Chapitre 2 Une Nouvelle Bien Importune


Méredith Lestrange avait tout pour être heureuse. Elle vivait dans un vaste et charmant cottage, à mille lieux de son petit appartement londonien. Elle l' avait elle même décoré avec un goût très sûr. Sans luxe ostentatoire, elle en avait fait un foyer chaleureux et confortable, dans lequel il faisait bon vivre.
Sa vie avait radicalement changé, en un an.
Après avoir vécu une année douloureuse à plus d'un titre, kidnappée et torturée par son propre frère, elle avait été sauvée par l'homme qu'elle aimait et ne pensait pas revoir un jour.
Sa fury de fille, Cassandra, associale, violente, semblait enfin avoir trouvé un peu de stabilité, et s'était même fait des amis, au sein de l' école de magie Poudlard. De plus, elle avait noué des liens plutôt fort avec son père, qui vivait enfin avec elles, et qu'elle ne connaissait pourtant pas, un an auparavant.
Seul bémol, la fury qui vivait en elle, semblait toujours aussi belliqueuse.

Oui, elle aurait dû être heureuse, mais les choses ne se s passait pas aussi bien qu'elle pouvait l'espérer.
Elle avait toujours été très active. Depuis qu'elle avait elle même quitté Poudlard, Elle avait toujours travaillé. D'abord au département des mystères, puis comme serveuse, parmi les Moldus. Et à présent, elle s'ennuyait.
Son compagnon, Sirius Black, était Auror. Il travaillait beaucoup, était souvent absent, et elle se sentait seule, dans cette grande maison.
Cassandra passait presque tout son temps dehors, sur la plage, ou chez son ami, Harry Potter, et quand elle était à la maison, elle gardait une mine boudeuse, et ne décrochait pas un mot.

Méredith avait toujours vécue seule, avec sa fille de douze ans, prenant seule les décisions, menant sa vie comme elle l'entendait. Mais à présent elle vivait en couple, et si s'endormir et se réveiller aux cotés de l'homme qu'elle aimait, était un bonheur inégalé, elle devait bien reconnaître que ce n'était pas toujours facile.
Sirius était un célibataire endurci, qui lui non plus, n'avait jamais vécu en couple. S'il se montrait doux et attentionné, avec elle, compréhensif et patient, avec leur fille, il lui arrivait de disparaître plusieurs jours, sans qu'il daigne donner de ses nouvelles, il était susceptible, et fuyait les discutions qu'il n'avait pas envie d'avoir. Quelques fois, il s'enfermait dans le silence, avachi dans un fauteuil, les pensées vagabondes, l'air sombre et renfermé. Si elle insistait, il prenait sa moto, et disparaissait quelques heures, voir, quelques jours.

Mais en ce début d'été, ce qui tracassait surtout Méredith, c'était sa santé. Depuis quelques temps, elle souffrait de nausées, qui s'accompagnait de saute d'humeur. Elle se sentait souvent fatiguée et redoutait que ce soit les conséquences des maléfices infligés par son frère.

C'est pourquoi, en cet après midi de juillet, elle se rendit à pied chez sa voisine Lily Potter.
Lily était médicomage à Sainte Mangouste, l'hôpital de sorcier, elle était de service de nuit, cette semaine, aussi, Méredith avait attendu l'après midi, pour aller la voir.
Elle avait décidé de marcher jusqu'au manoir, comme une moldue, car elle était resté paralysée plusieurs semaines, et devait marcher pour se remuscler. Le manoir des Potter n'était qu'à un kilomètre à peine.

Elle sonna au portail.

Lily donna un coup de baguette pour voir qui pouvait bien sonner au portail, les sorciers passaient par la cheminée ou envoyait un hibou, pour s'annoncer. Elle sourit en découvrant Méredith. Elle ouvrit le portail, à distance, d'un coup de baguette.
Elle ouvrit la porte et accueillit sa visiteuse.
- Je ne te dérange pas ?
- Jamais, voyons. Mais entre vite, il fait vraiment trop chaud.

