article deux; Mo(r)ts

Les griffes assoiffées de la nuit se referme dans son dos. Ses pas claquent sur les pavés froids et glissants, et son manteau trop léger tombe sur ses épaules nues. Il marche. Ou vacille. Je ne me souviens plus.

Son hurlement silencieux foudroie le silence et son corps s'affaisse sur le sol glacé.

Je me rue sur lui.

Il tremble de peur lorsqu'il me voit. Il sait pourquoi je suis là. Ou alors est-ce moi qui sait. Je n'en ai aucun souvenir.

Son visage est plus pâle que la lune. Le sang invisible qui coule sur sa peau est aussi rouge que les flammes bleues dansant dans ses yeux grands ouverts.

Je goûte son odeur de mon ouïe, je touche son souffle irrégulier de mes pupilles.

Il put la peur de la mort. Ou bien put-il juste la mort. Il y a trop d'incohérences dans mon esprit. Mais ai-je vraiment un esprit ?

Ma main froide se referme sur son poignet encore tiède d'agonie et ma bouche sûre d'elle s'écrase sur ses lèvres tremblantes.

Il ne pourra pas se vanter d'avoir embrassé la mort, puisque son cœur ne battra plus jamais.

La faucheuse l'a emportée.

Je l'ai emporté.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top