《 Chapitre 5 》
Le nouvel an était pour bientôt et tout le monde se pressait encore pour les ultimes préparatifs. Noraneko observait ces gens marcher à vive allure sous la neige qui tombait à gros flocons. Ces derniers se déposaient sur sa veste et ses cheveux avant de fondre aussitôt. On pourrait prendre la femme pour une statue si elle n'agitait pas ses oreilles de temps à autre.
Soudain, une immense aile rouge la surplomba, empêchant la neige de la frigorifier davantage. Elle leva la tête et sourit comme une enfant avant de pencher la tête sur le côté pour observer Hawks du coin de l'œil : il faisait l'innocent en regardant droit devant lui, mains dans les poches.
Kosugi, joueuse, glissa une de ses mains dans la poche de la veste du héros pour lui prendre la main. Sans la regarder, l'homme entremêla leurs doigts, un petit sourire aux lèvres.
— Je te propose de t'accompagner pour ta robe - sans voir celle que tu choisiras à la fin -, ensuite je t'emmène acheter quelques accessoires et on termine par aller manger au restaurant qui n'est pas loin de mon agence, fit-il. Ça te va, Kitty Cat ?
— Sérieusement ? Kitty Cat ? T'as pas plus original ? rit la jeune femme.
— Ah tiens, tu me tutoies maintenant ?
La noiraude rougit et regarda ailleurs en lui pinçant la paume pour qu'il cesse de ricaner. Mais puisqu'il ne pouvait s'empêcher de continuer à ricaner et sourire, elle lui lança un regard noir, les joues encore un peu rouges.
— Ta gueule, Baby Bird.
— J'aime bien ce surnom, fit Hawks avant d'entraîner la jeune femme à l'intérieur du centre-commercial, espérant ne pas y être reconnu par qui que ce soit.
Noraneko agita ses oreilles, ses pupilles dorées parcourant les enseignes des magasins en trainant le héros par la main. Elle ne le lâchait pas, l'oiseau rouge sourit en le remarquant enfin. Pendant qu'elle regardait les robes dans les vitrines, il observa la jeune hybride, se rendant compte qu'il ne savait rien d'autre que son nom. En quoi ça lui importait de connaitre le reste ? Il n'en savait rien, il savait juste qu'il avait envie de savoir davantage de choses sur elle. Sentant son regard, la femme-chat se retourna, une lueur interrogatrice dans le regard. L'homme regarda ailleurs en se grattant la joue.
— Tu as quel âge ? finit-il par demander lorsqu'ils entrèrent enfin dans une boutique.
— J'ai vingt-trois ans. Vingt-quatre en mars, répondit-elle en le lâchant pour aller fouiller dans les rayons.
Elle n'avait donc qu'un an de plus que lui. Ce n'était pas grand chose. Mais ça l'interloquait, il lui en aurait donné un peu plus au vu de la fatigue qui se lisait dans ses yeux - fatigue qu'il ne voyait que dans les yeux des travailleurs de trente ans à peu près.
— Quand est-ce que tu as pris la tête des Kosugi ?
— A mes dix-huit ans. Tiens, porte ça.
Noraneko lui fourra dans les bras deux robes - une jaune et une noire - avant de continuer à arpenter le magasin, Hawks n'ayant d'autre choix que de lui obéir et la suivre. Il devait avouer qu'elle était presque mignonne à lui demander son avis, comme s'ils étaient...
— Un vrai couple... murmura le héros avant de secouer la tête.
Non. Il ne devait pas commencer à apprécier Noraneko, surtout si elle était Bastet. Mais c'était si tentant... Lorsqu'elle se retourna, il fixa ses lèvres sans l'écouter jusqu'à ce qu'elle claque des doigts devant son visage pour le réveiller.
— T'es à l'ouest, Baby Bird.
— Désolé...
La noiraude agita la queue avant de filer en direction des cabines d'essayage. Elle laissa le héros accrocher les cintres dans la cabine avant de l'attraper par le col et de le tirer vers elle pour qu'ils soient face à face.
— Écoute moi bien, le piaf. Nous ne sommes pas un couple, encore moins des amants ou des amis. Juste deux personnes. Deux ennemis. Je te déteste à un point que tu n'imagines même pas ! s'écria-t-elle, les canines sorties.
— Alors pourquoi tu fixes mes lèvres ? rétorqua le blond en souriant, moqueur.
— Parce que mon désir pour toi est l'égal de ma haine à ton égard, connard.
L'oiseau en fut scotché et ouvrit légèrement la bouche de surprise. Désir et haine se mélangeaient dans les yeux de l'hybride, avec ce doux grain de folie qui ne s'éteignait jamais. Il ne savait que faire de ses mains, de son corps, de ses ailes. Il captait trop d'informations, même sans cette plume abandonnée contre laquelle le cœur de la femme-chat tambourinait. Désir et haine. Haine et désir. Attraction et répulsion. Répulsion et attraction. Tout se mélangeait dans la tête du blond qui ne savait comment réagir.
Il se reconnecta à la réalité lorsqu'ils furent à la caisse. Noraneko le fuyait du regard, enfonçant ses griffes dans ses paumes. Hawks la suivait en silence, un peu absent lorsqu'ils entrèrent dans un autre magasin pour les accessoires promis plus tôt. Lorsqu'ils se dirigèrent vers le restaurant préféré du héros, ce dernier prit l'initiative de reprendre la main de la noiraude qui se laissa faire, le sang poisseux coulant sur les doigts du héros ailé.
— Kitty Cat.
— Quoi ?
— Viens chez moi après le restaurant, proposa-t-il.
Du coin de l'œil, il la vit hésiter, ouvrir et refermer la bouche avant de finalement acquiescer. Elle était adorable. Lorsqu'un passant le reconnut et voulut le prendre en photo, il plaça l'une de ses immenses ailes rouges devant elle afin de la cacher à l'objectif. C'était hors de question qu'elle fasse la une des journaux. Elle lui était trop précieuse, trop importante, pour le moment ; la presse ne devait pas s'en mêler tout de suite, plus tard peut-être.
Pendant ce temps, Noraneko réfléchissait à ce qu'elle avait révéler dans la cabine d'essayage. Elle avait été à "ça" de l'embrasser, de commettre l'une des plus grosses erreurs de sa vie. Et pourquoi avait-elle accepté d'aller chez lui après le restaurant ? Devait-elle prévenir Tensei ? Non, elle lui en voulait encore.
— On est arrivés, l'informa Hawks.
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