Elles s'installèrent à l'ombre, sur la terrasse, ombragée, l'air marin, qu'une légère brise apportait, avait une légère odeur iodée, rafraîchissante. Lily déposa deux grand verre de limonade bien fraîche sur la table du salon en rotin.
Elle bavardèrent de tout et de rien, puis, Lily, n'en tenant plus, l'interrogea.
- Alors, comment ça se passe, avec Sirius et Cassandra ?
Méredith soupira.
- Pour qu'il se passe quelque chose, il faudrait qu'il soit là.
Lily hôcha la tête.
- Oui, James aussi n'est pas là souvent en ce moment.
- Le problème, c'est que même quand il est là, il n'est pas avec nous. Il parle à peine. Quand j'essaie de lui demander comment ça se passe, au travail, il élude, ou se referme, quand il ne prend pas sa moto, alors là, je ne sais même pas s'il va rentrer ou non !
Et puis, il a gardé ce fichu appartement, à Londres. Qui fait ça ? Qui garde une garçonnière, alors qu'il vit en couple ?
Lily sourit.
- Tu as peur qu'il te trompe ?
- Et bien...je connais sa réputation.
- Là, tu te trompes. Il a un fichu caractère, il est taciturne, renfermé, coléreux, et a une fâcheuse tendance à l'autodestruction, ainsi que de la fierté souvent mal placée, mais il est droit, et loyal, et Il est entier. Quand il aime, c'est à l'excès, sans condition, il execre la trahison, il ne te trompera pas, jamais. Parce que quand il te regarde, il a des étoiles dans les yeux. Je te jure que c'est vrai.
- Alors pourquoi il garde cet appartement ?
Lily sourit.
- Sûrement parce qu'il a besoin d'un refuge, loin du stress. Tu sais c'est nouveau, pour lui, la vie de famille. Et comme il ne fait jamais rien à moitié, je suppose qu'à la maison, il s'efforce d'être un bon père et un bon compagnon, ce doit être épuisant de ne pas être soi même.
- Mais, je ne lui ai jamais demandé d'être parfait.
- Parfait, n'exagérons pas, mais oui, je pense qu'il a besoin d'un endroit où se ressourcer, ou il est lui même
Méredith grimaça.
- Je ne pensais pas que vivre avec lui, pourrait être si compliqué.
- Une vie de couple n'est jamais simple.
- Je suis sûr que James est facile à vivre.
- Par rapport à Sirius, sans doute. Mais il a aussi ses moments, crois moi.
- Ca vous arrive de vous disputer ? Demanda Méredith.
- Comme tout le monde.
- On ne s'est pas encore disputé, et j'appréhende un peu, le jour où ça viendra.
- Les colères de Sirius sont legendaires. Tout le monde y a eu droit à un moment où à un autre, y compris Maugrey. Mais elle retombent aussi vite qu'elles éclatent. Il faut juste ne pas en rajouter, et le laisser se calmer.
- Il n'a pas dû se fâcher contre toi ou James.
- Tu veux rire ? Il s'est pas gêné, crois moi. Et dans ces cas là, il y à les hurlements, les objets qui volent dans tous les sens, et les portes qui claquent.
- Et bien, maintenant, je sais de qui ma fille tient son fichu caractère.
Lily sourit.
- Ça tu peux le dire, elle lui ressemble très pour trait, tu aurais vu, la façon dont elle lui tenait tête ! Elle, debout, les yeux lançant des éclairs, " je n'ai pas besoin d'un père " et lui, en face d'elle, s'etouffant de rage " parce que tu crois que moi, je voulais un enfant ? " c'était épique.
- Je suis tellement désolée, que vous
ayez eu à subir tout ça.
- Moi pas. Sirius adore sa fille, et Harry adore Cassandra, alors.
- C'est vrai qu'ils s'entendent bien, tous les deux. Harry à l'air d'un garçon doux et gentil.
- C'est vrai, qu'il l'est, mais ne t'y fit pas trop, il a aussi son caractère. Mais oui, il est plutôt facile à vivre, quand il ne cherche pas à empêcher Voldemort de voler une pierre philosophale.

