Chapitre IX

Point de vue Shoto

Ce connard de Yuzu. Plus les pages se dessinent et plus il se rapproche d'Izuku. Je suis de près mon manga tel un hystérique, un fanatique, il me faut toujours la suite. Je comprends les gens qui me lisent pour qui l'attente est insoutenable.

Il faut absolument que je trouve un moyen de retourner dans le monde d'Izuku, je ne peux pas rester plus longtemps loin de lui... Enfin non! Ce n'est pas ce que je voulais dire! Peu importe...

J'ai essayé tous les moyens, le fameux "4-7-8", les nuits blanches pour ensuite s'écrouler de sommeil mais rien n'y fait, je n'arrive pas à y retourner... Si ça se trouve il vit une vie parfaite avec Yuzu a l'heure actuelle.

Je ne vais plus tuer Yuzu d'ailleurs, si Izuku n'a plus que lui, autant les laisser ensemble... Ça me fait horriblement mal mais je n'ai pas le choix... Je ne veux que le bonheur de cet adorable être qu'est Izuku. Je veux qu'il soit heureux et mène une vie sans encombre.

Je recommence à dessiner, à dessiner les beaux moments qu'ils passent à deux, où Izuku se reconstruit à ses cotés. Je dois rendre mes planches demain, enfin aujourd'hui vu l'heure. Mais avec tous les évènements je suis comme une pucelle dans un gangbang j'en branle pas une.

Je dessine rapidement mes planches, en quelques heures seulement elles sont toutes dessinées. L'histoire n'a plus aucun fil conducteur, mais ça devrait aller, je n'ai pas fait ça mais pour moi à vrai dire, ça doit plaire aux lecteurs avant tout.

J'enfonce chacun de mes pieds dans mes sneakers préférées, me couvre et pars dans cette direction que je ne connais que trop bien.

Je repense à tout ça, à toute cette histoire sans queue ni tête. Je me dis que je devrais tout simplement abandonner, c'était juste un beau rêve, je ne dois pas me ruiner la santé pour tout ça. Ma vie va désormais reprendre son cours.

J'ai à peine le temps de sortir mes précieux écouteurs de ma poche gauche que je suis déjà arrivé.

J'avance avec la vitesse d'un escargot dopé et pénètre dans le bâtiment de quelques étages seulement. Ma vie va désormais se résumer à ça, dessiner, manger, dormir, venir ici. Et c'est tout. Rien d'autre. Avant, ça ne me dérangeait pas mais maintenant que je connais mieux ça risque d'être horrible. Pourtant, j'ai passé peu de temps avec Izuku, je ne le connais que très peu, mais il a déjà réussi à changer le cours de ma vie. Si ça se trouve tout ça n'était qu'une illusion formée par mon cerveau dans le but de me faire réaliser qu'il faut que je me bouge.

Je toque à la porte de mon éditeur, je n'ai plus peur cette fois-ci, il n'y a rien de choquant, mes planches sont normales, sans moi, juste Izuku et Yuzu, sans moi.

Une fois les salutations de faites, je lui tends mes planches. Il les regarde avec mépris. Quelque chose ne va pas? J'ai renversé mon encre dessus?

- Vous vous moquez de moi Todoroki ?...
- Pardon?
- Je sais bien que vous vous négligez ces derniers temps, je peux le remarquer à votre état actuel mais faites un effort... Je ne peux pas accepter ça, c'est horriblement mal dessiné, il n'y a aucun rebondissement, le personnage de Yuzu n'est pas attachant... Vous me décevez et si vous publiez ça ce sera vos lecteurs qui le seront. Vous vous rendez compte du nombre de personnes qui aimeraient être publiées dans le shonen jump ? Vous vous rendez compte de votre chance? Pour cette semaine vous n'y serez pas publié, impossible que je mette ça. Si ce n'est pas mieux d'ici la semaine prochaine vous serez publié dans un journal beaucoup moins lu avec aucune possibilité de republication dans le jump.

