Chapitre 4 Sirius Black


Après le départ des enfants pour Poudlard, Sirius se mit en tête d' aider Méredith à marcher de nouveau. Avec l'aide de James, il installa au sous sol tout le matériel nécessaire aux exercices de rééducation de Méredith. Tous les matins, après le déjeuner, il la faisait travailler, sous l'oeil attentif de Lily, qui s'était proposée comme infirmière à domicile.

Avec une détermination farouche, et une volonté à toute épreuve, Méredith luttait comme une damnée, pour retrouver l'usage de ses jambes.
Sirius et elle se disputaient constamment. Il lui reprochait de vouloir aller trop vite, de présumer de ses forces. Elle voulait toujours en faire plus, mettant à mal sa résistance physique. Il se montrait patient, attentionné, elle était en proie à des accès de colères, des moments de découragements. Elle fit malgré tout,
de rapides progrès.

Ce jour là, elle se tenait dans le salon, devant la cheminée. Elle prit un petit cadre, dans lequel James et Sirius posaient, c'était une photos de sorciers. Il souriaient, heureux, jeunes et insouciants. Ils devaient avoir quinze ou seize ans.
Elle sourit, émue.
Elle s'installa dans un fauteuil, et Lily la rejoignit, un plateau dans les mains.
- Une tasse de thé ? Proposa t'elle.
- Volontiers.
Lily la servit, et s'installa dans un fauteuil, près d'elle.
- Ha, dit elle, le duo infernal.
Méredith sourit.
- Je peux te poser une question indiscrète ? Demanda Lily.
- Tu peux me l'a poser, mais je ne te promets pas d'y répondre.
- Vous en êtes où, tous les deux ?
- Ah, je me doutais bien que tu finirais par me le demander. Que veux tu que je te dise ?
Il est doux, attentionné, prévenant, il me rejoint chaque soir, dans mon lit, il me me prend dans ses bras, parce qu'il sait que je ne peux pas dormir, quand il n'est pas là, et...C'est tout. Un adorable grand frère, en somme.
- Et tu voudrais plus ?
Elle soupira.
- Je l'aime. Depuis toujours. Tu sais Sirius et moi, on se connaît depuis l'enfance, on a presque grandi ensemble.
- Ah bon ? Il ne nous l'a jamais dit. A moi, en tout cas, mais, c'est vrai qu'il ne parle jamais de son enfance
- Ca ne m'étonne pas. Répondit Méredith. Tu sais, les Black et les Lestrange sont deux vieilles familles de sorciers au sang pur. Il ont toujours été très liés. Ils partageaient les mêmes valeurs, les mêmes idéaux, les mêmes idées stupides sur la pureté du sang, et le même cercle d'amis.
Sirius et moi sommes tous deux issus d'une famille disfontionnelle.
On se voyait chez les uns et les autres, depuis notre plus tendre enfance.