Méredith frémit, à ce souvenir.

Il y eut un instant de silence.
- Méredith, demanda Lily, est ce que ça va ?
Rien n'échappait à Lily Potter.
Méredith soupira.
- Lily, je crois que je fais une rechute.
Lily fronça les sourcils, tandis que Méredith lui expliqua les symptômes.

Lily fronça les sourcils.
- Je ne pense pas que ce soit une rechute.
- Ce serait quoi, alors ?
Lily hésita.
- Vous vous protégez avec Sirius ?
Méredith rougit jusqu'aux oreilles, puis, elle équarquilla les yeux.
- Tu ne veux quand même pas dire que...
- C'est une possibilité, mais ce n'est pas la seule. S'empressa de répondre Lily, on en saura plus après un examen.
Méredith déglutit.
- Je ne peux pas avoir d'enfant ! Dit elle. Ce serait....Une catastrophe.
- Avant de paniquer, viens, on rentre, je vais t'examiner

Une fois dans le salon, Méredith retira son chemisier, et s'allongea sur le canapé.
Lily prit sa baguette, marmonna quelques incantations, et exigea un silence total.

Au bout de quelques instants, elle sourit béatement. Elle avait toujours adoré cet instant. Puis, se rappelant qu'il s'agissait de Méredith, elle redonnant un coup de baguette, et amplifia le son.
Des battements de coeurs se firent alors entendre, rapides, et parfaitement clairs. Les battement de coeur d'un bébé.
Méredith porta les mains à sa bouche.
- Sirius va me tuer ! Dit elle.

Il y eut un moment de silence, puis, Lily la laissa s' habiller.
- Je ne peux pas garder ce bébé, dit elle.
- Écoute, Méredith, quoi que tu décides, il faut d'abord en parler à Sirius. Si tu prenais une décision aussi importante, derrière son dos, Il le prendrait très mal, et il a une tolérance zéro, en ce qui concerne les trahisons. Et cette fois, tu n'aurais plus l'excuse de Rabastan.
- Je sais, tu as raison. Je suppose que tu fais allusion à Peter ?
Lily se ferma, aussitôt, son visage, si doux, d'habitude, devint dur.
- Peter ne s'est pas contenté de le trahir, il a trahi les Maraudeurs, il nous a trahis, et par dessus tout, il a trahi James.
- Je suppose qu'il ne l'a pas encore retrouvé.
- Non, et j'espère qu'il.ne le retrouvera jamais. Parce que...dans le cas contraire, Peter ne mourra pas d'une mort rapide et douce.
Lily songea un instant au sort de Rabastan.
- C'est tout ce qu'il mérite. Gronda Méredith.
- Je me fou de Peter. Mais après coup, Sirius ne s'en remettrait pas.
Il y eut un court silence.

- J'ai vraiment peur de sa réaction, quand je lui dirais pour le bébé.
- Oh, il.va sûrement s'énerver. Crier. Casser deux ou trois choses, ensuite il prendra sa moto, et puis il se rendra compte qu'il est aussi responsable que toi, et il reviendra en s'excusant.
- Tu le connais tellement bien !
- Oh tu sais, s'exclaffa Lily, vivre avec James, c'est aussi vivre avec Sirius.
- J'avais remarqué. C'est rare, une telle amitié.
- Ca fait un peu cliché, mais entre eux, c'est à la vie à la mort.
- Ils en ont de la chance.
- Hé, tu n'es plus toute seule. Je suis là, moi. Tu peux tout me dire. Qu'est ce qui te tracasse à ce point ? Tu as peur que ce bébé soit une fury, lui aussi ?
- Non ! Enfin, je ne crois pas, c'est rare, et puis il y en a déjà eu deux dans ma famille, non, impossible.
- Bon, alors, tout va bien. Il y aura peut être un ou une petite Black de plus.
- Merlin, j'ai déjà du mal avec les deux que j'ai déjà, alors trois !
Lily éclata de rire.

