Chapitre VIII

Point de vue Shoto

Je ne peux vraiment pas supporter cet idiot aux cheveux blancs. En plus de ça Izuku l'aime maintenant ? Il est complètement aveugle pour être attiré par quelqu'un comme lui.

Je perds totalement le contrôle de mon histoire... Si Izuku va avec Yuzu et Ochako avec une fille je suis pas dans la merde...

Désormais, cela doit bien faire des heures que je cogite. Pourquoi est-ce que je me prends autant la tête? Je prends mon téléphone pour regarder l'heure mais je n'ai plus de batterie. Super... Il peut être deux heures du matin comme il peut être six heures.

Je contemple le plafond, je suis quand même fier de tout ce que j'ai construit ici. Pas une fissure, pas une toile d'araignée, tout est parfait.

J'entends la porte s'ouvrir, pas besoin de regarder pour savoir qui c'est. Il s'avance à côté de mon lit, j'entends distinctement sa respiration tremblante. Je tourne enfin la tête, découvrant son visage rougit et ses yeux humides.

- Je peux dormir avec toi?

J'ai horreur de ça... Mais il n'a vraiment pas l'air bien. Je me décale et lui laisse de la place pour qu'il vienne. Je me mets le plus loin possible de lui, tout au bout du lit, dos à lui.

- Shoto...

Je ne réponds rien, le laissant parler.

- Tu veux bien me prendre dans tes bras?...

Il m'en demande beaucoup trop... Je me retourne et le prends dans mes bras. Le serrant contre mon torse. Ce n'est pas si désagréable en fin de compte.

- Pourquoi ? Lui dis-je tout bas.
- C'est compliqué...
- Insinues-tu que je suis trop idiot pour comprendre ? Dis-je en reprenant ses mots.
- Non non... Mais je ne pourrais pas t'expliquer si moi même je ne comprends pas...

Il se blottit un peu plus contre mon torse.

- Tu sens tellement bon...

Je ne dis rien, étant gêné.

- Lorsque je sens cette odeur et ces bras forts contre mon corps, je me sens en sécurité, comme si rien ne pouvait m'arriver, que tu pourrais me protéger de tous les dangers.

Une très agréable chaleur s'installe dans mon ventre. Pourquoi ?

- J'ai envie de rester là, comme ça, pour toujours, ne jamais te lâcher, rester contre ton torse pour ne plus jamais m'en éloigner. Être à jamais enfermé dans tes bras, que tu ne m'en laisses pas le choix, que je sois à toi et toi à moi.

Waouh... Toutes ces sensations... Ces frissons que j'ai...

- Tu sais ce dont j'ai envie, là, maintenant Shoto?
- Non...
- T'embrasser, t'embrasser à pleine bouche, que nos lèvres ne se séparent jamais, que nos langues se frottent sensuellement l'une à l'autre, que tes mains parcourent les formes de mon corps, que ton corps épouse parfaitement le mien dans une danse des plus romantiques et sensuelle.

Je dois être en plein rêve...

- Tu ne veux pas toi? Dit-il d'une petite voix.
- Izuku je pense que c'est mieux que tu dormes...
- Pourtant ce n'est pas ce dont j'ai envie là. C'est ton cas aussi, je me trompe? Dit-il en posant un doigt sur ma partie basse venant tout juste de se réveiller.
- Izuku je vais aller dormir dans le salon...

Je me lève sans rien ajouter et pars au plus vite avant qu'un désastre ne se produise. C'est la première fois que je ressens une telle chose. Enfin, j'ai déjà eu une érection comme tout être humain possédant un pénis mais c'est la première fois que ça m'arrive comme ça... Je m'allonge sur le canapé, essayant de penser à autre chose. J'ai du rêver, c'est du grand n'importe quoi...

Je me réveille dans une position beaucoup moins confortable. Je ne prends pas la peine d'ouvrir les yeux, je sais bien que j'ai du tomber sur le sol pendant mon sommeil. Il va falloir que je discute avec Izuku de ce qu'il s'est passé hier. Je prends enfin le temps d'ouvrir les yeux et réalise avec horreur que je suis dans mon appartement.

C'est une blague hein?... Je ne suis pas vraiment de retour dans ce monde?... Je regarde à côté de moi et trouve mon matériel de dessin et mon téléphone. Je regarde les pages avec stupéfaction, ce n'est pas possible... Izuku va croire que je me suis enfuit après l'incident...

En plus de ça je n'ai pas mes écouteurs. Bon calme toi Shoto, tu les retrouveras cette nuit...

Je pars allumer mon ordinateur portable, il faut que j'aille rendre mes planches aujourd'hui... Sauf qu'avec ce qu'il vient de se passer ça s'annonce impossible, puis je n'ai pas le temps d'en dessiner d'autres. Mais si je ne les rends pas je perds ma source de revenus, puis mon appartement et ainsi de suite.

Au bout d'une longue heure je me décide à bouger. Je me couvre, prends mes éternelles Converses et pars. Ici, l'air a comme une odeur de pollution, un mélange d'essence et de tabac froid. Je l'ai cherché aussi, à vouloir absolument vivre dans Tokyo. En plus de ça, je vis extrêmement mal entre le loyer qui me coûte un bras et la seule nourriture peu chère étant les plats instantanés.

Je rentre dans le bâtiment de la Shueisha. À chaque fois, je suis de plus en plus anxieux. Surtout avec ce qu'il vient de s'écrire récemment. Arrivé à mon étage, je marche au ralenti, ne voulant pas aller à ce rendez-vous. Je toque doucement à la porte, tellement doucement que moi même je n'ai entendu le son de ma main contre la petite porte en verre. Mais il lève tout de même la tête et me fait entrer. Je m'assois, presque tremblant, sur la petite chaise noire face à son bureau.