Elle marqua une pause, tandis que les souvenirs affluaient.
Après ma naissance, ma mère était très fatiguée, elle a toujours été d'une santé fragile, alors, l'été, on allait dans le manoir de mes grand parents maternels, en Ecosse.
Les Black avaient eux aussi un manoir, tout près du notre.
Ma mère m'emmenait souvent au bord d'un petit étang. C'était vraiment un très bel endroit. C'est là qu'Andromeda, la cousine de Sirius l'emmenait, pour le protéger de sa soeur, Bellatrix. Je crois savoir que tu les connais bien.
- Oh oui. Et autant j'apprécie Andromeda, autant je déteste sa soeur.
- Oui, Bella a toujours été un monstre. Et particulièrement avec Sirius. Elle ne perdait jamais une occasion de l'humilier, le bousculer, ou le faire punir. C'est pour ça, qu'Andromeda l'emmenait la bas. On s'est tout de suite entendu. On passait notre temps à jouer, ensemble. Très vite, il est devenu le preu chevalier qui me protégeait du mal, et j'étais sa princesse. Je n'étais qu'une enfant, mais je clamais déjà à qui voulait l'entendre que je marierais avec lui,quand je serais grande.
Il s'est toujours montré gentil, et patient, et doux, avec moi. Un jour, on a trouvé un renardeau. Il était blessé. Sirius l'a soigné, l'a nourrit, il l'a caché, pour que personne ne le trouve, et l'a relâché, dès qu'il a été guerri. Oh, il était déjà fièr, et doté d'un sale caractère, je me souviens, un jour, il devait avoir huit ans. Il est arrivé à l'étang tout seul. Il fulminait après Bella, parce qu'elle lui avait cassé son balai.
Il criait.
- Tu verras, un jour, j'aurais une baguette, moi aussi, et je lui ferais payer à cette garce.
Une autre fois, mon frère Rodolphus s'est amusé à me faire l'éviter au dessus du lac, et il m'a laissé tomber dedans. J'avais sept ans, je ne savais pas nager. Sirius a plongé, il a nagé jusqu'à moi, et m'a sauvé. Il n'avait peur de rien. Je l'admirais. Moi, je n'avais pas le courage de m'opposer à mes frères. Mais lui, il n'hésitait pas à défier Bellatrix ou ses parents. Il en payait le prix fort, à chaque fois, mais il ne cédait jamais. Ses parents étaient si durs. Moi, au moins, j'avais ma mère, mais lui, il était tout seul, face à ses bourreaux.
C'était un cercle vicieux. Plus il le frappait, plus il se rebellait, plus il se rebellait, plus ils le frappaient.
Il avait tout juste sept ans, il est arrivé près de l'étang. Il avait dû mal à marcher à cause des coups qu'il venait de prendre. A cause de Bellatrix, une fois de plus. Il a jeté une pierre dans l'eau et il a dit. Je les déteste. Tous. Bella, mes parents. Je voudrais qu'ils meurent.
Un jour, Bellatrix est arrivée près du lac. Elle m'a vu, on avait dix ans à peine. Elle a voulu tester un sortilège sur moi. Sirius s'est mis devant moi, l'air féroce. Elle lui a jeté un endoloris, Comme ça, juste pour s'amuser. Quand il s'est relevé, il l'a copieusement insulté. Elle aurait sûrement recommencé, si Andromeda n'était pas intervenue.
Et puis, il est entré à Poudlard, et il a rencontré James. Il a changé, à partir de ce moment là.
C'était un petit garçon solitaire et maltraité qui voulait seulement être aimé.
Le jour de la répartition, quand il est entré à Gryffondor, j'ai vu la peur dans ses yeux. Il savait que ça irait très mal pour lui, chez lui. Et puis, je l'ai vu lever la tête, d'un air de défi, et j'ai compris qu'il tiendrait tête à ses parents, quoi qu'il lui en coûte. S'il était allé à Poufsouffle, je suppose que Walburga aurait dit quelque chose du genre..Que voulez vous, c'est un bon à rien. S'il était allé à Serdaigle, elle aurait sûrement dit oui, il est intelligent, c'est un Black, après tout, mais il n'a pas les qualités requises pour Serpentard, mais Gryffondor. Il ne pouvait pas faire pire que ça. Les Serpentard et les Gryffondor se détestent depuis longtemps. Moi, je suis entrée à Serdaigle, je ne peux pas dire que mon père ai sauté de joie, mais au moins, je n'étais pas à Gryffondor.
A partir de là, Sirius s'est détourné de moi. Il me disait à peine bonjour, quand on se croisait, au collège. il suivait James partout, il était arrogant, fièr et moqueur, voir même méchant. Enfin, tu le sais aussi bien que moi.
A la fin de la première année, près de l'étang, il ne parlait que de James. James a dit ça, il a fait ça, à la rentrée, James et moi, on va.... On s'est disputé, cet été là. Et ma mère est morte, peu après, mon père à vendu le manoir, et nous n'y sommes pas retournés. Sirius et moi avons pris des chemins différents. Mais chaque fois, que je le voyais au bras d'une fille, j'en avais gros sur le coeur. Ensuite, on a quitté Poudlard, je suis entrée au département des Mystères, et lui, dans l'ordre du Phénix. Et...j'ai quitté ma famille, je les ai trahis. Lorsque j'ai revu Sirius, chez Maugrey, j'ai compris que j'étais toujours amoureuse. Il n'y avait jamais eu personne d'autre. Nuit après nuit, on passait des heures à bavarder, à se remémorer notre enfance, l'un contre l'autre, sur le tapis, devant la cheminée. Et puis, cette nuit là, je sais pas pourquoi, il m'a embrassé. On savait tous les deux, qu'on prenait des risques, mais, c'était plus fort que nous. Et Rabastan nous a trouvé.