Méredith faisait les cent pas, dans son salon. Elle cherchait comment annoncer la nouvelle à Sirius. Cassandra arriva à ce moment là, la mine boudeuse.
- Ca va ma chérie ?
Elle haussa les épaules, puis gagna le cagibi.
- Qu'est ce que tu cherches ? Demanda Méredith.
- Mon balai
- Tu sorts encore ?
- Non, je vais balayer la terrasse. répliqua la jeune sorcière.
- Ne me parle pas sur ce ton, Cassandra.
Cassandra se mordit la lèvre inférieure.
- Pardon maman.
- Je préfère ça.
Cassandra prit son balai et s'apprêtait à ressortir.
- Cassandra ?
- Oui maman ?
- Tu crois que tu pourrais demander à...Vélia, Merlin, qu'elle détestait cette chose, si ton père...
- Il va bien, maman. Il va rentrer aujourd'hui.
Un intense soulagement se peignit sur le visage de Méredith, et presque aussitôt, la panique la gagna.
Tandis que Cassandra filait dehors, son balai à la main, elle fit le tour de la maison, pour s'assurer que tout était propre et bien rangé.

Puis, elle prépara le dîner.
Et elle attendit. Cassandra rentra, se lava les mains et se tourna vers sa mère.
- On mange ? J'ai faim.
- On attend ton père.
Elle soupira.
- Tu sais, j'ai dit qu'il allait rentrer, mais j'ai pas dit à quelle heure. Ni dans quel état. Songea t'elle.
Méredith soupira.
- Tu n'as qu'à manger, moi je vais l'attendre.
Cassandra haussa les épaules.
- Comme tu.veux.

La nuit était tombée, apportant un peu de fraîcheur, après une journée étouffante.
Sirius sortit de l'infirmerie du bureau des Aurors, le dos droit, la démarche peu assurée, mais il faisait bonne figure. James coulait des regards inquiets, vers son ami. La fierté de Sirius l'empêchait d'afficher la douleur et l'épuisement qu'il ressentait. Il s'efforçait de paraître aussi naturel que possible, sans se rendre compte que sa démarche était raide, son teint trop pâle, et ses traits trop tirés et crispés. Ils gagnèrent la cheminée de la salle de réunion, et s'y engoufrèrent.

Méredith lisait, dans un fauteuil, en face de la cheminée, ou plus précisément, tentait de lire. Car elle ne parvenait pas à se concentrer sur une seule ligne.
La cheminee crépita, des flammes vertes en jaillirent, et la tête de James apparut.
- Bonsoir Méredith.
Elle fit un bond, jeta son livre sur le fauteuil, et sourit d'un air crispé à James, qui s'extirpait de la cheminée.
- Bonjour James, Sirius est avec toi ?
- Il arrive.

Il s'ensuivit un grand fracas, Sirius sortit de la cheminée, et s'effondra aux pieds de James.
Méredith, les yeux exorbités, poussa un cri.
- Qu'est ce qui se passe, James, qu'est ce qu'il a ?
- Merde ! Rugit James. Je savais qu'il fallait qu'il aille à Sainte Mangouste.
- Sainte Mangouste ? S'écria Méredith, mais, pourquoi ? Qu'est ce qui s'est passé ?
- Je..heu, je t'expliquerais plus tard. Répondit James, penaud.
Il sortit sa baguette, fit léviter le corps inanimé de Sirius, et le déposa sur le canapé.
- Je vais chercher Lily, dit il, je reviens tout de suite.

Méredith s'approcha Sirius, retira quelques mèches de cheveux de son visage, et posa le dos de sa main sur son front. Elle la retira aussitôt. Il était brûlant
Elle fit apparaître un gant de toilette, qu'elle humidifia, à l'aide de sa baguette, puis, elle l'appliqua sur le front de Sirius. Elle temponna ses tempes, ses joues. Elle déposa un baiser sur son front.
- Je t'aime. Murmura t'elle. Quoique tu fasses, ne meurs pas. C'est tout ce que je te demande.
Les flammes vertes crépitèrent, et James réapparut, suivit de Lily.
Elle s'approcha du canapé, effectua un rapide examen, puis,
agita sa baguette au dessus de lui, murmura une incantation. Sirius sursauta, et entrouvrit les yeux,.
- James ! Murmura t'il, d'une voix rauque.
- Il est là, Sirius, il va bien.