Je ne m'en suis même pas rendu compte... Il a raison, je me néglige totalement, je ne me suis pas douché depuis plusieurs jours, mon haleine sens le café froid, mes cheveux sont mélangés et forment des épis... Et mentalement, c'est tout autant le bordel... Et à cause de toutes ces choses, mon histoire en pâtit grandement. Je dois me reprendre... J'ai une semaine pour tout remettre en ordre.

Je dois me motiver, peu importe la manière mais si je veux aller de l'avant je dois le faire! Je me dépêche de rentrer chez moi malgré le froid et cours me jeter sous la douche. La douche, bien que je n'y aille pas souvent ces derniers temps ça a toujours été un pur moment de bonheur, les gouttelettes chaudes parcourent mon corps, dessinant chacune de mes formes pourtant peu marquées.

Je prends, pour la première fois, le temps de me brosser consciencieusement les cheveux, séparant de chaque côté le blanc et le rouge de mes cheveux.

Une fois sorti de la salle de bain, je pars me préparer un café et me mets au travail. Le café, cette denrée rare qui m'est indispensable pour survivre. Je ne sais pas comment je ferais pour tenir le coup sans cette substance onctueuse qu'est le café. Et encore je parle du café filtré, ne parlons même pas du café de type Starbucks ou Columbus café.

Mais trêve de plaisanterie, je prends mes planches, mes crayons mais elles sont toutes pleines... Pourquoi je ne le déchire pas? Tout simplement parce que je hais les failles temporelles et je n'ai pas envie que l'effet papillon me rattrape une fois que je me retrouverai dans ce monde ou rattrape Izuku tout simplement.

Je regarde avec attention chacune des pages, mais à la dernière, Yuzu a embrassé Izuku.

Point de vue Izuku

Je ne sais pas quoi faire ni quoi répondre, Yuzu vient de poser ses lèvres sur les miennes... Il le fait au moment où je suis le plus perdu... Il se décale enfin, me regardant avec un sourire triste.

- Tu l'aimes hein...
- De qui parles-tu...
- Todoroki Shoto.

Le rouge me monte aux joues, comment peut-il en venir à de telles conclusions ?

- Non!
- Alors pourquoi n'as-tu pas répondu à mon baiser?
- Je sais pas... Je suis perdu Yuzu... Je pense que je vais rentrer chez moi, à la ville...
- D'après ce que j'ai cru comprendre tu n'avais pas une belle vie là bas, tu peux rester à mes côtés, je ne compte pas te mettre dehors sous prétexte que tu ne réponds pas à mon amour.

Il est beaucoup trop gentil... Et Shoto qui ose me dire de me méfier de lui...

Je réalise que je ne lui ai jamais parlé de mes histoires, celle des photos. Je ne pense pas le faire, tout simplement car ça ne le regarde pas.

- Je-je n'ai pas encore dit non! Dis-je gêné.
- Je te laisserai tout le temps qu'il faudra, me dit-il avec un sourire rassurant.

Je hoche la tête timidement. Je suis en cruel manque d'amour en ce moment donc prendre une décision maintenant serait inaproprié. Il quitte la pièce, me laissant seul avec mes pensées.

Shoto me manque horriblement, pourtant, je ne l'ai que très peu vu quand j'y pense mais je m'étais beaucoup attaché. Je cohabite avec Yuzu depuis quelques semaines mais je ne ressens pas la même chose. Chaque jour, j'hésite à lui envoyer un message... Mais il va encore me répondre une connerie du genre "oh là là, Yuzu est mauvais". Qu'est-ce qu'il est con quand il s'y met...

Mais comme si nous étions liés, un message arrive sur mon téléphone de sa part.

Shoto :
Je te souhaite énormément de bonheur avec Yuzu.

Il est définitivement mon ange gardien pour avoir une telle omniscience.

Shoto :
Tu sais, tu avais raison, oui, j'étais bel et bien ton ange gardien, au final je suis parti quand tu n'avais plus besoin de moi, c'est à dire quand Yuzu est entré dans ta vie. Je vais m'effacer de ta mémoire désormais.

Moi :
TOUT SAUF ÇA ! Je veux bien te croire, ok tu es mon ange gardien mais s'il te plaît, ne t'efface pas de ma mémoire... Je t'en pris...

Shoto :
Ok.

