《 Chapitre 1 》

— Kosugi !

Une femme-chat agita ses oreilles, les tournant en direction de la voix. Elle se pencha en arrière, agitant sa queue pour fouetter l'air, mécontente. Elle détestait qu'on vienne l'emmerder en fin de journée, surtout quand il s'agissait de la secrétaire de son supérieur.

— Le rédacteur en chef te demande, répondit ladite secrétaire en faisant un sourire d'excuse.

Kosugi feula, rabattant ses oreilles contre ses cheveux. Aussitôt, ses collègues se concentrèrent sur tel ou tel article, ou filèrent pour rentrer chez eux. Quand la jeune femme commençait à feuler ou cracher de mécontentement, mieux valait se faire aussi petit que des souris ! Plus d'un avaient encore des stigmates de leur imprudence.

La journaliste se leva avant de se diriger vers le bureau de ce satané rédacteur en chef, la secrétaire de ce dernier la suivant comme son ombre. Elle ouvrit la porte du bureau avec fracas avant de frapper le bureau du plat des mains, sa queue fouettant l'air. Ses griffes étaient également sorties.

— Qu'est-ce que tu me veux, Haraguchi ? cria Kosugi.

— Assieds-toi, tu veux bien ?

Après avoir griffé le bureau, la femme consentit à s'asseoir dans le canapé de cuir noir réservé aux invités, Kagawa lui servant une tasse de thé vert - la boisson préférée de la journaliste. Cette dernière continuait d'agiter sa queue dans tous les sens, les poils dressés de colère, ses pupilles réduites à deux fentes.

Haraguchi voyait bien l'état dans lequel il mettait la jeune femme et se dit qu'il ferait mieux de se rappeler de lui acheter des mochis pour se faire pardonner. Bon, peut-être qu'il devrait lui acheter deux ou trois boîtes vu ce qu'il allait lui demander.

— Tu es ma seule journaliste compétente libre le 28 décembre, commença-t-il pendant qu'elle buvait son thé, et... Hawks nous a demandé de l'interviewer pour son anniversaire.

Haraguchi se cacha sous son bureau tandis que Kagawa filait dans le couloir lorsque Kosugi feula, furieuse. Elle ressemblait vraiment à un gros matou en colère avec ses oreilles baissées et sa queue ayant doublé de volume. Ses crocs et ses griffes étaient de sortie tandis que ses pupilles se réduisaient à deux fines fentes dans les iris jaunes.

Chikara Haraguchi crut donc naturellement qu'il allait mourir là, sous son bureau, à trente-neuf ans. Il sursauta lorsqu'elle griffa le bureau en profondeur. Elle portait bien son nom ! Noraneko était un vrai chat de gouttière quand elle le voulait !

— Augmente mon salaire si tu veux que j'accepte. Hors de question d'être moins bien payée que le stagiaire ayant interviewé Mirko pour les mêmes raisons ! Et tu te ramènes demain avec trois boîtes de mochis, grogna la jeune femme en sortant du bureau.

Le rédacteur en chef fut surpris de ne devoir déplorer aucune cicatrice cette fois-ci. Bon, il n'allait pas se réjouir trop vite. Oh, comme Noraneko le terrifiait ! Qu'est-ce qui avait bien pu passer dans sa tête pour qu'il l'accepte dans l'équipe du Heroes Magazine ? Parfois il se demandait si deux de ses neurones ne se touchaient pas un peu trop au moment de prendre la décision... Maintenant, c'était trop tard pour la virer puisqu'elle faisait de l'excellent travail.

Retournant s'asseoir sur sa chaise, il appela Kagawa via l'interphone.

— Faites en sorte que le salaire de Kosugi soit augmenté de quelques pourcents, histoire que nous restions en vie...

Kagawa lâcha un rire nerveux, bien consciente que son supérieur plaisantait à moitié. Il fallait s'attendre à tout avec Noraneko Kosugi, la journaliste la plus féroce de l'équipe. Un jour, elle pouvait rire avec ses collègues en buvant son thé, un autre, elle pouvait griffer lesdits collègues parce qu'ils regardaient trop ses attributs de félin. Imprévisible, comme le chat qu'elle était finalement.

La femme-chat, après avoir récupéré son sac et sa veste, sortit des bureaux de Heroes Magazine en pestant contre le rédacteur en chef et ses plans foireux. Interviewer Hawks ? Et puis quoi encore ? Dire que le numéro devait sortir pour la nouvelle année.

Une fois dans sa voiture, elle attrapa une oreille connectée à son deuxième téléphone pour contacter son deuxième supérieur, bien moins recommandable que le premier. Lorsqu'il décrocha enfin, Noraneko lâcha un profond soupir.

Bastet ?

— Ouais, je pourrai pas t'aider cette semaine. Faudra demander à quelqu'un de me remplacer pour l'opération.

Comment ça tu pourras pas m'aider ? C'était prévu depuis deux semaines ! s'écria Shigaraki à l'autre bout du fil.

— Haraguchi me colle l'interview de Hawks, répondit Kosugi en laissant traverser une mère avec une poussette.

Silence. Shigaraki devait sans doute réfléchir. Puis finalement, il parla calmement :
J'enverrai Dabi et Toga à ta place dans ce cas.

— Envoie les trois, pas juste eux deux.

Puis elle mit fin à l'appel avant de regarder dans son rétroviseur. La voiture derrière elle la suivait depuis son départ du journal. Elle grogna avant de se diriger vers le lycée de son frère pour le récupérer. Évidemment, la voiture la suivit. Haut dans le ciel, elle apercevait les plumes rouges des ailes du numéro 3 au classement des héros. Noraneko était certaine qu'il avait glissé une de ses plumes dans sa voiture avant qu'elle ne démarre, comme il l'avait fait lors du cambriolage du coffre d'une importante famille. Ce piaf lui avait posé une plume sur le dos avant qu'elle ne file avec le rubis dans la gueule. Heureusement qu'elle s'en était débarrassée dans une ruelle, en reprenant forme humaine.

Elle arriva enfin devant le lycée de son petit frère. Ce dernier lui sourit en s'approchant, saluant ses amis avant de grimper dans le véhicule.

— Tensei, tu veux bien chercher mon agenda dans mon sac ? Je dois noter un truc avant de l'oublier.

Aussitôt, l'adolescent s'exécuta en silence avant de sortir une petite plume rouge. L'aînée Kosugi avait donc vu juste, Hawks la soupçonnait. Sûrement à cause de l'article qu'elle avait fait sur le cambriolage. Ou du fait que son visage avait été à moitié visible sur une image de caméra de surveillance.

— Tiens, un déchet. Je le jette ? demanda le jeune homme.

Noraneko hocha la tête et son frère jeta la plume dans un autre sac, aussi discrètement que possible. Ça devrait occuper le piaf pour un moment. Puis la voiture démarra.

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