Il poussa un soupir de soulagement.
De nouveau, elle effectua un mouvement du poignet, et Sirius se retrouva en position semi assise, sur le canapé.
Elle approcha de ses lèvres une petite fiole.
- Il faut que tu boîves ça.
Il tourna la tête.
- Sirius, ne fais pas ta mauvaise tête.
Il leva la main, pour repousser la fiole.
- Écoute moi bien, tête de mule, ou tu bois cette potion, ou je te lance un sort d'emperium pour t'obliger à la boire. il céda et avala d'un trait le contenu du flacon.
- Voilà, c'était pas si difficile.
- Fatigué, murmura t'il.
- Je sais, tu peux dormir, maintenant.
Elle le laissa reposer sa tête sur l'accoudoir, et il sombra de nouveau dans l'inconscience.

Lily se tourna alors vers James.
- Qu'est ce qui s'est passé ?
- On s'est fait coincer.
Il expliqua alors ce qui s'était passé.
- Merlin, James ! Pourquoi vous n'avez pas appeler des renforts ?
Il baissa la tête, comme un enfant pris en faute.
- Je voulais juste jeter un coup d'oeil, avant de les appeler.
Lily ferma les yeux.
- Il va bien falloir que tu arrêtes de prendre autant de risque, James.
- Je sais.
- Qu'est ce qui est arrivé à Sirius ?
- Il lui ont jeté des endoloris.
Lily serra les dents, Méredith blèmit.
- Combien ? Demanda Lily, d'un ton sec.
- Je sais pas...Trois, quatre.
Lily soupira.
- Il est solide, ça va aller.
Elle tentait de se rassurer elle même.
- James, va à la maison, et ramène moi cette boîte de fioles.
Elle lui tendit une feuille de papier, sur lequel elle écrivit un nom de potion.
- Méredith, assieds toi, tu va te trouver mal.
- Comment tu fais, pour être si calme ? Lily sourit.
- L'habitude.
- Tu crois vraiment que ça va aller ?
- J'en suis sûre.
- Pourquoi ils se sont acharnés sur lui ?
- Parce qu'il a sûrement voulu protéger James, comme toujours.

Méredith se crispa. James, évidemment.
Ce dernier était de retour.
Lily lui prit la boîte des mains, et la posa sur la table basse.
- Méredith, il faut lui en donner une toutes les deux heures. Si tu veux, on peut se relayer.
- Non, ça ira, merci Lily. Son ton était plus sec, qu'elle ne l'aurait voulu, tant pis, elle était en colère.
Lily se tourna vers James.
- Au fait, comment vous en êtes vous sortis ?
James déglutit,
- C'est Vélia, qui est intervenue, elle nous a sauvé.
Méredith se crispa. Cassandra lui avait dit que Sirius allait bien, pourquoi lui avait elle menti ? A moins que ce soit Vélia, qui ait menti. Était ce seulement possible ? Pouvait elle mentir à Cassandra ? Tout ça était si compliqué ! Machinalement, elle posa une main sur son ventre. Et ça allait le devenir encore plus.

- Bon, on y va. Dit Lily, appelle moi, s'il se passe quoi que ce soit. Et si tu sens que tu es trop fatiguée, que tu n'y arrives plus, appelle moi, je viendrais te remplacer.
- Entendu.
- Ca va aller ?
Méredith planta ses yeux bruns, dans les yeux émeraude de Lily.
- Je peux m'occuper de lui, Lily. Il a assez veillé sur moi, quand j'étais à Sainte Mangouste, c'est mon tour, à présent.