- Peter nous a trahi. Dit Lily, d'une voix amère.
- Oui, je sais, Quand j'ai compris qu'il vous tuerait tous, j'ai fui, en espérant qu'il vous laisserait tranquille en voyant que je n'étais plus là..
- Il avait décidé de nous tuer, de toute façon, bien avant que tu le trahisses.
- Je pensais disparaître quelques semaines, histoire de me faire oublier de mon frère, et puis je recontacterais Sirius. Mais...j'ai réalisé que j'étais enceinte. J'ai hésité à le lui dire, mais il avait été très clair, il ne voulait pas d'enfant, pas d'attache. Sans compter qu'il y avait une chance sur mille, que notre enfant soit un monstre. Je n'ai pas voulu lui imposer cette trop grande responsabilité. D'autant que Rabastan était toujours sur mes traces. Alors j'ai simulé ma mort, et j'ai vécu comme une moldue. Pendant neuf mois, j'ai vécu avec la peur au ventre de mettre au monde un fleau, destructeur. C'est un phénomène sensé être rare, et mon frère Rabastan en avait eu un, avec Andromeda. Je ne sais pas si Sirius t'a parlé de ce pauvre Henry ?
Lily acquiesça.
Je me suis dit qu'il y avait peu de chance que mon bébé en soit une. Mais malgré tout, je n'ai pas cessé d'y penser. J'ai accouché dans une maternité moldu.
- Ca n'a pas du être facile. Admit Lily.
Méredith eut un bref sourire.
- Non, mais ce n'était rien, à côté de ce qui m'attendait. Lorsque Cassandra est née, j'ai.vu un arc électrique faire le tour de la pièce, provoquant une surcharge qui a coupé l'électricité dans tout l'hôpital. Quand le générateur de secours à pris le relais, la sage femme m'a tendu mon bébé, et là, j'ai su, ce qui avait provoqué cette panne. Ma fille, qui venait tout juste de naître, me fixait avec deux yeux d'un noir d'encre. Je venais de donner naissance à mon pire cauchemar. Une fury. Alors, j'ai stupefixé la sage femme, et j'ai mis mes main autour du cou de mon bébé. Je voulais le tuer. Mais...Elle me regardait avec ses yeux, redevenus bleus, et je n'ai pas pu..
- Je n'aurais pas pu non plus. Avoua Lily.
- J'ai oubliété la sage femme, et tous ceux qui auraient pu donner mon signalement, et je suis partie, avec mon bébé. Le lendemain, au moment de lui donner son bain, le même phénomène a coupé l'électricité de tout l'immeuble. J'ai essayé de la noyer. J'ai bien failli réussir, mais...là encore, j'ai pas pu. Je l'ai ranimee, et à partir de ce moment, je l'ai aimée.
- Pourquoi ne pas en avoir parlé à Sirius ? Au lieu d'affronter tout ça toute seule ?
- Oh, j'y ai bien pensé, souvent. Chaque fois qu'elle provoquait une catastrophe. Je me disais... Je vais lui dire. Il m'aidera, il saura quoi faire, mais...je n'en ai jamais eu le courage. A trois ans, elle a mis le feu à l'appartement. J'ai dû déménager, et puis, elle est allé à l'école, elle a bien failli en détruire deux, manqué tuer un petit moldu, envoyer deux institutrices, des sorcières aguerries, pourtant, à l'hôpital. A chaque fois, je devais oubliéter, déménager, tout recommencer. Quand elle a eu onze ans, je me suis dit, ouf ! Maintenant, Dumbledore va prendre le relais..je lui ai écrit, pour qu'il sache à qui il avait à faire. Il a été adorable.
Et puis...Rabastan m'a retrouvé. Je suppose que quelqu'un m'a vu, sur le chemin de traverse. Je ne sais pas comment ils ont fait pour me suivre, mais, toujours est il qu'il m'a attaqué. Heureusement, Cassandra n'était pas là. Quand il a su que j'avais un enfant, il a envoyé un homme la chercher. Il ignorait que c'était une fury. Quand il a compris, il était fou de joie. Oh, bien sûr, il a su qu'elle était au ministère, mais il était sûr de pouvoir la récupérer. Moi, j'avais laissé un dossier à l'intention de Sirius. Je savais qu'il prendrait soin d'elle, même s'il devait m'en vouloir à mort.
Lily sourit.
- Ca, oui, je peux te dire, qu'il était vert de rage.
- Je m'en doute. Elle lui ressemble tellement. Enfin, tout ça pour te dire que Sirius est adorable, mais il me considère comme une soeur.
- Je crois que tu te trompes. Il faut voir comme il te regarde, il t'aime, c'est évident. D'ailleurs, avant qu'il ne te retrouve, il traînait tous les soirs dans les bars, et là...ou il buvait jusqu'à tomber raide, ou il ramenait une femme, dont il ignorait le nom, et qu'il oubliait aussitôt qu'elle quittait son appartement. Mais depuis que tu es la, il rentre tous les soirs, bien sagement, il boit à peine un ou deux verres, et il te couve du regard. Je vais te dire ce que j'ai dis à Cassandra. Laisse lui du temps. Il est tétu, mais il t'aime. Ça, ça ne fait aucun doute. Tôt ou tard, il le reconnaîtra.
- Dans ce cas, je n' ai plus qu'à espérer qu'il le fera avant qu'on soit décrépit.
Elle rirent.