Je me laisse tomber sur le parquet froid de la maison tant je suis soulagé. Je n'avais même pas remarqué que des larmes avaient quittées mes yeux... Donc c'est Yuzu qui est destiné à me rendre heureux... Au moins, c'est mieux que d'être destiné à être seul. Pourtant je ne suis pas satisfait, enfin à moitié...

Moi :
Tu ne veux pas revenir me voir juste une fois?...

Shoto :
Je ne peux pas, mais vraiment, sois heureux avec Yuzu, c'est tout ce que je désire pour toi, vois ça comme ma dernière volonté

Les larmes dévalent mes joues, je ne sais même pas pourquoi. Je sais que c'est mon destin mais je ne suis pas d'accord avec celui-ci... Je pars toquer à la porte de la chambre de Yuzu, toujours en pleurs. Et comme un automatisme, il se précipite vers moi, me prenant dans ses bras.

- Izuku... Dis-moi ce qu'il se passe...
- J'en sais rien moi même... Je pense que je vais aller chez ma mère quelques temps, j'en ai besoin...
- N'oublie surtout pas que je suis toujours là d'accord ?
- Promis...

Je reste dans ses bras, incapable de faire un mouvement. Me dire que je ne vais jamais revoir Shoto me procure une horrible douleur dans l'abdomen.

Le jour de mon départ est bien vite arrivé et est-ce une mauvaise chose si je suis heureux de partir loin de tout cela? J'ai l'impression de fuir tel un lâche, mais ça me fait un bien fou. J'ai besoin de me retrouver avec ma mère, de pleurer dans ses bras tel un enfant. Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant pleuré, pourtant ce n'est pas que je me retiens habituellement, c'est juste que je ne ressens même pas le besoin de me cacher.

Le trajet en train est toujours aussi long, sauf qu'il n'y a pas Shoto cette fois-ci. Je suis seul, appuyé contre la vitre, regardant le paysage verdoyant défiler. Mes doigts tapent frénétiquement le rythme de ma musique dans mes écouteurs. Au bout de longues heures, le train s'arrête non loin du domicile de ma mère. Je ne l'ai même pas prévenu, supposant qu'elle était forcément chez elle mais c'était sans doute une erreur. Nous ne sommes plus aussi proches donc je ne sais plus lorsqu'elle part en vacances ou qu'elle va voir une de ses amies.

Je consulte mon téléphone en attendant le bus. Shoto ne m'a rien envoyé. Ochako, elle, m'a envoyé un message, c'est gentil de sa part d'avoir pensé à moi.

Ochako :
J'ai entendu dire que t'étais parti :( tu reviens j'espère, il me faut quelqu'un à qui raconter mes histoires avec la fleuriste mignonne ! Sinon prends soin de toi et pas de bêtise ;)

C'est vrai qu'elle est complètement tombée amoureuse de cette fameuse fleuriste. J'aimerais bien vivre une histoire d'amour mignonne comme la sienne. Peut-être que ça arrivera avec Yuzu mais pour l'instant je ne suis pas encore convaincu.

Avant de partir, Shoto a oublié un de ses sweats, celui qu'il portait sous ses vêtements lorsqu'on a passé la soirée dans la neige. Je le garde toujours avec moi, même si son odeur n'est quasiment plus dessus, je ne le quitte jamais... J'aimerais tellement pouvoir sentir son odeur mais sur lui cette fois-ci, pouvoir être tout près de lui, contre son corps... Mes pensées divaguent encore...

Lorsque j'arrive à bon port, je quitte le bus et mes pensées étranges. Après quelques minutes de marche dans la rue déserte, j'arrive enfin devant notre petite et modeste maison. Celle dans laquelle j'ai grandi, sans aucun soucis, sans Shoto aussi...

Je ne prends pas la peine de toquer, sachant que je serai toujours bien accueilli lorsqu'il s'agit de ma mère.

- Maman?

Aucune réponse. Si ça se trouve elle a retrouvé son amant de toujours, Toshinori. J'aime bien l'embêter avec cet homme mais il ne s'est jamais rien passé entre eux. Pour mon plus grand malheur parce que cet homme est génial et que j'aurais adoré l'avoir comme père.