Ils repartirent, comme ils étaient venus.
Cassandra était dans sa chambre. Méredith ne tenait pas à ce qu'elle voit son père comme ça, aussi verrouilla t'elle le salon. Elle couvrit Sirius avec un plaid, tira un fauteuil jusqu'au canapé, se jeta un sort qui l'a réveillerait dans deux heures. Elle s enroula dans un plaid, prit la main de Sirius, et s'apprêta à passer une très longue nuit de veille.

Ce fut effectivement, une très longue nuit. Sirius était un patient récalcitrant, en dépit de sa propre fatigue, elle devait batailler pour lui faire boire les fioles. Elle finit par le menacer d'appeler Lily. Elle s'aperçut très vite, que ça fonctionnait.
Il buvait la potion, replongeait dans l'inconscience, faisait des cauchemards, se réveillait en sursaut, en sueur, et se rendormait. A plusieurs reprises, il murmura le nom de James.
Méredith serrait les dents.
- Il finira par te faire tuer, ton James. Grogna t'elle.

Elle finit par s'endormir, sur le matin.
Lily vint le lendemain matin, elle l'examina, lui fit boire une autre potion, et rassura Méredith.
Elle pouvait se reposer, elle n'avait plus besoin de le faire boire d'autres potions.
- Il a juste besoin de repos. Dès qu'il se réveille, fais le manger, et surtout, il faut qu'il boive. S'il refuse la nourriture solide, donne lui mixée, ou de la soupe.
Il fallut trois jours, à Sirius, pour se remettre complètement.
Il se réveilla, au matin du quatrième jour et la trouva endormie, sur le fauteuil.
Il avait les idées claires, la fièvre était tombée. Il fronça les sourcils, devant les traits tirés et la pâleur de sa compagne.
Il avait soif. Il se redressa et se leva. Ses muscles étaient douloureux, son corps endolori, et ses jambes, flagellantes, après ce repos forcé.
Il buta contre la table, et poussa un juron.
Méredith sursauta. Elle jeta un regard sur le canapé, et fronça les sourcils, en le trouvant vide.
Elle sentit un regard appuyé, et tourna la tête. Il était debout, les cheveux en bataille, l'air penaud.
- Pardon, Mery, je voulais pas te réveiller.
Elle lui sourit, s'étira, et grimaça de douleur. La position inconfortable, sur ce fauteuil, n'était pas sans conséquence.
- Merlin soit loué, tu vas mieux.
- Je suis désolé de t'avoir fait peur. J'ai été dans les vaps longtemps ?
- Trois jours.
- Je crois que j'ai battu mon reccord.
- Et il en est fier en plus. Ne put elle s'empêcher de dire, d'un ton amer.
- Mery, je suis vraiment désolé.
- Tu peux. Bon sang, Sirius, tu n'es plus tout seul, tu as une famille, maintenant, tu ne peux plus vivre comme si tu étais toujours célibataire.
- Je fais un métier dangereux, Mery. Tu le sais bien.
- Mais tous les Aurors ne subissent pas quatre endoloris, et ne se retrouve pas attaché à un plafond et torturé.
- Je sais, mais tu me connais, je suis une tête brûlée.
- Non ! Répliqua t'elle, d'un ton amer.James est une tête brûlée. Et toi tu le suis comme un toutou, sans réfléchir aux conséquences. Et tu prends même les coups à sa place.
Sirius se raidit.
- Et qu'est ce que tu veux que je fasse, hein ? Que je le laisse se faire tuer ?
- Que tu l'empêches de faire des bêtises, et que de temps en temps, tu le laisses prendre des coups. Il n'est pas en sucre, tu sais. Lui aussi est Auror, et pour autant que je sache, il en a déjà pris, des coups, quand il était au sein de l'Ordre, et il est toujours là.
Sirius se crispa.
- Tu ne comprends pas, Méredith
aie, il l'avait appelée Méredith, ce n'était pas bon signe.
James...Il est pas comme moi.... ni comme toi, d'ailleurs. Il n'a pas eu la même enfance que nous. Il a été aimé, choyé, il est pas aussi résistant que nous.
- Sirius....
- Non, c'est vrai. Et puis, il y a Lily. Je lui ai promis de veiller sur lui, de toujours le lui ramener en vie.
- James, Lily, tu n'as, que ces noms là à la bouche. Et nous, dans tout ça ? Tu penses un peu à nous ?
Il soupira.
- Qu'est ce que tu attends de moi, au juste ? Tu veux que je démissionne ? Que je renonce à vingt ans d'amitié ? Tu veux être la seule personne dans ma vie ? Alors écoute moi bien, je t'aime Mery, comme un fou. Et c'est quelque chose que je n'ai jamais dit à aucune autre femme. Mais il faut que tu comprennes, James a toujours été là, pour moi, ses parents m'ont accueillit comme leur fils, quand je me suis enfui de chez moi, je suis le parrain de Harry. Ils sont là, quand j'ai besoin d'aide, quand j'ai trouvé Cassandra, c'est chez eux, que je suis allé. Ils m'ont jamais laissé tomber tomber, même quand...je pète les plombs, ils me soutiennent, quoi que je fasse. Alors, malgré tout l'amour que je te porte, ne me demande jamais de choisir entre James et toi..tu seras perdante. Je ne laisserais jamais personne s'immiscer entre lui et moi.