A ce moment là, James émergea de la cheminée. Il avait l'air contrarié.
- Ca ne va pas ? Lui demanda Lily.
- Je vais tuer Sirius. Dit il.
- Allons bon, qu'est ce qu'il a encore fait ?
- Il est parti en mission tout seul.
- Mais..ce n'est pas la première fois. Lui fit remarquer Lily.
- Je sais, c'est ce que m'a dit Maugrey. Il a eu le culot de me dire, je cite...Potter, Black et vous, n'êtes pas siamois, que je sache. Je manque d'effectif, par conséquent, vous allez devoir effectuer des missions en solitaires.
- Sirius n'a pas eu le choix. Pourquoi tu lui en veux ?
- Il aurait pu me dire ou.il allait. Je l'aurais rejoint en douce.
- C'est un grand garçon, tu sais, je suis sûr qu'il s'en sortira tout seul.
- Ah non. Tu vas pas t'y mettre aussi Lily..vous vous êtes donné le mot ou quoi ?
- Bon, le diner ne va pas se faire tout seul. Dit Lily, qui se dirigea vers la cuisine.
- Je viens t'aider. Dit Méredith.
- C'est ça, vous aussi, vous me laisser seul. Tout le monde me laisse tomber, ce soir.
- Tu t'en remettras. Ironisa Lily, qui gagna la cuisine, en riant.
- C'est pas cool, Lily, c'est vraiment pas cool.

