.
- Tu te fous de moi hein?
- Non...
- Tu vas te mettre en couple avec le bicolore?
- Non plus...
- Mais bien sûr! Tu penses qu'il t'aime c'est ça? Il n'en a rien à foutre de toi Izuku, t'es personne pour lui, sinon il t'aurait jamais laissé comme ça! T'es indispensable pour personne!
Retiens tes larmes Izuku... Tu t'es promis de ne plus pleurer...
- Yuzu je vais te laisser... Au revoir...
Il ne me dit rien, se contentant de me fixer droit dans les yeux. Je m'enfuis presque en courant. Je retrouve Shoto, assis contre le muret devant la maison de mon ancien copain, des écouteurs dans les oreilles malgré la musique perceptible à ses côtés.
- Shoto?
Il lève enfin la tête, il n'attend pas plus et me prend dans ses bras.
- Ça s'est bien passé ?
- Mieux que je le pensais...
Il pose un baiser sur mon front.
- N'y pense plus.
- C'est peut-être mieux...
Nous marchons doucement en direction de la maison du bicolore. Je me demande dans quel état est Yuzu... J'irai voir sur les réseaux sociaux cette semaine. Car oui, j'ai enfin osé me recréer des comptes sur les réseaux sociaux, ajouter mes nouveaux amis, poster des choses de temps en temps. Il faudrait que j'ajoute Shoto d'ailleurs. J'allais sortir mon téléphone mais mes doigts sont bien trop gelés pour bien le tenir.
- J'ai froid aux mains, me plains-je.
Il ne dit rien. Il aurait pu me répondre ok au moins... C'est alors que je sens sa main prendre la mienne. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, des papillons prennent leur envol dans mon ventre.
Une fois chez lui, je suis contraint de lâcher sa main gauche pourtant si douce et chaude. Je m'affale face au feu, Shoto soulève ma tête pour s'asseoir sur le canapé comme nous le faisions auparavant.
- Toutes tes affaires sont chez Yuzu?
- Malheureusement...
- Bon la valeur sentimentale ne sera pas la même mais on va tout racheter.
- Je n'ai pas l'argent pour. On en reparle demain...
- Ouais mais t'as pas de vêtements c'est problématique.
- Vu que t'es extrêmement gentil tu me passeras les tiens, dis-je avec un immense sourire.
Il lève les yeux au ciel avant de rire légèrement.
- T'as de la chance que je t'aime, dit-il dans un rire.
Qu'il m'aime?... Non je ne dois absolument pas l'interpréter de cette manière là... Je me fais beaucoup trop de films...
Mon téléphone vibre de nombreuses fois, je n'ai pas envie de me redisputer avec Yuzu, je veux juste profiter de ma "liberté".
- Tu ne regardes toujours pas? Rit Shoto.
- Encore Yuzu qui doit s'énerver.
- Regarde quand même, juste qui a envoyé le message.
Je sais bien que c'est Yuzu, il n'y a que lui pour me spammer ainsi. Je sors mon téléphone pour lui prouver que j'ai raison quand le nom d'Ochako s'affiche sur le petit écran en verre de mon cellulaire.
Ochako :
Izuku! T'as vu les photos que Yuzu a posté de toi?!
~~~
Je regrette déjà la dernière ligne, j'aime pas faire souffrir Izu comme ça ;-; mais bon après le Tododeku s'installe ;)
Je trouve ce chapitre très précipité mais dites moi ce que vous en pensez ^^' je le modifierai si vous trouvez vraiment que tout va trop vite et que certains points ne sont pas approfondis
Kyoshiko~
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