Méredith blèmit. Au moins le message était clair
- Je ne te demande pas de démissionner, ou de renoncer à tes amis. Seulement de revenir sain et sauf. Et peut être d'être un peu plus présent.
- Je suis comme je suis, Mery, si tu m'aimes, comme tu le prétends, alors accepte moi tel que je suis. Ou quitte moi.

Il prit son blouson, et gagna la porte.
- Sirius, attends ! Je suis enceinte.
Il blèmit, ses yeux s'arrondirent, il se retourna.
- Quoi ?
Elle déglutit.
- J'attends un enfant.
Il ferma les yeux, secoua la tête.
- Oh Non, Méredith, non. Murmura t'il.
Et il sortit, en claquant la porte.
Elle s'effondra dans un fauteuil, en larmes. Quelque minutes plus tard, elle entendit la moto de Sirius vrombir.

Il mit aussitôt les gaz. Il avait besoin de sentir le vent, dans ses cheveux. La vitesse le grisa. Il roula aussi vite et aussi loin qu'il le pouvait. La concentration que lui demandait la conduite, l'empêchait de penser.
Il aperçut un pub, et s'y arrêta.
Il commanda un whisky, qu'il but d'un trait, en savoura le goût. Heureux de retrouver les sensations qu'il aimaient tant. Oublier le stress de la vie de couple, les concessions les disputes. Il en commanda un second, qu'il but aussi vite. Il allait boire jusqu'à tomber raide. Voilà, ce qu'il allait faire. Il allait anesthésier toutes ces pensées, qui le hantaient.
Il s'apprêtait à commander un troisième verre, lorsqu'il suspendit son geste, le visage de Méredith lui apparut, alors. Il ne pouvait même plus se soûler sans se sentir coupable.
Il soupira, paya et laissa un généreux pourboire, puis il reprit sa moto, et reprit le chemin de la maison.
Il était presque arrivé, lorsqu'il changea d'avis. Il bifurqua et se rendit au manoir.