- Izuku! Je suis sous la douche! Tu aurais pu me prévenir que tu rentrais!

Je me mords la lèvre, à quel moment me suis-je dit que c'était une bonne idée...

Au bout de longues minutes elle descend les escaliers en trombe et me prend dans ses bras.

- Tu as tellement changé...

Pourtant, elle, n'a absolument pas changé. Elle a toujours ses petites rondeurs, ses lisses et longs cheveux verts. Elle n'a pas changé de style vestimentaire non plus, j'ai l'impression d'avoir fait un bon dans le passé en franchissant la porte d'entrée.

- Tout va bien Izuku?...
- Oui maman...
- La vérité ?
- Si je te raconte tu ne me prendras pas pour un fou?...
- Impossible.
- Tu ne me réprimanderas pas?
- Sauf si tu as mis ta vie en danger.

Je hoche timidement la tête, nous partons nous installer dans le canapé, l'un à côté de l'autre mais légèrement tourné vers l'autre.

- Tu veux boire quelque chose?

Je repense à Shoto et à son addiction au café, tout cela me fait doucement rire.

- Du café.
- Tu aimes le café toi? Dit-elle perplexe.
- Quelqu'un a réussi à me le faire aimer...
- Quelqu'un que je connais?
- Non...
- Quelqu'un que je connaîtrai dans un futur proche?
- Non plus...

Les larmes se remettent à couler le long de mes joues, je suis sûr que ma mère l'aurait adoré...

- Izuku... Je vais te faire du café et tu auras intérêt à tout me raconter dans les moindres détails d'accord ?

Je hoche timidement la tête, je n'ose jamais contredire ma mère, elle est tellement délicate et douce que j'ai toujours peur de la briser.

Elle revient et s'assoit à ma gauche. Me tendant mon café. En réalité je n'aime pas ça, mais cet arôme me fait penser à celui qui hante mon esprit. Il sentait toujours le café, même s'il sortait de la douche, à croire qu'il se lavait avec.

- Je t'écoute, me dit ma mère d'un ton faussement autoritaire.

Elle est adorable.

Je commence mon récit, lui racontant tout dans les moindres détails, non sans pleurer lorsque j'évoque ma tentative de suicide ou le départ de Shoto. J'ai eu le droit au plus long câlin de toute ma vie après ce moment fort en émotions.

- Je suis sûre que tu le reverras, parole de mère.
- Il ne reviendra jamais maman...
- Tu étais fou amoureux de lui, il l'était probablement aussi.

Comment a-t-elle pu tirer de telles conclusions ?! Impossible... Impossible... Je ne peux pas aimer Todoroki Shoto... C'est Yuzu que je dois aimer...

- Je vais te laisser maman, je vais dans ma chambre...
- Izuku... Quand on ne va pas bien s'enfermer n'est pas forcément la meilleure chose à faire pour aller mieux tu sais...
- Je m'en fiche d'aller mieux maman...

Je cours dans ma chambre, le souffle court. Mes pieds foulent chaque marche des escaliers, s'enfonçant dans la moquette qui les orne. J'ouvre ma porte avec le plat de ma main, me contentant de la pousser puis je me laisse tomber dans mon ancien lit.

Pourquoi est-ce que ça me fait aussi mal? Peut-être parce que la personne que j'aime m'est inaccessible. J'ai créé un paradoxe, je suis tombé amoureux de mon ange gardien... Il faut que je l'oublie, il a raison... Je suis peut-être le pire des connards, mais Yuzu va pouvoir m'aider... Il faut que je tombe amoureux de lui pour oublier Shoto, oui voilà c'est ça, aimer Yuzu. Je l'ai ma solution. Elle était sous mes yeux depuis le début.

~~~
Je poste trop vite non?

J'ai eu un pic de tristesse aujourd'hui du coup j'étais dans le mood pour écrire (j'ai pleuré en cours like a caca pour vous dire ;-;) bref j'espère que ça n'altère (alter lolilol) pas la qualité de mes écrits

Ah d'ailleurs celui ou celle qui a la ref sur la pucelle dans un gangbang je l'épouse ♥️

Kyoshiko~

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