- Tout va bien Todoroki ? Vous voulez un verre d'eau?

Je sais ce que j'ai oublié de faire, prendre du café. Ça m'aurait grandement aidé.

- Non ça va aller...
- Bien.

Je lui tends mes planches d'une main toujours aussi tremblante qu'auparavant. Il me regarde amusé et les prends. Sauf que mes doigts ne veulent pas lâcher ces feuilles. Il tire faiblement les planches et je finis par les lâcher.

Il commence à les regarder et le stress monte de plus en plus en moi. Mon pied droit piétine vigoureusement le sol. Je n'ai jamais été aussi stressé de ma vie il me semble.

- Todoroki... Je vous avais parlé de fan service mais là...

Je me mords violemment la lèvre jusqu'à la percer, faisant apparaître quelques perles de sang sur celle-ci.

- C'est génial! Avec vos histoires d'amour vous ravissez les hommes et femmes hétérosexuels, les lgbt qui trouvent ne pas être suffisamment représentés dans les œuvres autre que Yaoi/Yuri. Vous êtes un génie Todoroki ! Mais ne négligez pas l'intrigue principale. Ah et même si c'est tentant, ne basculez pas dans le hentai. Là par exemple, je ne vais pas pouvoir garder la planche ou Shoto a une érection.

Je dois rêver... Ce n'est pas possible... Je n'arrive pas à réaliser... Ça va être publié, mes lecteurs vont voir ça... J'ai honte...

Je rentre chez moi, toujours aussi ébahi je dois absolument parler à Izuku... Je branche mon téléphone et m'empresse d'écrire mais Izuku m'a devancé, j'ai déjà plusieurs messages en attente de lui.

Izuku :
Je suis désolé pour hier, j'étais ailleurs

Izuku :
Je suis vraiment désolé mais s'il te plaît, ne pars pas, ça fait des heures que je te cherche...

Izuku :
Bientôt une semaine... Je suppose que tu ne veux plus me voir ahah, je vais quitter ta maison, je n'aime pas squatter, j'espère qu'on pourra s'expliquer

Une semaine?! Mais comment le temps passe là bas?! Je ne comprends plus rien! Bordel bordel... Faut que je trouve une solution... Ça ne sert à rien d'aller me coucher maintenant je sais que je ne serais pas fatigué. Bon j'attendrai cette nuit... Il faut que je fasse des activités épuisantes.

Ça faisait longtemps que je n'avais pas fait de sport non? J'installe rapidement une application de sport et commence les exercices. Mais bien au contraire, plus les exercices passent et plus je suis "en forme". Je passe à peu près mon après midi entier à faire du sport mais au moment du coucher, toujours pas de fatigue... Je ne me suis jamais autant détesté. Putain de corps de merde, s'il était réglé comme tout bon corps aussi... Et si j'avais pas fait le con avec mon sommeil aussi...

Je pars me documenter sur internet. D'après eux, on a toujours envie de dormir après une activité sexuelle... Sauf que je ne suis absolument pas dans de bonnes conditions pour me masturber. Ô dieu que je déteste ce mot en plus. Je n'ai que très peu envie d'aller sur un site douteux pour me donner envie, je vais plutôt attendre que le sommeil vienne.

Au bout de longues heures qui me paraissent une éternité, je finis par m'endormir, complètement exténué.

Je me réveille dans le même lit qu'auparavant, c'est à dire celui de mon appartement... C'est une blague?! Je dois envoyer un message à Izuku... Enfin comment lui dire... Lui expliquer serait beaucoup trop compliqué... Je ne dois absolument pas lui dire la vérité...

Pour la toute première fois de ma vie, j'ai perdu l'envie de dessiner... Je n'ai pas envie de dessiner Izuku vivre sa vie là bas, sans moi.

Mais je sais! Si je me dessine dedans je m'y retrouverai peut-être ! Je m'empresse donc de prendre mes feuilles, mes crayons et mes pinceaux d'une main assurée. Mais lorsque je regarde les feuilles, pas une seule n'est vierge. Je peux voir Izuku pleurer, puis ensuite aller voir Yuzu... Je rêve où il est chez lui?! Ok ok je vais mettre un terme à tout ça... Je dois tuer Yuzu... Il se met trop en travers de mon histoire...

Je commence à dessiner sa mort, lente et douloureuse, sauf que je suis tellement énervé que mes dessins ne ressemblent à rien, je ne pourrai jamais rendre ça à mon éditeur...

C'est comme si mon œuvre refusait la mort de Yuzu, comme s'il devait rester en vie à tout prix... Je veux au moins le faire sortir de l'histoire... Je vais envoyer un message à Izuku même si je ne pense pas que ça change grand chose.

Moi :
Méfie-toi de Yuzu, il est dangereux.

Izuku :
Tu te fous de moi?! Dangereux ?! Un mois! Un putain de mois et tu reviens pour me dire que la seule personne sur qui je peux compter est dangereuse ?! Tu es une horrible personne! Je me suis attaché à toi comme pas possible, j'ai compté sur toi comme sur personne et tu me laisses tomber! Et maintenant que j'ai retrouvé une vie stable tu me dis que la seule personne que j'apprécie dans ce foutu monde est mauvaise?! Va te faire foutre!

Ce message me fait horriblement mal... Donc maintenant Yuzu est la seule personne sur qui il peut compter ?... Sans même que je m'en rende compte des larmes dévalent mes joues. Est-ce que moi aussi j'étais attaché à ce point là? Comment ma vie a-t-elle pu changer à ce point là en si peu de temps...

Je n'ai qu'un seul but désormais, exterminer Yuzu du mieux que je peux.

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Chapitre plus court que je nommerai chapitre transition, en espérant qu'il vous plaise quand même

Kyoshiko~

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