Il entra, sans frapper, et se trouva nez à nez avec Lily.
James et Harry jouaient aux échecs sorciers. Après la partie que Ron Weasley avait fait, l'année précédente, Harry avait décidé de s'y mettre.
- Ah te voilà toi ! Lança Lily, l'air énervé.
Sirius fronça les sourcils.
- Bonjour Lily, moi aussi je suis content de te voir.
- Ou étais tu ? Lui demanda t'elle sans ambages.
- Pourquoi cette question ?
- Parce que je suis allé chez toi, voir comment tu allais. J'ai trouvé Méredith en larmes, et tu avais disparu avec ta fichue moto. Qu'est ce qui s'est passé ?
- Lily...tenta d'intervenir James.
- Ne te mêle pas de ça, James, c'est entre Sirius et moi.
Il soupira.
- Méredith est enceinte. Lacha t'il.
James sursauta, mais Lily demeura impassible.
- Tu le savais ?
- Bien sûr, elle est venu me consulter, quand elle a compris que quelque chose n'allait pas.
- Pourquoi tu me l'as pas dit ?
- D'abord, parce que c'était pas à moi, de te le dire, ensuite parce que les deux imbéciles que vous êtes, passez votre temps à vous jeter dans les ennuis, jusqu'au cou.
- T'inquiètes ça fait quatre jours, qu'elle est en boucle, la dessus. Lui dit James.
- Ferme là James !
- Tu vois ?
Elle lui jeta un regard noir. Il baissa la tête et fit mine de se concentrer sur la partie
- Qu'est ce que tu lui as dit ? Demanda Lily.
- Rien. Je suis parti.
- Merlin, Sirius.
- Qu'est ce que tu voulais que je fasse ? J'avais peur de me mettre en colère, de dire des choses blessantes.
- La fuite n'est pas une solution.
- C est la mienne, en tout cas.
- Tu as conscience qu'il va bien falloir que tu lui parles ?
- Je sais, mais...C'est trop dur.
Il se laissa choir sur un fauteuil.
- Qu'est ce qui est trop dur ?
- Tout ça, la vie de couple.
- Tout à fait d'accord. Renchérit James.
- Toi, joues, au lieu de dire des bêtises.
Qu'est ce que tu trouves si difficile, au juste ?
- De devoir vivre en fonction de quelqu'un. D'entrer sans un pub, et de dire, non, ça, c'est fini. Rentre chez toi, elle t'attend. De regarder l'heure, pour voir si je ne suis pas en retard pour le dîner.
James pouffa, Lily lui adressa un regard assassin.
- Ne plus faire de moto, sans me sentir coupable.
- Ne plus ramener de jolies filles dans ton appart. Dit James
- La ferme James. Dit Lily.
- Non, les femmes, je m'en fou. Elles..
Elles ne m'intéressent plus. Et en plus maintenant, un bébé ? Comment veux tu que je m'en sorte ?
- Tu as peur que ce soit une autre fury ?
- Non, ce serait hautement improbable. C'est un phénomène rare, et il y en a déjà eu deux dans la même famille. Mais..si je n'arrive même pas à vivre en couple, comment veux tu que j'élève un bébé ? Comme si on n'avait déjà pas assez de problème avec Cassandra.
- Il faut que tu parles avec Méredith. Vas la voir.
Il soupira.
- Pourquoi c'est si facile de te parler, et si difficile, avec elle ?
- Ça, c'est l'effet Lily. Dit James, en coulant vers sa femme un regard adorateur.
- Tu perds ton temps, James. Je suis toujours furieuse contre toi.
Il soupira
- Des fois, moi aussi, j'aimerais avoir une moto, pour fuir loin de cette maison.
- Bonne idée, comme ça, si ce n'est pas des mages noirs qui te tuent, ce sera cette moto. A moins que ce soit moi !
- Mais, Lily..
- Tu devrais y aller, Sirius. Méredith t'attends, et plus tu retarderas l'échéance, plus se sera difficile.

Il acquiesça, et regagna le cottage.

Méredith se tordait les mains, son visage reflétait la peur de le perdre, la peine, et La colère, tout à la fois.

Elle entendit la moto, et les battements de son coeur s'accélèrent.

La porte s'ouvrit, il entra et ils se firent face.
Sirius sentit son coeur se serrer devant le beau visage de sa compagne, baigné de lames, ses yeux rougis et gonflés, ses traits tirés. Il se souvint qu'elle l'avait veillé quatre jours durant, et il sentit monter une colère noire contre lui même. Il écarta les bras, et elle s'y jeta.
Elle enfoui sa tête contre le cuir rugueux de son blouson. Il embrassa ses cheveux, emmelés.
- Je t'aime, Mery. Lui dit il, et rien ne pourra changer ça.

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