James se servit un whisky, et se vautra dans un fauteuil, ruminant sa colère.
Une heure plus tard, le Patronus de Frank Londubat surgit dans le salon.
- James, on cherche Sirius, S'il est chez toi, dis lui de se pointer au.plus vite chez Maugrey.
James se leva d'un bond. Il se rua dans la cuisine.
- Je vais devoir m'absenter. Dit il. Désolé pour le repas, Lily, ça sent bon..Si Sirius se pointe, dites lui de contacter Maugrey.
- Pourquoi, que se passe t'il ? Demanda Lily, inquiète.
- Rien de grave, rassure toi.

James prit la cheminée et se retrouva au bureau des Aurors.
- Ah, Potter, l'accosta Maugrey. Il était très pâle. Vous avez des nouvelles de Black ?
- Non. Pourquoi, je devrais ? On est pas siamois, vous savez.
- C'est pas le moment de faire votre mauvaise tête. Tenez, allez à cette adresse.
James soupira et quitta le ministère pour transplaner.

Dès qu'il entra dans le parking, James comprit qu'il s'était passé quelque chose de grave. Une demi douzaine d'Aurors fouillaient chaque recoin.
Il avisa Frank, et le rejoignit.
- Bon, alors qu'est ce qui se passe ?
A la façon dont Franck le regarda, James comprit qu'il y avait un problème.
- Sirius n'est pas avec toi ? Demanda t'il d'une voix blanche.
- Non, pourquoi ? C'est quoi, cet endroit ?
- Sirius était sur la piste d'un alchimiste qui revendait du blues 's'dream.. Il était sensé le suivre pour remonter la filière.
- Et ? Demanda James, que l'inquiétude commençait à gagner.
- On pense qu'il est tombé dans un piège.
- Qu'est ce qui te fais dire ça ?
Frank parut hésiter.
- On a trouvé des petits tas de cendre, huit, pour être précis. Et dans l'un d'eux, on a trouvé ça. Il.lui tendit une gourmette.
- C'est à Sirius. Murmura James.
- Je suis désolé, James.
James secoua la tête.
- Non. Dit il.
- James...
- C' EST PAS POSSIBLE. Je...non,
- Il n'y a pas d'autre explication possible.
- Il a pu la perdre dans le combat. Oui, c'est ça, qui s'est passé.
- Alors, ou est il ? Pourquoi on a aucun signe de lui nulle part ? Insista frank.
- JE SAIS PAS. Je sais pas, d'accord. Mais il n'est pas mort. Il peut pas être mort. Je..je refuse de le croire.
- James !
- Non ! Cherchez encore. Vous allez le retrouver.
- On a déjà fouillé tout le secteur.
- ET BIEN FOUILLEZ ENCORE !
- James, c'est fini. Il n'y a aucune chance, qu'il s'en soit sorti.
- NON ! Les larmes jaillirent, sur le visage de James. Non. Répéta t'il.
Frank le prit dans ses bras.
- Je suis désolé, James. Je sais ce qu'il représentait pour toi.
En quelques secondes, les Aurors entourèrent leur collègue.
- On trouvera ce qui s'est passé. Dit Fabian.
- On chopera celui qui a fait ça. Dit Gideon.
James s'arracha à leurs bras,
- NON ! Retrouvez le ! Il est vivant..Vivant ! Vous m'entendez ? Il est vivant. Il est forcément vivant.
Il quitta le parking. La pluie tombait à verse, à présent. Dans la ruelle ruisselante, il tomba à genoux, et vomit.
Il refusait de croire que Sirius était mort, tout seul, dans ce parking sordide.
- James ?
Il leva la tête, et croisa le regard d'Alice Londubat.
- Alice ! Murmura t'il.
Il se releva, et elle le serra dans ses bras. Elle tenta de le réconforter, en sachant que ça ne servirait à rien.
- Rentre chez toi. Va voir Lily.
Il secoua la tête.
- James...rentre chez toi..on te contactera, s'il y a du nouveau.
Il céda, et transplana.
Il ne pleuvait pas, sur les côtes de Cornouailles.
Devant la porte, James hésita.
- Que dirait il à Lily ? A Méredith ? Et Cassandra, comment réagirait elle ? Et lui, comment pourrait-il vivre sans lui ? Il appuya son front contre la porte.
Il avait l'impression qu'on venait de lui arracher le coeur. Il entra, et croisa le regard souriant de Lily.
- James ? On ne t'a pas attendu pour diner, désolé. Dit elle. Son sourire se figea.
- Qu'est ce qui se passe ? James, qu'est ce qu'il y a ? Demanda t'elle, d'une voix blanche.
Elle se rua sur lui.
- Tu es blessé ? Tu as mal quelque part ? RÉPONDS, BON SANG.
- Au milieu de ses sanglots, , il ne prononca qu'un nom.
- Sirius. Murmura t'il.
- Quoi, Sirius ? Il est blessé ? James ?
- Il est mort.
Un silence de plomb s'abattit sur la maison.
- C'est...C'est pas possible..Dit elle. Comment ?
- Il est mort, Lily, il est mort, et j'étais pas là. Il est toujours là, pour moi, et moi j'étais pas là. J'étais pas là pour lui.
Du haut de l'escalier, un hurlement retentit. Méredith avait entendu la nouvelle. Elle se rua dans sa chambre, se laissa tomber sur le lit, en larmes.
Malgré la douleur fulgurante, qu'elle ressentait, Lily serra son mari dans ses bras.
- Non. James, calme toi. Ce n'est pas ta faute. Tu n'y es pour rien.
- J'aurais dû être là bas, avec lui.
Lily ferma les yeux. James répétait cette phrase en boucle. Elle avait envie de se boucher les oreilles, de s'enfuir de cette maison en courant, pour ne plus entendre les pleurs et les lamentations de Méredith et James.
Elle voulait se rouler en boule dans un coin pour pleurer.
- Attends, James, je...je vais voir Méredith. Je reviens tout de suite.
Elle le laissa la, et monta les marches. Arrivée au milieu de l'escalier, elle se laissa tomber sur les marches, et se prit la tête dans ses mains.

