《 Chapitre 12 》

En plus de la voix, des centaines de paires d'yeux jaunes ou verts brillaient dans l'ombre. Une ombre de femme passa en courant près de lui, ricanant comme une possédée.

— Bastet est partout et nulle part. Cherche, bel oiseau, cherche ! Sauras-tu trouver qui je suis ? Un indice : je suis un chat noir.

Hawks se retourna pour faire face à l'ennemie mais ne vit que les paires d'yeux. Ces yeux allaient du plafond au sol et du sol au plafond. Et les miaulements étaient insupportables. Combien y avait-il de chats pour former ce mur de fourrure ?

— Deuxième indice : je suis une femme ! chantonna l'intruse.

Le blond tournait sur lui-même, cherchant la propriétaire de la voix qui couvrait à peine les miaulements et les feulements des centaines de matous. L'homme les voyait filer, se rapprocher, tourner autour de lui pour l'empêcher de fuir. L'angoisse lui nouait la gorge. Et où était Mirko ? Nekomata s'était-elle trompée ?

— Troisième indice : je suis une Kosugi ! Mais pas celle que tu dois attraper.

Soudainement, le héros ailé fut aveuglé par la lumière de la lune. Il lui fallut quelques minutes pour se rendre compte qu'il était seul dans l'entrepôt. Il eut beau tourner son regard dans toutes les directions, il ne trouva pas l'ombre d'un chat. Il grogna de rage au moment où Nekomata l'appelait. Furieux, il décrocha.

— Qu'est-ce que tu veux ? beugla-t-il en s'envolant.

Bastet a été signalée dans une ruelle attenante à la banque, lâcha calmement l'héroïne.

— Y a intérêt à ce qu'elle y soit sinon...

La femme lui raccrocha au nez. Il fila vers la banque en serrant la garde de ses épées de plume. Sa mâchoire était contractée, il était fatigué et voulait rentrer chez lui - ou s'endormir dans les bras de Noraneko. Tout était reliée à cette femme, mais il fermait les yeux sur ce fait. Une part trop grande de son être ne voulait pas réaliser.

Après quelques minutes de vol, il se posa à l'entrée de la ruelle où était censée se trouver Bastet. A nouveau, des centaines de paires d'yeux jaunes et verts, des centaines de miaulements et feulements. Encore ce mur de fourrure. Hawks n'osa s'approcher. Deux voix traversèrent les ombres, emplirent l'espace. Il y avait la voix entendue dans l'entrepôt et une voix inconnue.

— Bel oiseau, si bel oiseau, cherche donc Bastet, maitresse des chats, maitresse des félins. Elle est partout et nulle part. Cherche, bel oiseau, cherche donc ! Mais prends garde, les chats protègeront leur maitresse... grondèrent les voix féminines.

Hawks était tétanisé comme un débutant. Il était si concentré sur les deux femmes qui sortaient de l'ombre qu'il ne remarqua pas la troisième qui se faufilait dans son dos. Face à lui, deux jumelles, toutes deux Maine Coon au pelage noir. Elles souriaient en laissant luire leurs canines sous les rayons lunaires.

— Bel oiseau, si bel oiseau, chantonnèrent les deux femmes en s'approchant. Prends garde aux endroits où tu laisses tes plumes...

Kuro et Kira se jetèrent sur lui, le dépassant en ricanant avant que la troisième femme ne plaque l'oiseau au sol, le talon de sa chaussure au-dessus de l'espace entre les clavicules et la pomme d'Adam. Le blond découvrit sa subordonnée qui le regardait d'un air impérieux.

— Ceci est une mise en garde, Hawks. Ne t'approche pas de Bastet ou tu pourrais le regretter de nombreuses façons.

— Hana... Pourquoi tu..? haleta le héros en tentant de se dégager.

— Parce que je suis une Kosugi.

Puis la jeune femme disparut comme une ombre, à la suite des deux sœurs. Hawks se redressa et s'assit, massant sa gorge où perlait une goutte de sang. Hana était donc Kosugi. Bizarre qu'il l'apprenne dans ce contexte... Face à toutes les questions qui le traversaient, il savait où trouver ses réponses. Il sortit donc son téléphone et chercha le numéro de Noraneko.

Hawks — 19h57 :
Je dois te parler.
Viens chez moi.

Il vit son message être lu après quelques secondes sans qu'elle ne prenne la peine d'y répondre. Il rangea son téléphone dans sa poche et s'envola pour son appartement, grognon.

De son côté, la noiraude soupirait. Elle allait devoir y aller. Comment le détourner de l'affaire après qu'elle aurait répondu à ses questions ? En lui faisant l'amour ? Ça ne l'intéressait pas, bien qu'il pourrait lui appartenir tout entier au moment de l'acte. Elle voulait lui faire mal. Très mal. Alors peut-être que c'était une solution. Elle n'aurait qu'à s'enfuir comme une voleuse lorsqu'il s'endormirait.

Sortant de son bain, elle traversa son appartement en faisant fi de la fraicheur qui passait sur sa peau nue. Elle s'habilla sans en faire trop ni pas assez et se rendit chez le blond qui devait sûrement l'attendre avec impatience. Tout en conduisant, elle fumait une cigarette dont les cendres tombaient par la fenêtre ouverte. Qu'est-ce que l'oiseau commençait à l'agacer ! Elle avait envie de lui crier toute la vérité au visage pour qu'il la lâche enfin et s'effondre dans son coin. Elle n'aurait qu'à faire un article sur sa descente aux enfers pour que les civils perdent confiance en leurs héros, car après tout, qui aurait confiance en un héros qui se laisse couler à cause d'une femme ?

Arrivée devant la porte de l'appartement de Keigo, la femme-chat toqua. Quelques secondes plus tard, l'homme ouvrit sa porte et lui attrapa le poignet pour la faire entrer. Il la bloqua contre la porte et nicha son visage dans son cou pour humer son odeur, comme un enfant perdu.

— Est-ce que Nekomata est une Kosugi ? demanda-t-il en la regardant, les yeux embués de larmes.

— Oui, répondit-elle froidement.

— Est-ce qu'il y a des jumelles Maine Coon au Japon ?

— Même réponse.

— Et est-ce que tu es derrière la menace que j'ai reçue ce soir ? murmura-t-il en lui attrapant les bras avec force.

Noraneko resta silencieuse et le regarda avec froideur, le trouvant ridicule. Était-il à ce point-là dans le déni ? Non, plutôt, était-il tombé amoureux d'elle ? L'aimait-il ? Elle lui avait dit de ne pas le faire, il ne devait que la désirer.

— Keigo... M'aimes-tu ? souffla-t-elle, une pointe d'agacement dans la voix.

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