Dans le salon, James se tenait debout devant la cheminée. Il tenait un petit cadre doré, dans sa main. Sur la photo, Sirius souriait. James le jeta violemment contre la baie vitrée.
Un flot de souvenir remonta à sa mémoire. Il revit Sirius, la première fois qu'il l'avait rencontre, tout seul, dans ce compartiment, en bout de train. Il était appuyé contre la vitre, et lui tournait le dos.
- Salut, moi c'est James. James Potter.
Il s'était retourné, l'avait observé un moment.
James avait alors pensé qu'il ne lui répondrait pas, puis il lui avait serré la main.
- Sirius Black. Lui avait il dit.
Depuis ce jour, ils ne s'étaient plus quittés.
Il revit le jour où il avait mis Harry dans ses bras.
- Non, James, je vais le faire tomber.
- Mais non.
- Je t'assure, reprends le, je vais le casser. Lily !
A travers ses larmes, James sourit, à cette évocation.
Il revit ce jour fatidique, ou ils étaient entrés ensemble, à Godric's Hollow, et avaient trouvé le corps de Lily.
James l'avait pris dans ses bras, il pensait qu'elle était morte.
-Elle est vivante, James. Elle respire à peine, mais elle est vivante.
Il se rappela le jour où Sirius avait fui la maison de ses parents, après une altercation violente avec son pére. Il pleuvait aussi, ce jour là. Il avait traversé la moitié du pays sur son balai, et était arrivé, trempé, frigorifié, devant la porte.
- Bonsoir, Madame Potter, pardonnez moi de vous déranger, mais pourrais je voir James, s'il vous plaît ?
- Sirius ? S'était écrié Euphémia. Mais, entre. Tu es trempé. Attends.
Elle l'avait sèché d'un.coup de baguette magique.
- Sirius ? Que fais tu là, mon garçon ? S'était exclamé Fleamont.
- Je me suis enfui de chez moi, Monsieur Potter.
- Mais..pourquoi ?
- J'ai manqué de respect à mon père, Monsieur. Il a voulu me punir, je l'ai désarmé, et il m'a jeté dehors.
- Je vois. Tu es le bienvenu chez nous, aussi longtemps qu'il le faudra, Sirius.
James se souvint de leur accolade, ce jour là. De leurs disputes, aussi, de leurs longues discutions, devant le feu, le soir, de leurs plaisanteries, leur chamailleries, leurs bagarres.
- Tu vas me manquer, mon vieux. Murmura t'il, accablé.
Il se laissa choir dans un fauteuil.
Il allait devoir prévenir Remus.

La cheminée crépita soudain, et la tête de Sirius apparut. Il était souriant. Détendu. Et bien vivant. James crut un instant qu'il rêvait, que c'était un coup de son imagination.
- Salut. Dit il.
James se leva lentement, et explosa, littéralement. Ivre de rage.

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